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Retour du match de préparation contre Suresnes

mardi 24 août 2021 par Rédaction

Slideshow

Un test grandeur nature

Cinq cent personnes, malgré l’application du Passe Sanitaire et le port du masque, étaient présentes à Trélut pour cet ultime match de préparation. Et ce malgré la défaite contre Auch le week-end précédent et une entrée payante à dix euros même pour les abonnés. Mais après huit mois de frustration c’était bon d’assister à un match de rugby en live. Un Trélut moins clinquant qu’à l’habitude avec des sièges poussiéreux et une pelouse complètement mitée par endroits. Du jamais vu à Trélut…

Les réactions du côté de Suresnes

Des satisfactions malgré la défaite

Même s’il n’est jamais agréable de perdre et que les joueurs n’avaient pas le sourire, le Manager minimisait l’échec et préférait mettre l’accent sur l’état d’esprit du Groupe qui avait répondu présent dans le combat. Après un premier match de préparation anecdotique trop facilement gagné contre Rennes (Fédérale 1) et un gros stage de préparation à Saint-Lary, ce match contre Tarbes devait servir de test grandeur nature. Un test satisfaisant si on en croit les propos ci-dessous d’Alexandre Compan qui est aussi l’entraîneur principal, l’objectif était de refaire à « balles réelles » une large revue de l’effectif. Il est vrai que si le staff a pu aligner ses principaux joueurs, (dont Claassens et Ford, sélectionnés avec Monaco au Supersevens d’Aix), il manquait Alerte, l’international à VII, plus Jauzion, N’Diaye, Bajart, Rabord…, qui étaient des titulaires à part entière la saison dernière. L’ex Tarbais Thibaud Jauzion, après une fin de saison gâchée par une double entorse de la cheville, souffre d’une luxation du poignet. 

Alex Compan : On a trouvé du répondant et de la férocité

Après un premier match de préparation à huis clos remporté contre Rennes 56-12, Suresnes concluait son stage à Saint-Lary contre Tarbes. L’entraîneur suresnois ne paraissait pas inquiet malgré la défaite. « C’est un test grandeur nature. C’est très bien pour nous, puisque c’est ce qu’on cherchait après un premier match de préparation avec moins de densité. Là c’est un test grandeur nature contre une équipe de Nationale. On est très content parce qu’on a trouvé du répondant et de la férocité en face. C’était très bien d’avoir ce genre d’opposition. » Une équipe de Suresnes qui avait dans les jambes une semaine de préparation assez intensive. « On a bien bossé et les joueurs étaient un peu émoussés. » Avec son équipe type Suresnes a fait jeu égal, pendant une mi-temps avant de faire largement tourner son effectif avec quatorze changements à la reprise. « L’idée, c’était de pouvoir faire des rotations comme on était sur un deuxième match. On voulait voir tous les mecs aux postes pour avancer dans nos choix. On est venu chercher des choses et on s’est trouvé sur certaines choses. » Il est vrai que Suresnes a connu beaucoup de changements de joueurs à l’intersaison et qu’il faut créer une osmose entre les anciens, les nouveaux et les jeunes qui montent. « On est sur quinze recrues et il faut réimpulser un état d’esprit et une dynamique », confirme Alex Compan. « Je ne parle pas du résultat, mais je suis content parce qu’il y a de l’engagement. Je crois que les mecs ont adhéré au projet. » Si l’an dernier Suresnes avait terminé en position de relégable, cette saison l’objectif des Présidents, qui ont renforcé l’effectif, est de terminer dans les six premiers. « La qualification, c’est un désir, c’est un souhait mais entre des désirs, des souhaits et la réalité, on sait toujours qu’il y a un écart. On a la chance d’avoir des Présidents comme Laurent Piepszownik et Olivier Pouligny, qui sont moteurs dans ce projet. Ils sont investis, ils y croient comme nous et on ne peut être que dans leur lignée, avec Mathieu Blin qui amène beaucoup de choses aussi. »

Antonie Claassens : On a eu un peu de mal à rentrer dans le match

Le Sud-Africain, a été international français à six reprises et notamment lors du Tounoi 2016, après avoir été international U19 sud-africain et quatre fois Barbarians français. Arrivé en France en 2007, il a passé cinq ans à Brive, trois ans à Castres (Champion de France 2013) avant de rejoindre le Racing (Champion de France 2016) jusqu’à cette année. A 36 ans, Antonie Claassens a fait le choix de quitter le haut niveau pour poursuivre un cursus HEC tout en jouant au rugby à un bon niveau en Région Parisienne où toute sa famille est installée. Sur ce match où il était l’objet de toutes les attentions l’international s’est surtout évertué à faire jouer ses coéquipiers pour son premier match. Le troisième ligne n’a disputé que la première mi-temps d’un match disputé. « On a eu un peu de mal à rentrer dans le match et ils ont marqué d’entrée mais après on n’a pas vraiment été en danger. Dès qu’on a commencé à régler des petits problèmes en touche, on a bien avancé sur les portés où on a marqué. On s’est procuré aussi pas mal d’opportunités de marquer. On aurait pu marquer deux ou trois essais avec un peu plus de patience. Je pense que ce n’était pas trop mal et qu’il y a plein de choses positives pour la suite. » Pendant ses quinze années en France, Antonie Claassens n’a disputé que des matchs de Top 14 ou de Coupe d’Europe mais il avoue avoir pris du plaisir. « C’est très différent. Forcément ça joue un peu moins vite mais il y avait de bons joueurs en face. Pour moi, c’est intéressant, ça joue moins vite et ça me permet de pouvoir continuer à jouer tout en faisant des Etudes. Je n’avais pas envie d’arrêter tout de suite et Suresnes m’a donné l’opportunité de continuer à jouer. »

