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Interview de Marie-Christine Assouère sur les élues locales*

mardi 21 septembre 2021 par Rédaction

Tarbes-infos.com  : Bonjour Marie-Christine Assouère, pourriez-vous expliquer à quel titre et pourquoi vous êtes intervenue récemment sur les femmes élues ?

Marie-Christine Assouère : Bonjour Gérard Merriot. Bonjour à toutes les femmes et tous les hommes qui nous lisent. Je vous remercie de me donner la parole sur ce sujet qui concerne tous les citoyens : aussi bien les femmes que les hommes…
Avec ma collègue Isabelle Muller-Quoy, nous avons à l’occasion du colloque sur « les collectivités territoriales et les femmes », organisé par les Universités de Nantes et Angers les 9 et 10 septembre 2021, tout d’abord présenté - au titre de notre profession de Maître de conférences en droit public - une analyse juridique sur « les femmes élues dans les collectivités territoriales et les intercommunalités ». Nous avons ensuite - au titre de nos mandats électifs - participé à une table ronde pour exposer nos expériences d’élues locales.

T.I.  : Pourriez-vous dresser de manière synthétique un bilan sur les femmes élues ?

Marie-Christine Assouère : En résumé : La place des femmes a lentement mais fortement progressé dès lors que la parité a été imposée en France par des règles de droit.

T.I. : Quand et comment cette parité a-t-elle été imposée ?

Marie-Christine Assouère : Tout a commencé avec la Libération de la France ! En 1944, une ordonnance signée par le Général de Gaulle a reconnu aux femmes le droit de vote et d’éligibilité, qui était jusqu’alors réservé aux hommes.
Mais, cette émancipation fut relative compte tenu de la tradition patriarcale et de la conception formelle de l’égalité.
Tout a vraiment changé avec la révision constitutionnelle de 1999 en vertu de laquelle la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux. Plusieurs lois ont ensuite incité - financièrement - ou exigé une égalité de candidatures féminines et masculines pour la plupart des élections nationales et locales.

T.I. : La situation des femmes élues est-elle devenue idéale ?

Marie-Christine Assouère : La situation s’est fortement améliorée mais elle n’est pas idéale selon le Haut Comité à l’égalité. Les chiffres actuels sont très encourageants. Pour les communes, il y a 42,4% de femmes élues car l’exigence paritaire ne s’applique pas dans les communes de moins de 1000 habitants. Pour les départements, la parité est devenue parfaite depuis que la loi du 17 mai 2013 a imposé le binôme paritaire. Pour les régions, il y en a 48,6 %. Ainsi, la parité quantitative a progressé. Il y a réellement un partage des places.
Ces chiffres sont en outre satisfaisants au niveau européen pour lequel la moyenne des femmes élues dans les différentes collectivités territoriales avoisine les 29 %. Précisément, avec 40 % de femmes élues dans les collectivités territoriales, la France était dès 2019 classée de manière satisfaisante au 4ème rang derrière l’Islande (47%), la Suède (43 %) et l’Ukraine (42 %).

Par contre, la situation n’est pas jugée idéale au regard de la parité qualitative. Le Haut Comité à l’égalité dénonce, en effet, un partage insuffisant des postes entre les femmes et les hommes.
En 2021, 19,8% des maires sont des femmes, 11,4 % sont présidentes d’un conseil communautaire, 20,2% sont présidentes d’un conseil départemental et 31,6% sont présidentes d’une région. De plus, 40,6% exercent des fonctions d’adjointes dans des communes, 25,3% sont vice-présidentes dans des intercommunalités, 49,6% dans des départements et 47,9% dans des régions.

T.I. : Comment faire pour améliorer cette situation ?

Marie-Christine Assouère  : Pour relever le plafond de verre de la parité quantitative et qualitative, le Haut Conseil à l’égalité milite notamment pour un tandem paritaire à la tête des exécutifs locaux de plus de 1000 habitants et pour une exigence paritaire des élus locaux désignés dans les organismes extérieurs.
L’Association des maires de France recommande de fixer des dates et des horaires compatibles avec la gestion quotidienne de la vie de famille souvent assumée par les femmes. En outre, elle préconise la prise en charge par la collectivité territoriale et l’intercommunalité des frais d’aide à la personne (enfants, personnes âgées et handicapées). L’État compense les remboursements opérés par les communes de moins de 3500 habitants.

T.I. : Pour conclure, Marie-Christine Assouère, êtes-vous féministe ?

Marie-Christine Assouère : Je ne suis pas féministe au sens où je n’appartiens à aucun mouvement politique qui milite pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.
Je suis, par contre, une progressiste. J’aspire à ce que les femmes aient autant de droits que les hommes : Pas plus Pas moins !
Je crois et j’espère que tous les pères et les mères aspirent au meilleur pour leurs filles !
Je crois et j’espère que tous les fils et les filles aspirent au meilleur pour leur mère !
Je crois et j’espère que tous les hommes aspirent au meilleur pour les femmes qui partagent leur vie.
Plus fondamentalement, je crois et j’espère au progrès de l’Humanité dans son ensemble quel que soit le sexe mais également l’âge ou le statut socio-professionnel de l’être humain.

G.M.

* Marie-Christine Assouère est élue au conseil municipal de Lourdes et à la communauté d’Agglomération Tarbes-Lourdes-Pyrénées

Le programme du colloque