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Tarbes-Nice, samedi à 17h30 à Trélut : Le point de vue du Stade Niçois

vendredi 15 octobre 2021 par Rédaction

Deux débuts de saison contrastés

Contrairement à la saison dernière, les Niçois n’ont pas su trouver la bonne carburation. L’an passé après cinq matchs, Nice pointait à la première place avec 17 points. Après deux matchs nuls contre Albi (13-13) et Tarbes (16-16), les Azuréens avaient battu Chambéry (23-14) et s’étaient imposés à Massy (16-22) et à Aubenas (7-45). Sur l’ensemble d’une saison dominée de la tête et des épaules, les Niçois s’étaient fait éliminer aux portes de la Pro D2 par Narbonne. Un moment difficile à digérer pour David Bolgasvhili, encore agacé par l’arbitrage, parfois à charge. Cette année, au bout de cinq journées, Nice ne compte que 10 points, avec seulement deux victoires et deux bonus défensifs. Le Stade a perdu ses deux premières rencontres à domicile, contre Valence-Romans (13-20) et en déplacement à Blagnac (18-7), avant de bien se reprendre contre Albi (21-7). En suivant, les Niçois se sont inclinés à Soyaux-Angoulême (27-10) et ils viennent de l’emporter difficilement contre Bourgoin (18-11).

David Bolgashvili : On n’a jamais pu aligner notre meilleure équipe

Un début de saison qui étonne, car même si Nice a perdu ses deux catalyseurs James et Mapoe et une vingtaine de joueurs, le recrutement est plutôt de qualité. « On s’est plutôt renforcé au niveau de quelques joueurs mais on a perdu quand même certains de nos leaders », regrette l’entraîneur niçois. Un début de saison un peu plus compliqué, qui peut s’expliquer par les absences de nombreux joueurs, selon David Bolgasvhili. « On a eu pas mal de blessés. On n’a jamais pu aligner notre meilleure équipe depuis le début du championnat. C’est pour ça, qu’on n’a pas pu assumer le statut de leader qu’on avait l’année dernière. » Negrotto, Pouyleau, Fontaine, Mondoulet, Mace, Bolenaivalu, Lespinasse, Koroï, Le Gal, Slowick, Ormaechea, Verdu, Jones, Ricquebourg, Cutuyar, Alessi, Gougeon, Labau…, n’ont pu être tous alignés pour différentes raisons. En plus Astier, qui a pris un carton rouge lors de la deuxième journée contre Blagnac, a été suspendu pour quatre matchs. Le seconde ligne devrait purger sa peine après Tarbes. Des absences qui ont nui au rendement de l’équipe, compte tenu d’un calendrier compliqué, avec la réception de l’épouvantail Valence-Romans et d’Albi et les déplacements à Blagnac et à Soyaux-Angoulême. L’ancien pensionnaire de Pro D2 a marqué son entrée de manière fracassante contre des Niçois en manque de repères, avec l’intégration de nombreux nouveaux joueurs. « On a vingt et un nouveaux joueurs à intégrer et nos cadres étaient blessés », fait justement remarquer l’ancien troisième ligne international georgien.

On traîne comme un boulet nos mauvais résultats

A Blagnac les Niçois ont cédé, en toute fin de match, sur un essai de l’ancien tarbais Benjamin Collet. « Deux matchs qui auraient pu basculer, sans problème, de notre côté », assure David Bolgasvhili. « On prend un carton rouge à la 34ème minute et on perd d’un point à la dernière minute. Ce sont des points qu’on n’a pas su prendre et on traîne comme un boulet ces deux mauvais résultats. » Deux résultats qui ne reflètent pas la valeur de cette équipe niçoise qui a largement gagné contre Albi, contrairement à la saison dernière. Mais derrière, Nice s’est largement incliné à Soyaux-Angoulême, qui avait perdu ses trois premiers matchs. Contre Bourgoin, les Niçois, sans convaincre, ont assuré l’essentiel contre une équipe qui avait perdu tous ses matchs et qui venait de se faire étriller sur son terrain. « Contre Bourgoin, on a eu un peu de mal, mais on n’a jamais été en danger, » confie David Bolgasvhili.

Il n’y a plus de match facile cette année

 « Normalement on aurait dû gagner avec plus de points, mais on a vendangé beaucoup d’occasions. On a fait trop d’erreurs. » L’autre explication avancée, est le niveau de Nationale qui s’est élevé. Chambéry, le leader incontesté de cette année, avec 20 points au bout de cinq journées, en est la preuve évidente. L’an passé, à la même période, les Savoyards comptaient moitié moins de point. Et ils ont même occupé pendant plusieurs journées (de la 12ème à la 18ème) la dernière place. « Il n’y a plus de match facile cette année, quand on voit que Bourgoin est dernier », confirme l’entraîneur niçois. « Tous les matchs sont difficiles cette année et je pense que ça va rester comme ça, au moins jusqu’au mois de février. Nous, pendant ce temps, il ne faut pas s’affoler. Il faut qu’on progresse, peu à peu, pour rattraper les points perdus. » A ce moment là, les équipes qui auront le moins d’effectif commenceront à souffrir et à payer leurs efforts du creux de l’hiver. Avec ses 4,9 ME et ses quarante joueurs professionnels, Nice devrait retrouver le haut du classement et son statut de grand favori à la montée lors du sprint final.

Hervé Moni : Retrouver les automatismes

Le Manager Général a lui aussi la demi-finale d’accession en travers de la gorge, dans un match haché en partie par l’arbitrage et par l’enjeu. « C’est notre match le moins abouti de la saison et on l’a payé cash. L’arbitrage ne nous a pas laissé jouer et prendre des initiatives. » Un coup d’arrêt qui peut être un mal pour un bien car le club a eu le temps de consolider sa SAS avec un budget qui passe de 3,7 ME à près de 5 ME, avec un staff renforcé par l’international Sébastien Bruno, qui a fait ses classes d’entraîneur à Toulon et à Lyon avant de rejoindre Jacques Brunet en équipe de France et d’entraîner l’équipe de France U20. Le club s’est aussi restructuré au niveau de son fonctionnement et a continué à renforcer son effectif.

L’absence des leaders préjudiciable

Outre les absences sur blessures Hervé Moni pense que le départ de certains joueurs a lourdement pesé. « On a perdu des leaders de terrain et de vestiaire avec les départs de Matty James, de Lionel Mapoe et James Lasis sur accident. C’étaient des leaders de jeu mais aussi de vie dans le Groupe. Ce sont des joueurs qu’on ne remplace pas comme ça. » Il a fallu aussi intégrer une vingtaine de nouveaux joueurs de haut niveau susceptibles d’être des titulaires à part entière. « On a incorporé plus de monde que les années précédentes et ça prend forcément plus de temps. » Le club a fait aussi le choix de recruter des joueurs déjà blessés comme le seconde ligne d’Aix Jérôme Mondoulet et le demi-de-mêlée d’Agen Hugo Verdu, qui ne sont pas encore rétablis. De plus l’ouvreur gallois Dorian Jones, le successeur de James, s’est blessé dès le premier match. « On ne s’est pas retrouvé dans la meilleure configuration mais on le savait un peu. »

Il n’a pas manqué grand-chose pour qu’on soit au rendez-vous

De plus, le calendrier n’a pas permis un rodage en douceur. « Après, on a commencé par Valence-Romans, qui a conservé quelques automatismes de la Pro D2. C’est une équipe solide mais il n’a pas manqué grand-chose pour qu’on soit au rendez-vous. Après, à Blagnac on prend un Rouge et on joue quasiment soixante minutes à 14 ! C’est compliqué mais à cinq minutes de la fin, on est encore devant (13-17) mais on ne maîtrise pas bien les dernières minutes. On prend un essai et on perd d’un point. » Deux rencontres perdues d’un rien, qui n’ont rien d’inquiétant au contraire de celle concédée en Charente. « On est complètement passé à travers. C’est un match très décevant sur un plan général parce qu’ils nous maltraitent qu’une mi-temps et au total, on en prend 27 ! » Face à une équipe de Bourgoin au pied du mur, les Niçois l’ont emporté mais sans convaincre. Malgré un mieux la confiance n’est pas encore au rendez-vous. « On s’est repris sur les fondamentaux. On a été bon en touche et très bon en mêlée. On a été plutôt bon en défense même si on s’est troué une fois. Mais il faut vraiment qu’on élève notre niveau de jeu. Il faut qu’on prenne plus d’initiatives et qu’on maîtrise mieux ce qu’on fait. On est trop souvent pénalisés et tactiquement, on ne joue pas bien les coups », regrette Hervé Moni. « On ne bonifie pas les occasions qu’on se crée et moralement, c’est compliqué. »

Prendre les matchs comme ils se présentent

L’an dernier, la montée en début de saison n’était pas programmée mais l’ambition était venue en gagnant. Là, c’est plutôt l’inverse. La montée était clairement affichée à l’intersaison mais les résultats plutôt décevants ont incité à la prudence. « On n’a pas fait un début de saison au niveau attendu. Maintenant l’objectif est d’accrocher une des six premières places qualificatives. Donc, on va prendre les matchs comme ils se présentent, au jour le jour, et voir comment on se comporte à l’issue de chaque match pour réévaluer notre objectif. » Si la conquête, en touche et en mêlée, s’est finalement mise en place, c’est la continuité du jeu qui pèche toujours compte du manque d’automatismes. « Maintenant, il faut faire plus. Il faut mieux utiliser nos ballons, il faut être plus réaliste et tueur, car il n’y a pas cinquante coups à jouer. On fait de belles choses mais on a beaucoup trop de déchets et du coup, on n’arrive pas à mettre de la distance et de la sérénité, entre l’adversaire et nous. »

Aller chercher des victoires à l’arrache

Pas facile non plus, entre blessures et choix de staff, qui entraînent de nombreux changements dans le quinze de départ à chaque match. Onze après VRD, huit après Blagnac, huit après Albi et neuf après SA XV, c’est énorme pour trouver du liant surtout quand la moitié des joueurs sont nouveaux. Mais la réussite de Nice passe par là. Quand l’osmose sera faite les Niçois seront redoutables, compte tenu de la qualité de leurs quarante joueurs pros. « Il faut du temps pour réussir à intégrer, pour certains, un nouveau projet de jeu. Et comme la dynamique n’est pas au rendez-vous, c’est d’autant plus difficile. Il faut se donner du temps mais aussi de la marge au classement en allant chercher des victoires même à l’arrache. Cela nous permettra de travailler avec moins de pression. » Paradoxalement, le match le mieux abouti est celui contre Albi qui avait poussé les Niçois dans leurs retranchement l’an dernier. Contre Soyaux-Angoulême et contre Bourgoin, qui avaient perdu tous leurs matchs précédents, Nice a le plus souffert. « Je ne pense pas qu’il y ait eu moins d’implication », estime le manager. « Ce n’est pas l’image qu’ils ont renvoyé sur le terrain. Par contre, effectivement, il faut mettre plus d’intensité et de conviction, parce qu’on n’a pas de marge de manoeuvre. On n’est pas au dessus des équipes qu’on rencontre et il faut impérativement faire un effort de conviction pour marquer les occasions qu’on se procure. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre