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Nationale : Blagnac un club atypique au milieu des pros

jeudi 28 avril 2022 par Rédaction

Blagnac un club atypique au milieu des pros

Blagnac est un club atypique, qui joue les premiers rôles en Nationale avec un effectif composé à majorité de joueurs pluriactifs qui s’entraînent trois fois par semaine, le soir après leurs heures de travail. Un vrai paradoxe dans un championnat où l’ensemble des clubs s’entraînent quotidiennement. Ce qui n’empêche pas Blagnac de faire partie depuis cinq ans des quarante meilleurs clubs français. Qualifiés deux saisons de suite en Fédérale 1 pour les huitièmes d’Accession les Blagnacais, invités en Nationale, ont terminé 10ème l’an passé et occupent cette saison la 7ème place à une journée du terme.

Cap 2022

En 2016, Frédéric Michalak et Benoît Trey, ont décidé de relancer le rugby de haut niveau à Blagnac qui avait connu la Première Division et la Pro D2 avant des déboires financiers qui l’avaient conduit en Fédérale 2. Avec l’aval de Patrick Roumagnal, le Président de l’Association, les deux amis et associés, montent une SAS et le Projet Blagnac « Cap 2022 » avec Christophe Deylaud aux commandes du sportif. Un projet baptisé Cap 2022 en référence au centenaire du club six ans plus tard. En 2019, la réforme de la Fédérale 1, avec l’abandon de la Poule Elite et la création de quatre Poules de douze équipes va favoriser la lisibilité. La première année Blagnac se démarque en terminant second de sa Poule derrière Valence-Romans mais devant Narbonne. Blagnac récidive l’année suite derrière Albi mais devant Tarbes. Ce qui lui vaut d’être invité à participer à la Nationale en compagnie de clubs plus huppés comme Albi, Narbonne, Bourgoin, Tarbes, Massy, Bourg-en-Bresse ou très ambitieux comme Nice.

Entretien avec Benoît Trey

Projet Génération Caouecs 2025

« On a lancé Cap 2022, un projet structurant sur la formation, le développement du rugby féminin, pour jouer les premiers rôles en Fédérale 1 et maintenant en Nationale, » explique Benoît Trey. Six ans après, le pari est réussi avec un club structuré qui comprend aussi une équipe féminine qui évolue au plus haut niveau du rugby féminin avec plusieurs internationales à VII et à XV en son sein. En septembre, pour la célébration de son centenaire un nouveau projet baptisé « Génération Caouecs 2025 » va être présenté. « On repart sur un cycle de trois ans, avec les grandes lignes et dans la continuité du premier projet, avec des paliers qu’on se fixera tous ensemble. » Le premier projet « Cap 2022 » qui arrive à son terme est une véritable réussite sportive et économique. « Oui, on voulait mettre l’accent sur la formation en la renforçant avec un Centre de Formation, sur le développement du rugby féminin avec l’intégration, le même accompagnement et le même projet de Formation que chez les Garçons. Les Filles jouent les premiers rôles en Elite Féminine, ce qui n’était pas le cas, il y a six ans », se réjouit le Président.

Tous les feux sont au vert

Un Président qui plébiscite la création de la Nationale. « C’est un Championnat qui donne toute satisfaction puisque c’est l’équivalent d’une Pro D3. C’est de très haut niveau et c’est ce qu’on désirait à Blagnac. Tous les feux sont au vert puisque du côté économique, on est passé de 150 entreprises à 300. Oui il y a eu un gros, gros, développement et un gros travail de fait sur la communication, sur le développement du club. Oui, on va dire que toutes les cases sont au vert. C’est un club ambitieux même si notre ambition reste mesurée. L’idée est de continuer à développer le club et à le structurer lors de ces trois prochaines années. » Cette saison, qui aurait pu être une saison de transition suite au départ de Christophe Deylaud, a été une réussite au plan sportif. « On a fait le choix de la continuité en faisant confiance à Eric Escribano et à Romain Fuertes, qui avaient déjà la main sur le projet de jeu et sur le Groupe, sans remplacer le Manager Christophe Deylaud. On a mis en place une Commission Sportive qui réunit les deux entraîneurs de l’équipe Une et tous les responsables sportifs du club, de l’Ecole de Rugby, au Pôle Jeunes, en passant par les entraîneurs des Filles. On a créé une vraie cellule, très forte, avec tous les entraîneurs principaux du club qui se réunissent très souvent. Le défi était très important car on ne savait pas où on allait mais on a réussi à se renforcer en renforçant la cohésion entre les différents entraîneurs du club. »

Une saison de transition réussie au plan sportif et économique

Cette saison de transition s’est aussi traduite par l’abandon du sacro saint match du dimanche après-midi du rugby fédéral pour jouer le samedi à 18h00, comme la plupart des clubs de Nationale qui ont évolué au niveau professionnel. « On est sorti de ce créneau, pour attirer plus de public et de supporters et recevoir des partenaires plus en nombre. Ce créneau du samedi à 18h00 est très, très, intéressant et on en voit les effets très positifs en termes d’affluence. On l’a vu lors de la réception de Tarbes qui était une véritable fête pour notre club et j’étais très heureux de recevoir beaucoup de Tarbais. C’était un beau derby, avec beaucoup de monde. » Jouer le samedi évite de se retrouver en concurrence avec les nombreux clubs de Fédérale 1 et 2 des alentours de Toulouse et permet aux dirigeants blagnacais d’aller soutenir leurs équipes de jeunes qui jouent le dimanche. Et le Président Trey de nous faire une confidence. « D’ailleurs la Fédération est en train de réfléchir à positionner de manière officielle les rencontres de Nationale le samedi à 18h00, à partir de la saison prochaine. » Les rencontres entre la FFR et les Présidents de Nationale vont se poursuivre pour faire évoluer ce Championnat qui réunit les meilleurs clubs de Fédérale 1, appelés à monter en Pro D2. (Voir tarbes-infos.com/spip.php ?article33008 du mardi 26 avril).

Une Nationale soucieuse de l’avenir économique des clubs

Benoît Trey, qui a été partie prenante, avec les autres présidents, de la création de la Nationale, explique : « La condition, quand la FFR a créé cette Division, c’est qu’on ne reparte pas sur les critères, lourds et contraignants pour les clubs, qu’on avait pu connaître dans la Poule d’Accession. » Pour répondre à ces critères d’effectif et de budget, certains clubs ont monté des budgets prévisionnels qu’ils n’ont pas pu tenir. La première année Saint-Nazaire et Auch avaient été rétrogradés et Tarbes interdit de Phases Finales. La seconde saison, seuls cinq clubs, Aix, Tarbes, Rouen, Bourg-en-Bresse et Albi avaient été déclarés éligibles à la montée, ce qui avait entraîné la suppression de la Formule, après deux ans d’existence. Il y a deux ans, suite à l’arrêt des Championnats, (en cours de saison pour cause de covid), les montées et les descentes avaient été gelées. Avec une Fédérale 1, composée de plusieurs clubs au statut professionnel et soumis à de grosses charges, la FFR a dû trouver une solution pour permettre à ces clubs de continuer à jouer malgré le confinement. D’où la création de la Nationale qui a permis aux clubs, qui ont des joueurs salariés, de bénéficier des aides mises en place par les pouvoirs publics et au championnat de continuer. Pour éviter de nouvelles dérives, seuls des critères sportifs ont été pris en compte, ce qui a permis à des clubs comme Blagnac, Suresnes ou Aubenas, d’y participer. Seuls les critères sportifs sont aussi pris en comptes pour participer aux Phases Finales où les six premiers sont qualifiés. « Ce n’est que pour monter en Pro D2 que les clubs qualifiés doivent répondre à un Cahier des Charges », précise Benoit Trey. « Il ne faut surtout pas que cette Division soit trop contraignante au départ. Sinon, on ne sera pas quatorze, on va se retrouver à cinq » (rires…)

Continuer la Formation et le Développement du club

Blagnac ne prêche pas pour sa paroisse, puisque le club coche toutes les cases pour être accessible à la montée, à part le nombre de contrats pros. Blagnac, dispose d’un terrain homologué, retenu pour la Finale de Nationale, d’un Centre de Formation Labellisé, d’un statut pro sous forme de SAS et des fonds propres nécessaires. Depuis le début, Blagnac a choisi de recruter ses joueurs en leur offrant une formation ou un emploi, plutôt qu’un contrat pro fédéral. Cette saison Blagnac, pour compenser ses nombreux départs, a un peu changé de philosophie. « Cette année, on a douze contrats, dont deux à temps plein et dix non exclusifs, qui peuvent travailler ou se former à côté », explique le Président. Un choix, car avec 1,8 millions, Blagnac dispose d’un budget plus conséquent que celui de Tarbes qui a une vingtaine de contrats pros. Un choix dicté aussi par le bassin d’emploi toulousain qui offre plus de facilités pour proposer des emplois. Le projet « Génération Caouecs 2025 » vise la montée en Pro D2 à court terme. « On a des ambitions mesurées, donc l’idée c’est de regarder en haut ce qui se passe. Sinon, le risque c’est de reculer. Si on joue le maintien chaque année, on va s’essouffler. Donc, on est toujours dans cette logique de nous structurer, de nous développer. Ce cycle de trois ans « Caouecs 2025 », c’est pour accompagner une réussite sportive. On se fixe des objectifs à atteindre dans les trois ans pour être éligible à une montée en Pro D2. A ce jour, il nous manque les contrats pros mais je ne suis pas des Présidents qui veulent annoncer une date de montée. Tous ceux qui ont fait ça, se sont cassés les dents. Cette Division nous va bien, je continue à dire qu’elle est adaptée à ce jour, à notre format de club et à notre fonctionnement. Par contre, on continue à se développer et à se structurer pour prétendre à une montée, si elle se présente sportivement. »

Viser le « Top 6 » l’année prochaine

Cette année Blagnac, à une encablure de la fin, pointe à la septième place mais à dix points de Chambéry, l’invité surprise. La saison prochaine, tout reste possible pour les « Caouecs » qui auront passé, avec brio, une année charnière avec le départ d’un Manager charismatique et de nombreux joueurs. « L’année prochaine, on va monter un palier et viser le Top 6. Après, tout est possible et sur une énergie positive, on peut passer deux tours en phase finale » espère Benoît Trey, qui dans son projet, n’oublie pas l’équipe féminine. « Il y a aussi des enjeux forts et des objectifs pour maintenir les Filles en Elite et pour qu’elles continuent de jouer les premiers rôles. Il y a beaucoup de travail encore et on met de l’énergie sur tous les fronts, la Formation des Garçons et des Filles, qui sont impliquées dans un process avec le Centre de Formation, alors qu’on n’y est pas obligé. On ne vise pas une catégorie, c’est tout un club qui a un projet global et structurant. » Un projet porté par l’ensemble des dirigeants et des responsables sportifs de Blagnac.

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre