Site d’informations en ligne, sur Tarbes et le Grand Tarbes

  Informations Lourdes et Grand Tarbes  Informations Lourdes et Pays de Lourdes  Informations Bagnères de Bigorre  Informations Argelès-Gazost Vallées des Gaves  Informations Pays de Lannemezan  Information Pays du Val Adour  Informations Hautes-Pyrénées     
     

28ème Edition de Musique en Madiran les 13, 17, 19 et 21 juillet 2024

mardi 16 juillet 2024 par Rédaction

Bogdan Nesterenko plébiscité

L’accordéoniste ukrainien a enchanté son auditoire en interprétant de manière magistrale des œuvres classiques comme « la Chaconne » de J.S. Bach (1685-1750), le « Concerto d’Hiver des Quatre Saisons » de Vivaldi (1678-1741), « Baba-Yaga », « la Grande Porte de Kyiv » des extraits de « Tableaux d’une exposition » de Modeste Moussorgski (1839-1881) ou contemporaine comme « Gernika 26/4/1937 » de Gorka Hermosa (1976), « Valse lyrique » de Nicolaï Tchaïkine (1915-2000), « Vesnianka » d’Igor Chamo (1925-1982) et des thèmes traditionnels ukrainiens. Bogdan Nesterenko, véritable virtuose qui fait corps avec son accordéon, retransmet toutes ses émotions à travers son instrument. Applaudi généreusement à la fin de son concert, il a joué au cours des deux rappels le magnifique « Toccata » de la « Suite Gothique » de Boëllmann en l’honneur de la Vice-présidente de l’Association « Musique en Madiran » Marie-Laure Foray et a terminé son concert par l’émouvante « Ronde Ukrainienne. »

A l’issue du Concert le public a pu partager un buffet dinatoire et déguster des rosés, des rouges et des blancs du Madiranais et échanger en toute convivialité avec les organisateurs et Bogdan Nesterenko.

Les réactions

Alain Cassou : Très satisfait du Concert et des adhésions

Alain Cassou, le nouveau Président de l’Association était partagé : « Je suis très satisfait du concert de ce soir et de la prestation de Bogdan qui nous a proposé un très beau récital d’accordéon qui a été apprécié par le public qu’on aurait aimé un peu plus nombreux. On s’aperçoit que dans tous les villages il y a une multiplication des animations. Les gens s’éparpillent plus ou moins et ce n’est pas évident de réunir du monde. » Il est vrai que le concert était concurrencé par « Le Prince Noir » un spectacle théâtral son et lumières à une poignée de kilomètres qui a attiré quatre fois plus de spectateurs. La satisfaction reste avant tout d’avoir sauvé l’Association et attiré de nouveaux membres plus jeunes qui ont repris le flambeau des anciens. « Le Bureau s’est considérablement rajeuni. De nombreuses personnes se sont proposées d’elles mêmes pour adhérer à l’Association. Ça fait plaisir parce qu’on n’a pas eu à aller les chercher et ça permet de fédérer. »

Marie-Laure Foray : « C’était génial et le public a vraiment adoré

Marie-Laure Foray, en tant que Professeur de piano au Conservatoire de Tarbes a apprécié la prestation de Bogdan Nesterenko : « C’était génial et fantastique. » En tant que Vice-Présidente de l’Association elle a été rassurée par les ovations du public même si l’église n’avait pas fait le plein. « Franchement je suis rassurée, je craignais vraiment qu’il y ait moins de monde. Je suis ravie parce que le public a vraiment adoré. »

Bogdan Nesterenko : J’aime jouer dans les églises

Bogdan Nesterenko savoure au milieu des spectateurs le plaisir qu’il leur a procuré. C’est sa troisième apparition à « Musique en Madiran » après celles de 2014 et de 2018. « Je suis très heureux de revenir pour ici la troisième fois. Ça fait plaisir parce que ça veut dire qu’on apprécie ce que je fais. Je suis très heureux de retrouver des gens dont certains sont devenus des amis. » L’accordéoniste qui se produit dans toute l’Europe et dans le monde entier préfère jouer dans des endroits intimiste comme les églises. « Le son est très bon et je fais beaucoup d’églises en fait. J’aime y jouer et c’est parfait pour mon instrument. De plus je préfère voir les gens, voir leurs visages, sentir leurs émotions, j’aime cette proximité. » L’accordéon, très populaire en Ukraine, est très utilisé pour les musiques, les chants et les danses traditionnelles mais aussi dans des concerts pour jouer de la musique baroque ou de la musique classique. « Au Conservatoire on apprend des pièces de Bach, des pièces de musiques classiques, de musiques contemporaines et des variations de thèmes traditionnels. C’est un instrument polyvalent et pour moi, c’est tout à fait naturel de l’utiliser en concert. » D’autant que Bogdan Nesterenko trouve de nombreuses qualités acoustiques et artistiques à l’accordéon Bayan. « J’ai joué à Madiran des pièces écrites pour piano et des pièces écrites pour orgue et l’avantage c’est que l’accordéon sait chanter. Il y a un soufflet qui permet de faire des crescendos et toutes sortes de nuances de sons qui permettent de faire des mélodies très expressives comme dans la « Grande Porte de Kyiv » où c’est des chorales qui chantent. »

J’ai renoncé à jouer certaines pièces russes

L’accordéoniste ukrainien originaire de Kharkiv est arrivé en France en 2006 et vit à Lille. Sa famille vit toujours en Ukraine dans une région qui subit de plein fouet la guerre. « Pour l’instant tout va bien mais ils sont en danger permanent. » L’invasion de la Russie a complètement modifié son répertoire. « J’essaie de privilégier les pièces ukrainiennes et j’ai des programmes complets de musiques et de chansons ukrainiennes que je vais jouer bientôt en région parisienne et dans le Nord. Je continue à jouer certaines pièces russes comme Tchaïkovski mais j’ai renoncé à certaines pièces russes. Je ne peux pas jouer de la musique traditionnelle que j’aimais beaucoup. Ça ne me dit rien de jouer « Kalinca » et « Les Nuits de Moscou. » Bogdan Nesterenko confie : « Je suis de Kharkiv et ma langue maternelle c’est le russe mais depuis deux ans, beaucoup d’ukrainiens russophones renoncent à parler russe. » Après Madiran l’Accordéoniste va donner un concert le 17 juillet à Dieppe, le 18 juillet à Saint-Léonard près du Havre, le 19 juillet à la Trinité-sur-Mer dans le Morbihan puis il va faire plusieurs dates dans les Cotes d’Armor avant de partir en tournée dans les Cévennes.

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre