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4ème journée d’action nationale contre la réforme des retraites : 9000 manifestants à Tarbes selon l’intersyndicale

jeudi 9 janvier 2020 par Rédaction

Ce jeudi 9 janvier, quatrième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites. A l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CGC, FSU, Solidaires, une manifestation a été organisée ce matin à Tarbes. Selon les syndicats, plus de 9000 personnes (3 fois moins selon la police) ont défilé dans le centre-ville de Tarbes pour exprimer leur opposition au projet de réforme du système de retraite et pour exiger le retrait de cette réforme.

VIDEO Michel BONNET

Le cortège a pris fin sur les allées Leclerc où a été lue la déclaration de l’intersyndicale. Une nouvelle journée d’action est prévue pour le samedi 11 janvier à Tarbes. Rassemblement à 10h, devant la bourse du travail puis traversée du centre-ville et terminus place de Verdun.

Déclaration de l’intersyndicale CGT, FO, CGC, FSU, Solidaires

Chères camarades, Chers camarades,

Alors que le gouvernement comptait sur l’essoufflement de la mobilisation, nous sommes encore aujourd’hui plus de 9000 à avoir défilé.

Les manifestations expriment les revendications et, de tout temps, c’est dans la rue que les salariés ont obtenu leurs acquis. Rares sont ceux qui ont été gagnés sans rapport de force ! Il en est de même pour le maintien de conquêtes sociales, c’est dans les mobilisations et dans la rue qu’il a été souvent obtenu.

L’objectif du gouvernement n’est en réalité que financier. Il faut baisser le coût global des retraites et donc baisser les pensions de tout le monde : salariés des entreprises privées, fonctionnaires ou ressortissants des régimes spéciaux... oui, nous serons tous perdants !

Malgré les prétendues ouvertures du gouvernement, les pseudo-propositions de compromis sur l’âge pivot, sur la pénibilité, sur les dates d’application de la réforme, etc., le gouvernement reste intransigeant sur l’essentiel et pour cause :

Demain, il faudra capitaliser des points au lieu de s’ouvrir droit à des trimestres permettant de prendre sa retraite. Le calcul des pensions se fera sur toute la carrière au lieu des meilleures années (ou des 6 derniers mois selon le cas), ce qui va conduire, sans que ça puisse être contesté, à baisser de manière très importante le niveau des pensions. Il n’y aura donc pas besoin d’un âge pivot (à 64 ans ou plus), ni d’un système de décote ou de malus pour obliger dans les faits les salariés à travailler plus longtemps... enfin pour ceux qui le pourront.

En plus, une règle d’or sera intégrée dans la loi et permettra d’ajuster, et surtout de baisser, le niveau des pensions en fonction de l’équilibre financier du régime ou de la situation économique.

Alors, les annonces du gouvernement ne sont donc que des artifices, les prétendues discussions avec les organisations syndicales ne sont que de l’enfumage ! Avec ou sans âge pivot, la réforme c’est la précarité universelle pour les jeunes, les femmes, les temps partiels, les malades, les chômeurs, les seniors qui sont licenciés, et ne retrouvent pas d’emploi.

La réforme, c’est la précarité des retraites après la précarité des carrières pour nous et nos enfants : personne ne peut accepter cela, la retraite par points doit être retirée !

Les dernières annonces du premier ministre ne font qu’accentuer notre détermination. Il a écouté mais pas entendu tous les syndicats. Sa nouvelle stratégie est de concentrer toutes les attentions sur son rapport de force avec les syndicats dits réformistes ; on n’entend plus que ça sur les chaînes télévisées. Il joue au bras de fer avec eux pour l’âge pivot. Et si c’était réellement un jeu pour faire diversion !!!

Il persiste dans la casse sociale. Il annonce un projet de loi en conseil des ministres le 24 janvier et sa présentation au parlement fin février. Il a même déjà envoyé son projet de loi au conseil d’Etat.

Nous le disons depuis des mois et nous avons fait des propositions, il est possible de financer et donc de pérenniser autrement nos retraites sans détruire un système envié dans le monde entier.

En aucun cas, ces déclarations répondent aux revendications largement exprimées par les actions, grèves et manifestations depuis le 5 décembre dernier.

La volonté du pouvoir est claire : diviser les salariés du privé et les agents du service public pour tenter d’affaiblir le mouvement, alors même que ce projet va accentuer les inégalités et détruire les solidarités.

Nous avions compris et alerté depuis des mois, ce système par points allait faire baisser le niveau des retraites, allonger la durée du travail et transférer la solidarité intergénérationnelle vers une retraite individuelle par capitalisation. Tu as un bon salaire : tu auras une bonne retraite, tu as un travail précaire, tu es une femme, tu as un petit salaire : tu auras une retraite de pauvre !

Le mouvement contre ce projet s’est inscrit depuis le 5 décembre dans la durée avec notamment des reconductions importantes de grève et avec l’entrée de nouveaux secteurs professionnels dans les actions de grève, de débrayages et de mobilisation.

L’opinion publique ne se laisse ni abuser par les opérations médiatiques du Gouvernement, ni par les tentatives d’opposer les uns aux autres. Les organisations syndicales dénoncent toutes l’entrave au droit de grève et de manifestations.

La réalité c’est que cette réforme ne s’imposait pas pour des raisons financières. Elle n’a d’autre objectif que de construire les conditions du démantèlement de la retraite par répartition pour ouvrir en grand les portes de la capitalisation et répondre ainsi aux exigences du capital financier.

Parce que le projet Macron/Philippe de retraite par points concerne autant les salariés du privé que les régimes spéciaux et les fonctionnaires...

Parce que les 18 millions de salariés du privé subiront des pertes allant jusqu’à 50 % de leurs pensions brutes mensuelles...

Parce que les 5 millions de fonctionnaires sont impactés...

Parce que les 5 millions de chômeurs ne trouveront pas de travail...

Parce que le gouvernement veut supprimer le régime général et l’AGIR-ARRCO, pillant les 70 milliards d’€uros de réserves constituées par les salariés eux-mêmes pour les placer sur les marchés financiers...

Parce que le gouvernement veut mettre fin au paritarisme...

Parce que le gouvernement veut instaurer la retraite pour les morts, avec des départs annoncés bien au-delà de 62 ans...,

La retraite par points n’est pas la réforme des régimes spéciaux.

Et qu’on ne vienne pas nous parler d’universalité et d’égalité. De quelle égalité parle-t-on lorsque les statistiques officielles parlent d’un écart de 13 ans d’espérance de vie entre les très riches et les très pauvres.

Cette réforme doit être combattue car elle est néfaste pour tous les salariés, les retraités, les jeunes et privés d’emploi de notre pays.

Les cheminots du département, pour beaucoup d’entre eux, en sont déjà à leur 37e jour de grève alors même que cette réforme ne concerne pas qu’eux. Personne ici ne peut croire qu’il est plus facile pour un cheminot de se mettre en grève, que les conséquences sont moins lourdes pour eux et leurs familles. La réalité c’est qu’ils mènent un combat courageux mais celui-ci ne peut pas reposer sur leurs seules épaules.

Les organisations syndicales CGT, FO, CGC, FSU et Solidaires appellent l’ensemble du monde du travail, les retraités, les privés d’emploi et la jeunesse à poursuivre et renforcer les mobilisations et la grève y compris reconductible là où les salariés le décident.

Elles appellent à une nouvelle journée de mobilisation interprofessionnelle massive de grèves et de manifestations samedi 11 janvier. Elles appellent à poursuivre des actions dès demain avec un premier rendez vous devant l’inspection académique entre 12h00 et 14h00 pour un repas citoyen. La participation financière reste à l’initiative de chaque participant. L’argent récolté sera redistribué aux grévistes en lutte depuis plusieurs semaines et en particulier aux cheminots. D’autres actions sont prévues et pour en connaître les détails, rapprochez vous des Unions Départementales.

Pendant les vacances scolaires et les fêtes de fin d’année, le gouvernement relayé par tous les médias misait sur la division et l’essoufflement du mouvement. Eh bien non camarades, il s’est trompé. Nous sommes là aujourd’hui et demain, nous serons encore plus déterminés. On ne lâchera pas !!!

De notre capacité à résister sur la durée dépendra notre victoire. Nous sommes conscients des efforts que nous demandons aux salariés, mais si nous fléchissons aujourd’hui, demain il sera trop tard. Aucun gouvernement ne reviendra en arrière.

Merci pour votre mobilisation et rendez-vous demain devant l’inspection académique à 12h00 et samedi à 10h00, devant la bourse du travail.