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Retour sur Tarbes-Cognac

lundi 26 octobre 2020 par Rédaction

Hommage à Samuel Paty

Ce match, qui s’est tenu avec une jauge à mille personnes, a été précédé par une minute de silence en hommage à Samuel Paty, le professeur d’Histoire, victime du fanatisme islamique la semaine dernière à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines.

Du côté de cognaçais : Satisfaction du résultat

Mine de rien les Cognaçais sont venus chercher leur septième point à l’extérieur, en trois déplacement. Après le bonus à Narbonne, la victoire à Dijon, ils sont venus prendre, a minima, les deux points du match nul à Tarbes. Sans la faillite de ses buteurs qui ont manqué trois pénalités, un drop et une pénalité face, aux poteaux, jouée à la main, Cognac serait reparti avec deux points de mieux. Mais faire match nul à Trélut, où Massy et Bourg-en-Bresse, ont perdu était vécu comme une victoire et non comme une déception. La preuve la photo de la joie dans le vestiaire charentais.

Fabrice Landreau : C’est une petite victoire pour nous

Alors qu’on aurait pu s’attendre à un entraîneur frustré d’avoir perdu un match qui lui tendait les bras Fabrice Landreau, très détendu, à l’air plutôt satisfait du match nul. « En début de rencontre, j’étais plutôt énervé contre le corps arbitral. La fin de match est tendue, on ne sait pas qui va gagner. Ça se joue, un petit peu au bras de fer. Chacun use de ses forces. Il me semblait, qu’on était un peu plus fort en mêlée et on pensait être récompensé. » Une allusion aux dernières mêlées à 5 mètres mais l’ancien international reste fair-play.  « On part avec un match nul et je pense qu’on aurait mérité mieux, compte tenu de notre déchet au pied. Mais voilà le match nul, est déjà bien. C’est une petite victoire pour nous, car Tarbes a quand même su battre Massy et Bourg-en-Bresse et aurait mérité de gagner la semaine dernière à Dax. Donc pour nous, on va dire que c’est une bonne performance et puis, c’est encourageant pour la suite. » Même la défaite à domicile contre Blagnac lui semble dans l’ordre des choses et augure d’un championnat très disputé. « C’est justement l’intérêt de ce nouveau championnat National, tout le monde peut battre tout le monde. Il n’y a pas de petites équipes, il n’y a pas de match facile. Même les grosses, grosses, cylindrées devront aller jouer tous les matchs à bloc, parce ce que tout le monde est bien équipé, tout le monde joue bien au rugby et a envie de jouer au rugby. C’est un championnat qui est très intéressant, très ouvert. Le plus important, c’est de rester en vie à chaque match, d’essayer de faire la meilleure prestation possible et de ramener des points des déplacements.

Côté tarbais : Conscience d’avoir raté leur match

Chez les Tarbais, ce match nul tient plutôt de l’échec et les joueurs sont plus frustrés et déçus qu’après le match nul contre Nice. Mais plus que les points perdus, c’est leur comportement, leur sensation d’être passé complètement à côté de leur match qui contrariait les joueurs. Contre Nice, ils n’avaient rien à se reprocher au contraire de ce match contre Cognac. Les vestiaires sont restés longtemps fermés, les joueurs préférant rester un moment entre eux pour débriefer leur prestation. William Pees était recroquevillé dans la position du fœtus, le dos au mur et les jambes sur le banc, à ressasser sa pénaltouche manquée et en répétant qu’il avait été nul. Florian Lamothe, les yeux rougis, avait le sentiment d’être coupable de la mauvaise prestation tarbaise en mêlée. Jon Zabala et Stéphane Ducos, ont été les premiers à le réconforter. Car le jeune talonneur, pour sa première prestation officielle, a bataillé pendant plus de 70 minutes face à une équipe dure physiquement, avec un « monstre » en face au talonnage. A part un ballon perdu « collectivement » en mêlée et un mauvais lancer, Florian Lamothe a assuré tous ses lancers en touche. Pas évident pour un joueur qui ne devait rentrer qu’en fin de match et qui s’est retrouvé propulsé, au bout de dix minutes, dans un match mal maîtrisé par son équipe et dans une mêlée sur le reculoir. Les Tarbais, par manque d’engagement et de soutien ont perdu de nombreux ballons sur les rucks et ont accumulé les erreurs et les mauvais choix. Ils se sont mis en danger sur des contres et ont de nouveau concédés des points sur les sorties de camps.

Lionel Terré : On a eu de la réussite

Le Président paraissait plus déçu qu’en colère par ce nouveau faux pas, par manque de motivation. Conscient toutefois que son équipe s’en tirait plutôt bien et reconnaissait la valeur des visiteurs. « Je veux avant tout féliciter Cognac, qui avait bien préparé son match et qui a été solide sur ses bases. Nous, on est une jeune équipe qui a besoin de mûrir et qui s’est peut-être vu trop vite arrivée. Je suis déçu mais on a eu de la réussite pour une fois mais on n’en aura pas toujours. A nous, donc, de mettre les ingrédients nécessaires pour pas avoir à dépendre de la chance. »

Mathieu Berbizier : On mérite de perdre

L’ouvreur tarbais a réussi un 100% au pied, contrairement aux deux buteurs adversaires qui ont connu trois échecs. Dans la gestion du jeu au pied, il a réussi le très bon, avec une superbe touche indirecte de plus de cinquante mètres et le mauvais, avec un long renvoi au 22 mètre qui est sorti directement en touche. Les Tarbais, au plus fort de la pression, se sont retrouvés avec une dangereuse mêlée 22 mètres en face des poteaux. Mathieu Berbizier reconnait que toute l’équipe est passée au travers. « Je pense qu’on n’a pas raté que l’entame, on a raté le match entier. On est passé à côté, on n’y était pas du tout. On mérite de perdre aujourd’hui. Ils ont eu des échecs au pied et à la fin, ils ont la pénalité de la gagne. Aujourd’hui on est complètement passé à côté et on mérite de perdre. » Le Tarbais n’arrive pas à comprendre ce non match collectif. « On est un petit peu trop à chaud, pour l’analyser de suite mais on va voir ce que ça donne à la vidéo. On n’a pas répondu présent dans le combat, dans l’agressivité et on s’est mis nous-mêmes en difficulté. »

Romain Dumestre : On n’y était pas du tout

L’ailier tarbais, qui a été replacé à l’arrière après la sortie de Juniver, a été de nouveau impeccable sous les chandelles. Lui non plus ne comprends pas. « On n’y était pas du tout. Rien dans l’engagement, on ne pouvait pas faire de temps de jeu. On se faisait gratter tous les ballons et on ne pouvait pas mettre notre jeu en place. Je ne sais pas comment l’expliquer mais on n’avait pas l’envie de se faire mal. » Pour lui Cognac n’était pas si fort que ça. « Ils ne nous ont pas proposé un grand jeu. En défense, on n’a pas été inquiété. D’ailleurs, ils ne marquent pas d’essai. » Même les gabarits de certains charentais ne l’ont pas impressionné. « Non, on a rencontré des équipes plus solides. On n’était pas dans le coup, tout simplement. »

Stéphane Ducos : On a été nul mais ça peut arriver

L’entraîneur est le premier conscient que son équipe est passée à côté de son match mais il ne veut pas accabler ses joueurs et prend même leur défense. « Des matchs de rugby, il y en a de très bons et il y en a de très mauvais et nous, on peut en faire un mauvais. On est sur la corde raide depuis le début. Nous assure tous les matchs eux, ça faisait trois week-ends qu’ils ne jouaient pas. Ils ont récupéré et nous, on n’a pas un effectif pléthorique. C’est difficile, ce n’est pas évident. On a entièrement confiance aux joueurs qu’on met sur le terrain. Le petit Lamothe, il a fait 70 minutes et il a encore en progression. » D’autant qu’il est rentré dans une mêlée qui était déjà en souffrance. « On a été pris, en mêlée, ce qui ne nous était jamais arrivé », avoue l’ancien première ligne. S’il reconnaît avoir été pris sur les rucks, le technicien territorial estime que les défenseurs ne respectaient pas tout à fait le règlement. « Il y a des actions où leur troisième ligne et leurs centres sont allongés chez nous. Après, ils l’ont bien fait car ils n’ont pas été arbitrés. Nous, on a été très nul sur le combat mais ça peut arriver. » L’entraîneur sait que la saison sera longue et il veut préserver ses joueurs du découragement. « Il ne faut pas qu’on se mette la tête à l’envers non plus. On n’a pas perdu. On aurait pu le perdre mais on a fait match nul. On a pris deux points. On n’a pas perdu et il faut qu’on ressorte avec un peu plus d’envie. La semaine dernière, on aurait peut être pu gagner à Dax. On va se remobiliser dans la semaine pour aller chercher des points ailleurs. On va travailler pour aller chercher des points à Suresnes. » Stéphane Ducos dédouane le comportement de son équipe. « Je ne pense pas que les joueurs l’aient pris de haut. Je pense que Cognac est une équipe qui a énormément de potentiel. Ils ont des joueurs de qualité à tous les postes Ils ont des doublures, ils ont même des postes triplés. Nous, on a un pack qui est moins puissant »

