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Échange avec Carole Delga, présidente de la région Occitanie

mercredi 17 février 2021 par Rédaction

Avant de visiter l’entreprise ISP System à Vic-en-Bigorre, puis l’exploitation de Thierry Ségouffin, éleveur laitier membre de la SAS Fleur de Bigorre (Marque « Blanc des Hautes-Pyrénées »), Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, s’est arrêtée hier après-midi à la Maison de la Région à Tarbes pour un échange avec les journalistes. Elle était accompagnée de son vice-président Jean-Louis Cazaubon.

La présidente de la Région Occitanie n’est jamais dépaysée quand elle arrive dans les Hautes-Pyrénées. Le département elle connaît, ça lui rappelle qu’elle y a travaillé aux côtés de François Fortassin, d’autant qu’originaire du Comminges elle demeure une proche voisine. « Je connais, dit-elle, la capacité de résilience des Haut-Pyrénéens, leur caractère me donne confiance ». Et d’aborder les principaux dossiers du département.

L’aéronautique touchée dans l’ensemble de la région

Pour elle, l’aéronautique est davantage touchée en Haute-Garonne que dans les Hautes-Pyrénées. « Ici, nous avons Tarmac qui est sur le bon créneau avec les déconstructions d’avions. On sait que les volumes des avions seront changés dans les prochaines années, la politique d’achat des grandes compagnies aériennes va évoluer. Les avions seront moins polluants. Le parc des compagnies aériennes va tourner plus rapidement. Tarmac envisagent 74 créations d’emplois en 2021. C’est un point positif. Avec Michel Pélieu, nous avons aussi travaillé pour Daher, afin de faire en sorte que Daher Tarbes ait le moins de conséquences possibles. Certes, les sous-traitants aéronautiques souffrent, pas autant qu’en Haute-Garonne où 98% de leurs chiffres d’affaires dépendent d’Airbus ».

Lourdes et les stations de ski

Pour la présidente de la région Occitanie, comme le répète le maire de la cité mariale, Lourdes ne doit pas être que sur le tourisme religieux. Elle pense qu’il faut aussi développer d’autres aspects. « Je sens, précise-t-elle, une volonté collective très forte portée par le maire. Nous sommes tous au diapason. La région a mis en place un plan spécifique sur lequel Jean-Louis Cazaubon a beaucoup travaillé.

S’agissant des stations de ski, du point de vue sanitaire je ne comprends toujours pas la fermeture des sports en plein air. Au moins cela permet aux amateurs de ski de piste de découvrir d’autres formes de glisse (randos, raquettes, ski de fond) les mettant en rapport à la montagne. La fragilité économique va être très forte, notamment pour les saisonniers. C’est pour cela qu’on continue à demander au gouvernement un dispositif adapté aux saisonniers pyrénéens, le modèle des saisonniers alpins n’étant pas le même. J’ai confiance dans ce territoire. On a des ressources naturelles. On a des secteurs qui sont développement. Je pense au ferroviaire avec l’entreprise CAF, à Alstom et au train à hydrogène. 14 rames sont commandées par 4 régions.

On a aussi d’intéressantes perspectives qui concernent l’agroalimentaire. Bien sûr, nous avons le contre-exemple de Toupnot, le vilain mouton noir. Le secteur de l’agroalimentaire est en plein développement. Les Hautes-Pyrénées ont fait, il y a quelques années, le pari de la qualité. Ça porte ses fruits (ex. le porc noir de Bigorre, haricots tarbais, la transformation). Objectivement, ce département est le plus impacté parce qu’il conjugue une fragilité aéronautique, Lourdes et les stations de ski. Mais il existe de bonnes perspectives.

Cette crise donne une pertinence encore plus forte à La Compagnie des Pyrénées (qui a succédé à N’PY) qui est un très bel outil. Idem pour l’agence des Pyrénées qui fusionne aujourd’hui la Confédération Pyrénéenne du Tourisme, l’Adepfo et le Cidap, et qui permettra d’accompagner l’émergence de projets.

