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Quelles réactions face aux grands prédateurs comme l’ours ?

samedi 19 mai 2012 par Rédaction

Plus de 5000 bêtes victimes du loup dans les Alpes.
Officiellement 200 loups alors que la réalité est de l’ordre de 600 minimum
selon des agents de l’ONCFS qui finissent par parler dans la discrétion. Plus
de 300 victimes déclarées et reconnues dans les Pyrénées face à l’ours. La
réalité est probablement plus du double. Et il ne reste qu’une vingtaine d’ours
tous importés de Slovénie ou progénitures de ces importations. Sur les
Hautes-Pyrénées, ce sont 18 bêtes qui ont été reconnues tuées par l’ours cette
année. Pratiquement le même nombre que sur toute l’année 2011.

 

Un plan ours aux
procédures stupides

Le plan ours prévoit une procédure inefficace telle que
l’effarouchement. Il faut plusieurs semaines pour ne pas dire des mois pour
obtenir l’autorisation. L’ours est, depuis longtemps, parti ailleurs. Et même
si l’effarouchement était immédiat, se serait pour l’envoyer chez le voisin.
Totalement stupide. Mais cela permet de satisfaire des fantasmes écologistes de
cohabitation possible.

 

Une situation intenable
pour les éleveurs Toy

A Bachebirou, Thierry Lassalle-Carrère aura eu 8 moutons
tués en deux attaques sur deux jours. L’ours est probablement parti ailleurs.
Où ? Personne ne le sait. Les gardes n’ont techniquement aucun moyen pour
assurer un suivi. Le « puçage » des ours n’existe pas alors qu’il est
techniquement possible. Mais coûteux. Pour un Etat qui n’a plus d’argent pour
payer les retraites.....

La multiplicité des attaques chaque printemps et automne
rendent la vie infernale aux éleveurs, le plus souvent des jeunes qui, eux
aussi, ont droit à une vie sociale, tranquille avec leurs familles au lieu de
passer leurs nuits et journées à rechercher des cadavres. Mais que peuvent-ils
faire ?

 

Les solutions écologistes
étonnantes

Les associations écologistes ont la prétention stupéfiante
de donner des leçons de bonne conduite des élevages aux éleveurs et bergers des
massifs de montagne. Elles nous disent toutes : «  On connaît la
solution »
. Soit, mais depuis les premières importations en 1996,
elles n’ont pas prouvé leur efficacité. Gérard Caussimont, Président du FIEP,
administrateur et membre du Conseil scientifique du Parc National, avait fait
cette proposition des plus étonnantes à l’IPHB : clôturer les estives avec des
clôtures électriques de 2 mètres de haut. Que se passe-t-il pour le reste de la
faune ? Que font les randonneurs ? Doit-on clôturer les brebis ou les
ours ? Le berger doit-il vivre en cage avec ses brebis ? Un concept
évidemment inacceptable. Depuis, ces associations ne cessent de clamer que la
cohabitation est possible. Disons qu’elles prennent leur rêve pour une réalité
car en février 2011, la consultation publique a été très claire : une très
large majorité d’habitants des vallées pyrénéennes sont hostiles aux
introductions de nouveaux ours. Si la cohabitation était possible, parions que
le verdict aurait été différent.

 

Cohabitation impossible
Pour les éleveurs qui sont en AOC, le décret interdit tous regroupements de
quelque nature que ce soit. Les bêtes doivent être laissées en liberté (Cf.
Décret d’origine de 2003 <a
href="http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Labels/AOC-Bareges-Gavarnie/Pastoralisme-AOC-arrete.htm">http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Labels/AOC-Bareges-Gavarnie/Pastoralisme-AOC-arrete.htm

renouvelé en 2008 <a
href="http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Labels/AOC-Bareges-Gavarnie/Pastoralisme-AOC-mouton-%20Bareges-Gavarnie-Decret-17-octobre-2008.pdf">http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Labels/AOC-Bareges-Gavarnie/Pastoralisme-AOC-mouton-%20Bareges-Gavarnie-Decret-17-octobre-2008.pdf