Cyrian O’Flynn : J’aurais aimé rester à Tarbes

L’ex-tarbais a pris du poids pendant l’arrêt du Championnat de Fédérale 1. D’autant qu’il a profité de cette inactivité forcée pour se faire opérer des séquelles d’une blessure contractée avec Tarbes. Ce qui l’a contraint à ne pas bouger pendant un mois. Du coup, il a pris une quinzaine de kilos et qu’il est en train de reperdre même s’il est à une dizaine de kilos de son poids de forme. « On n’a joué que quatre matchs avec Marmande et ça a été plutôt compliqué, parce qu’on ne savait pas s’y on allait reprendre. On a appris qu’on ne reprendrait pas vers Noël et du coup j’en ai profité pour me faire opérer de la hanche. » Le seconde ligne, qui souhaitait rester à Tarbes et qui avait signé un contrat pro à Marmande, fait partie des treize joueurs pros de Suresnes. « J’ai signé deux ans et ça me pose parce que j’ai beaucoup bougé. J’aurais aimé rester à Tarbes mais le contexte faisait que c’était compliqué. » Même si l’effectif a beaucoup changé, il a retrouvé ses anciens coéquipiers Ulrich, Duny, Méron, Lhusero, Pees, Dulucq, Paulet, Dumestre, Rubio, Berbizier. « Je suis heureux de revenir ici où il y a un cadre fabuleux… » A Suresnes il retrouve un club bien structuré, qui dispose de deux terrains d’entraînement en synthétique, d’une salle de muscu qui va être agrandie et qui rénove son stade avec une pelouse synthétique. « Au niveau des structures ce n’est pas mal mais il y a beaucoup de monde qui se retrouve autour du projet et on a toujours quelqu’un à qui on peut s’adresser et qu’on peut contacter directement. » Lui qui est passé par Grasse, Tarbes et Marmande se retrouve en pleine banlieue parisienne. « C’est compliqué (rires…), ce n’est pas pareil. C’est vraiment collé à Paris même si c’est de l’autre côté de la Seine. Je préférais ici où c’est plus intime et plus vert. »  

Les réactions tarbaises

Les Tarbais ont terminé leur série de trois matchs amicaux par une probante victoire contre une belle équipe de Suresnes qui les a poussés dans leurs retranchements. D’entrée les Tarbais ont marqué leur territoire en exploitant le premier ballon de récupération, sur un lancer trop long. Les Tarbais ont eu la maîtrise du ballon même s’ils ne l’ont pas toujours bien exploité avec encore des scories dans le jeu. Mais, malgré ces imperfections, ils ont inscrits quatre superbes essais de trois-quarts qui ont régalé Trélut. Mais déjà, les têtes étaient à l’ouverture du championnat contre Soyaux-Angoulême, une équipe qui descend de Pro D2.

Aurélien Ricart : On a mis les ingrédients qu’il fallait

Le troisième ligne comme tous ses coéquipiers avait à cœur de faire oublier leur non match contre Auch. « On a mis les ingrédients qu’il fallait. Il ne faut pas se mentir et contre Auch, on s’était menti. On n’avait pas fait ce qu’il fallait pour faire un match de rugby et là, on avait tous à cœur de nous racheter. On l’a bien vu, notre état d’esprit n’était pas pareil. » Le staff attendait ses joueurs qui ont répondu présents tout en ayant la tête au match d’ouverture.  « On a fait un bon match mais il ne fallait pas en faire trop, car le match le plus important, c’est le match contre Angoulême, ici à la maison. C’est celui là où il faudra être prêt, pour gagner le premier match de championnat. »

 

Alexandre Combier : On compte sur les supporters

La mêlée tarbaise s’est montré à son avantage contre un adversaire de taille, ce qui ne surprend pas le pilier gauche. « Cela fait trois semaines qu’on bosse sur les mêlées qui doivent être un élément fort cette année. On a montré contre Suresnes qu’on avait des capacités, à nous de les montrer contre Angoulême. » Les Tarbais avaient aussi à cœur de séduire Trélut qui n’avait plus vibré depuis le 24 octobre contre Cognac. « L’objectif, c’était surtout de faire un gros match devant nos supporters pour notre première à Trélut. » Alexandre Combier lance d’ailleurs un vibrant plaidoyer au public. « Les supporters, c’est très important. Il va falloir compter sur eux et compter sur nous. Il faut qu’on soit tous ensemble. Les vingt-trois, qui sont sur le terrain, plus les supporters, c’est très important. Il faut qu’on s’y file et on compte sur eux pour nous pousser. Ils ont été présents et nous, on a répondu par le score. »

