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Les voeux de Michel Pélieu à la presse

mercredi 25 janvier 2012 par Rédaction

Michel Pélieu, président du Conseil général des Hautes-Pyrénées, a présenté ce matin ses vœux à la presse. L’élu du Louron n’a pas l’habitude de travestir la réalité. Il abat cartes sur table. Ainsi a-t-il reconnu que la situation financière du département était aujourd’hui préoccupante. « Le conseil général connaît des difficultés importantes , admet-il, les recettes diminuent, les dépenses augmentent. Nous allons devoir prendre des décisions mesurées et courageuses. Le seul levier fiscal que nous avons c’est le foncier bâti . Nous voulons maintenir un niveau d’investissement important mais il nous faut revoir fondamentalement les conditions de nos interventions et maîtriser la masse salariale ». Et pourtant pas question pour Michel Pélieu de se recentrer sur les compétences obligatoires. Nous mettons en ligne quelques extraits de son discours-vérité avant une session budgétaire prévue le 3 février qui « risque, prévient-il, d’être un peu chaude ».

L’année 2012 commence dans un contexte budgétaire délicat pour le Conseil Général.

En effet, depuis 2008, l’Etat intervient régulièrement pour réduire les ressources des collectivités locales en général, et des Conseils Généraux en particulier.

En 2008, il décide de freiner les dotations censées compenser les transferts de charges liées à la décentralisation. 1er ralentissement des recettes. En 2010, l’Etat crée une pression supplémentaire sur les ressources du Conseil Général en réduisant le pouvoir fiscal local.

Aujourd’hui, le Conseil Général a perdu la taxe d’habitation.

Il a perdu la Taxe sur le Foncier non Bâti.

Il a perdu toute marge de manœuvre sur la fiscalité économique (la taxe professionnelle a été supprimée et remplacée par un panier de taxes moins dynamiques dont le Conseil Général ne fixe plus le taux).

Le Conseil Général ne peut plus agir que sur le taux de la taxe foncière sur le patrimoine bâti perçue sur les ménages.

En 2011, l’Etat durcit une nouvelle fois sa position en décidant le gel des dotations pour 3 ans.

Dans le même temps les dépenses ont, quant à elles, continué d’augmenter. En effet, les dépenses sociales ont augmenté du fait de la crise économique. Et le Conseil Général s’est engagé dans des investissements structurants mais très onéreux dans le cadre de Partenariats Publics Privés.

Diminution des recettes. Augmentation des dépenses.

La poursuite en l’état était devenue insoutenable pour le Conseil Général.

Un bilan financier s’imposait pour connaître précisément la situation de notre Institution. C’est pourquoi j’ai souhaité décaler dans le temps, comme la loi m’y autorisait, le vote du budget et nous avons confié à un cabinet extérieur, réputé et indépendant, le soin de réaliser une analyse des finances départementales.

Je ne vais pas faire ici devant vous le débat d’orientation budgétaire avant la réunion de l’Assemblée plénière, mais je ne dévoilerai pas un scoop en vous disant :

 Que la situation est difficile,

 Que nous sommes tributaires de l’effet ciseaux entre les dépenses et les recettes,

 Que l’impact pour les Hautes-Pyrénées est d’autant plus fort que la situation socio démographique et socio économique de notre département va peser lourdement sur l’ampleur de la dépense sociale.

Mais, cela ne doit pas, pour autant, nous conduire à baisser les bras. Bien au contraire.

En effet, malgré la dégradation budgétaire, ma volonté d’agir reste intacte, parce qu’il faudra maintenir le rôle essentiel du Conseil Général dans l’équilibre social. Le Conseil Général contribue, en effet, par ses actions à la cohésion sociale et à la qualité de vie des citoyens. Il doit continuer.

Mais nous devrons revoir fondamentalement les conditions de nos interventions et faire des choix.

Des marges de manœuvres existent probablement mais elles supposent du temps.

Dans tous les cas, la simple recommandation de se recentrer sur nos dépenses obligatoires serait simpliste et illusoire.

En effet, nombre de politiques facultatives dans le domaine scolaire, culturel, sportif ... ont un impact social réel.

Surtout, ma conception de la solidarité implique davantage de l’accompagnement que de l’assistance.

Je crois en effet que le meilleur moyen d’améliorer les conditions sociales c’est de parvenir à l’efficacité économique. li faut renforcer en priorité l’efficacité économique, la création de richesses, dans l’intérêt de tous, y compris, sinon d’abord des plus démunis. C’est l’efficacité économique qui permet d’assurer la redistribution sociale. C’est l’activité qui crée la richesse et l’emploi. C’est pourquoi je considère que le Conseil Général doit poursuivre les investissements et le soutien aux investissements.

Plus globalement, 2012 devra nous permettre d’initier une large réflexion et concertation sur l’ensemble du territoire des Hautes-Pyrénées pour construire ensemble un avenir autrement.

Beaucoup de départements connaissent des difficultés économiques et financières. A l’occasion d’une conférence au Conseil Général, l’automne dernier, Michel Godet nous rappelait que face aux mêmes chocs la différence vient de la capacité de chaque territoire à valoriser ses atouts, à mettre en lumière ses ressources cachées ou mal connues, à mobiliser ses forces locales.

L’avenir n’est pas une fatalité. Il est moins à découvrir qu’à inventer.

C’est pourquoi je proposerai l’élaboration d’une vision stratégique et partagée du territoire des Hautes-Pyrénées qui devra aboutir à la rédaction d’un véritable projet de développement à l’échelle du département.

Cette élaboration d’une vision stratégique partagée devra nous permettre, en fixant un sens commun, de mobiliser de nouveaux acteurs et de nouvelles ressources autour des enjeux prioritaires. La prospective stratégique doit nous aider à conduire tous les acteurs du territoire à agir dans la même direction et à renforcer ainsi notre efficacité. Il nous faut aujourd’hui plus que jamais mutualiser les forces, les énergies, les intelligences et les ressources. Il sera d’autant plus facile de conduire les acteurs à agir dans la même direction qu’ils auront eux-mêmes participé à la définition du projet pour les Hautes-Pyrénées.

Dans le contexte de crise internationale, la poursuite d’un développement local basé sur nos atouts et sur les hommes et les femmes de ce territoire paraît plus pertinente que jamais. Il doit en outre permettre de redonner de la force et du sens à notre culture identitaire et aux solidarités de proximité.

Finalement, c’est souvent dans l’adversité que nous sommes les plus créatifs. C’est tout le paradoxe des crises. Elles portent souvent en elles l’espoir. L’espoir du changement, l’espoir d’une nouvelle ambition, l’espoir d’une nouvelle organisation auxquels chacun peut prendre part.

Pour 2012, je formule le vœu que la créativité, l’espoir et la volonté inspirent notre action, que chacun se sente solidaire de ceux qui l’entourent et que les Haut-Pyrénéens aient le désir et l’envie de contribuer au succès des Hautes- Pyrénées aux côtés du Conseil Général.

Ecoutez en page d’accueil les documents audio concernant certains dossiers.