et cahier des
charges d’AOP <a
href="http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Labels/AOC-Bareges-Gavarnie/Pastoralisme-AOP-mouton-bareges-gavarnie-cahier-des-charges-appellation-origine-protegee-2008-Europe.pdf">http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Labels/AOC-Bareges-Gavarnie/Pastoralisme-AOP-mouton-bareges-gavarnie-cahier-des-charges-appellation-origine-protegee-2008-Europe.pdf
) Un décret et des pratiques ancestrales totalement opposées aux préconisations
du plan ours. Le problème n’est pas l’AOC comme certains voudraient le faire
croire mais la totale absence d’étude préalable aux introductions sur les
pratiques pastorales et l’acceptation sociale de la présence de l’ours. Au
motif de l’urgence écologique, ces associations avec la complicité active des
services de l’État totalement inféodés à l’écologie politique installée en leur
sein via Gilbert Simon, ont imposé des lâchers d’ours.

 

Un plan ours incohérent

Le plan ours a manifestement été élaboré par des
incompétents et ignorants de la situation. A moins qu’ils aient été motivés par
une idéologie hostile à la présence de l’homme qui est, il faut le rappeler, un
intrus sur terre selon les propos du WWF. En effet, les Pyrénées disposaient de
très peu de cabanes aménagées pour assurer un gardiennage des brebis. Les
cabanes existantes ne sont que des abris temporaires et non un espace de vie.
Mais imaginons un seul instant que les bergers respectent les recommandations
écologistes..... Le berger, comme tout le monde dort dans la cabane et non
dehors avec les bêtes. Comment peut-il entendre ce qui se passe dehors dans un
parc de regroupement qui n’est pas forcément sous ses fenêtres ? A noter
que le plan ours ne prévoyait aucune aide pour la construction ou l’aménagement
de cabanes. Et toutes les aides existantes à ce jours se limitent à 70/80%.
Comment payer la part d’autofinancement pour pas moins de 52 estives du canton
de Luz ?
Admettons qu’il y ait des cabanes ou des tentes pour accueillir les bergers. Où
sont les bergers ? Ou du moins des gardiens de troupeaux. Quel plan de
formation a été mis en place ? Aucun ! Qui devrait financer ? Le
Conseil Régional. L’Etat a-t-il contacté les Régions pour mettre en place et
financer de telles formations ? Réponse : Non ! Qui accepterait
de se former pour un emploi précaire et saisonnier de 4 mois ? Quelle
étude a été faite dans ce domaine ? Aucune !

 

Le gardiennage n’est pas
une solution.

Le gardiennage engendre le regroupement de nuit dans des
parcs aménagés. Ces parcs ne sont pas forcément proches des cabanes afin
d’assurer un gardiennage efficace. Le berger ne vit pas au milieu des bêtes.
Qui l’accepterait ? Au mieux, le chien de protection qui n’est pas un
chier d’attaque, peut prévenir. Mais nous l’avons vu par le passé, notamment à
Pouey Laün dans le Val d’Azun, le regroupement n’est pas une garantie contre
les attaques. Si l’ours arrive que peut faire le gardien avec un bâton ?
Situation totalement stupide. Il ne faut pas être bien malin pour comprendre
que le berger est totalement impuissant. Il ne peut être que le spectateur d’un
massacre.

 

L’État ne fait rien

Que font les pouvoirs publics face à cette situation ?
La réponse est simple : RIEN !

Mis à part quelques discours réconfortant, toujours le même
depuis 30 ans, il n’est rien fait. Les indemnisations mises en place pour faire
taire les éleveurs n’y font rien. Ils ne font pas de l’élevage pour nourrir des
ours. Le gardiennage est difficile voire impossible comme nous l’avons vu plus
haut. Les chiens de protection ne sont qu’un leurre. Et pourtant...

L’article L 113-1 du Code rural stipule : « Par
leur contribution à la production, à l’emploi, à l’entretien des sols, à la
protection des paysages, à la gestion et au développement de la biodiversité,
l’agriculture, le pastoralisme et la forêt de montagne sont reconnus d’intérêt
général comme activités de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires
centraux de l’espace montagnard.

« En conformité avec les dispositions des traités
instituant la Communauté économique européenne, le Gouvernement, reconnaissant
ces rôles fondamentaux de l’agriculture, du pastoralisme et de la forêt de
montagne, s’attache à : ….... Assurer la pérennité des exploitations agricoles
et le maintien du pastoralisme, en particulier en protégeant les troupeaux des
attaques du loup et de l’ours dans les territoires exposés à ce risque »
.
<a
href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006071367&idArticle=LEGIARTI000006581661&dateTexte=&categorieLien=cid">http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006071367&idArticle=LEGIARTI000006581661&dateTexte=&categorieLien=cid
Pour certains responsables de l’État « s’attache à... » n’est
pas une « obligation à.... » Ce qui justifie qu’il<span
style='mso-spacerun:yes'> n’y a rien à faire. C’est le cas de Gilles
Péron, Directeur du Parc National qui a cette lecture restrictive de ce texte.
En rédigeant cette loi, était-ce l’objectif des parlementaires ? Nous
pouvons en douter. Ou alors, nous avons un texte législatif qui ne sert à rien.
Quand même curieux.

 

Tuer un ours : un
droit pour les éleveurs ?

L’article L427-9 du Code de l’Environnement stipule
que : « Sans préjudice des dispositions prévues à l’article L.
427-8, tout propriétaire ou fermier peut repousser ou détruire, même avec
des armes à feu, mais à l’exclusion du collet et de la fosse, les bêtes fauves
qui porteraient dommages à ses propriétés
 ; toutefois, il n’est pas
autorisé à détruire les sangliers ni, dans les départements où est institué un
plan de chasse en application de la section 3 du chapitre V du titre II du
livre IV, les grands gibiers faisant l’objet de ce plan »
. <a
href="http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Droit/ENVIR-Droit-de-tuer-grands-predateurs-ours-loups.htm">http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Droit/ENVIR-Droit-de-tuer-grands-predateurs-ours-loups.htm

Voilà un texte qui
semble assez clair. Pourquoi n’est-il pas appliqué ? Pourquoi l’État
l’oublie-t-il systématiquement ? Alors, droit ou pas droit de tuer un ours
qui attaque un troupeau ? Plusieurs éleveurs sont bien décidés de passer à
l’action discrètement sans prévenir d’un effarouchement dont nous savons qu’il
est inefficace, à commencer par le Sous-préfet d’Argelès-Gazost.

 

 

Depuis la première introduction d’ours slovènes en 1996 et
déjà depuis des siècles bien avant, il est prouvé que la cohabitation n’est pas
possible et qu’elle n’a jamais été possible. Seuls les mensonges et les
manipulations des associations écologistes et des services de l’Etat peu
scrupuleux tentent de le faire croire. Dans les faits, jamais cela n’a été
possible. Depuis 16 ans nous vivons sur un leurre et une vaste manipulation
parfaitement décrite par David Chétrit dans son ouvrage « La
réintroduction de l’ours – Histoire d’une manipulation » (Ed. Privat) <a
href="http://www.pyrenees-pireneus.com/Bibliographie/Faune/Ours/Reintroduction-de-l-ours-Histoire-d-une-Manipulation-David-Chetri.html">http://www.pyrenees-pireneus.com/Bibliographie/Faune/Ours/Reintroduction-de-l-ours-Histoire-d-une-Manipulation-David-Chetri.html

Il serait peut-être temps de mettre un terme définitif à ce
grand délire et de renvoyer les ours d’où ils viennent : la Slovénie.

 

Louis Dollo