Tarbes-Nice, samedi à19h30 à Trélut
Entretien avec le Manager Alexandre Compan*
avaient démarré la saison en trombe. « On a un début de saison contrasté où on enchaîne les défaites et on a eu du mal à rattraper le retard. La seconde partie était bien meilleure mais on avait accumulé trop de retard au début. On a eu des matchs qui nous ont un peu échappés. C’est bizarre on fait des bouts de partie très, très bien, notamment à Tarbes où on avait de quoi gagner ce match. A un moment donné, on a perdu le fil, comme contre Blagnac et Chambéry, où on menait. »
Un rééquilibrage de la masse salariale
Cette intersaison a été mouvementée avec de nombreux départs bien compensés par un bon recrutement de joueurs expérimentés. « Oui il y a eu énormément de départs, trop même mais j’ai essayé de me débrouiller avec les moyens qu’on m’a donné. » Si le budget niçois reste un des plus gros de Nationale, la masse salariale dévolue aux joueurs a diminué au profit de l’administratif qui s’est étoffé en vue d’une montée programmée en Pro D2. « Il y a un rééquilibrage entre la ressource humaine, le fonctionnel et l’opérationnel. Un club doit avoir un bon structurel pour que ça marche. »
L’esprit de territoire, comme à Tarbes, ça n’a pas de prix
Alexandre Compan est admiratif des résultats de Tarbes en comparaison de son budget. « C’est difficile de développer les deux secteurs quand on a un petit budget. Je peux comprendre que Tarbes ait envie de développer la partie sportive avec les joueurs mais le seul problème, c’est qu’il est difficile de pérenniser sur la durée, lorsque les joueurs partent. Tarbes a la chance d’avoir une Formation qui tient la route. Je trouve ça génial. Ce que je trouve aussi génial à Tarbes, c’est qu’il y ait un attachement au territoire. Le rugby, est le sport par essence, où quand les joueurs sont animés par l’esprit du territoire, franchement, pour moi, ça n’a pas de prix. » Un état d’esprit qui est aussi partagé par des joueurs expatriés qui s’identifient à cet état d’esprit et qui rechignent à aller voir ailleurs. « Je pense que les joueurs du terroir et du territoire véhiculent un message qui, pour tous ceux qui jouent au rugby, est très parlant. Quand on voit cet état d’esprit et cet attachement là, pour un joueur extérieur, c’est comme un enchantement. » Le chambardement à l’intersaison n’était pas une volonté de faire table rase après la déception d’une non qualification aux phases finales mais un concours de circonstances. « On avait beaucoup de joueurs en fin de contrats. D’autres ont fait le choix d’aller jouer en Pro D2. On est reparti sur un nouveau cycle avec de nouveaux joueurs. »
Une préparation perturbée et des absences
La préparation niçoise a aussi été perturbée avec un seul match de préparation perdu contre Hyères-Carqueiranne 18-10. Le second ayant été annulé au dernier moment par La Seyne. « On l’a appris à la dernière minute et on n’a pas pu le remplacer. On comptait sur ce second match de préparation et ça nous a beaucoup manqué. » Outre le manque d’automatismes avec un Groupe largement remanié, Nice est privé d’Ormaechea (sélectionné à la Coupe du Monde avec l’Uruguay), de ses deux centres titulaires Conduché (genou) et Cutayar (en reprise), Freytes (en reprise), Smiler (en reprise), Yaméogo (en reprise) … Contre Tarbes, un seul retour, celui de Freytes, serait programmé et on devrait retrouver les joueurs qui ont disputé les deux premiers matchs. « On veut rester dans la continuité », assure le Manager qui n’a fait deux changements dans le Groupe et six dans le XV de départ.