Albain Méron : On va tous se remettre en question

Si individuellement, beaucoup de joueurs n’ont rien à se reprocher, il semble que l’envie collective, d’avancer ensemble, n’était pas au rendez-vous. Les joueurs n’ont jamais su ou pu se transcender comme contre Bourg-en-Bresse ou Nice, pour mettre à mal une solide et belle équipe de Cognac. « On va se satisfaire de ce match nul après la triste prestation qu’on a fait », analyse le capitaine. « C’est un match qu’on pouvait tout à fait perdre et on va prendre ces deux points et se remettre au travail. Il y a du boulot. » Même s’il ne se l’explique pas, le troisième ligne reconnait. « On n’avait pas d’intensité, pas d’agressivité. On s’est fait manger sur chaque phase de rucks. Ils avaient plus d’envie que nous tout simplement. On était sans cesse sous pression mais on s’accroche jusqu’à la fin du match. » Albain Méron souligne un point important, car les Tarbais ont mis un point d’honneur à tenir jusqu’au bout.  « C’est le minimum, si on n’est pas capable de faire ça, on n’est pas invité dans ce championnat. On va tous se remettre en question. C’est essentiel si on veut s’améliorer. »

Fabien Fortassin : C’est un petit miracle

On ne peut pas dire que les Tarbais n’avaient pas été avertis qu’il fallait prendre cette équipe de Cognac avec les mêmes intentions que contre Massy, Nice et Bourg-en-Bresse. Le tableau, dans un coin des vestiaires, répétait rouge sur blanc, les consignes de jeu et les ingrédients à mettre en place. « On a été en dessous de notre niveau habituel, techniquement surtout. Il y a eu plus de déchets techniques que d’habitude et ça nous a plongés un peu la tête au fond du seau. Et comme Cognac, c’est une très belle équipe, pénible à jouer, qui a de la qualité, c’était difficile de les sortir du garde-boue. » L’entraîneur pense aussi que la préparation d’avant match, qui a été perturbée, avait peut-être nuit à la concentration des joueurs. « On a été en retard dans tout le timing et à l’arrivée, on a été à contretemps tout le match. » Fabien Fortassin avait rabâché toute la semaine qu’il fallait se méfier de cette équipe mais rien n’y a fait. Encore heureux que les Tarbais aient réussi, avec beaucoup de chance, à préserver ce match nul. « C’est bien payé. Si on le joue dix fois, de la même manière, on le perd neuf fois. C’est un petit miracle, qu’on s’en sorte avec deux points. Le point positif de la soirée est sur le plan comptable. Parce qu’après, il n’y a pas grand-chose à en tirer. » Une nouvelle fois, les Tarbais ont raté leur entame de match. « Oui, une entame de 80 minutes » raille l’entraîneur, qui reconnait que les joueurs ont toutefois réussi à préserver le match nul. « Oui, heureusement qu’on ne lâche pas. On a encore un peu de caractère. » Un match nul précieux comptablement. « On a pris trois points sur ce bloc. On va à Suresnes, qui a battu Albi et là aussi, ce sera un gros morceau. On va bosser, on va réagir et si on ramène quelque chose de positif, tout sera oublié et on basculera sur autre chose. » Malgré ses vicissitudes le métier d’entraîneur a quand même des attraits pour l’ancien ouvreur. « C’est ce qui est chouette au rugby. Un lundi, tu as la tête au fond du seau, le lundi d’après, tout va bien. On rejoue tous les week-ends. On n’a pas le temps de trop gamberger, on rebascule sur le reste. C’est intéressant, on l’a voulu. En Nationale, tous les matchs sont durs, il y a plein de bons matchs. On se rend compte qu’il y a des joueurs intéressants dans toutes les équipes. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre