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Colère des infirmiers libéraux : Communiqué

mardi 7 février 2023 par Rédaction

« Vous nous avez applaudis tous les soirs à 20h pendant le confinement pour notre dévouement face à une des plus grosses crises sanitaires. Voyez un peu maintenant la réalité du terrain…
Nous, infirmières, infirmiers libéraux, nous relayons 365 jours par an pour assurer le maintien, le retour à domicile de vos ainés, de vos enfants, de vos proches mais aussi l’accompagnement jusqu’au dernier souffle pour d’autres.

Nous sommes parfois l’une des seules personnes que les patients voient au cours de leur journée. Nous représentons le lien avec le médecin la famille (si il y en a !) l’assistance sociale, la mairie (pour les portages des repas), les pharmacies, les laboratoires.
La prise en charge que nous faisons dépasse souvent le cadre de travail qui nous est imposé par la nomenclature parce que nous sommes humains !
Quel infirmier n’est pas allé chercher un traitement à la pharmacie parce que cette dernière ne peut pas livrer ? Quel infirmier n’a pas passé un appel pour commander une ambulance ou pris un rendez-vous chez un spécialiste ou un examen pour son patient ? Notre rôle ne se limite pas seulement à soigner, mais à informer, rassurer les familles ou encore coordonner les soins.

Les processus sont de plus en plus complexes et chronophages. Depuis des années les gouvernements successifs ne cessent de modifier, et amputer nos rémunérations. Les indemnités kilométriques sont passées de 2,30 € en 2009 (avenant 1) à 2,5 € en 2012 (avenant 3) et n’ont depuis plus été réévaluées. Que dire de l’aide gouvernementale de 0,04 € qui a eu lieu durant les six derniers mois ? Le coût du déplacement des kinésithérapeutes s’élève s’élève à 4 €. Le coût du déplacement des médecins en fonction de l’horaire d’intervention varie entre 10 € et 43,5 €. Comment expliquez-vous cette différence par rapport à nous, infirmiers ?

En comparaison, selon l’Insee sur l’année 2009, le prix moyen du gazole était de 1,01 € contre 1,86 € en 2022. Le prix de l’essence augmente de 85 % quand le tarif de nos déplacements augmente de 8,7 % sur la même période.

Les Forfaits BSI sont des fourre-tout (toilette, préparation et administration des traitements, prise de constances, pansements simples). Nous demandons la revalorisation des BSI. Sachez que le tarif du BAS (prise en charge légère) s’élève à 15,5 € brut soit 7,75 € net. Pour un patient grabataire, avec un alitement strict, nous faisons une prise en charge de 2 passages pour 33,7 € brut soit 16,85 € net pour la journée !

La Dégressivité du tarif des soins est un fonctionnement inacceptable ! Nous demandons le paiement de tous les soins effectués à taux plein. Par conséquent, fini le premier acte payé, le second à 50 % et gratuit à partir du troisième ! Est-ce que votre plombier ou votre électricien applique cette décote ?
La prise en charge de patients avec soins post opératoires ambulatoires est périlleuse avec des patients qui sortent sans prescription (l’infirmière doit se démener avec le médecin de ville ou l’hôpital pour obtenir des ordonnances). Fréquemment, les patients ont simplement une prescription d’ablation de point à 15 jours sans pansement entre temps. Nous nous rendons compte de problèmes de cicatrisation ou d’infection tardivement. Quel est le but des prescripteurs (ou des instances qui le leur imposent) : une économie sur la santé et la prise en charge du patient ?

Le soins infirmiers doivent rester aux infirmiers ! D’autres corps médicaux ou paramédicaux font des pansements à notre place de manière programmée (médecin généraliste), des injections de vaccins, tests antigéniques faits à notre place (pharmaciens).
Les indus ne doivent pas être calculés sur des suppositions mais sur des faits réels.
Lorsqu’un patient est hospitalisé suite à notre passage de manière programmé ou non, la CPAM nous réclame le coût du passage du matin alors que nous avons fait les soins ou bien que nous y avons passé plus de temps à cause d’une urgence.

La pénibilité du travail est réelle ! Nous manipulons des patients plus ou moins lourds, plus ou moins grabataires mais ce n’est pas reconnu en tant que tel. Malgré les aides qui sont à notre disposition, nous forçons. De nombreuses infirmières souffrent de pathologies du rachis, des articulations, des membres supérieurs ou inférieurs. Nous travaillons tôt le matin et/ou finissons tard le soir. L’âge de la retraite est de 67 ans selon la Carpimko. L’espérance de vie d’une infirmière est diminuée de 7 ans par rapport aux autres personnes dans notre pays. Pensez-vous vraiment que nous continuerons jusqu’à cet âge-là à manipuler des patients ?

La nomenclature est obsolète. Le glissement vers l’ambulatoire amène les infirmiers à prodiguer des soins qui ne sont pas répertoriés dans la NGAP et ne sont donc pas rémunérés à leur juste valeur.
Notre caisse de retraite, la CARPIMKO, nous demande des sommes élevées chaque année. Mais comment ces cotisations sont-elles réparties ? Et pourquoi nos revenus sont-ils plafonnés à la retraite ?

Nous aimons notre métier, mais aujourd’hui, nous faisons face à un épuisement psychologique et physique. Nous ne faisons pas de bruit. Nous ne pouvons pas fermer notre cabinet une journée ou une semaine comme les médecins ou les laboratoires. Nous assurons une continuité des soins pour nos patients, leur bien-être, leur survie. Nous souhaitons être entendus et que des solutions concrètes soient mises en place face aux multiples incohérences du système. »