Gestion de l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées

Depuis le 1er janvier, l’aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées est la propriété de 3 collectivités locales représentées par le Syndicat Mixte Pyrénia. Il est géré par la Société Publique Locale Aéroportuaire Régionale (SPLAR) dans le cadre d’une Délégation de Service Public et pour une durée de 9 ans (01 janvier 2021 au 01 janvier 2030). Quel changement faut-il attendre ? « C’est un pilotage qui sera au plus près des besoins. Ça permet d’avoir aussi une mutualisation puisque l’on a déjà en direct les aéroports de Perpignan et Carcassonne. Nous aurons ainsi une gouvernance plus près des réalités et pour autant d’être dans un groupement permettant d’avoir des économies d’échelle ». Pas question pour le moment d’investir dans la création d’une compagnie aérienne propre à la région. « C’est un sujet que je n’abandonne pas », ajoute Carole Delga.

Partie pour un deuxième mandat

Carole Delga a annoncé depuis quelque temps qu’elle briguerait un deuxième mandat à la tête de la région Occitanie. « Le nouveau modèle de développement que nous sommes en train de mettre en place demande au moins deux mandats pour le réaliser. Exemple l’agriculture où l’on défend l’agriculture familiale, la qualité de l’agriculture bio, le développement d’une filière de protéines végétales, la filière laitière, la question du foncier agricole où la région porte jusqu’à 10 ans le foncier. La question des énergies renouvelables ce sont des sujets qui sont au moins sur une dizaine d’années ». S’agissant des lignes par cars, l’accent a été mis sur le tarif à 2 €, 5 trains de plus par jour jusqu’à Tarbes, la gratuité des 18-26 qui va être mise en place de façon expérimentale à partir du 1er avril. Toutes ces actions d’un nouveau modèle de développement s’inscrivent dans la croissance. Je ne suis pas pour la décroissance, je suis pour la croissance en conscience. Nous sommes conscients que la croissance du 21e siècle ne sera pas la croissance du 20e siècle.

Que pense Carole Delga du lâchage de ses anciens alliés écologistes ? « On est habitué à ce genre de choses. C’est une décision nationale. L’habitant d’Occitanie a du mal à le comprendre surtout quand on a été ensemble durant 5 ans ». Carole Delga ira à la bataille sous l’étendard « L’Occitanie en commun », avec le PS, le PC, le PRG. La France Insoumise ? « Non merci ! ». Pas de marcheurs non plus. « Il y aura des conseillères régionales écologistes qui ont décidé de quitter Europe Ecologie Les Verts pour rester avec nous, étant en désaccord avec la décision nationale »

En raison de la crise sanitaire, il n’y aura pas de grands meetings. Place au terrain, avec le porte à porte et puis les réseaux sociaux.

En bref…

Le projet Hyport - labellisé dans le cadre de l’appel à projets « Territoire Hydrogène », une concrétisation de sa stratégie de diversification dans les domaines des ruptures technologiques énergétiques et environnementales - avance. D’ici la fin de l’année, on devrait avoir une station de production au niveau de l’aéroport de Tarbes-Lourdes, avec toute la flotte technique de la plate-forme aéroportuaire.

Carole Delga comme Michel Pélieu et Gérard Trémège aimerait que le maire de Pau François Bayrou soit plus ouvert à une coopération avec la Bigorre. « Nous, on tend la main aux Béarnais ! »

Suite à l’annonce d’Alstom qui a déclaré le 4 février dernier qu’il retirait l’offre de Bombardier sur l’appel d’offres des futures rames du RER B, ce qui pourrait avoir des conséquences sur le constructeur CAF, la présidente de la région Occitanie a rencontré le patron d’Alstom France, lui demandant qu’elle souhaitait une sortie par le haut, qu’il n’y ait pas une entreprise de déstabilisation d’une entreprise d’Occitanie.

Augmentation de l’endettement. Les aides importantes qui ont été débloquées pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire vont se traduire par une augmentation de l’endettement. Cela n’inquiète pas Carole Delga qui précise que l’Occitane figure parmi les 5 régions les moins endettées. Elle opte pour une politique volontariste, investir pour l’avenir (+ 15% d’investissements)

G.M.