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Cognac-Tarbes, dimanche à 15h00 au Stade des Sports à Cognac

samedi 14 janvier 2023 par Rédaction

Entretien avec Yannick Vignette

Le Béarnais, ancien entraîneur du Stado-TPR, après un intermède en Belgique, avec deux titres de champions à la clé, a été appelé au chevet de Cognac, un mois et quatre matchs, après le limogeage de Fabrice Landreau. Un exercice compliqué, avec une équipe meurtrie physiquement et moralement et un effectif limité en nombre et en proie à de nombreuses blessures. Avec de plus un effectif mal construit, comme l’ont implicitement reconnu les Présidents Tessendier et Lacombe (cf. tarbes-infos).

Retrouver le goût de la victoire

Après des défaites logiques contre Nice (13-28), à Bourgoin (48-7) et humiliante à Albi (76-15) et une imméritée contre Suresnes (18-24), lors de la fin des matchs Allers, Cognac a été contraint à déclarer forfait à Valence-Romans pour le premier match de la Phase Retour. Un forfait, dénoncé par certains, qui passe mal, alors que ce sont les Drômois qui ont refusé le report du match. Un report qui se justifiait par une vingtaine de joueurs blessés sur un effectif de vingt-neuf joueurs et un seul pilier en état de jouer. D’autant que leur pilier Hygonnet avait été plongé dans le coma et a dû mettre un terme à sa carrière. Après quinze jours de vacances, les joueurs ont repris l’entraînement avec pour objectif de proposer une seconde partie de saison de meilleure qualité et de mettre un terme à une série de treize défaites consécutives, dont six à domicile.

Une trêve qui a fait du bien physiquement et moralement

La venue de Tarbes, pour ce premier match de l’année, le second des treize de la Phase Retour, est attendue avec crainte et impatience. Crainte parce que Tarbes est la bête noire des Charentais qui se souviennent du 18-57 de l’an passé. Impatience car le but de tout joueur de rugby, c’est de retrouver le terrain pour se laver la tête des traumatismes d’Albi et de Valence-Romans. « C’était dur, très compliqué, mais les joueurs sont revenus avec un peu plus de fraicheur physique et mentale », révèle Yannick Vignette.L’autre côté positif de ces trois semaines d’arrêts, c’est le retour d’un certain nombre de blessés et notamment des piliers, avec l’Espoirs Martin Augeix (21 ans, 1,82 m, 122 kg), qui a été prêté par Soyaux-Angoulême. D’autres absents ont retrouvé le terrain d’entrainement mais ils ne sont pas encore prêts pour jouer contre Tarbes, même si l’entraineur espère les avoir à disposition pour les rencontres suivantes.

Des blessés et un manque de buteur flagrant

Difficile avec un Groupe réduit, même sans les blessés, de préparer sérieusement les matchs par manque d’opposition. En plus, avec quatorze joueurs à plus de onze matchs et cinq à neuf matchs, les joueurs sont usés physiquement et doivent être ménagés aux entraînements. Ce qui nuit à la vitesse et à l’intensité lors des rencontres, qui ont des répercussions sur le cours et les résultats des matchs. Mais qui a des répercussions aussi sur l’émulation dans le Groupe par le manque flagrant de concurrence et de spécialistesà certains postes. Yannick Vignette, sur huit trois-quarts, n’a aucun centre, à part Sagote, et aucun arrière de formation. « Lotawa, c’est un ailier, Tuva, c’est un ailier, Antunes, c’est un ailier. On avait une ligne de trois-quarts composée avec des ailiers. » Par manque de trois-quarts, Fabrice Landreau et son successeur, ont fait jouer le troisième ligne Kuruibua au centre ou à l’aile. Le centre, Henry Tuilagi (23 ans, 1,82 m, 107 kg) en provenance de Perpignan, revient tout juste de blessure et n’a pas joué de la saison. Les ouvreurs l’Argentin Bordoli et le jeune Garnier étaient blessés et après avoir essayé Antunes à l’ouverture, l’entraîneur a dû faire sortir de sa retraite son adjoint, Jordan Crémoux, pour occuper le poste d’ouvreur et de buteur. Car l’autre problème de Cognac, c’est le manque de buteur, car Antunes, malgré ses 97 points, manque trop de régularité face aux barres.

