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Blocus du lycée Jean Dupuy à Tarbes, 600 lycéens dans la rue contre le projet de loi « Travail »

vendredi 8 avril 2016 par Rédaction

Le mouvement lycéen contre le projet El Khomri continue de s’amplifier à Tarbes. Ce vendredi, un deuxième lycée, Jean Dupuy, a été bloqué par les jeunes. Des lycéens de Marie Curie, Jean Dupuy, Reffye et Sixte-Vignon se sont rassemblés pour tenter d’entraîner d’autres établissements dans leur mouvement de protestation. 600 jeunes ont ainsi défilé dans les rues de Tarbes, d’un lycée à l’autre, en passant par la Mairie et par la Préfecture. Malgré le comportement regrettable d’une dizaine de « têtes brûlées », la manifestation s’est déroulée dans le calme. Après le rendez-vous interprofessionnel de ce samedi à Tarbes, les lycéens envisagent de poursuivre leur mouvement lundi.

Blocus léger devant le lycée Marie Curie. Blocus renforcé, avec superposition de poubelles, devant le lycée Jean Dupuy. Débrayage de plusieurs dizaines de lycéens à Reffye et à Sixte-Vignon. Et au total, près d’un millier de jeunes à la sortie des lycées, dont 600 ont décidé ensuite de manifester dans les rues de Tarbes. Le mouvement social des lycéens contre le projet de loi « Travail &ra

quo ; a continué sa progression inexorable ce vendredi 8 avril.

Les conditions dans lesquelles le blocus s’est organisé devant le lycée Jean Dupuy, avec une dizaine de « têtes brûlées » jetant des pétards, des œufs ou de la farine, ont suscité un débat parmi les lycéens. « Nous sommes opposés au projet de loi El Khomri, et nous allons manifester », confient ainsi Raphaël et Tiphaine. « Mais nous ne voyons pas la cohérence entre le blocus et la manifestation. Nous tenons à donner une image responsable et mature de notre mouvement social. L’enjeu est beaucoup trop important pour notre avenir ». Un constat que partage Emma. La jeune fille a pris le temps de décortiquer le texte de loi. « Les facilités accordées aux entreprises pour licencier et la dégradation probable des conditions de travail qui en découlera me posent problème. D’autre part, j’ai été choquée de découvrir que l’on ne pourrait plus comme avant poser des congés pour s’occuper d’une personne malade de notre famille ».

Luc, de son côté, appréhende de « galérer encore plus pour trouver un job, ou alors, de devoir accepter des horaires de travail dingues ». Océane dénonce « un projet de loi qui était censé relancer l’emploi, mais qui va créer les conditions pour en supprimer encore plus ». La jeune fille a décidé de s’engager dans le mouvement de protestation « parce que c’est à nous de prendre notre destin en mains. Nous ne devons pas attendre que des personnes proches de la retraite prennent notre défense ».

Pendant la matinée de vendredi, les lycéens de Tarbes et d’Aureilhan prennent le temps de se rencontrer, en marchant d’un lycée vers l’autre. Quelques 200 jeunes venus du lycée Reffye et du lycée Sixte-Vignon remontent ainsi depuis le quartier de la gare « pour aller chercher les autres lycéens ». La jonction s’effectue d’abord avec ceux qui viennent de Jean Dupuy, mais leur tentative de mobiliser les jeunes du lycée Théophile Gautier échoue à nouveau. Ils décident ensuite de rejoindre le premier lycée mobilisé, Marie Curie, où ils se retrouvent à près d’un millier. Les adultes présents, notamment des militants de la CGT, recadrent quelques « têtes brûlées » qui confondent, à coups de pétards et de jets d’œufs, le 8 avril avec les nuits chaudes du 14 juillet. Les jeunes décident alors de partir en direction de la Mairie. Une partie d’entre eux se regroupe sur le perron de l’Hôtel de Ville, comme pour une photo de classe, en scandant « Hollande, t’es foutu, les jeunes sont dans la rue ». Les autres observent la scène, mi-gênés, mi-agacés. Après un nouveau regroupement, 600 jeunes des quatre lycées reprennent leur défilé dans les rues de la ville, et rejoignent la place de Verdun, puis la Préfecture, et le lycée Jean Dupuy. Certains d’entre eux poussent même jusqu’au lycée Sixte-Vignon à Aureilhan, avant de se disperser.

Rendez-vous est pris avec les Tarbais et les Aureilhanais pour la manifestation du 9 avril à 10h30, devant la Bourse du travail de Tarbes. Appelée par les 5 syndicats professionnels et les 3 organisations lycéennes ou étudiantes, cette manifestation doit s’achever par un pique-nique géant et un concert place de Verdun. Mais pour les lycéens, le vrai rendez-vous de la mobilisation aura lieu dès lundi matin : avec le retour des internes, et la dernière ligne droite avant les vacances de Pâques …

Jean-François Courtille


Rédaction

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