Une défaite et une victoire bonifiée pour démarrer
La défaite à Périgueux semble logique même si Alexandre Compan éprouve des regrets. « On mène 7-3 jusqu’à la 30ème. Il y a eu un tournant du match sur une pénalité non trouvée de notre part et derrière ils contre attaquent et ils marquent assez facilement. On a pris trois essais en l’espace de dix minutes. Après ils ont un gros paquet d’avants, ils ont aussi des mecs d’expérience, comme Muller, Amosa, qui leur font du bien. Ils sont dans la continuité de leur titre. Ils ont gardé une majorité de leurs joueurs et les mecs se connaissent bien. C’est une équipe qui va être dure à manœuvrer chez elle. » Le déplacement suivant à Vienne, Nice a fait le carton plein avec une victoire bonifiée à 5 points mais Alex Compan n’est pas pour autant satisfait. « Sans juger Vienne, qui n’en est qu’à son deuxième match, c’est une équipe qui a été en Finale de Nationale 2, qui a des éléments de qualité. On a réussi à casser leur ligne une dizaine de fois et on aurait pu scorer bien plus en première mi-temps et prendre le large en étant plus réaliste. »
5 000 kilomètres de trajets et plusieurs dizaines d’heures de bus d’affilés
Nice a un calendrier démentiel avec cinq déplacement de rang, puisqu’après Tarbes, les Azuréens se rendront à Narbonne et à Hyères-Carqueiranne. « On entend beaucoup parler de Bourgoin avec Pascal Papé qui fait la Une des journaux mais il y aussi Blagnac et nous, qui sommes camp de base de l’Ecosse. » A l’extrême Est de la France, Nice fait exploser les compteurs kilométriques avec 1 500 kilomètres aller/retour pour Périgueux, 900 km pour Vienne, 1 400 km pour Tarbes, 800 km pour Narbonne et un petit 300 km pour Hyères-Carqueiranne. Alexandre Compan préfère compter en heures de trajet. « On fait notre tour de France en car. Périgueux 24 h de trajet…, Vienne 15 h…, Tarbes 14 h. » Un énorme désavantage car outre la fatigue de rester tant d’heures dans un bus sans pouvoir se détendre les jambes, surtout pour les double-mètres, les temps de trajets sont pris sur la récupération et les entraînements à raison de deux jours par semaine en continu. « C’est vrai que ça complique les choses. On s’organise différemment dans la semaine. On essaye d’être à l’écoute des sensations des joueurs. Ce n’est pas évident d’aligner tant de matchs à l’extérieur. »
On ne vient pas en victimes
Sportivement, ça peut aussi plomber une saison comme l’année dernière. « Exactement, ça dépendra de notre résultat à Tarbes…On ne se cache pas, on veut gagner tous nos matchs. » Le côté positif de ces longs déplacements, c’est qu’il peut permettre de souder un Groupe qui ne se connaît pas et qui n’a aucun vécu en commun. « Ça rappelle l’école de rugby, quand on faisait de longs voyages pour disputer des Tournois », s’amuse l’entraîneur. Le retour de Périgueux a été très, très long et les joueurs se sont promis de ne pas revenir bredouilles de Vienne et de Tarbes.Alex Compan ne cache pas qu’il vient en Bigorre pour l’emporter même si les Tarbais sont respectés. « On ne vient pas en victime, même si l’équipe de Tarbes est toujours difficile à jouer. Elle dispose de sacrés combattants, c’est pas mal devant. Ce sera notre premier vrai test. » Le Manager n’a pas oublié que l’an dernier Nice, battu 22-20 à Trélut, avait perdu ses derniers espoirs de qualification lors de la 20ème Journée. Et ce alors que les Niçois venait de battre Valence-Romans (30-17), d’arracher un nul (17-17) à Albi et pris un BO contre Suresnes (32-11)…
*Alexandre Compan, Formation de Prof EPS, débuts à l’Ecole de Rugby de l’US Métro, Joueur au PUC, Orsay, Aubenas, Métro Racing 92, Bobigny, Entraîneur des équipes jeunes du Stade Français et du Racing 92, de Bobigny, des Espoirs du Racing 92 et de Suresnes avec Mathieu Blin.
Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre
Rédaction
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