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Le Pyrénéen Pierre REMY : Champion de France parapente. « Un podium qui fait rester libre comme l’air »

mardi 30 juin 2009 par Rédaction

Douze ans après, après Didier Exiga, un Pyrénéen rafle le titre de Champion de France Parapente, aux Alpins. Il s’agit de l’Argelésien Pierre REMY qui vient d’être sacré à ce titre sur les sommets de Val Louron, devant 120 pilotes parmi les meilleurs, au terme de 4 manches. Ce Pyrénéen a fait donc s’incliner les grands noms du milieu de la FFVL (Fédération Française de Vol Libre) : les Caron, Cazaux, Spingler, … . « Au-delà du podium, c’est un geste d’amour et de reconnaissance que je devais à mes sommets pyrénéens qui m’ont regardé grandir » nous dit-il.

Pierre REMY a 23 ans, un tempérament de feu, la maturité, la sagesse, … et le caractère sportivement concentré de son père. Celui-ci, parapentiste aussi, l’accompagne depuis 9 ans dans son parcours de compétiteur. Pierre n’a rien du « prise de tête » : tout rayonne avec lui, dans la simplicité et dans la mesure des efforts à fournir jusqu’à y investir l’intégralité de son salaire de charpentier. Autant dire qu’il faut des sacrifices pour gravir les marches du podium du Championnat ! Des sacrifices indispensables lorsque le temps et les moyens de s’entraîner font défaut à ceux qui n’ont pu intégrer l’équipe de France.

Son entraîneur, Laurent Chamerat, de la Ligue Midi Pyrénées en conviendra : « Pour devenir champion, il faut un cadre stable : repéré en 2001, à l’âge de 14 ans, par Germain Avila, du Vol Libre Bigourdan, nous avions observé une stabilité familiale, et par la suite, tout un univers constant qui l’entoure : un métier, un travail, une famille. Tout cela lui a garanti la maturité sportive qui fait, systématiquement, avec les Espoirs, les champions. »

Interview :

Comment devient-on champion ?

P.R : « Pas par hasard, il faut se fixer des objectifs, maîtriser des émotions. A 14 ans, on fait l’apprentissage, à 23 ans, il est temps de s’affirmer. La règle est de rester dans la constance et dans le peloton de tête. Il faut garder le feu sacré, apprivoiser le destin, surmonter les échecs et ne jamais dormir sur ses lauriers. Etre héros de sa propre existence pour être dans les lois du sport, toujours en phase de réussite et d’épanouissement. »

C’est très philosophique. Mais y a t-il une astuce ou un secret ?

PR : « Très certainement, les secrets de la volonté et de la ténacité sans jamais écarter que le sport que l’on pratique est celui que l’on aime…Il faut créer une stratégie, choisir des options, faire travailler sa tête pour dominer l’aérologie, par exemple. Réussir, c’est engendrer sa propre réussite : il faut se connaître, appréhender ses propres limites, les dépasser pour obtenir le meilleur de soi même. »

Quels conseils donneriez-vous aux autres concurrents ?

PR : « Celui de continuer à se faire plaisir. Et, si aujourd’hui, leur performance les a laissés au bord du podium, leur exploit, durant ce championnat n’en est pas moins valorisant. À défaut de les grandir sur la plus haute marche du podium, ils sont tout simplement des champions de l’amitié et de l’esprit parapentiste ».

Quel sera votre parcours futur ?

PR : « La Coupe du Monde est un rendez-vous, bien sûr,… c’est dans la continuité. Mais surtout voler pour me faire plaisir. Porter haut et fort les couleurs des Pyrénées pour les valoriser parce qu’elles le méritent et qu’elles en ont besoin »

Au niveau des sponsors, avez-vous été aidé, allez-vous l’être »

PR : « Tous les sports ont un coût non négligeable. Nous, les compétiteurs, sommes obligés d’être attentifs aux sponsors. Pour ma part, le Conseil Général des Hautes Pyrénées, mon club Vol Libre Bigourdan de Campan, et la Ligue FFVL m’ont aidé. Mais, j’ai avant tout, un contrat moral avec mon pays : celui de faire de nos Pyrénées, des montagnes à part entière, avec des thermiques bien spécifiques. Les Alpins savent bien de quoi je parle, ils y ont galéré ! Mais, s’il faut gérer cet aspect financier dans le sport de haut niveau, j’entends rester maître de mes choix. » Libre comme l’Air.

Recueilli par Aurélie JOLY

Mis en ligne mardi 30 juin 2009