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Blocage du lycée Marie Curie et manifestation des lycéens à Tarbes contre le projet de loi « Travail »

jeudi 7 avril 2016 par Rédaction

Plusieurs centaines de lycéens ont bloqué jeudi matin l’accès au lycée Marie Curie de Tarbes, avant de partir en cortège vers le lycée Jean Dupuy, et de tenter, en vain, de mobiliser les jeunes du lycée Théophile Gautier, dont les portes sont restées closes. La manifestation spontanée des lycéens s’est achevée sur la place de Verdun à midi. Les jeunes ont lancé un appel à bloquer le lycée Jean Dupuy vendredi matin et à participer au rendez-vous du 9 avril à Tarbes.

Devant les portes du lycée Marie Curie de Tarbes, jeudi matin, les jeunes sont déterminés à réussir leur « blocus » de l’établissement, pour sensibiliser les autres élèves au mouvement de protestation contre le projet de loi « Travail ». L’entrée principale est barrée par un cordon de jeunes filles épaulées par quelques garçons. « Cela ne sert à rien ce que vous faites », lance un grand gaillard en direction des filles. « Allez viens, Chloé, rejoins-nous, on a besoin de plus de monde ! », hèle une des adolescentes. Derrière la grille, quelques responsables du lycée observent la scène, refusant de s’exprimer face aux médias. A l’entrée latérale de l’établissement, un autre cordon de jeunes tente d’installer son blocus, avec difficulté, sous l’œil agacé du proviseur, qui refuse lui aussi de parler aux journalistes. Il demande aux lycéens de laisser passer les étudiants en BTS qui ont un examen ce matin-là. Le proviseur joint le geste à la parole et bouscule un lycéen, qui proteste avec indignation. Les étudiants et des lycéens s’engouffrent dans la brèche ainsi provoquée, sous le regard placide des forces de l’ordre appelées en renfort. Quelques militants de la CGT sont présents pour apporter leur soutien aux jeunes. Devant l’entrée principale du lycée, un garçon joue des percussions sur une poubelle, tandis que les autres jeunes chantent des slogans demandant le retrait du projet El Khomri. Au bout d’une heure, plusieurs centaines de lycéens sont déjà rassemblés devant l’établissement et se concertent sur la marche à suivre.

« Il est nécessaire que le public comprenne notre rejet de ce projet de loi », confie Amarante, élève en classe de première. « Nous refusons de devoir plus tard travailler plus en gagnant moins d’argent. Avec cette loi, je pense qu’il y’aura plus de chômage, et pas de créations d’emplois ». L’un des leaders du mouvement, Nils, est élève en classe de seconde. « Nous manifestons pour notre avenir. Nous estimons que les différentes réformes présentées au sein du projet de loi « Travail » remettent en cause de façon inquiétante la protection des salariés. Cette loi va plutôt dans le sens de la destruction des emplois, alors qu’il faudrait plutôt réfléchir à des propositions comme celle de la réduction du temps de travail à 32 heures par semaine ». Nils et les autres lycéens engagés dans le mouvement avaient initialement prévu le blocus de leur établissement mardi matin, mais la pluie battante les en a dissuadés. « Nous avons créé un « événement » sur Facebook. C’est notre manière d’informer et de sensibiliser les autres lycéens ». Elie est en classe de terminale. « Notre mobilisation depuis le début du mois de mars a déjà permis le retrait du texte concernant le travail des apprentis 10 heures par jour et 40 heures par semaine. Nous allons continuer jusqu’au retrait complet du projet de loi. Nos aînés y sont parvenus, avec l’abandon de la réforme du CPE ! ».

En fin de matinée, près de 800 lycéens sont rassemblés à la sortie de l’établissement. Une bonne partie d’entre eux décide alors de se lancer dans une manifestation spontanée, en direction du lycée Jean Dupuy. Plusieurs dizaines d’élèves de cet autre établissement tarbais sortent et rejoignent le cortège. Peu avant midi, après avoir longé la Préfecture, près de 500 jeunes atteignent le lycée Théophile Gautier, dont les portes restent closes. Dans une atmosphère joyeuse de carnaval, rythmée par la musique techno et le hip-hop que distille la sono de la CGT, les lycéens attendent en vain l’ouverture des portes. Après une  tentative pour entrer dans le lycée par un accès latéral, les jeunes décident de se diriger vers la place de Verdun. Nils prend alors la parole, pour appeler les jeunes à un nouveau blocage vendredi matin, devant le lycée Jean Dupuy. Il les informe aussi du grand rendez-vous syndical interprofessionnel prévu samedi 9 avril, à 10h30, devant la Bourse » du Travail de Tarbes. « Cet après-midi, nous retournons en cours. Mais demain, nous reprendrons la lutte ! ».

Jean-François Courtille