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Lettre ouverte de Vincent Ricarrère à ses anciens camarades du PS

vendredi 19 avril 2013 par Rédaction

Lettre ouverte à mes
(anciens) camarades du PS

 

Chers camarades,

 

Après presque 20 ans de
militantisme au PS, tout le monde ne peut pas en dire autant, j’ai décidé il y
a quelques mois de quitter le parti, pour des désaccords qui tiennent autant de
la ligne politique suivie que du comportement de certains élus censés nous
représenter dignement.

Je reste toutefois un observateur
attentif de la situation politique, un citoyen engagé et un socialiste de cœur
et de principes. Il me semble nécessaire, comme bien d’autres, de tirer
aujourd’hui la sonnette d’alarme devant les difficultés qui s’accumulent et
devant les réponses apportées qui ne sont pas à la hauteur de la situation.

J’ai participé activement à la
campagne de François Hollande, j’ai voté pour lui lors des 2 tours, à ce titre
je me sens légitime pour donner mon sentiment et demander des comptes sur la
politique qui est actuellement menée.

A écouter nombre de responsables
nationaux ou locaux du PS, la politique menée est la bonne et ceux, à gauche, qui
critiquent, sont à ranger dans le camp
des populistes qui font le jeu de l’extrême droite. Cela me rappelle la période
du gouvernement Jospin, ce n’est pas si loin, où toute expression critique
était sévèrement muselée. Le résultat fut la soirée du 21 avril et
l’élimination de notre candidat dès le 1er tour. Je me souviens encore des
larmes de quelques militants et élus à la fédération qui répétaient
inlassablement : « si on avait su, plus jamais ça, stop au parti
godillot... ». Il est temps aujourd’hui, presque 11 ans après, de s’en
rappeler pour en tirer les leçons et faire en sorte que cela ne se reproduise
pas. Au rythme où vont les choses, l’alternative en 2017 pourrait bien être
l’extrême droite et non plus la droite républicaine qui s’éloigne de plus en
plus de ses principes démocratiques.

La France vit actuellement une
crise sociale sans précédent : le chômage explose, les plans prétendument
sociaux se multiplient, la précarité se généralise, la pauvreté augmente, le
pouvoir d’achat recule, l’accès aux droits élémentaires (la santé, le
logement....) diminue. C’est cette crise qui nourrit la désespérance, favorise
l’individualisme et le repli sur soi et fait au final le jeu de l’extrême
droite.

Il est temps que la gauche
réponde à cette crise sociale, elle a été élue pour ça ! La gauche n’a pas
été élue pour mener une politique d’austérité, ou de rigueur pour reprendre le
langage énarque et technocrate. Certains ministres ont commencé à formuler le
même constat la semaine dernière mais se sont fait rapidement rappeler à
l’ordre et du coup sont rentrés dans le rang. L’austérité, menée en France
comme en Europe, aggrave la crise et au final mènera à l’échec, comme on peut
le vérifier en Grèce, en Espagne ou au Portugal.

On ne lutte pas contre le chômage
en facilitant les licenciements ou en précarisant l’emploi comme dans les
accords ANI que viennent de voter les députés. Ces derniers n’ont
majoritairement jamais eu besoin de la protection du code du travail. Ils ne se
rendent pas compte qu’en fragilisant le code du travail, ils fragilisent les
salariés dans le lien de subordination qui les lie à leur employeur. Cela va
donc à l’encontre de ce que les salariés peuvent attendre d’un gouvernement de
gauche.

 

L’affaire Cahuzac, au-delà des
mensonges d’un homme, est le symbole d’un système où l’argent est roi, où les
intérêts publics et privés se mélangent au profit de quelques uns et au
détriment de l’intérêt général. On ne peut pas se contenter de publier les
patrimoines des élus. C’est une réponse politique qui s’impose en luttant
activement contre les paradis fiscaux par exemple. On parle des mensonges d’un
homme, mais que dire de tous ces parlementaires socialistes qui cumulent avec
un mandat exécutif local et qui ont menti aux adhérents et aux électeurs en
s’engageant à démissionner au plus tard à la fin 2012 ! La moralisation de
la vie politique passera aussi par la fin du cumul des mandats y compris dans
le temps.

 

En tant qu’électeurs de gauche,
militants, adhérents du PS nous avons une responsabilité. Nous voulons la
réussite d’un gouvernement de gauche et c’est pour cela que nous devons réagir
avant qu’il ne soit trop tard. En tant qu’adhérents du PS c’est vous qui
investissez les élus pour les prochaines élections. Faites en sorte de ne plus
investir des élus qui cumulent depuis trop longtemps, des élus qui sont
déconnectés de la vie réelle car ils ont fait de la politique un métier. Faites
vous entendre, révoltez vous et pour finir je reprends les paroles de
Berthold Brecht : « ceux qui luttent ne sont pas sûrs de gagner mais ceux
qui ne luttent pas ont déjà perdu ».

 

Vincent RICARRERE

Citoyen engagé et toujours
militant