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Mobilisation sociale : entre 14 000 et 20 000 manifestants à Tarbes
L’intersyndicale (CGT, CFDT, FSU, Unsa, Solidaires, CFTC) qui a appelé ce jeudi à une journée de grève et de manifestations pour protester contre le projet gouvernemental de réforme des retraites affiche sa satisfaction après la mobilisation constatée ce matin à Tarbes où l’on a compté entre 14 000 manifestants selon la police et 22 000 manifestants selon les syndicats.
Au plan national, le chiffre de 2 millions de personnes dans la rue était avancé par les organisations syndicales. La fonction publique était en force mais les salariés des entreprises privées ainsi que les retraités étaient également nombreux. A Tarbes, nous avons recueilli la réaction de Jean-François Lapeyre, secrétaire départemental de l’UD CGT, avant le départ du cortège, devant la bourse du Travail.
A l’issue de la manifestation, une déclaration commune a été lue. En voici le contenu :
Chers camarades,
Les annonces gouvernementales sur la réforme des retraites constituent un projet de régression sans précédent, à la fois brutal et injuste. Le discours officiel qui prétend les justifier par de supposées difficultés démographiques en masque la finalité essentielle : faire payer la crise aux salariés et retraités.
Nous sommes, aujourd’hui 20 000 à avoir manifesté, dans les rues de TARBES, afin de réaffirmer dans l’unité le rejet massif de la politique gouvernementale.
Alors qu’elle avait donné l’impression d’ébranler le libéralisme, la crise financière devient le moyen du capitalisme mondialisé et financiarisé d’en faire payer le prix fort aux peuples !
A la crise économique et sociale qui perdure, avec des suppressions massives d’emplois, se greffe désormais une super austérité. Le marché somme les états de réduire les déficits, creusés pour sauver les banques : les dirigeants politiques présentent une note injuste et disproportionnée aux peuples.
Le gel des dépenses publiques va priver la France d’emplois créateurs de richesses et détériorer le pouvoir d’achat. La question d’une réforme de nos systèmes de retraite relève de la même vision idéologique.
Sans une remise en cause de ces orientations politiques, les salariés seront de plus en plus pressurés !
Des mesures urgentes doivent être prises pour l’emploi, le pouvoir d’achat de tous les salariés, des privés d’emploi et des retraités. Il faut un contrôle strict de l’utilisation des fonds publics et une réorientation radicale de l’économie.
C’est dans ce moment difficile et pour peser sur ces choix que vous avez répondu massivement à l’appel lancé par les syndicats CFDT, CFTC, CGT, FSU, Solidaires et UNSA.
Nombreux dans les rues de Tarbes nous réaffirmons notre opposition à la remise en cause de la retraite à soixante ans !
Avec le décalage de deux ans à un rythme rapide de l’ensemble des bornes d’âge (âge d’ouverture des droits et à partir de 2016 âge de départ sans décote), tous les salariés vont devoir travailler plus longtemps pour des retraites plus basses. Les fonctionnaires vont en outre avec l’alignement du taux de cotisation voir leurs salaires nets baisser de façon sensible, de l’ordre d’un jour de salaire par mois à terme.
Aucune mesure n’est de nature à améliorer l’emploi, notamment celui des « seniors », alors que chacun sait qu’il s’agit d’une variable fondamentale pour l’équilibre des régimes de retraite.
Au total ce sont les salariés qui vont subir l’essentiel de l’effort dans des conditions qui vont accroître les inégalités : les femmes et les jeunes vont être particulièrement pénalisés comme tous ceux qui ont connu des périodes de précarité.
L’effort demandé aux hauts revenus et aux entreprises ne couvrira au mieux que 10% des besoins de financement, bien moins que ce qui est exigé des fonctionnaires. Même si devant les mobilisations, le gouvernement ne remet pas en cause dans ses actuelles propositions la règle des six derniers mois, les fonctionnaires, outre les mesures d’âge communes à tous les salariés, vont se voir imposer des régressions qui correspondent à terme à 5 milliards d’euros alors que les prélèvements sur le capital et les hauts revenus se monteraient à seulement 4,6 milliards.
En outre seront particulièrement touchées d’une part les plus basses pensions de la Fonction Publique -avec la restriction de l’accès au minimum garanti actuellement versé à des milliers d’agents -et d’autre part les mères de famille, avec la mise en extinction des départs avant 60 ans des parents de trois enfants (16000 départs par an).
Dans le même temps rien n’est envisagé pour améliorer les conditions de travail, et bien loin de prendre en compte la pénibilité dans une dimension collective, ce projet comporte de nouvelles régressions en réduisant à une infime minorité les cas susceptibles d’être pris en compte.
De plus, aucune mesure n’est proposée pour la prise en compte des années d’études.
Derrière ces annonces de nouvelles régressions sont mises en perspective puisqu’elles prévoient des dispositifs visant à ajuster les mesures en cas de déficit accru, par exemple le gel de pensions.
Le gouvernement a fait le choix d’une réforme bien plus brutale que ce qui s’est fait dans la plupart des autres pays et d’une rigueur qui va creuser les inégalités, risque de compromettre la reprise économique et de surcroît ouvre la porte à une spirale de régressions.
Tous ensemble nous rejetons la politique de rigueur et les souffrances sociales qu’elles engendrent.
De toute évidence, le Gouvernement craint la capacité de mobilisation des salariés, retraités et privés d’emploi.
A nous de lui montrer que sur ce point là, au moins, il a raison ! Préparons-nous à nous retrouver encore plus nombreux lors des futurs rendez-vous !
Rédaction
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