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Aureilhan : Hommage émouvant à la résistante Emilienne Rivière

samedi 14 mai 2016 par Rédaction

Un rassemblement a été organisé vendredi matin à la salle Albert d’Ozon d’Aureilhan pour rendre hommage à la résistante Emilienne Rivière, décédée dans la nuit du 8 au 9 mai 2016. « Monique » était l’agent de liaison du maquis de Nistos et d’Esparros, fondé par Joseph Plantat et Paul Chastellain. Femme de cœur au courage tranquille, elle constitue aujourd’hui un modèle pour les jeunes générations.

Le ciel pleure des rivières ce vendredi matin, sur la ville d’Aureilhan. La salle Albert d’Ozon est pleine à craquer, et beaucoup de personnes restent debout, pour rendre un ultime hommage à Emilienne Rivière, l’agent de liaison du maquis de Nistos et d’Esparros, décédée quatre jours auparavant. La chorale « Résistances » entonne le chant des partisans. Puis, le film « Monique, agent de liaison », est projeté, dans un silence recueilli. Le visage d’Emilienne apparaît. Elle raconte l’aventure du maquis de Nistos et d’Esparros, fondé par les légendaires Joseph Plantat et Paul Chastelain. Née dans une famille d’émigrés espagnols, les Torres, Emilienne rejoint la résistance, comme ses frères. Elle effectue à vélo de nombreux déplacements entre Tarbes, Lannemezan et le maquis de Nistos et d’Esparros, pour transmettre les consignes ou assurer le ravitaillement. L’un de ses frères sera arrêté et déporté au camp de concentration de Dachau, dont il reviendra traumatisé. Un soir, Emilienne échappe elle-même de justesse à une arrestation en allant se réfugier dans la ferme des Plantat.

Après la guerre, la jeune femme poursuit son activité professionnelle à l’usine Creusot-Loire de Tarbes. Elle milite à la CGT et au Parti communiste. Elle se marie, et aura deux garçons, Daniel et Michel. « Elle était très engagée et portait des valeurs fortes. Les femmes d’aujourd’hui doivent beaucoup à Emilienne », assure Marcelle, une de ses amies. « C’était une femme de caractère, généreuse, combattante, résistante jusqu’au bout ». L’Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance (ANACR 65) a diffusé encore récemment son témoignage, à travers le film « Monique, agent de liaison », lors d’une exposition sur la résistance dans les Hautes-Pyrénées, à Barbazan-Debat. Un hommage aux maquisards de Nistos et d’Esparros a aussi été rendu le 24 octobre 2015, par l’inauguration d’un rond-point à leur nom dans le village de la Barthe-de-Neste.

Ce vendredi 13 mai, après la projection du film, la chorale « Résistances » conclut l’hommage à Emilienne Rivière avec deux chants en écho aux engagements politiques et syndicaux de la maquisarde : « Le chiffon rouge » et « L’internationale ». Les personnes présentes viennent saluer la famille d’Emilienne, et signer le registre des condoléances, sous une photo souriante de la résistante. En adressant un dernier regard à son amie, Marcelle confie : « elle était une lumière dans l’ombre de l’occupation ».

Jean-François Courtille