Pro D2 - Mont-de-Marsan - Tarbes : 17-26

• TPR : deux essais Sébastien Caujolle (60e et 71e), deux transformations et 4 pénalités Pieter Terblanche (11e, 34e, 46e,25e)

• Mont de Marsan : deux essais Matanavou (42e et 80e), deux transformations et une pénalité (39e) Vignau-Tuquet

Battus d’un point lors des deux dernières journées, les Tarbais ont renoué avec le succès sur la pelouse montoise. Avec trois pénalités de Peter Terblanche qui effectuait ses débuts à l’ouverture, les Tarbais s’assuraient un avantage au repos (9-3). Après les citrons, ils encaissaient un essai par Matanavou (41e) et les Landais passaient en tête (10-9). Les joueurs de Philippe Bérot reprenaient du poil de la bête. Terblanche par une nouvelle pénalité et deux essais de Caujolle permettaient aux Bigourdans de prendre le large. Le second essai de Matanavou à l’ultime minute ne changeait rien. Le TPR par sa victoire précède le Stade Montois au classement.

Après la défaite et surtout la qualité de la prestation face à Pau, on ne donnait pas cher des chances tarbaises dans les Landes. Surtout que les Montois avaient failli surprendre Albi chez lui et qu’ils venaient d’infliger un carton 60-10 aux Stéphanois. D’autant que le staff tarbais avait effectué 9 changements dont le plus notable était la mise sur le banc du meilleur buteur de la Pro D2 Fabien Fortassin !

Pour autant, Philippe Bérot refuse de parler de match référence à l’extérieur. "Non, je ne crois pas... On a été cohérent dans le contenu. On a mis de l’alternance, mais tout n’a pas été parfait et on ne peut pas parler de match référence. C’est un match où on a su réagir et mettre en application ce qu’on avait décidé de faire. C’est très bien et ça, c’est une satisfaction."

Mais l’entraîneur bigourdan reconnaît que les joueurs ont pour la première fois de la saison, appliqué les consignes d’avant match. "Oui, et si ça pouvait déboucher sur des attitudes identiques pour aborder tous les matchs, ça nous donnera des possibilités de pouvoir les gagner et de mettre en place ce que l’on souhaite. C’est aussi important que les joueurs prennent du plaisir à travers ce qu’ils font."
Philippe Bérot, confirme que les Landais étaient sur une phase ascendante et que c’est surtout les Bigourdans qui les ont fait déjouer. "Ils étaient dans une bonne dynamique et nous moins. Ce que je sais c’est qu’on les a mis en difficulté lorsqu’ils ont voulu déplacer le ballon sur les extérieurs. Nous on a été cohérent sur l’aspect défensif. Je n’ai pas encore vu les stats mais je pense qu’on ne doit pas être mal non plus par rapport à l’ensemble de nos matchs depuis le début de la saison."

Malgré un pack privé sur blessure de sa seconde ligne titulaire, Domolaïlaï, Coetzer, la mêlée tarbaise a été encore dominatrice. Philippe Bérot écarte la remarque. "Je ne cesse de répéter qu’une équipe ça fonctionne en groupe. Certes, il y a des joueurs qui jouent plus que d’autres mais ce qui s’est passé hier nous donne raison. Ceux qui n’avaient pas eu trop de temps de jeu ont démontré qu’ils en méritaient. On a remanié l’équipe par la force des choses mais ça dénote que les joueurs ont des capacités et qu’on a un groupe intéressant. Ce qui nous ouvre peut-être d’autres perspectives pour aborder les autres matchs."

L’absence des deux secondes ligne qui possèdent la plus grande densité physique n’a pas nui à l’efficacité du pack tarbais. "C’est vrai, on n’avait pas cette densité physique mais on est peut-être un peu plus mobile. Il y a d’autres paramètres qui sont aussi intéressants. On n’a pas souffert en mêlée avec Stewart et Sirbé, ce qui veut dire que ces joueurs se mettent au niveau. C’est intéressant pour l’avenir."
Derrière aussi, Terblanche a fait oublier l’absence de Fabien Fortassin tant au niveau du capital points que dans la conduite du jeu. Avec 3 pénalités, 1 drop et 2 transformations, le Sud-Africain a rempli son contrat de buteur. En prime, il a été décisif sur l’essai qui met Tarbes à l’abri. "Quand on l’a recruté, on savait que c’était un ouvreur. Jusque là, par rapport à l’hécatombe de blessures, il a fallu qu’il nous rende service à l’aile ou à l’arrière. Aujourd’hui, on a un peu plus de latitude et on l’a mis à son poste de 10. C’est un ouvreur mais aussi un joueur polyvalent et c’est important quand on a un effectif un peu fin."
Pour autant Philippe Bérot défend Fabien Fortassin. "Je ne cesse de répéter que le jeu et la conduite du jeu, c’est une affaire collective et non pas l’attitude d’un seul joueur. Ce n’est pas un seul joueur qui doit orienter le jeu. C’est la majorité des joueurs avec l’alternance au niveau des formes de jeu qui doit orienter le jeu et pas un seul joueur. On a joué comme on le fait à l’entraînement et ça c’est important. Si Fabien, hier avait été sur le terrain, je suis certain qu’il se serait fondu dans le collectif et ça aurait été beaucoup plus facile pour lui, comme ça l’a été avec Pieter Terblanche."
A ceux qui disent que Fortassin n’attaque pas assez la ligne, Philippe Bérot réplique : "Sur les matchs amicaux, où on a eu un contenu relativement correct, Fabien Fortassin attaquait la ligne et conduisait le jeu. Tout le monde le reconnaissait et un mois après, il ne faut pas dire l’inverse ! C’est une affaire collective et une prise de conscience collective. Quand je vois ce que l’on a fait au niveau du contenu, si on avait fait 1/4 de ce que l’on a fait hier contre Pau, on n’aurait pas attendu la dernière minute pour perdre le match !"

Une victoire qui replace le TPR dans le haut du tableau alors qu’une défaite l’aurait précipité vers le bas. Un appel d’air bénéfique avant d’affronter Aix qui a été s’imposer à Dax il y a 8 jours.

Pas question pour autant de rappeler que sans les 9 points concédés dans les dernières minutes contre Albi, Carcassonne et Pau, Tarbes serait 1er avec 2 points d’avance sur Albi !!! "J’en ai marre d’entendre tout le temps, on va être dans les 3. Je ne veux plus en entendre parler ! On va prendre les matchs les uns après les autres et se concentrer sur les matchs qui arrivent pour essayer de les gagner. Après, on verra ce qui se passera. Le Championnat est très long et dire aujourd’hui qui va être ou ne pas être dans les 5 est utopique ! Je trouve que c’est prétentieux de dire qu’on sera dans les 5 car il y a beaucoup de paramètres qu’on ne peut pas maîtriser et c’est trop aléatoire. Ce qui est encourageant c’est qu’on a joué à Mont de Marsan comme on s’était entraîné dans la semaine. Les joueurs ont pris conscience qu’on n’avait pas fait grand chose contre Auch et contre Pau, et qu’au travers du contenu du match contre les Montois, on se rapprochait de ce que l’on avait fait en fin de saison dernière."

Jean-Jacques Lasserre