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Ibos : retour du plan cadastral restauré

dimanche 1er mai 2016 par Rédaction

Même si la loi n’oblige que les communes de moins de 2000 habitants à déposer leurs archives centenaires auprès des Archives départementales, Ibos est engagée sur cette voie depuis 2005, dans un souci de préservation de ce patrimoine. Ainsi, la commune a été accompagnée par les Archives départementales dans le cadre de la restauration de l’atlas cadastral napoléonien. Il était exposé ce samedi 30 avril en mairie d’Ibos, avec plusieurs autres documents originaux.

A l’initiative de la commission patrimoine de la municipalité, sous la houlette de Jeanne Peghini, ce retour a fait l’objet d’une conférence sur les Archives départementales à travers l’exemple d’Ibos, donnée par François Giustiniani, directeur. De plus, plusieurs expositions ont été proposées et resteront en place jusqu’au 15 mai. Ibos, de pierres et d’hommes, montre Ibos d’hier à aujourd’hui. L’exposition sur l’architecture du village, réalisée en collaboration avec le CAUE, a pour thème les galets et calades, les couleurs, le bâti, les paysages, les canaux.

Denis Fégné, le maire, a présenté le patrimoine matériel et immatériel du village. On connaît bien sûr la Collégiale, mais Ibos abrite d’autres trésors du passé, comme l’oppidum, des tumuli, d’où proviennent les objets exposés au Musée d’Aquitaine à Bordeaux, des fontaines. On connaît aussi la fausse légende qui fait passer le méridien de Greenwich sur le clocher de la Collégiale, alors qu’il traverse la place de l’Industrie, sur la croix… La richesse réside également dans les liens humains qui font perdurer la Hesteyade ou la tradition des conscrits, avec notamment les festivités de Pâques. Le maire a évoqué le projet d’un office de tourisme… un lieu où seraient rassemblées une multitude de clés pour partir à la découverte d’Ibos…

Puis, François Giustiniani a captivé la nombreuse assemblée avec la présentation des Archives départementales et du travail pour Ibos. Document fiscal à l’origine, l’atlas cadastral est aujourd’hui la source de recherches en histoire du paysage, du patrimoine bâti, mais aussi la justification de bien des droits liés à la propriété foncière. Il a été réalisé en août 1821 par le géomètre Laguenil, sous la direction du géomètre en chef Leleu. Il a été restauré en 2012 par une entreprise spécialisée installée sur l’Ile de Ré. Au terme de cette opération, la commune conserve donc un atlas cadastral « rajeuni » qui constitue l’un des trésors du patrimoine public. Depuis 2011, le Département des Hautes-Pyrénées a entrepris la numérisation et la mise en ligne de certains documents communaux. C’est ainsi que peuvent être consultés sur le site internet des Archives départementales des Hautes-Pyrénées (www.archivesenligne65.fr) les plans cadastraux d’Ibos, le cahier de doléances de la communauté (1789), la monographie communale de l’instituteur (1887), le procès-verbal de délimitation de la commune (1821) etc. François Giustiniani concluait en soulignant que cette collaboration efficace entre collectivités assure la pérennisation d’un patrimoine communal précieux pour l’ensemble des Hauts-Pyrénéens et des chercheurs. La matinée s’est terminée par un vin d’honneur qui a permis au public de s’imprégner des expositions et d’échanger sur l’intérêt de déposer les archives communales, administratives ou privées.

Présentation du plan cadastral :
le discours du maire Denis Fégné

Monsieur le Président du Grand Tarbes,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le Directeur des Archives départementales,
Mesdames et Messieurs,

C’est un grand honneur d’accueillir dans notre maison commune le plan cadastral d’Ibos ou plan napoléonien restauré et numérisé par les soins des Archives départementales.

Cet ancien cadastre constituait un outil juridique et fiscal qui permettait d’imposer équitablement les citoyens aux contributions foncières. Je salue donc le retour dans sa mère patrie de ce précieux document, je remercie bien sincèrement et amicalement le travail réalisé par le service des archives du Conseil Départemental. François Giustiniani vous donnera davantage de précisions sur la genèse et l’évolution de l’ancien cadastre dans la présentation qui va suivre. Auparavant, je souhaite remercier la commission patrimoine du conseil municipal sous la houlette de Jeanne Peghini.

Je sais que vous n’avez pas ménagé vos efforts pour faire du retour de ce document historique le symbole de notre politique patrimoniale.

Vous y avez d’abord associé une exposition de photos intitulée « Ibos, de pierres et d’hommes » qui montre Ibos d’hier à aujourd’hui.

On y retrouve les lieux et les rituels qui fondent notre village autour des écoles, des événements culturels, sportifs et festifs. Elle a été en outre réalisée grâce au travail de collectage effectué auprès des habitants par l’association « Demain la Collégiale d’Ibos », que je salue et que je remercie pour ses actions de valorisation de notre Collégiale et du patrimoine de notre cité.

Vous nous proposez dans le même temps une seconde exposition, elle aussi de grande qualité, réalisée en collaboration avec le CAUE, à travers laquelle nous pouvons admirer notre ville d’Ibos sous toutes ses coutures, avec des photos de sa halle, de ses ruisseaux, de ses canaux, des calades, de ses paysages et de ses couleurs, à chaque village sa lumière !

Enfin, quelques documents originaux extraits des archives d’Ibos sont exposés sous vitrine, là encore grâce au patient travail que vous effectuez depuis des années dans ce domaine.

Encore une fois, au nom du conseil municipal, je vous remercie de faire vivre, de mettre en dynamique ces éléments de patrimoine.

C’est parce que l’on sait d’où l’on vient que l’on arrive à mieux se projeter dans l’avenir, c’est vrai à titre individuel, c’est aussi vrai sur le plan collectif.

Surtout aujourd’hui, où nous avons le sentiment que l’écart se creuse entre nous et notre passé, où la vitesse, l’immédiat et l’argent sont sacralisés, où l’idée même de patrimoine est désuète, regardée parfois avec une pointe de suffisance.

Et bien ici à Ibos, nous faisons le pari inverse, nous faisons le pari qu’en valorisant notre patrimoine, en prenant le temps justement de le regarder, de le comprendre, de se l’approprier, de le faire vivre, de le transmettre, nous permettrons à notre communauté de vie, de village périurbain, de gagner du temps, de gagner du sens et de s’ancrer dans une histoire et une culture partagée, ouverte, en chantier, que nos enfants et nos petits enfants pourront toujours venir revisiter quand ils l’estimeront nécessaire.

L’étymologie de patrimoine c’est l’ensemble des biens hérités du père. Par extension c’est l’héritage commun d’un groupe humain. Pour nous Iboscéens, cet héritage commence par la collégiale. Le vaisseau de pierre, le phare dans la plaine, la fusée, le château : je me rappelle des représentations des enfants dans un mémorable concours de dessin en 2008, une des premières actions de l’association « Demain la Collégiale » chère à Mathieu Carassus, son président, que je salue.

Mais nous avons aussi la chapelle Saint-Roch, la halle, l’architecture des maisons et la trame du bâti organisé en cercle autour de la collégiale, les portails, les croix, la statue de Saint-Marc, les fontaines restaurées par l’association Amitié Partage, l’oppidum, les tumuli, du bois de la Hès et les autres…

Tous ces objets de notre préhistoire, urnes funéraires, poteries, colliers, fibules, armes, sont conservés au musée d’Aquitaine à Bordeaux, ainsi qu’à Saint-Germain-en-Laye. Merci à ces deux musées de préserver du temps notre précieux patrimoine.

Nous avions fait une belle expédition lorsque nous sommes allés les voir dans leur écrin à Bordeaux. Nous aurions alors vraiment aimé vous les ramener, mais nous n’aurions pas eu les moyens de les garder ici, de les conserver ici.

Mais un jour, un beau jour, ils seront exposés chez nous à Ibos, là aussi comme un retour à la mère patrie !

Mais nous n’avons pas que des cailloux, des pierres et des murs à Ibos, nous avons aussi un riche patrimoine immatériel !

Nous avons le méridien de Greenwich qui passe si près de la mairie qu’à 12h il est presque midi !

Nous avons la langue gasconne et les mots des Iboscéens qui ne sont pas les mêmes que ceux d’Azereix ou de Ger, chaque village a son langage !

Nous avons le chant, avec la Hesteyade, 40 ans de Hesteyade l’année prochaine, avec tous ses groupes de chant, 55 encore cette année, les conteurs, les danseurs qui viennent d’un peu partout en Bigorre et nos Plantagulhes, nos Micalets, nos Amassats de Bigorra.

Rappelez vous du film « Ibos en Bigorre » à la salle Comet, au Parvis, avec toutes ces stars locales qui parlaient de leur vie en patois, en occitan d’expression bigourdane et d’expression iboscéenne ! La langue qui évoque les traditions, les rituels, les croyances, les savoir-faire des paysans, des artisans, des événements festifs, les conscrits dont nous voyons les photos d’hier et d’aujourd’hui !

Pourquoi maintenez-vous les conscrits me dit-on souvent ?

Pourquoi les bals de Pâques, la sérénade, les chars ? Ces traditions désuètes, un peu barbares, dépassées, d’un autre temps ?

Pourquoi ? La réponse est dans tout ce que je viens de vous raconter, et si vous avez des doutes, demandez aux anciens conscrits, ils vous en parleront mieux que moi.

Alors, il est bien entendu que tout ce patrimoine matériel et immatériel, nous l’avons à notre disposition grâce à nos prédécesseurs qui se sont attachés à nous le transmettre intact. Je remercie devant vous Jean Salles et Daniel Frossard qui n’ont eu de cesse au cours de leurs mandats, de le maintenir, de le réhabiliter, de le valoriser.

L’ensemble de ce patrimoine, nous voulons le faire vivre, le mettre en mouvement et en faire un atout pour notre ville.

C’est la raison pour laquelle, outre la poursuite des travaux nécessaires sur les bâtiments que nous réalisons chaque année, nous allons créer un office du tourisme, en réseau bien sûr avec la future agglomération qui en aura la compétence. Nous voulons que ce lieu soit une vitrine de notre village, au service des habitants de l’agglomération et des visiteurs.

Je termine mon propos par une invitation.

C’est celle de la commission du patrimoine et de l’association « Demain la Collégiale » qui vous invitent, comme chaque année, aux Journées du patrimoine qui auront lieu les 17 et 18 septembre.

Merci à tous et toutes de votre attention, je donne maintenant la parole au maître du temps, à mon ami François Giustiniani qui va présenter le plan cadastral.

Merci de votre attention.

Denis Fégné
Maire d’Ibos