Des regrets contre Suresnes, dépassé à Albi

Le plus grand regret de Yannick Vignette, depuis son arrivée, c’est la défaite contre Suresnes. « Si on avait eu un buteur normal, on aurait gagné. C’était vraiment un petit Suresnes, qu’on a joué… Ils n’étaient vraiment pas bons sur ce match là. » Un match, dominé par l’alignement et la mêlée des charentais, qui laisse, beaucoup de regrets. Ensuite les autres défaites sont logiques compte tenu des difficultés du moment. « A Bourgoin, on n’a pas vraiment existé, contre Nice, à la maison, on n’a pas existé mais avec un sentiment d’impuissance. » Le pire, c’est le 76-15 à Albi, une première à ce niveau, qui rappelle les cartons contre certaines équipes de clochers en Fédérale 1. « On a été complètement dépassé par la vitesse. Nous, on manquait de physique et on a été pris de partout. » De plus, sept nouveaux blessés se sont ajoutés à la liste, ce qui a déclenché le forfait au match suivant à Valence-Romans.

Retour des blessés

Avec le retour des blessés Cognac espère briser cette spirale infernale de défaites, une première dans la jeune Histoire du club. « Déjà, c’est de jouer tous les matchs pour les gagner », avance Yannick Vignette. « Il n’y a aucune raison de lâcher quoi que ce soit, parce que mathématiquement, ce n’est pas fini. Evidemment, quand on perd quatorze matchs, c’est qu’il y a une faiblesse manifeste mais il faut donner le meilleur de soi-même à chaque match. Il faut se livrer à fond à chaque fois, après peu importe ce qui se passe. Il faut prendre chaque match avec le plus d’enthousiasme et d’envie possibles. » Un discours tenu par beaucoup d’entraîneurs et notamment par le staff bigourdan qui peut s’appuyer sur une majorité de joueurs locaux issus du Centre de Formation. Un discours qui n’est pas évident à faire passer dans un Groupe constitué de bric et de broc, avec une majorité de joueurs étrangers et sans vraiment de joueurs cadres, imprégnés de l’histoire du club, à l’exception de Praud, qui a six ans d’ancienneté. Un Groupe qui, de plus, a la tête au fond du seau depuis le mois de septembre. Toutefois, les joueurs qui jouent à ce niveau sont des compétiteurs et les motifs de revanche contre Tarbes sont nombreux, mêmes s’ils sont douloureux en termes de résultats.

Un match comme un autre où il faudra donner le meilleur de soi

Même si le prochain adversaire c’est Tarbes, qu’il a entraîné il y a trois saisons, Yannick Vignette ne fait pas de fixation particulière, même si décrocher la première victoire de la saison contre son ancien club, pourrait avoir un goût particulier. « Non, je n’ai pas de revanche à prendre contre Tarbes. Pour moi, c’est un match comme un autre, sauf que j’aurais plaisir à recroiser des joueurs et certaines personnes du club que j’apprécie tout particulièrement. » L’ancien entraîneur tarbais ne veut pas polémiquer sur son départ et en faire une affaire personnelle, car il a gardé malgré tout un bon souvenir de son passage en Bigorre. « J’ai une affection particulière pour Tarbes mais ça ne change rien sur le fait qu’on va essayer de jouer le meilleur match possible. » Ce premier match de l’année contre Tarbes sera donc un match comme un autre qu’il faudra gagner pour retrouver le goût de la victoire et redresser la tête. « On veut prendre les matchs les uns après les autres et on verra bien. On ne se projette sur rien du tout. On veut prendre les matchs les uns après les autres, en essayant de faire le meilleur match possible. » D’autant que le Béarnais ne mésestime pas les Tarbais. « On sait que Tarbes est logiquement au dessus. Il n’y a pas à débattre sur ça mais il n’empêche qu’il faut essayer de livrer un gros match. Peu importe l’équipe qu’ils envoient, il faudra faire un gros match. De toute façon, ils n’ont que des bons joueurs. Cette année, c’est vraiment pas mal. J’espère juste qu’on ne sera pas humilié. » Pour lui, cette équipe tarbaise n’est pas à sa place. « Avec un peu plus de moyens, Tarbes pourrait vraiment jouer la montée en Pro D2. A Tarbes, il y a tout pour réussir. C’est un terroir de rugby, les installations sportives sont là… Il manque juste 1 million ou 800 000 euros, pour jouer la Montée. »

Le Groupe probable 

Avants : Sharashidze, Zakashvili, Gau, Sauzaret, Tougne, Augeix, Praud, Maninoa, Faleafa, Manu, Toevalu, Gulizzi, Thomas, Sordia

Arrières : Billou, Beaudon, Garnier, Bordoli, Lotawa, Tuva, Guyon, Pageneau, Antunes

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre