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La révolte des salariés de l’UDAF 65

samedi 23 janvier 2016 par Rédaction

Grève et manifestation mardi dernier : les salariés de l’Union Départementale des Associations Familiales ont exprimé publiquement leur colère après le licenciement, jugé abusif, d’une collègue de travail. Ils dénoncent le climat de peur instauré selon eux par leur directrice. Le bureau de l’association a néanmoins réaffirmé son soutien à la directrice des services de l’UDAF 65.

« Nous dénonçons un management despotique de la part de notre directrice. Nous demandons que les brimades à l’encontre des salariés cessent. Nous travaillons dans un climat de peur, qui nuit à la qualité de notre activité professionnelle ». Les salariés de l’Union Départementale des Associations Familiales (UDAF 65) sont en colère. Mardi dernier, ils se sont mis en grève et ont manifesté, avec le soutien de la CGT et de la CFDT, devant les locaux de leur association rue Jean Larcher à Tarbes. La décision qui a mis le feu aux poudres est le licenciement d’une de leurs collègues de travail. « Nous estimons que les reproches de la direction vis-à-vis d’elle sont abusifs », ont affirmé les salariés lors de leur manifestation

L’UDAF 65 est une association qui agit auprès des personnes et des familles en difficulté sociale dans les Hautes-Pyrénées. Elle assure 694 tutelles aux prestations sociales et 488 tutelles aux majeurs protégés, ainsi que 154 tutelles ou curatelles d’Etat. Elle exerce des missions de service socio-judiciaire ou de médiation familiale. Et elle a mis en place depuis 2004 un observatoire de la famille, avec une première enquête sur « les familles monoparentales ».

« Le travail social que nous accomplissons auprès des personnes en difficulté nous conduit à être souvent confrontés à la violence verbale », ont confié les manifestants. « C’est un exploit de rester bienveillants vis-à-vis des personnes que nous accueillons en étant nous-mêmes maltraités par notre directrice ».

Les délégués de la CGT et de la CFDT Santé Sociaux, Jacques Smessaert et Lionel Braud, ont résumé ainsi les motifs de la grève des salariés de l’UDAF 65 : « le licenciement d’une salariée et la violence de la méthode de licenciement. Un management inadmissible de la direction, basé sur les sanctions, l’irrespect quotidien, l’intimidation et la remise en cause professionnelle : ce fonctionnement est en contradiction avec les valeurs que doit défendre l’UDAF. La dégradation des conditions de travail. L’augmentation de la charge de travail sans augmentation de moyens ». Les deux délégués syndicaux demandent par conséquent, au nom des grévistes, la réintégration de leur collègue de travail et le versement de son salaire « impayé depuis la mise à pied du 21 décembre 2015 ». Ils en appellent au conseil d’administration de l’association pour « protéger les salariés, car il n’est plus possible pour eux de travailler avec la directrice actuelle des services de l’UDAF 65 ».

Dans une lettre-pétition signée par 36 salariés de l’association, et intitulée « De l’envie de bien faire à la peur de mal faire », les grévistes dénoncent « le mal-être et la dégradation du service rendu à l’usager, au sein de l’UDAF 65 ». Ils pointent notamment « l’augmentation de 25 % des mesures confiées au service protection judiciaire des majeurs en 10 ans, sans augmentation des moyens humains ». Ils déplorent les nombreuses pertes de poste de travail « depuis l’arrivée de la Directrice des Services, en janvier 2011, avec l’organisation et le redéploiement des personnels ». Enfin, ils énumèrent les mesures prises à l’encontre des salariés depuis 5 ans. « 10 salariés ont reçu des courriers de recadrage, au moins 8 salariés ont fait appel à la médecine du travail, et 2 salariés ont été mis à pied, dont 1 licencié en janvier 2016 ».

Réuni mercredi soir, le bureau de l’UDAF 65, dans un communiqué, a justifié le licenciement en ces termes : « comme dans toute structure, il arrive que l’employeur soit dans l’obligation de se séparer d’un salarié. Nous nous sommes retrouvés dans cette situation difficile de procéder à un licenciement qui a été réalisé dans le strict respect des dispositions légales ». Le bureau a évoqué « le contexte compliqué pour l’ensemble du secteur social et médico-social, avec des budgets contraints et de nouvelles exigences. Nos partenaires institutionnels attendent de nous une bonne gestion des fonds alloués pour un service de qualité ».

Selon le bureau, le conseil d’administration de l’UDAF a « engagé depuis plusieurs années une réflexion qui a abouti en 2015 à une réorganisation concertée de ses services. Tout changement nécessitant une période d’adaptation, nous sommes conscients de l’inquiétude que cela peut générer auprès des salariés. Cette mutation est cependant nécessaire pour assurer la pérennité de l’UDAF ». Le bureau de l’association a conclu en « renouvelant toute sa confiance à la directrice des services dans cette démarche ».

Une prise de position qui risque de plonger beaucoup de salariés de l’UDAF 65 dans la consternation. Les mots utilisés par les grévistes dans leur lettre-pétition témoignent avec force de leur rejet d’une « technique de management basée sur l’autoritarisme, les injonctions, les sanctions, les jugements de valeurs, l’irrespect, l’humiliation, l’incivilité, l’intimidation et la remise en cause professionnelle permanente ».

Jean-François Courtille