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Douze mois de prison avec sursis requis contre l’ex-préfète des Hautes-Pyrénées accusée de vols

vendredi 14 octobre 2011 par Rédaction

Douze mois de prison avec sursis et 10.O00 euros d’amende ont été requis contre l’ex-préfète de Lozère, Françoise Debaisieux, qui répondait jeudi devant le tribunal correctionnel de vols et détournements de biens appartenant à la préfecture entre 2007 et 2009.

Deux mois de prison avec sursis ont été réclamés contre son mari, Hervé Debaisieux, médecin généraliste, qui a comparu très discrètement aux côtés de son épouse pour "recel de détournements et de vols de biens remis en raison de sa fonction par personne dépositaire de l’autorité publique".

"Quand je vois le comportement de Mme Debaisieux à la préfecture, au cours de l’enquête et de l’audience, c’est pathétique et médiocre", a lancé le procureur Samuel Finielz, affirmant que la fonctionnaire avait "patiemment et méticuleusement tissé les fils malhonnêtes de la toile dans laquelle elle est empêtrée".

Reconnaissant qu’il ne s’agit pas de "vol de biens inestimables", le magistrat a listé les objets de cette affaire, qui concerne 14.000 euros de biens détournés puis restitués et une dizaine d’objets, dont un imperméable, retrouvés chez elle ou chez sa fille.

"Pourquoi a-t-elle commis ces vols ?", s’est interrogé M. Finielz, qui a aussi réclamé cinq ans d’interdiction des droits civiques et de famille.

"C’est quelqu’un de malhonnête", a-t-il répondu. "Elle a eu du mal à assumer ses responsabilités. Elle s’est vue quelque part propriétaire de la préfecture".

Tailleur noir et chemise blanche, Françoise Debaisieux est restée droite et fière. Comme elle le fait depuis le début, cette femme, jusque-là médecin à la carrière sans tache à la Ddass et la Drass des Ardennes, a répété avoir agi de bonne foi.

"Le préfet dispose d’un budget - environ 1.000€ par mois - pour lui et sa famille. J’étais convaincue que les objets me suivaient, que je pouvais les utiliser où je voulais. Ma famille n’étant pas à la préfecture, je pensais pouvoir les emmener avec moi", a-t-elle expliqué.

Complot

Si elle a fait des erreurs, il faut les mettre sur le compte de sa méconnaissance des règles, assure-t-elle. "On m’a proposé la préfecture en octobre 2007. Je suis arrivée en novembre 2007. On m’avait dit qu’on m’aiderait. J’ai fait confiance", a-t-elle poursuivi, relevant que personne ne lui avait jamais fait la moindre remarque.

Dans la salle d’audience, des employés de la préfecture ont ricané. Surtout lorsqu’à propos de l’imperméable de sa directrice de cabinet, que celle-ci a déclaré volé, ce que nie l’ancienne préfète, Mme Debaisieux s’est étonnée d’avoir découvert dans la procédure une photo dudit manteau prise après sa disparition.

"Voulez-vous dire qu’il y a complot ?", a réagi la présidente Fabienne Rayon. "Non, je ne parle pas de complot", a répondu à demi-voix l’ancienne préfète révoquée depuis l’affaire, réitérant cependant sa surprise quant à l’existence de cette photo.

Méthodique, le procureur a démonté une à une ses explications, se basant sur les témoignages de fonctionnaires, notamment une femme de ménage ou le responsable chargé de l’inventaire.

Et de rappeler le commentaire d’un chauffeur de l’ex-préfète, chargé de ramener des objets vers la préfecture : "Je me demande ce que c’est que ce +binz+ !", disait l’employé. Et le représentant du parquet de souligner que s’il y avait pu y avoir un scandale, cela aurait été que l’ex-préfète "ne soit pas jugée".

"Pitoyable", a rétorqué un défenseur de la prévenue, Me Alain Scheuer, assurant que celle-ci a voulu "préserver sa famille et son nid" avec différents objets et a été victime d’une enquête à charge.

Son confrère Me Jean-Pierre Cabanes a enfoncé le clou, dénonçant une "sorte de complot" des fonctionnaires de la préfecture.

Jugement le 1er décembre à 08h30.

© AFP