René Bidal montre la voie ou met-il un terme au projet de remontée lourde à Luz-Ardiden ?

En termes polis et distingués, la lettre que le Préfet, René Bidal, a adressée le 11 janvier au maire de Luz (pdf ci-dessous), Alain Lescoules, ne fait que rendre public ce que ses deux prédécesseurs disaient à voix basse. En clair et pour simplifier : « l’idée est intéressante mais il n’y a pas d’argent. Donc renflouez les caisses et nous verrons après ».

En effet, cette lettre nous apprend notamment que sur les 5 communes du SIVOM, trois « sont déjà inscrites au réseau d’alerte départemental » c’est-à-dire Luz-Saint-Sauveur, Grust et Sazos. Et puis « la chambre régionale des comptes avait ainsi mis en garde la Régie contre la réalisation d’investissements coûteux susceptibles de détériorer encore sa situation ». Partant de là, il est clair que le SIVOM n’a aucune marge de manœuvre financière et politique.

L’idée d’un regroupement avec Cauterets est une idée… Ou une fuite en avant. Certes, créer une ou plusieurs SEM permettrait à la Caisse des dépôts et consignations d’être partenaire avec de l’argent public. Mais investir avec des fonds divers, publics ou privés, est une chose. Rentabiliser ou au moins équilibrer la gestion d’un nouvel investissement en est une autre. Sachant que la structure actuelle a déjà des difficultés à s’auto-suffire, nous pouvons raisonnablement nous interroger sur un équilibre hypothétique avec des investissements complémentaires. Un accroissement des recettes par l’augmentation des tarifs est incontestablement une solution mais… à très court terme. Mis à part une clientèle de proximité, pour les autres, il sera certainement plus rentable d’aller dans d’autres stations où l’offre sera plus adaptée au prix. La marge de manœuvre reste limitée.

Du côté des politiques, c’est l’embarras et personne ne se presse pour communiquer depuis le 11 janvier. Chantal Robin-Rodrigo que nous avons contactée, il y a déjà quelques jours, ne souhaite pas prendre de position pour l’instant. « Elle préfère s’en entretenir d’abord avec les intéressés » nous a-t-il été répondu.

Face à cette situation, il faudra sans doute attendre encore quelques années avant de trouver une solution à une idée de près de 30 ans. Dans l’immédiat, il serait peut-être plus réaliste de mieux gérer l’existant par un apport de clientèle nouvelle qui reste à séduire et à attirer peut-être avec des petits aménagements peu coûteux et des animations dans le village.

Cette année, malgré le peu de neige général sur les Pyrénées, Luz-Ardiden bénéficie d’excellentes pistes, bien préparées, bien entretenues. Mais est-ce suffisant pour séduire et satisfaire les clients ? Pourquoi ne pas apporter le petit plus nécessaire et pas cher, comme du côté de Béderet, qui permettrait de fidéliser le client ?

Louis Dollo

• Ci-dessous lettre au maire de Luz (pdf)