TPR : SERRER LES DENTS

Le TPR a mangé son pain blanc à Pau, qui était peut-être le plat le moins indigeste du menu à venir, qui comprend la réception d’Aurillac en sandwich entre deux déplacements à Oyonnax et à Carcassonne. Trois matchs à hauts risques contre trois grosses équipes où les Tarbais devront être à leur meilleur niveau physique et moral pour ne pas sombrer. Inutile de présenter Oyonnax et son parcours titanesque depuis le début de la saison. Le match le plus dangereux des trois sera certainement celui contre Aurillac qui voudra se venger de sa seule défaite à domicile cette saison et qui aligne cinq victoires à l’extérieur (Dax, Carcassonne). Ensuite ce sera Carcassonne l’équipe en forme du moment qui est la seule à avoir battu Oyonnax et à avoir gagné chez les deux ex-pensionnaires du Top 14 Lyon et Brive. Pour ne rien arranger les blessures handicapent le groupe dont la dernière de Werner Loftus à Pau. Avec un effectif limité quantitativement les joueurs blessés sont peut être trop utilisés dès qu’ils reviennent opérationnels, ce qui pourrait expliquer les récidives de Coetzer et de W. Loftus qui sont des joueurs très importants sur un terrain et qui ont aligné les matchs après leur retour. Les entraîneurs ne pouvaient faire autrement, car on ne peut pas leur reprocher de ne pas faire tourner leur effectif depuis le début de la saison.

Pour l’heure la météo pourrait faire reporter le match. Après des chutes de neige en début de semaine les températures vont de – 3° à – 5° jusqu’à vendredi avec chutes de neige samedi et dimanche. Ce qui ne serait pas la plus mauvaise nouvelle de la semaine car un report au printemps permettrait de récupérer plusieurs blessés et d’affronter une équipe d’Oyonnax déjà mathématiquement en Top 14. Le TPR va devoir serrer les dents une nouvelle fois en défense face à l’une des plus puissantes et des plus physiques équipes de la poule qui possède un effectif « Top 14 » qui a la mentalité guerrière et la solidarité de la Pro D2.

Parcours phénoménal

Le parcours de l’USO est phénoménal avec une seule défaite à Carcassonne (25-21), un match nul à Tarbes (25-25), quinze victoires dont six à La Rochelle (12-22), à Aix (16-23), à Massy (16-29), à Lyon (31-33), à Béziers (28-33) et à Albi (11-13). Au Stade Charles Mathon, avec cinq bonus offensifs empochés en neuf rencontres, Oyonnax s’est montré intraitable face à Albi (40-6), Colomiers (27-6), Dax (46-26), Aurillac (36-20), Narbonne (40-13), Brive (40-19), Auch (55-3), Pau (26-21), La Rochelle (18-3). Une réussite qui tient à l’amalgame réussi entre l’ossature des anciens et les nouveaux joueurs venus du Top 14, comme Audy, El Abd, Denos, Lassalle, Baïocco, Jenneker, ou d’Angleterre ,comme le Samoan Slade et l’Argentin Urdapiletta. Avec un budget de 5,4 millions d’euros, revu à la hausse cette saison, Oyonnax domine les clubs à gros budgets que sont Lyon, Brive, La Rochelle et Pau. Oyonnax possède la meilleure attaque de Pro D2 avec 527 points et 52 essais marqués et la seconde défense au nombre de points concédés (281 points) et la troisième au nombre d’essais encaissés (18 essais). Le Président du club Hervé David reconnaît cependant que l’absence de blessures, avec un effectif limité quantitativement, est aussi pour beaucoup dans les bons résultats. Un seul joueur, le seconde ligne Lassalle, est à l’infirmerie ce week-end. C’est donc sa meilleure équipe, à un élément près, que Christophe Urios alignera contre Tarbes. Pas question de roulement, c’est le groupe habituel qui a été convoqué, pour jouer contre le TPR qui a contraint le leader à concéder le match nul. D’autant que l’entraîneur et le Président citent les Tarbais parmi les équipes qui les ont étonnés par leurs résultats et leur fonds de jeu.

Le bon moment malgré tout

Malgré le froid et la neige, le match est maintenu. Même si un report aurait pu avantager les Bigourdans qui sont diminués par les blessures, le maintien du match peut être une bonne chose. D’abord la préparation de la rencontre aura été perturbée par des entraînements en salle. Ensuite le groupe semble perturbé par la montée qui semble inéluctable et par les rumeurs de recrutement pour renforcer l’équipe en Top 14. Plusieurs joueurs sont inquiets pour leur avenir et n’auront peut-être pas toute leur tête au match. Les derniers résultats montrent moins de maîtrise. L’USO a peiné pour gagner à Béziers et à Albi. A Charles Mathon aussi l’équipe n’a pas dominé comme à son habitude contre La Rochelle et contre Pau, qui aurait même pu gagner. Une baisse de régime qui est peut-être due aussi au manque d’effectif et aux terrains gras. Les Bigourdans pourraient aussi bénéficier d’un manque de considération suite à leur revers à Pau. Tous ces paramètres pourraient se révéler favorables, non pas pour l’emporter, mais pour limiter les dégâts avant de recevoir Aurillac. La mêlée, qui est un des points forts de l’USO, sera primordiale compte tenu des conditions climatiques comme on l’a vu contre Pau. La défense sera aussi soumise à rude épreuve et Oyonnax, à défaut de pouvoir pilonner devant et d’écarter derrière, pourra s’appuyer sur les mauls pour faire la différence. Si les Tarbais sont assez revanchards et assez costauds physiquement et mentalement après leur déception paloise ils ont une chance de se racheter à défaut de l’emporter.

OYONNAX SANS LASSALLE ET PAEA

Roulements au TPR

Muzzio, Nemsadze, Veau et Thuries, absent contre Pau, sont de retour dans le groupe tarbais que quittent Domec, Etcheverria et Maumus. Werner Loftus rejoint à l’infirmerie Anglade, Garcia et Coetzer.
Toujours en vertu du roulement Dadunasvhili, Grobler et Mirtskhulava débutent en première ligne. Ils seront suppléés en seconde période par Muzzio Grobler et Dupuy. En seconde ligne Sirbe, est associé à Spies avec Domolaïlaï et Nemsadze en réserve. La 3ème ligne est composée de Fono et Basauri qui encadrent Chkhaidze en N°8, avec Collet comme suppléant. En demis, Iribaren fait la paire avec Fortassin. La ligne de trois-quarts est composée de Lilo et Thuries aux ailes et de Veau et Th. Loftus au centre, avec Terblanche à l’arrière. A noter que Dadunasvhili et Chkhaidze ne payent pas leurs erreurs qui ont coûté 6 points à deux moments cruciaux du derby. De même que Fortassin, ne passe pas par la case banc de touche ou repos, malgré ses quatre engagements directs en touche qui ont pesé lourd sur le résultat du match. Un signe fort de Pierre-Henry Broncan qui a peut-être voulu leur laisser la chance de se racheter immédiatement comme semble le démontrer le capitanat offert à Chkhaidze en l’absence de Domolaïlaï. Autre signe, que le TPR ne compte pas brader le match, le retour de Veau et de Thuries les ex-Oyonnaxiens laissés au repos contre Pau qui sont avec Fono dans le XV de départ. Même s’ils n’ont gagné 12-13 qu’une fois (13 mai 2006) au Stade Mathon, les Tarbais n’y ont jamais été écrasés : 13-9 (2012), 14-0 (2010), 28-12 (20/9), 12-6 (2008), 13-9 (2007).

Urios aligne les meilleurs

Christophe Urios continue de s’appuyer sur le groupe de 25 joueurs qui disputent tous les matchs et les meilleurs joueurs seront sur la feuille de match à l’exception de Lassalle et de Paea (8 essais) qui a déclaré forfait vendredi soir. Hormis ces absences pour blessures toutes les pointures seront là. L’arrière Denos (13 essais), l’ailier Bousquet (5 essais), le demi de mêlée Audy (184 points), l’ouvreur Urdapiletta (74 points), les troisièmes lignes El Abd, André, Slade, les deuxièmes lignes Ursache, Nemecek et les premières lignes Rapant, Tichit, Baïocco, qui sont les fers de lance de l’USO, seront présents. Christophe Urios aligne sa meilleure équipe dans le XV de départ, à l’exception de Bousquet qui est sur le banc.
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LES EQUIPES :

• TARBES

1 Dadunasvhili, 2 Grobler, 3 Mirstkhulava, 4 Sirbe, 5 Spies, 6 Fono, 8 Chkhaidze (Cap.), 7 Basauri, 9 Iribaren, 10 Fortassin, 11 Lilo, 12 Th Loftus, 13 Veau, 14 Thuries, 15 Terblanche

16 Dupuy, 17 Muzzio, 18 Domolaïlaï, 19 Nemsadze, 20 Labarthe, 21 Collet, 22 Siale, 23 Zanon.

• OYONNAX
1 Rapant, 2 Jenneker, 3 Baïocco, 4 Nemecek, 5 Ursache, 6 André, 8 Slade, 7 El Abd (Cap), 9 Audy, 10 Urdapiletta, 11 Koroivoutu, 12 Hansen-Pune, 13 Cassin, 14 Traini, 15 Denos.

16 Tebani, 17 Clerc, 18 Tiatia, 19 Newlands, 20 Authier, 21 Laurent, 22 Bousquet, 23 Tichit.

Jean-Jacques Lasserre