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Stado/TPR : Réaction de Lionel Terré

mardi 23 novembre 2021 par Rédaction

Le linge sale se lave en famille

La déclaration de Fabien Fortassin, soulignée en rouge et en gros caractères*, a fait le buzz pour le grand bien du quotidien mais elle est catastrophique pour l’image du club, des joueurs et du Président, traités de « petits ». Elle fait le régal de tous ceux qui détestent, au plan local, le Stado et la risée dans le microcosme du rugby. Elle met aussi le club en danger de l’intérieur, car les joueurs ne comprennent pas que cette réaction épidermique, prise sous le coup de la déception et de la frustration accumulée, se retrouve dans la presse. Elle met l’entraîneur en porte à faux avec ses joueurs et son Président, tout en écornant sa propre image et les valeurs du rugby où le linge sale se lave dans les vestiaires. Contrairement, à Fabien Fortassin, Lionel Terré a répondu à notre appel téléphonique et à nos questions.

*« On est une petite équipe avec un petit budget, des petits joueurs, des petits entraîneurs et un petit Président. »

Il n’y a pas Panique aux Antilles

Le Président refuse de faire une déclaration pour ne pas aggraver la situation qui pourrait déboucher sur une crise. « Je vais laver le linge sale en famille », explique Lionel Terré qui veut rencontrer Fabien Fortassin en tête à tête avant de s’exprimer publiquement, s’il y a lieu. « Je ne veux pas faire de déclaration intempestive car il n’y a pas de panique sportive au club. » Le Président veut clarifier la situation avec son entraîneur sans partir à un clash qui serait néfaste aux intérêts des deux partis. Le club a-t-il les moyens de se payer une crise alors qu’il n’y a pas le feu sportivement, même si prendre 85 points en deux matchs fait mauvais effet. Lionel Terré n’a rien reproché à ses joueurs à l’issue de la défaite contre Suresnes. « Ce n’est pas une démission des joueurs, c’est une accumulation de fautes d’indiscipline et de bêtises. Ils en ont fait plus sur ce match qu’en six mois. Une interception, deux pénalités retournées, des en avants de partout, deux cartons jaunes… Les joueurs se sont engagés mais on a multiplié conneries sur conneries. A ce niveau là, on n’a pas le droit. Ce sont vraiment toutes ces fautes qui font que... » Alors que Tarbes est encore dans le coup au classement, cette sortie médiatique d’un des entraîneurs tombe mal. Le Président tente de dédramatiser la situation. « Il faut que les gens prennent du recul. Il reste encore seize matchs et on est septième ex-æquo. On vient d’enchaîner deux défaites mais il n’y a pas péril. Quand on enchaîne deux victoires, on est champion du monde et quand on enchaîne deux défaites, on est des moins que rien ? interroge le Président. « Il n’y a pas Panique aux Antilles », rappelle Lionel Terré paraphrasant le titre d’un roman de Tony Delsham.

Un effectif en souffrance physique et des Blocs longs et difficiles

Cette défaite tombe mal, car derrière Tarbes enchaîne par deux déplacements à Valence-Romans et à Albi, entrecoupés de la réception de Blagnac. « On fera le point à la fin des matchs Aller », réplique le Président. « On est à +1 au Classement Britannique. Il reste seize matchs où on va recevoir huit fois ! » La situation est tendue parce que Tarbes est en sous effectif chronique par rapport à des équipes comme Suresnes qui peuvent compter sur un effectif de quarante joueurs contre une trentaine maximum à Tarbes. Les entraînements se font à effectifs réduits, les joueurs blessés ou en reprises, doivent jouer quoiqu’il en coûte à l’image de Palisse qui souffre de la cheville et de Pèes, qui ne s’est pas fait opérer, et qui joue avec un gros orteil fracturé depuis le début de la saison. Et d’autres, comme Berbizier ou Manu, qui sont en souffrance physique et qui répondent présent pour le bien de l’équipe. Les joueurs, malgré les aménagements concoctés par le staff, tirent sur la corde aux entraînements et en match. Contrairement à la saison dernière, les blessures se sont accumulées et le calendrier s’est durci. L’an passé, l’arrêt Covid, avait permis aux joueurs de se régénérer physiquement et aux blessés de bien récupérer. De plus l’aménagement du calendrier avec des Blocs de deux matchs, permettait aux petits effectifs comme Tarbes de ne pas puiser dans les réserves. Là, les Tarbais en sont à treize matchs, en un peu plus de trois mois en comptant les matchs de préparation, avec seulement trois week-ends de relâche…

Avant de dépenser, il faut avoir des recettes

Lionel Terré assume son recrutement restreint lié au montant du budget puisque proportionnel à la masse salariale. « Il y a trois ans, on était moribond financièrement et l’an dernier, on finit neuvième. Là, au bout de dix matchs, on est exactement au même classement que l’année dernière, il n’y a pas péril. Il faut prendre de la hauteur, aujourd’hui nous sommes huitièmes. On a fait un tiers de la saison et on n’est pas dernier avec dix points de retard. Il faut être raisonnable. » Le Président minimise l’impact de la déclaration reprise en boucle. « Personne ne m’a appelé et dans deux jours tout le monde aura oublié. Tarbes n’est pas le centre du monde. » Pour lui l’essentiel est de bien gérer les finances du club dans une période encore compliquée. D’où son recrutement qualitatif mais restreint et son refus de recruter un joueur supplémentaire ou un joker médical, malgré les économies réalisées sur les salaires des blessés longues durées et la non venue de Furno (non remplacé). « Je fais des économies de partout parce que les recettes, c’est très dur. Dimanche, au niveau des entrées, il n’y avait pas grand monde et il faut gérer. » De plus, la fermeture de la Bodega et des buvettes par mesure préfectorale contre la recrudescence du Covid, n’a pas arrangé les choses. Lionel Terré veut respecter, et c’est à son honneur, le budget prévisionnel minimaliste car déjà, il y a des manques. « Quand on prévoit 400 cartes et qu’on en vend 150, quand on a 500 personnes au stade au lieu d’en avoir 1 500 ou 2 000, on a un problème. Avant de dépenser, il faut avoir des recettes. Et quand je vois que je n’ai pas de recettes, je suis très content de ne pas avoir dépensé ce que je n’ai pas gagné. » Lionel Terré ne veut pas être le Président d’une relégation financière et il ne croit pas du tout à une relégation sportive. Mais pour l’éviter tout le monde, joueurs, staff, dirigeants et supporters devront tirer dans le même sens, car une spirale négative est dure à stopper. Surtout si la zizanie s’en mêle par presse interposée. 

Jean-Jacques Lasserre