Thomas Lhusero : On est de mieux en mieux organisé

Passeur décisif, défenseur hors-pair, précieux buteur, que ce soit à la mêlée ou à l’ouverture, le lutin tarbais a de nouveau pesé sur la rencontre. Hormis l’accident auscitain, les Tarbais ont beaucoup progressé depuis Cognac. « Avec les semaines d’entraînement, on est de mieux en mieux organisé même si on a été brouillon à quelques moments. Maintenant, on a un stage de trois jours qui va augmenter nos automatismes. On a encore beaucoup de travail avant Angoulême qui est un gros morceau. » Ouvreur de formation, demi-de-mêlée de composition devenu incontournable, Thomas Lhusero a joué une mi-temps à chaque poste, sans que ça le perturbe. « On le travaille souvent à l’entraînement et il n’y a pas de souci, je m’adapte et je jouerai où on me demandera de jouer. » Il est vrai que le Maubourguétois est aussi précieux à l’un ou l’autre poste mais il pèse de tout son poids près des gros qu’il cornaque à merveille et de la ligne d’avantage qu’il franchit plus qu’à son tour. Dépositaire du jeu au pied de dégagement et d’occupation, on n’a pas vu l’application de la règle 50:22 qui donne le lancer suite à une touche indirecte dans les 22 mètres adverses. « Ce n’est pas évident, les adversaires pistent les coins dans les 22 mètres et ça s’ouvre rarement. Ou alors, il faut un énorme coup de pied. Dans le jeu, c’est plus compliqué parce qu’il y a énormément de choses à penser. Après, s’il y a une ouverture, on le fera mais il vaut mieux qu’on se focalise sur le jeu que sur cette règle. » Thomas Lhusero a réussi une superbe 50:22 contre Cognac à partir d’une mêlée au centre du terrain avec une touche à cinq mètres qui n’a rien donné. L’option attaque est plus privilégiée surtout quand elle aboutit à un essai en première main comme celui de Paulet contre Suresnes. Derrière la ligne d’attaque n’a pas changé avec Oltmann, Mamao, Stanaway, Rubio, Dumestre à l’arrière, en l’absence de Berbizier avec pour suppléants Paulet, Duffau et Cantan. Des joueurs qui se trouvent presque les yeux fermés comme le prouvent les quatre essais des trois-quarts bigourdans. « Non, on a encore du boulot. On fait tomber pas mal de ballons », tempère Thomas Lhusero.

Albain Méron : On s’était préparé en conséquence

Le Capitaine tarbais n’est pas surpris par la prestation de ses coéquipiers. « On s’était préparé en conséquence. On savait que Suresnes, qui a de très bons joueurs, est une équipe très joueuse, comme elle l’a prouvé. On savait qu’il fallait se mettre au niveau pour répondre présent. »

Johan Paulet : Une équipe agressive et bien en place

Le centre tarbais s’est montré tranchant et a inscrit un superbe essai en première main, sur un lancement de jeu derrière une mêlée. « Oui, c’est une combinaison répétée à l’entraînement mais les avants ont fait du bon boulot et le ballon sort du bon côté. Tout le monde la joue bien, ça s’ouvre pour moi et je n’ai plus qu’à courir », assure modestement Johan Paulet qui a dû sprinter sur une cinquantaine de mètres. Malgré une saison tronquée par des blessures et un traumatisme crânien, le centre semble revenu à son meilleur niveau. « Je n’arrivais pas trop à enchaîner et là, depuis le début de la saison j’arrive à jouer. Je retrouve du rythme et je me sens à l’aise… » Et ce face à une belle équipe de Suresnes. « Très agressive, bien en place qui a été usée et ça s’est ouvert pour nous. Je pense que c’est le travail d’usure qui a payé parce que ça s’est ouvert un peu plus. »

Thomas Millet : Ils étaient très agressifs

Le jeune demi-de-mêlée a retrouvé toutes ses sensations le terrain après sa fracture de la mâchoire à Cognac au mois de mars. « Je n’ai jamais eu d’appréhension, même sur les premiers placages. Mais je sens que physiquement, il faut encore bosser parce que j’ai été arrêté sept semaines et ça se sent dans les jambes. » Thomas Millet doit aussi reprendre de la masse physique. « Je n’ai pas pu m’alimenter normalement et j’avais perdu treize kilos. » Pour autant, dans un match difficile, il est redevenu la doublure incontournable de Thomas Lhusero derrière la mêlée. « Ils étaient très agressif. Défensivement, c’était plus serré, ça tapait très fort, plus que contre Cognac. Suresnes, ça se déplace très bien en défense même si on a su trouver des espaces. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre