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Philippe Renard s’insurge contre la décision gouvernementale de reporter la réouverture des restaurants

jeudi 7 janvier 2021 par Rédaction

Philippe Renard, solidaire de ses confrères restaurateurs, fait entendre sa voix suite aux décisions gouvernementales annoncées. « C’est un véritable acharnement sur notre profession ! Je comprends difficilement cette décision et encore moins les promesses d’aides de notre gouvernement. Avec les charges qui continuent à être prélevées, la fermeture des restaurants devient critique, voire fatale, pour un nombre de restaurants plus important chaque jour ».

Pour son seul restaurant, la Table du Luxembourg, Philippe Renard paye chaque mois 10 000 € sans percevoir de recettes ! Le Sénat ayant décidé la fermeture du jardin du Luxembourg lors du premier confinement, il lui a même été impossible de faire de la vente à emporter ! Alors que son chiffre d’affaires est nul, ses charges fixes continuent d’être prélevées puisqu’elles comprennent notamment l’électricité, l’eau, le téléphone, le comptable, les différentes assurances, la mutuelle… sans compter les congés payés à provisionner. Comme nombre de ses confrères, il ne dispose plus de trésorerie pour supporter ces frais, d’autant que le PGE lui a été refusé car la situation financière de son établissement a été jugée trop fragile… « Actuellement, ce sont des économies personnelles et des rémunérations par ailleurs qui me permettent de ne pas encore avoir mis la clé sous la porte, mais je ne vais pas pouvoir tenir très longtemps ! ».

Philippe Renard se pose de réelles questions sur l’avenir, et s’insurge contre les dysfonctionnements d’un système d’aides aux professionnels de la restauration, qu’il juge inefficace et trompeur. Les banques, fidèles au célèbre adage « on ne prête qu’aux riches », ont accordé le PGE aux entreprises les mieux portantes. Le chômage partiel laisse à la charge des restaurateurs une partie des frais et crée des dettes supplémentaires qui se transforme en bombe à retardement. En effet, les congés payés accumulés pendant les mois de fermeture seront dus. Les charges URSSAF reportées viendront s’ajouter à celles dues au titre des salaires au moment de la reprise. Enfin, l’aide de 10 000 € de la région Île-de-France annoncée par le gouvernement se révèle soumise à des conditions passées sous silence… et dont il est difficile de comprendre la cohérence avec la situation réelle. À qui infliger les lenteurs administratives, la saturation des sites internet du gouvernement, l’opacité des mesures annoncées et la complexité des dossiers de demandes d’aides traitées avec des décalages qui obligent les restaurateurs en difficulté à se mettre en danger.

Enfin, Philippe Renard entend insister sur la question des assurances, et se joindre à ses confrères déjà en procès contre les compagnies. Alors même que les primes continuent d’être encaissées, les assureurs refusent de prendre en charge les pertes d’exploitation invoquant le non-provisionnement de cette pandémie. Concernant la Table du Luxembourg, Philippe Renard a dû se faire assister d’un avocat pour attaquer la compagnie MMA refusant toute indemnisation de perte d’exploitation, alors même que son contrat stipule clairement la prise en charge des pertes occasionnées par l’inaccessibilité du lieu de travail. Sur ce point, la justice s’interroge encore, alors que lors du premier confinement le jardin étant fermé, Philippe Renard n’a pas eu accès à son restaurant pour y faire de la vente à emporter depuis son comptoir prévu à cet effet. Le procès est toujours en cours.

« Les restaurateurs ont tous respecté des exigences sanitaires strictes et réalisé des investissements pour adapter leurs espaces, en acceptant souvent moins de clients. Alors pourquoi aujourd’hui accentuer la difficulté de restaurateurs déjà à genoux ?! C’est une véritable injustice ! ». Il faut savoir qu’en capacité normale d’exploitation les marges brutes dans la restauration sont de l’ordre de 20%. Donc, si lors de la réouverture les règles de distanciation sociale restent inchangées, le nombre de couverts en moins ne permettra même pas d’atteindre la marge de 20%. Cela rendra encore plus difficile le retour à la normale de la situation financière des entreprises, d’autant qu’aux charges courantes d’exploitation viendront s’ajouter les charges différées.