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Elevage de vautours fauves sauvages

mercredi 17 juin 2009 par Rédaction

C’est le monde à l’envers. Cet après-midi à la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques doit se réunir une commission interdépartementale sur la problématique des vautours.

Sujet hautement sensible, presque autant que l’ours, lorsque nous voyons le changement de comportement de ces rapaces nécrophages, c’est-à-dire qui mangent de la charogne, des animaux morts. Eh bien tout fout le camp, ma brave dame car ces satanées bestioles se mettent à manger des animaux vivants. Mieux, ils ont mis une technique d’attaque au point. Vous le croyez, vous ?

Eh bien non. Selon les autorités françaises ce n’est pas vrai. Enfin, presque pas…. Parce qu’ils s’attaquent à des bêtes affaiblies. Comment le sait-on ? Ça, mystère. Probablement une décision administrative car en dehors des éleveurs qui sont sur le terrain, qui peut le savoir et le voir ? Mais ces éleveurs sont des….. Enfin, la correction nous interdit de le dire. En clair, ils n’y connaissent rien. L’administration a donc imaginé une véritable usine à gaz pour que des vétérinaires puissent faire des prélèvements qui, après analyse, permettra de dire si la bête était bien vivante au moment de l’attaque, ou bien malade… mais qui prévient et à partir de quoi décide-t-il de prévenir.. le vétérinaire ? Il faut alerter un technicien du Parc National ou de l’ONCFS, qui vient ou ne vient pas ou arrive tardivement lorsque les vautours ont terminé le nettoyage. Bref, une histoire de fou. Sans compter la perte de temps voire supporter le comportement de certains fonctionnaires… Parce qu’il faut bien le dire, c’est toujours la faute du paysan qui se fait manger sa vache ou sa brebis. Et en plus il n’est pas indemnisé.

Rien de va plus…
Rien ne va plus car, depuis longtemps, les espagnols disent ouvertement et clairement qu’il y a changement de comportement de ces rapaces. Mais les Français, beaucoup plus malins, n’y croient pas. Alors, on fait des études. Du moins on prétend en faire avec de simples techniciens de terrains bien plus compétents que des laboratoires universitaires. Eh oui, les Français brillent de lumières… Tandis que les Espagnols ne doivent rien comprendre. Si peu comprendre qu’un fonctionnaire du ministère de l’Environnement est venu expliquer aux Français, à la commission interdépartementale… Mais il devait être tellement nul que l’on n’a pas reproduit les propos qui dérangent les lumières françaises. Et sur le versant nord des Pyrénées, on continue de chercher, étudier avec l’aide de brillantes associations environnementales comme la LPO et « Pyrénées Vivantes ». Pourquoi des associations et pas des universitaires qui cherchent les moyens de chercher ? Aurait-on peur qu’ils trouvent ?

Euréka on a trouvé !
Le Préfet des Pyrénées-Atlantiques a trouvé. Peut-être pas tout seul. On lui a sans doute soufflé dans l’oreille depuis l’ONCFS avec ses supplétifs associatifs. La solution : faire comme les Espagnols il y a quelques années, nourrir les vautours. C’est ainsi que du statut de bête sauvage, le vautour va passer à celui de bête d’élevage en reproduisant les mêmes erreurs que les Espagnols il y a quelques années. Evidemment, nous les lumières françaises, on sait. Les autres ne savent pas. Nous allons leur donner à manger pour qu’ils ne s’attaquent pas aux bêtes vivantes. Ainsi on fera d’une pierre deux coups : on ne dira pas qu’on avait tort et on va encore accroitre le cheptel de vautours de manière artificielle en les concentrant dans les Pyrénées-Atlantiques avec quelques débordements sur les Hautes-Pyrénées… pour le dessert.

Les Bigourdans, pas d’accord.
Après un déplacement de date sans explication, la commission se réunit aujourd’hui, journée que la Chambre d’Agriculture des Hautes-Pyrénées consacre aux problèmes de terrain avec le Préfet. Basques et Béarnais ne seront donc pas embarrassés par les Bigourdans qui ne feront pas le voyage chez Henri IV pour donner leur avis. Mais si la Chambre d’Agriculture aura le Préfet sous la main pour se faire entendre, l’ASPP 65 a transmis un mémoire intéressant datant de 2007. Dans le courrier qui l’accompagne il est mentionné : Vous voudrez bien trouver ci-joint un rapport sur le fond établi par un de nos membres en 2007. « En conséquence, nous vous confirmons notre opposition à tout nourrissage artificiel sous quelque forme que ce soit afin de ne pas répéter les erreurs du passé et de faire d’animaux sauvages des animaux d’élevage. Nous regrettons, par ailleurs, qu’à l’occasion des réunions de la commission, il ne soit jamais fait référence aux études espagnoles ».

Voilà qui situe le débat. Pourquoi dépenser de l’argent et du temps alors que des études existent déjà ? Problème de compétence des services ? Cet aspect a déjà été évoqué.

Quelles solutions ?
Si le nourrissage n’est pas une solution, que proposer ?
« La discrétion… Maintenant on ne dira plus rien mais on agira ».
Effectivement, à quoi sert de parler de ces prédations puisque ce n’est pas vrai ? Et l’éleveur n’est pas indemnisé. Autant se défendre soi-même. S’organiser pour protéger son troupeau. Et il se trouve que le Code de l’Environnement a une recette : les articles L.427-8 et L.427-9 du Code de l’Environnement qui stipule notamment que « tout propriétaire ou fermier peut repousser ou détruire, même avec des armes à feu, mais à l’exclusion du collet et de la fosse, les bêtes fauves qui porteraient dommages à ses propriétés ».
Le coup de fusil ! Comme les anciens.
« Il faut les dresser » nous disait un éleveur. « Ils n’ont plus peur de l’homme depuis qu’ils sont protégés. Il faut qu’on leur montre qu’ils ne doivent pas s’approcher et le plomb est le meilleur remède ».
Solution radicale ? Pas si sûr.
Les vautours sont une espèce protégée mais manifestement en surnombre sur nos deux départements pyrénéens puisqu’ils ne peuvent plus se nourrir dans la nature. Mieux encore, les Espagnols vont en capturer 150 pour les livrer… à l’Autriche. Parions qu’ils vont revenir…
Le coup de fusil pour les faire fuir même si quelques uns y laissent des plumes… ce n’est pas ça qui mettra l’espèce en péril dans notre région. En tout cas, la solution a été évoquée au cours de la dernière réunion de la commission interdépartementale. Mais ce n’est pas politiquement correct de le dire alors on l’a occulté du compte-rendu. Et pourtant, parions que, quelles que soient les décisions prises, ce pourrait être la meilleure solution qui, au final, serait adoptée sur le terrain.
Quel dommage que l’on n’écoute plus les anciens !
Mais à force de sectarisme et de sensiblerie déplacée qui ne tient pas compte de la réalité du terrain, nous pourrions bien voir émerger des excès regrettables. La faute à qui ?

Louis Dollo

Documents à consulter

• Le vautour n’est plus ce qu’il était… La situation en Espagne http://www.pyrenees-pireneus.com/ENVIR-Faune-VautourFauve-Espagne-Situation23-08-2007.pdf
• Dossier « vautours fauves » : http://www.pyrenees-pireneus.com/ENVIR-Faune-VautourFauve-Index.htm

Mis en ligne mercredi 17 juin 2009