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Une soirée rencontre débat sur la crise du système de santé, le vendredi 31 janvier 2025

L’association de Défense de la Santé et de l’Hôpital Public des Hautes-Pyrénées organise vendredi 31 janvier une réunion publique animée par Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au SAMU 93, porte-parole de L’AMUF (Association des Médecins Urgentistes de France) et représentant CGT au conseil de la CNAM. Cette soirée a été présentée par Jean-Michel Lehmann qui était entouré de membres de l’association.
Lors de la présentation de cette soirée au cours d’une conférence de presse, Jean-Michel Lehmann a fait le bilan des actions menées durant l’année écoulée :

« La santé n’est pas le moindre de sujets d’inquiétude car bien se soigner, agir par prévention est devenu compliqué et de plus en plus cher. En janvier dernier, notre association avait rappelé pourquoi elle était très critique sur le projet d’hôpital commun Tarbes-Lourdes et ce qu’elle attendait de la procédure de concertation par la commission nationale du débat public. Nous avons participé avec assiduité et intérêt tout au long de cette séquence pour porter la voix de nos adhérents et des très nombreuses personnes qui ont exprimé un avis négatif. Les garants, personnes extérieures neutres, ont présenté un bilan complet et représentatif qui appelait des réponses et des précisions complémentaires de la part des porteurs du projet. Un document a donc été présenté fin octobre par la Direction du Centre Hospitalier. »
Et de poursuivre : « Ce que nous en avons retiré : les scénarios alternatifs n’ont pas fait l’objet d’études complémentaires objectives et approfondies dans les règles de l’art. Seuls apparaissent les avis bien superficiels de la direction du CHTL. Le coût et le financement du projet restent imprécis. La forte augmentation annoncée tout récemment par le Préfet confirme la dérive prévisible, et non définitive, sur le principe du « quoi qu’il en coûte », discréditant l’argument avancé initialement du moindre coût par rapport aux autres solutions (et aggravant au passage la dette publique). Par ailleurs, nous ne disposons toujours pas d’un tableau de ventilation complet et fiable de toutes les dépenses à la charge du CHTL, de l’État, du Département et de l’agglomération TLP. Les différentes études d’impacts sur l’environnement et celles liées aux flux de circulation n’ont toujours pas été publiées. Les projets de reconversion des infrastructures existantes sur Tarbes ne sont que des hypothèses fantaisistes et non crédibles, car ne reposant sur aucune étude sérieuse ni engagement de financement. De fait, la communication et les échanges se sont arrêtés alors qu’il était souhaité la poursuite d’un processus de discussions sur un certain nombre de sujets (l’organisation des urgences, par exemple) malgré les divergences de vues. »
Pour l’association, ce constat fait ressortir en premier lieu des responsabilités au niveau national, c’est la politique insensée d’austérité menée depuis de nombreuses années sur l’hôpital public (restriction des moyens tant humains que financiers) qui dicte les décisions de rationalisation et de regroupement d’établissements subit dans les Hautes Pyrénées comme ailleurs.
L’association soutient la pétition lancée par « Que choisir » pour assigner l’État en justice pour manquements graves à ses obligations et invite le plus grand nombre à faire de même. Mais pointe aussi des responsabilités locales. « Comment accepter que le centre hospitalier de Bigorre, le bien nommé, soit considéré aujourd’hui comme inapte à toute modernisation d’envergure, 45 ans à peine après sa mise en service ? Pourquoi les membres du Conseil d’administration dont les élus représentatifs de la ville de Tarbes, n’ont-ils pas alerté sur les risques et les insuffisances et réclamé plus de moyens ? De plus, dès l’origine du projet, il était indispensable qu’ils soient plus exigeants sur le sérieux des études relatives aux autres scénarios possibles et leur estimation financière. Hélas, avec une faible participation des élus lors de la concertation publique, nous avons eu confirmation que beaucoup d’entre eux s’étaient trop docilement alignés sur le diktat de l’ARS, abandonnant en chemin quelques idéaux et principes de bon sens… »
L’association exprime toujours son inquiétude sur ce projet tant qu’elle ne voit pas venir un changement fort dans la politique de santé pour notre pays.
Elle invite tous les décideurs à garder particulièrement à l’esprit la situation des personnes en difficulté et le vieillissement croissant de la population qui nécessitent des décisions beaucoup plus rassurantes et appropriées. Avec la volonté réaffirmée de disposer d’hôpitaux de proximité dotés de moyens adaptés et modernisés pour un fonctionnement efficace au service de tous.
« Nous resterons très mobilisés, particulièrement lors de l’enquête publique à venir, où il faudra enfin que toutes les lacunes soient comblées et tous les éléments mis sur la table », a annoncé le représentant de l’association de Défense de la Santé et de l’Hôpital Public des Hautes-Pyrénées
Les 26 000 signatures sont à ce jour dépassées récemment, 350 signatures ont été recueillies en Vallée d’Aure, 302 sur Argelès-Gazost et 200 en Barousse, partout les populations sont en désaccord avec ce projet d’hôpital commun.
Jean-Michel Lehmann a expliqué que s’il était constaté des anomalies et des incompatibilités, la voie du recours est tout à fait une possibilité :
« Une enquête publique est une procédure extrêmement cadrée, très officielle et très normée. Elle est pilotée sous la supervision d’un commissaire enquêteur désigné pour veiller à ce que tous les éléments prédéfinis soient bien fournis, de manière à ce que la participation de toutes les parties puisse s’exprimer et de manière à permettre de vérifier les compatibilités ou incompatibilités du projet par rapport aux normes et aux lois qui s’appliquent et notamment un des gros sujets qui sera suivi, c’est le sujet environnemental. Il y a d’autres associations que nous qui sont beaucoup plus avancées et pointues sur ce sujet qui auront aussi leur part à jouer. Mais il est évident qu’ici comme ça s’est fait ailleurs s’il est constaté des anomalies ou des incompatibilités la voie du recours est tout à fait une possibilité. »
Choqué par les propos du préfet : Jean-Michel Lehmann a également évoqué les propos tenus par le préfet lors d’une conférence de presse où le sujet de l’hôpital de Lanne avait été abordé :
« Quand on voit la dernière déclaration du préfet, où d’une enveloppe de 210 millions, on passe à 400 millions, ce n’est quand même pas une petite dérive. On se dit, peut-être qu’avec 400 millions, dans ce cas-là, il y a de quoi rénover les deux hôpitaux Tarbes et de Lourdes. Puisque normalement, ça devait coûter moins cher et on est encore avec des flous », fait remarquer Laurence Charroi.
Pour Jean Michel Lehmann : « Par rapport à la procédure on est un peu choqués quand même du propos du préfet qui d’un ton très péremptoire, affirmatif, précise même la date de signature du permis de construire. Je crois que pour un représentant de l’État et donc de la loi, garant de la loi, il faut qu’il observe déjà la réserve liée au bon déroulement de la procédure et donc sans savoir ce qu’il va en sortir, c’est le rapport du commissaire enquêteur qui pourra être déterminant. Le préfet serait bien inspiré d’avoir des propos relativement réservé, sinon on n’est en droit de penser est-ce que l’enquête publique était validée à sa juste valeur ?Est-ce qu’il ne faudrait pas interpréter que c’est une formalité ? À la limite bien encombrante dont on pourrait se passer. Des propos assez choquants de la part du préfet sur un engagement aussi précis concernant la suite post enquête publique ».
La réunion du vendredi 31 janvier à 18 h à la Bourse du travail sera l’occasion de débattre des politiques de santé publique et sur le projet d’hôpital de Lanne
Pourquoi l’hôpital public est-il encore en crise ? Pourquoi les problèmes du service public de la santé (crise des urgences, déserts médicaux, recrutement…) ne sont-ils toujours pas réglés ? Quelles réponses des usagers, des citoyens, des syndicats et des élus locaux ? Remplacer les hôpitaux de Tarbes et de Lourdes par un hôpital unique à Lanne, est-ce la bonne solution ? Sont invités à cette soirée les citoyens, tous ceux qui ont un rôle dans ce département, élus locaux, syndicalistes, médecins à venir débattre sur ces sujets.
Nicole Lafourcade
