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La charte du Parc National est loin de faire l’unanimité...

jeudi 8 décembre 2011 par Rédaction

Le texte provisoire de la Charte du Parc National des Pyrénées, après un long débat parfois considéré à sens unique par certains élus, a fait l’objet d’une unanimité au Conseil d’Administration du PNP. Celui-ci n’étant pas pour autant représentatif des communes et des diverses communautés des territoires concernés, il n’est pas sûr qu’il y ait adéquation entre Conseil d’Administration et élus des territoires.

Dans les vallées, une bise de protestation existe quand ce n’est pas une tempête comme en Béarn. Des maires qui se disent favorables pourraient ne pas être suivis par leur conseil municipal. Le comportement récent de certains agents du Parc reste en mémoire et ne favorise guère le climat de confiance à l’égard de l’institution. Et ce n’est pas le coup de brosse à reluire dispensé à l’occasion de réunions publiques par le Président André Berdou et le Directeur Gilles Péron qui y changeront quelque chose. D’autres décisions et comportements restent dans les esprits. Seuls, ceux qui n’y sont pas confrontés ou ferment volontairement les yeux ne voient pas les problèmes. Bagnères de Bigorre s’en est fait une spécialité depuis 2005, date de lâcher de l’ourse Franska dont d’autres ont fait les frais.

Des erreurs de concept et raisonnement

Tous les rapports dans les vallées pyrénéennes reposent sur l’histoire des hommes et du milieu auquel ils sont attachés. Ce sont les hommes et les femmes de ces territoires qui, au cours des millénaires, avec leurs bêtes, ont forgé le milieu, tel que nous le connaissons, dans le cadre de structures de décisions collectives qui, bien souvent, existent encore.

Nier, par principe, la notion de travail et décisions collectives au profit d’une structure qui, même si elle ne décide pas, - encore que la porte aux dérives d’un éventuel directeur autoritaire est grande ouverte -, mais supervise, c’est nier l’histoire et tout un patrimoine sociologique bien ancré dans la société pyrénéenne.

Nier le seul fait qu’il n’existe plus aucun lieu naturel, notamment en zone potentielle d’adhésion, puisque c’est l’homme qui l’a créé, c’est balayer d’un revers de manche tout le patrimoine culturel, social et économique des vallées. Le terme semi-naturel aurait sans doute été plus adapté, mais par principe, il a été rejeté selon les propres termes de Gérard Caussimon dont nous connaissons l’engagement déviant en matière d’écologie.

Au cours des travaux de commissions, retenir volontairement une notion restrictive de « patrimoine » c’est vouloir imposer une vision, à terme, de nature sauvage excluant toute notion humaniste de l’environnement partie prenante du développement durable des vallées.

Peut-on faire confiance à l’État ?

Bien d’autres points restent obscurs. Des explications orales sont incontestablement fournies, avec beaucoup de chaleur et de conviction, par le Président et le Directeur du Parc. Il ne s’agit en fait que des interprétations orales de l’un et de l’autre et non des engagements fermes, précis et écrits.

N’importe qui peut faire le même exercice. Ce qui laisse toujours planer un certain flou pour ne pas dire un doute parfois inquiétant.

Et puis, aujourd’hui, les communes, ou plus précisément les conseillers municipaux, engagent l’avenir de leurs communes, de leurs vallée pour 15 ans avec une toute petite promesse d’une éventuelle possibilité de rediscuter certains termes de la Charte. C’est donc l’avenir des enfants des décideurs d’aujourd’hui qui est engagé.

Des parents ou grands-parents ont ils le droit de s’engager sur du long terme pour leurs enfants et petits-enfants ? Doit-on « céder », à long terme, l’avenir d’une vallée au profit de quelques subventions hypothétiques immédiates ou futures ?

Et puis, une charte, même transformée en décret, on sait ce que l’État est capable d’en faire lorsque les décisions des responsables locaux ne lui plaisent pas. L’exemple de l’IPHB en Béarn est tout à fait remarquable, lorsqu’en 2005, l’institution s’est déclarée hostile à l’introduction d’ours. Les membres n’avaient-ils pas le droit de s’exprimer librement et démocratiquement ? Le droit que l’État a nié à ces élus, n’est-il pas capable de le renouveler avec le Parc National ?

Par ailleurs, comment des communes de montagne, particulièrement sensibles aux fantasmes de certaines idéologies environnementalistes, pourraient-elles avoir confiance dans l’État et ses institutions, qui s’avèrent totalement incapables de fournir par exemple des informations simples sur le nombre de vautours et gypaètes dans les Pyrénées ? Comment accepter que cet État et ses institutions se déchargent sur des associations environnementalistes militantes plutôt que sur des élus démocratiquement choisis par la population ?

Voilà des questions de fond auquel la Charte comme les pouvoirs publics ne répondent pas. Rien que sur ces quelques éléments, et il y en a bien d’autres, les communes pourraient être fondées à refuser l’adhésion à la Charte du Parc National et préférer vivre leur vie sans cette tutelle qui, à terme, pourrait bien s’avérer embarrassante et contre-productive.

Louis Dollo

Voir la réaction de la commune de Sireix