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Retour sur Saint-Sulpice-Tarbes

mardi 14 janvier 2020 par Rédaction

Un vrai match de rugby, complet sous toutes ses formes

Les 1500 spectateurs qui étaient à Gaston-Sauret ce beau dimanche ensoleillé, se seront régalés, car ils ont assisté à un vrai match de rugby, avec beaucoup d’intensité et de combat. En plus les deux équipes ont proposé beaucoup de jeu malgré l’enjeu d’une troisième place au bout. Les Tarbais, réduits à treize durant les arrêts de jeu, l’ont emporté sur une décision arbitrale incomprise après trois beaux ballons portés, dont deux sur des pénaltouches à cinq mètres qui n’ont pas réussi à franchir la ligne. Au bout de huit minutes de temps de jeu interminables et au suspense insoutenable, l’arbitre délivrait des Tarbais qui n’ont jamais rien lâché. Entre deux belles équipes qui se sont données à 100%, la victoire est revenue à l’équipe la plus réaliste avec un 4/4 aux tirs contre un 2/6. Avec le recul, on peut se demander si la troisième pénaltouche était le bon choix. Prendre la mêlée à cinq mètres semblait plus judicieux face à une équipe privée de son seconde ligne et de son pilier. Les Tarbais auraient dû mettre deux trois-quarts et l’essai aurait été imparable sur mêlée enfoncée, à ras en force ou au large face à quatre défenseurs. Mais la force de la mêlée tarbaise avait dû marquer les esprits et personne n’a eu la lucidité d’analyser la situation. Yannick Vignette a remplacé Lhusero par Camy et Paulet par Abat, entre deux pénaltouches, pour mettre du poids.

Les réactions d’après-match du côté de Saint-Sulpice

Bastien Saux : Ça n’a pas tourné en notre faveur

Le troisième, félicite sportivement Alexandre Duny pour la prestation de la mêlée tarbaise qui a beaucoup pesé sur la rencontre. La tension de la fin du match est retombée et le capitaine avoue s’être régalé. « Aujourd’hui, c’est pour moi un beau match de reprise de l’année 2020. A chaud, le plus grand regret que j’ai, c’est qu’à la fin, l’arbitre n’a pas su prendre la décision qu’il nous avait annoncé, à savoir essai de pénalité à la prochaine faute. Il met un carton jaune sans siffler l’essai de pénalité. Nous décidons de retourner en touche. De nouveau, pour moi, ils écroulent mais quand on tombe, il nous dit maul improductif. A chaud, c’est le seul regret que j’ai parce qu’on aurait pu lever les bras et faire la fête mais ça n’a pas tourné en notre faveur aujourd’hui. » Bastien Saux reconnaît sportivement. « Sur ce match Tarbes a vraiment proposé un vrai jeu de rugby. Ça jouait, ça envoyait des ballons des ballons derrière. Pour moi, c’est une des équipes la plus massive de la Poule. Franchement, pour moi, ils n’ont rien à envier par rapport à Albi et à Blagnac. »

Victor Labat : On est tombé face à une belle équipe

L’entraîneur est sorti sur le parking pour téléphoner et il a eu le temps de digérer un peu la frustration de cette fin de match tendue. « C’était un beau match de rugby entre un troisième et un quatrième. Il n’y a pas de souci, je n’enlève à l’efficacité et au jeu proposé par Tarbes, fidèle à sa troisième place. Maintenant, si on avait un passif un peu plus important, comme celui de notre adversaire, le résultat ne serait peut-être pas le même. On fait un travail respectable depuis quelques années le problème, c’est qu’on n’est pas respecté. Les petits ne sont pas forcément arbitrés comme certaines équipes qui ont un nom. »

Ces trois ballons portés ne sont pas arbitrés correctement

La déception est autant plus grande que ce match était attendu et qu’il avait été bien préparé. « Tarbes c’est une équipe très compétitive qu’on avait analysé. On savait que comptablement, s’ils perdaient ils étaient quasiment condamnés pour la seconde place et il y avait un enjeu vraiment très important. On est resté fidèle à notre philosophie, on a réussi à ouvrir mais on est tombé face à une belle équipe. On savait que ça se jouerait à pas grand-chose. Tarbes aussi a été très bon et je pense que c’était un match assez plaisant à voir, assez engagé, dans les respects des règles du rugby. Deux jeux différents mais deux efficacités dans un match assez serré où malheureusement, à la fin, il y a ces trois ballons portés qui ne sont pas arbitrés correctement et qui ont trop d’incidences. » L’ancien pilier ne partage pas l’opinion de son capitaine sur Tarbes et Blagnac. « C’était un match serré n’ai pas l’impression d’avoir été outrageusement dominé comme Blagnac l’avait fait. Je reste convaincu qu’Albi et Blagnac, restent un ton au dessus de Tarbes. L’équipe de Blagnac, dans sa globalité, est mieux structurée, plus homogène et plus étoffée. Ils ont un banc et un effectif supérieur. C’est mon ressenti mais il n’y a qu’une vérité, c’est le carré vert et on verra ce vendredi. »

Olivier Argentin : Il y a essai de pénalité

L’entraîneur des trois-quarts n’est pas un inconnu en Bigorre puisqu’il a entraîné Lannemezan avec Marc Dantin qui était présent au match. Comme à Tarbes, il n’a pas du tout apprécié l’arbitrage et déclare d’entrée. « Je savais que Tarbes était sous tutelle financière mais je ne savais qu’il était sous tutelle de l’arbitrage. » La cause de sa colère ce sont bien entendu les trois ballons portés durant les arrêts de jeu. « A un moment donné, c’est une honte. On travaille, on fait deux entraînements par semaine. On essaie de pratiquer un rugby aéré et à un moment donné les joueurs doivent être récompensés des efforts qu’ils font. Je ne parle que des dernières minutes ! Sur le premier ballon porté, l’arbitre doit aller direct dans l’en-but, c’est un essai de pénalité ! Il n’y a pas à chercher à comprendre. Le deuxième, c’est le même avec un carton jaune, donc faute avérée, donc essai de pénalité. » Une fois qu’il a dit ce qu’il avait sur le cœur, Olivier Argentin reconnaît. « On est satisfait du contenu parce qu’on savait qu’ils allaient nous respecter. Si des équipes pros nous respectent, c’est qu’on le mérite mais il y a un vrai problème à résoudre au niveau de l’arbitrage. »

Benjamin Roquebert : A la fin, ça bascule du mauvais côté

Le centre de Saint-Sulpice est un joueur exceptionnel, une véritable force de la nature (1,84 m, 111 kg). Un gabarit déménageur et une superbe passe vissée de plus de vingt mètres pour un décalage qui a envoyé Gimeno à l’essai. Véritable casseur de défense, il fallait trois tarbais pour l’arrêter, mais aussi plaqueur très efficace qui a détruit un essai tarbais tout fait par placage désintégrant. Son long jeu au pied a maintenu le TPR loin dans son camp et son drop des 50 m est passé largement au dessus des poteaux. Véritable meneur d’hommes il a sans cesse harangué ses hommes et défié les Tarbais. Nous l’avons retrouvé dans la cuisine du club en train d’ouvrir des huîtres au milieu des bénévoles. Complètement défait à la fin du match, presque en pleurs d’avoir perdu dans ces conditions, il nous reçoit avec un grand sourire. « On sort une copie moyenne parce qu’en mêlée ça a été plutôt compliqué et sur les touches ça a été équivalent. Le souci, c’est qu’à la fin on n’arrive pas à repasser devant alors qu’on pensait avoir fait le nécessaire. On a aussi manqué un peu de réussite dans le jeu au pied. On laisse des points au pied qu’eux ne laissent pas. » Il reconnaît que c’était un beau match de rugby. « Oui, l’intensité y était, ils nous ont proposé du rugby âpre. On a su répondre mais à la fin ça bascule du mauvais côté. »

Les réactions du côté tarbais

Alexandre Duny : C’était un gros test

Une nouvelle fois le Droitier est resté plus de 80 minutes sur le terrain et malgré son engagement sur tous les fronts, il ne paraît pas occis. Il confirme que l’équipe a eu du mal à se mettre dans le rythme. « On a eu du mal à se remettre dedans. Il y a eu un mois de coupure et même si on a fait une grosse semaine d’entraînement, qui a été positive, on a un peu peiné au début du match. On a voulu mettre du jeu et beaucoup d’envie mais pleins de petits détails ont fait qu’ils sont restés dans le match jusqu’au bout. » Le pilier songeait certainement à tous ces ballons mal négociés en touche et à tous ces renvois récupérés par Saint-Sulpice. Heureusement, la mêlée tarbaise s’est retrouvée avec une tête de pont inamovible avec Prétorius et Marmoiton. « Oui, on s’est tapé 80 minutes mais on a retrouvé une mêlée conquérante. On était bien en place et c’est très positif parce que c’était un gros test face à une très forte mêlée. »

Yannick Vignette : On n’a rien lâché malgré l’adversité

Le Manager tarbais reconnaît spontanément. « J’ai envie de rendre hommage à cette équipe de Saint-Sulpice qui me plait beaucoup et qui est à l’image de son capitaine Bastien Saux. Ils ont vraiment tout donné, ils se sont battus et ça aurait pu basculer pour eux à la fin. Ça a basculé pour nous. On s’est bien accroché, on n’a rien lâché malgré l’adversité. On a pris beaucoup de pénalités (20 contre 11) on a pris beaucoup de cartons et malgré ça, on n’a jamais rien lâché. On est resté dans le match, on a été se le chercher, un peu au talent avec Berbizier qui a mis à 100% au pied et au courage parce que personne n’a lâché. On est vraiment resté dedans et ça c’est bien. Maintenant, il faut se régénérer et penser à Blagnac. » Il faudra penser aussi à régler les points négatifs comme les renvois et la touche, pour avoir un peu plus de possession de ballons et moins subir. « Ils ont choisi des zones où on n’est pas trop sollicité et on n’a pas su s’adapter rapidement. Après, c’était bien tapé et il y avait une grosse pression à chaque fois. C’est aussi lié à leurs qualités. On a été trop approximatif en touche et on n’a pas pu faire trop de ballons portés, alors qu’on a été récompensé une fois. Même le contre n’est pas satisfaisant. On aurait dû les contrer plus par rapport à ce qu’on avait travaillé. On va remettre le bleu de chauffe dès mardi car Blagnac, c’est un beau contre et une belle touche et il faudra qu’on soit plus performant. »

Ulrich Prétorius : On avait pris la décision de venir gagner

Au four et au moulin pendant 88’, le Sud-Africain semble tout frais en sortant des vestiaires où une cinquantaine de supporters attendent les joueurs. « L’équipe est très bien après un mois de pause. Elle est très forte mentalement parce qu’on avait pris la décision de venir gagner. Le perdre n’était pas une possibilité et chaque joueur sur le terrain s’est donné à 100%. » La tenue en mêlée est l’autre point de satisfaction. « On a montré qu’on avait une bonne mêlée. On a été plus fort qu’eux en mêlée mais l’arbitre nous a pénalisé lors des deux ou trois premières mêlées, parce qu’on gagnait l’impact. Après il a vu qu’on était plus fort. Félicitations à nos piliers et au huit de devant. C’est le résultat de notre travail. »

Lionel Terré : Un état d’esprit solidaire

Le Président n’a pas hésité à intervenir à la fin du match pour éviter tout débordement entre quelques excités et ses joueurs et les supporters tarbais, pris à partie. Là, le calme revenu il savoure une victoire difficile mais capitale. « C’est un très gros et très beau match de rugby entre deux très belles équipes qui n’ont pas hésité à jouer et à s’engager. Ça me réconcilie avec le rugby de Fédérale 1. 1l y a peut-être un décor champêtre mais avec une équipe de très, très, bon niveau. Je suis très satisfait de mon équipe et du staff, qui ont su créer un état d’esprit où les gens sont solidaires et ne lâchent pas. »

Christian Etchebarne : Une victoire belle et importante

L’entraîneur des trois-quarts est rassuré. « C’est une victoire belle et importante. On ne savait pas trop où on en était, même si on avait bien travaillé dans la semaine. On n’avait pas joué depuis un mois et on savait qu’on jouait une équipe qui avait battu Albi. On s’attendait à un gros match et le gros match a eu lieu. » Contrairement à Trélut où il avait attaqué de son en-but, Saint-Sulpice a beaucoup plus utilisé le jeu au pied. « A Tarbes, ils avaient joué sans se poser de questions. Là, ils ont joué pour gagner », explique l’ancien centre. « On a quand même vu une équipe très joueuse qu’on a été capable de contenir en faisant de gros efforts dans le secteur défensif. » Les Tarbais n’ont pas été en reste en jouant beaucoup pour un match à l’extérieur capital. « Les matchs précédents, on s’adaptait aux conditions climatiques. Là, on a essayé de mettre en place le jeu qu’on travaille depuis le début de la saison. On a réussi une séquence, où on a multiplié les temps de jeu, qui nous a permis de prendre confiance. »

Albain Méron : On a pris les 4 points et c’est l’essentiel

Le troisième ligne n’avait plus joué depuis sa fracture de la pommette à Pamiers mais son activité sur le terrain est restée la même. « C’était un peu difficile au niveau du rythme. On avait fait une grosse semaine d’entraînement. On savait que Saint-Sulpice est une équipe qui joue beaucoup et ça s’est confirmé. Ils nous ont envoyé du jeu terrible. On a su résister en fin de match. On a pris les 4 points et c’est l’essentiel. »

William Pees : On savait que c’était un des tournants de la saison 

L’ouvreur savoure lui aussi cette victoire capitale. « On savait que c’était un tournant de notre saison puisque Blagnac avait gagné ici. On savait qu’on allait avoir la tâche très dure et on l’a eu. Ça s’est joué sur pas grand-chose et on est très content d’avoir gagné. C’était quand même un match plaisant parce qu’on a envoyé beaucoup de jeu en première période et eux aussi. » William Pees ne trouve pas que cette victoire est la plus difficile à l’extérieur. « Non, tous les matchs à l’extérieur sont tout le temps très durs à aller gagner. Il faut tout le temps y mettre plus que d’habitude mais d’un match à l’autre ce n’est pas comparable. » Son essai a permis de revenir à un point alors que l’équipe était menée 8-0 et a fait cesser les sarcasmes du public. « Je ne sais pas si c’est une bonne inspiration mais j’ai fait mon truc à 100% et je suis allé chercher le ballon. Ça m’a sourit et je suis content car ça faisait longtemps que je n’avais pas marqué. »

Jean-Jacques Lasserre