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Jazz In Marciac (27 juillet - 15 août 2012)

vendredi 6 juillet 2012 par Rédaction


35ème FESTIVAL JAZZ IN MARCIAC

MARCIAC DONNE DE LA VOIX
MARCIAC CHANTE A TOUS LES ETAGES

Cela va sans dire. Sans la voix, seul instrument que les colons négriers n’ont pu confisquer aux peuples africains déportés et réduits en esclavage, la musique afro-américaine aurait-elle vu le jour ?  Aujourd’hui encore dans le chorus d’un cuivre le plus élaboré ou les riffs les plus échevelés pleurent un « work song  », un « road camps », des « field hollers ». Le chant fondateur et fil conducteur du jazz est aussi la thématique majeure du 35e festival Jazz In Marciac. On y chante à tous les étages ! Quasiment tous les jours. Pour voir et revoir ceux qui ont marqué les précédentes éditions : Dianne Reeves, Bobby McFerrin, Roberto Fonseca, Stacey Kent, Richard Bona ; Eric Bibb, Keith B. Brown et Keb’Mo (les 3 voix de la Nuit du blues) ; Omara Portuondo, Youn Sun Nah, Lucky Peterson, Claudia Solal, Colotis Latoya Zoé de Caravan Palace, Bernard Lubat... Pour accueillir en majesté des monstres sacrés comme Angélique Kidjo et Harry Connick Jr, voire Rubén Blades ou un Sansévérino version manouche. Pour offrir enfin Melody Gardot au faîte du succès et faire découvrir au plus grand nombre les voix méconnues d’Esperanza Spalding, Gregory Porter, Kurt Elling, en passant par Leïla Martial, fille des ateliers de JIM, China Moses, Dena DeRose.


EN AVANT LE PROGRAMME

Melody Gardot ouvre le ban
Il ne lui pas fallu trois ans pour devenir, à 27 ans, la plus populaire des chanteuses de jazz du moment : Melody Gardot ouvre ce festival dédié à la voix (27 juillet). Ce n’est pas par coquetterie que cette Américaine garde en scène ses lunettes de soleil  : Melody est hypersensible à la lumière depuis qu’un gros 4X4 a brûlé un feu rouge et renversé son vélo. Elle avait 19 ans et était déjà pianiste. Polytraumatisée, après un an d’hôpital, elle est revenue à la vie, aidée entre autres par la musicothérapie ; rééduquant ses mains à la guitare. Auteure et compositrice, Melody a puisé dans le blues, le jazz, la folk, la pop, le rock, le classique et la bossa nova ses principales influences. « The Absence », son 4e album paru cette année, confirme la spiritualité d’une chanteuse qui n’a pas usurpé son prénom.
 
Bobby McFerrin accords à corps
Il a fait de son corps tout entier une extraordinaire caisse de résonnance, un spectaculaire instrument de percussions : Bobby McFerrin retrouve Marciac pour sa soirée d’ouverture (27 juillet). On ne peut plus légitime pour ce chanteur phénomène, maître de l’improvisation, capable de chanter deux voix simultanément, qui n’a pas son pareil pour mettre une salle, si vaste soit-elle, à contribution et y jouer le soliste a cappella. Son répertoire s’étend de Charlie Parker à Mozart en passant par James Brown et Bach. Une polyphonie à lui tout seul. À entendre, certes ; à voir absolument.
 
Esperanza Spalding : « la meilleure chose…  »
Elle tient le monde dans ses cordes… vocales et celles de sa contrebasse : Esperanza Spalding a obtenu le Grammy de la meilleure jeune artiste en 2011, a participé aux Oscars 2012 ; et, si elle a le soutien de Barack Obama, c’est sans doute que le président des Etats-Unis apprécie « la conscience sociale » de cette superbe métisse qui ose des textes engagés. Elle s’autorise même des compositions Sioux. Qu’elle soit l’un des coups de cœur du festival 2012 ne surprendrait pas : la critique nous la donne « comme la meilleure chose arrivée à la musique noire américaine depuis Prince ». (28 juillet)

Youn Sun Nah : émotions
On la voudrait effet de mode. Ne vous fiez pas qu’à la plastique idéale de Youn Sun Nah, la plus française des chanteuses coréennes qui a appris le jazz et notre langue en arrivant à Paris en 1995. Son chant est singulier et envoûtant. Tout en nuances ; capable de passer du grave à l’aigu en un clin d’œil en véhiculant d’intenses émotions. La critique la dit : « magistrale interprète » ; « l’une des voix les plus originales » ; « la plus lunaire  » ; « sidérante »… Dans les bagages de son quartet, Youn Sun Nah s’offre l’accordéon de Vincent Peirani et la guitare d’Ulf Wakenius qui fut celle d’Oscar Peterson. (31 juillet)
 
Gregory Porter : la découverte de l’été ?
1,90m et 40 ans déjà, Gregory Porter qui était jusqu’ici chanteur pour initiés vient de se frayer outre-Atlantique une place de choix avec la sortie de son deuxième album « Be good ». Un titre qui semble lui aller comme un gant. On lui prête un timbre exceptionnel nourri de gospel ; on y lit un amour sans borne de Nat King Cole. Tantôt voix de soul, tantôt voix de crooner ; généralement sans effet de manche, ce baryton tout en finesse et d’une grande aisance est aussi compositeur. Un talent qui émerge chez les chanteurs de jazz et que bien des festivals ont programmé, cette année, en Europe. Il est à Marciac le 1er août, en première partie de Dianne Reeves.
 
Dianne Reeves : symphoniquement vôtre
Vingt ans déjà qu’elle a fait la pluie et le beau temps sur les étés de Jazz in Marciac dont elle demeure l’une des divas noires chéries. Elle est cette année dans une configuration très attendue : Dianne ne se contente pas de sa rythmique, son chant s’accompagnera de l’Orchestre National de Bordeaux Aquitaine. L’un des temps forts du 35e festival qui ouvre ses portes aux formations symphoniques pour des rencontres sur le terrain du jazz. Longtemps que Marciac en rêvait. C’est fait avec Dianne Reeves, côté voix (1er août). La veille Wynton Marsalis aura montré la voie, version instrumentale, avec le Jazz At Lincoln Center Orchestra et l’Orchestre National du Capitole de Toulouse.
 
Omara Portuondo  : légende vivante
À 82 ans la Piaf de La Havanne est de retour à Marciac (2 août), invitée du Buena Vista Social Club, l’emblématique orchestre qui colporte le meilleur de la musique cubaine : le son, le boléro, la chanson lyrique et le filin auquel on dit qu’Omara est fiancée. Légende vivante, à la voix bouleversante, Omara fera écho au chant de Roberto Fonseca (2 août) qui fut révélé au grand jour par Ibrahim Ferrer au soir de sa vie chaotique ; c’était à Marciac avec le Buena Vista. Nul ne doute qu’un parfum de gardénias viendra embaumer cette soirée couleur « Tropicana  » empreinte de nostalgie et de folie cubaines.
 
Angélique Kidjo : sa Majesté l’Afrique
Née à Cotonou quelques semaines avant que le Dahomey ne devienne le Bénin, Angélique Kidjo arrive à Marciac (4 août) en monstre sacré. Fantastique chanteuse d’un incroyable charisme, elle incarne l’Afrique chantante et dansante d’une voix engagée. L’an dernier, les cérémonies de la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud ont confirmé le succès planétaire de la « Première diva africaine », « l’une des 50 icônes du continent africain » et « des 100 femmes les plus influentes du monde ». Elle a mis sa carrière jalonnée de nombreux Grammy Awards au service des nobles causes : Fondation Nelson Mandela, Prix Nobel de la Paix, Amnesty International… Ambassadrice de Bonne Volonté de l’Unicef depuis 2002, elle s’est engagée auprès de Barack Obama qui l’invita plus tard à sa cérémonie d’investiture.  Cette grande dame, qui l’est aussi parce qu’elle rend sa voix à l’Afrique, chante tout le continent noir : de la pop africaine à la musique caribéenne en passant par le zouk, la rumba congolaise et bien sûr le jazz. Celle qui est venue apprendre le chant au CIM, à Paris, tout en travaillant pour payer ses cours, s’exprime dans ses quatre langues natales (français, anglais, fon, yoruba). C’est en swahili qu’elle chante la sublime «  Malaïka ». La voix  d’Angélique Kidjo est avec celle de Richard Bona (le 8 août), une fontaine de jouvence qui redonne au jazz ce qu’il était en passe de perdre : le feeling.

Harry Connick Jr : quand Harry rencontre Marciac
Il manquait un crooner au Panthéon de JIM : Harry Connick Jr s’y installe (7 août) : l’événement est de taille ! Le pianiste, chanteur, chef d’orchestre, compositeur, acteur et producteur, est très rare en Europe. Rendu célèbre par la bande originale du film culte « Quand Harry rencontre Sally » qui reprend plusieurs de ses chansons, Harry Connick Jr a tout appris du jazz en digne fils de la Nouvelle Orléans. Il a commencé à puiser dans le magasin de disques, sis dans le Vieux Carré, de ses parents par ailleurs avocats. Junior préférant les gammes, on le retrouve rapidement au New Orleans Center for Creative Arts où enseigne Ellis Marsalis et où il se lie d’amitié avec ses fils. Malgré son physique de jeune premier, Harry Connick Jr dédaignera Hollywood pour rester fidèle à son piano, au jazz et aussi à sa Louisiane cajun et acadienne qu’il défend et célèbre à merveille. Au lendemain de l’ouragan Katrina, il fondera une société d’entraide qui finance un programme de reconstruction baptisé «  Musician’s village ». 
 
Stacey Kent : la douceur dans un monde de brutes
Elle revient. Elle est là (8 août). Il lui suffit de chanter ces petits rien pour, de sa voix pure et suave, faire oublier le monde de brutes qui nous entoure. Partie en Angleterre pour y parfaire son diplôme de littérature comparée, cette Américaine y trouvera sa voie de chanteuse de jazz quand elle rencontre le saxophoniste Jim Tomlinson ; son mari à la ville ; le cuivre de son quintet. Depuis son premier album en 1997, Stacey Kent a glané de nombreux prix. Deux fois disque d’or en France, la vocaliste qui met beaucoup de poésie dans ses textes qu’elle chante parfois en français a été décorée de l’Ordre des Arts et Lettres en 2009.

Kurt Elling : avec un big band catalan
Méconnu du grand public, ce chanteur de Chicago qui a baigné, enfant, dans les chorales luthériennes, joue aussi de plusieurs instruments. Mais c’est par sa voix, quatre octaves de baryton, qu’il s’est imposé comme chanteur de jazz au scat ravageur. À côté des grands standards, il revisite des textes d’écrivains célèbres tels Proust, Kerouac, Rilke, Neruda… et en écrit dans une veine poétique. Sa voix a accompagné Billy Cogan, Buddy Guy, les Yellowjackets, Charlie Hunter… À Marciac (10 août), il est l’invité du Barcelona Jazz Orchestra : l’une des grandes rencontres du 35e festival.