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Geneviève Isson, maire de Séméac et la municipalité opposées à la transformation de l’hôtel Formule 1 en centre d’accueil ou d’hébergement d’urgence

vendredi 7 juillet 2017 par Rédaction

Geneviève Isson, maire de Séméac et son conseil municipal ont rencontré la presse, hier soir, pour rappeler leur opposition à la transformation de l’hôtel Formule 1 en centre d’accueil ou d’hébergement suite à un appel à projets lancé par le gouvernement en 2016. La motion ci-dessous avait déjà été votée à l’unanimité lors de la séance du conseil municipal du 5 juillet dernier.

Motion soumise au conseil municipal du 5 juillet

Le Conseil municipal de Séméac est conscient qu’il n’est pas tolérable que dans un pays comme la France, qu’à Séméac comme dans le pays tout entier, des femmes seules ou avec enfants, des hommes, des familles, des personnes âgées, des adolescents, vivent dans la rue, qu’ils soient français ou venus d’ailleurs.

Néanmoins, au vu des éléments connus, le projet d’hébergement proposé sur notre commune et décrit ci-dessous est inacceptable pour les élus.

Confronté au problème d’hébergement d’urgence des SDF et d’accueil des réfugiés, le Gouvernement a lancé en 2016 un appel à projet pour la création de places.

La Caisse des Dépôts et Consignations, via sa filiale la Société Nouvelle d’Investissement, a remporté une partie de l’appel à projet pour 6 000 places.

A cet effet, il a été créé un fonds d’investissement appelé Ampère Gestion (avec d’autres investisseurs que sont Cardif, Maif, Macif notamment, pour un taux de rendement annuel garanti de 3,5 %), Ce fonds a racheté une soixantaine d’hôtels à coût réduit au groupe ACCOR, principalement des Formule 1, qu’il veut réaménager pour cet accueil et dont il a confié la gestion à la société ADOMA (ex Sonacotra).

L’hôtel Formule 1 de la ville fait partie du lot.

La municipalité de Séméac s’insurge contre une opération qui s’est effectuée dans la plus parfaite opacité et sans la moindre concertation avec les élus locaux. Il s’agit d’une démarche qui, si elle arrive à son terme, impactera gravement la vie de la ville et va imposer une implication locale, tant au niveau des élus soigneusement tenus jusqu’ici à l’écart de toutes ces transactions, que des services publics dont la tâche sera encore alourdie.

Quatre vingt-cinq hommes, femmes et enfants seront concentrés dans un lieu qui ne peut répondre aux besoins d’un nombre aussi important de personnes ayant traversé des situations dont on peut imaginer la dureté et dont le regroupement même peut être source de difficultés pour les intéressés et les habitants de Séméac. Et ceci sans que les élus locaux aient le moins du monde été consultés. Au delà du total mépris manifesté par le pouvoir central à l’égard d’élus dont la légitimité vient des urnes, on ne peut que s’interroger sur la mise en oeuvre d’une décision qui a permis au groupe Accor de déterminer ainsi les lieux d’implantation des 62 centres d’hébergement en France en vendant ses 62 Formule 1.

L’arrivée, sans aucune préparation, de quatre-vingt cinq personnes qui seront sans doute des réfugiés dans la ville sera un facteur de déstabilisation.

Le lieu d’hébergement proposé se situe au centre d’un quartier résidentiel où toutes les conditions sont réunies pour créer des tensions.

Le manque de commerces adéquats ou d’équipements publics proches génèrerait pour les résidents des déplacements pédestres importants puisque la zone est dépourvue de transports en commun.

Les équipements publics de la commune, tout juste dimensionnés pour la population actuelle augmentée des futurs habitants déjà prévus, ne pourront accueillir dignement de nouvelles personnes. Il est question ici du restaurant scolaire, de l’ALAE, de l’accueil de loisirs, de l’Espace jeunes, des équipements sportifs et culturels. De plus, la ville ne possède pas de CCAS professionnalisé qui permette de répondre aux demandes d’un si grand nombre de personnes en difficulté. Comment peut-on donc accueillir ces nouveaux arrivants dans de bonnes conditions ?

C’est pour toutes ces raisons que nous sommes opposés à la transformation de l’hôtel Formule 1 en centre d’accueil ou d’hébergement d’urgence.

La gestion de ce grand problème humain ne doit pas s’envisager par le biais du seul côté quantitatif et économique. Elle doit se faire en respectant les personnes concernées, les citoyens de notre pays et les élus.

La réaction de Geneviève Isson, maire de Séméac, au micro d’Alain Bouchard (AUDIO)