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Mobilisation contre la réforme des retraites : les manifestants toujours nombreux dans les rues de Tarbes

mardi 10 décembre 2019 par Rédaction

Il semblerait que la mobilisation de ce mardi 10 décembre a quelque peu fléchi par rapport à celle du 5 décembre dernier. Il y avait néanmoins du monde devant la Bourse du Travail à Tarbes quand le cortège a démarré, vers 10h30. Selon les syndicats, ils étaient quelque 7000 à battre le pavé, alors que du côté de la police, on avançait le nombre de 2800 à 3000.

Le parcours avait été modifié puisque après avoir traversé l’avenue de la Marne et la rue Maréchal Foch, le cortège a pris la direction des Allées où la prise de parole a eu lieu devant le monument aux morts et à proximité de la statue du maréchal Foch. C’est Angélique Samaran (UD CGT 65) qui a prononcé le discours au nom de l’intersyndicale.

Discours de l’intersyndicale
Prononcé par Angélique Samaran (UD CGT 65)

“Chers camarades

Nous sommes 7 000 à avoir défilé dans les rues et nous voici donc réunis dans ce lieu marqué par l’histoire du 20ème siècle. Non pas l’histoire des grands hommes mais celles du grand nombre ; des anonymes qui par leur détermination et leur nombre ont forgé une partie de notre histoire et du système social de notre pays. Paradoxalement, le président, qui est de toutes les commémorations, souhaite démanteler tout notre système de retraite solidaire par répartition. Bien évidement tout le monde sera touché, et la chasse en règle contre les salariés bénéficiant de régimes spéciaux de retraite n’est qu’une manœuvre grossière qui cherche à nous diviser. Une réalité qui en dit long et ce que le gouvernement ne peut pas nier ce sont les besoins de financement qui augmentent et augmenteront. Ce gouvernement qui fait mine de négocier envisage de graver dans le marbre la part fixe du PIB qu’il souhaite consacrer aux retraites actant ainsi la baisse de ces dernières pour tout le monde et l’ouverture aux assurances privées pour ceux qui le pourront. Tient donc, on apprend de façon fortuite que monsieur Delevoye entretient des relations privilégiées avec le monde de l’assurance. Le président de la République ne peut plus cacher ses réelles intentions et sa volonté de nous faire passer à la logique du « tout marché » où chacun s’il le peut se construira sa protection sociale et sa retraite.

Nous ne le laisserons pas faire, c’est pourquoi depuis déjà plusieurs mois, nous alertons le grand public sur les dangers de la réforme des retraites qui ne dit pas son nom : Précarité ! Ceci par la baisse des pensions et l’augmentation de l’âge de départ.

Cette réforme concerne l’ensemble de la population de notre pays : retraités, salariés, privés d’emploi et toutes les générations. À quel âge allons-nous pouvoir prendre la retraite ? Avec combien ?

Voici les questions que tout le monde se pose et auxquelles il faut apporter des réponses concrètes.

Nous avons un des meilleurs systèmes de retraite au monde, même si depuis 1993 (loi Balladur), la succession des réformes n’a cessé de le fragiliser. Pourtant, le président de la République a décidé, par idéologie pure, de l’anéantir. Au nom du marché, on remet en cause le principe de solidarité qui fait la force de la protection sociale en France.

Tout ce qui touche aux questions sociales, ou à la santé, est désormais considéré comme une dépense qu’il faut réduire. Le projet présenté vise à nous faire travailler plus longtemps, avec une pension aléatoire en fonction d’une valeur de point fluctuante.

C’est une gestion individualisée des retraites visant à opposer les salariés entre eux.

Au contraire, nous considérons que la protection sociale, la retraite, la santé, sont des investissements qu’il faut développer et améliorer. Ils sont les symboles d’un pays moderne qui protège ses citoyens de la maladie et de la misère, car si nous considérons que notre système actuel doit évoluer, il n’est pas nécessaire d’en changer les fondements.

L’augmentation du point d’indice chez les fonctionnaires et l’augmentation des salaires en général est un des axes prioritaires pour le financement des retraites. De même, pour réduire les inégalités de pensions entre les hommes et les femmes, il faudrait d’abord que ces dernières soient rémunérées comme les hommes durant leur activité.

Actuellement les pensions des femmes sont en moyenne inférieures de 40 % à celles des hommes. Le projet de retraites par points ne réduira pas ces inégalités, mais les aggravera, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement. Un tel régime ne peut que faire baisser le niveau pour toutes les personnes aux carrières heurtées, d’abord des femmes. Chaque période non travaillée, en temps partiel, en congé parental, au chômage, ou mal rémunérée fournit peu ou pas de points.

À ce jour, et malgré de nombreuses déclarations présidentielles, cet écart n’est pas réduit faute de mesures contraignantes pour les entreprises, notamment les plus grandes. Il n’y aura pas non plus de coup de pouce supplémentaire pour le SMIC au 1er janvier 2020.

Plutôt que d’opposer les salariés du privé et du public, il faut nous unir pour imposer les droits vers le haut et revendiquer que tous les salariés qui exercent un métier pénible puissent partir plus tôt.

Nous avons proposé plusieurs pistes pour améliorer notre système :

-que les années d’études soient prises en compte afin que les futures générations ne soient pas contraintes de partir à 70 ans ;

-que toutes les formes de travail soient assujetties à cotisations, des employeurs ou donneurs d’ordre, à l’instar des travailleurs de plateformes face aux géants du numérique ;

-Payer les femmes comme les hommes pendant qu’elles travaillent (6,5 milliard d’euros) ;

-Un âge légal de départ à 60 ans avec la prise en compte des 10 meilleures années ;

-Une politique résolument tournée vers l’emploi ;

-L’arrêt des exonérations de cotisations sociales patronales ( 20 milliards d’euros).

-Taxer les produits financiers (30 milliards d’euros)

La réalité c’est que cette réforme ne s’imposait pas pour des raisons financières comme l’ont démontré nombre d’économistes mais n’a d’autre objectif que de construire les conditions du démantèlement de la retraite par répartition pour ouvrir en grand les portes de la capitalisation et répondre aux exigences du capital financier.

La retraite par points n’est pas la réforme des régimes spéciaux. Non elle concerne :

-18 millions de salariés du privé ;

-5 millions de salariés du public ;

-5 millions de chômeurs ;

Et plus largement toute la société et notamment la jeunesse de notre pays directement concernée par ce projet néfaste pour leur avenir.

Et qu’on ne vienne pas nous parler d’universalité et d’égalité. De quelle égalité parle-t-on lorsque les statistiques officielles parlent d’un écart de 13 ans d’espérance de vie entre les très riches et les très pauvres, quand la différence d’espérance de vie est de 7,5 ans entre un cadre et un ouvrier, quand les carrières sont particulièrement hachées chez les femmes.

La retraite, ce n’est ni une affaire de spécialistes, ni de techniciens de l’économie. C’est du concret.

Aujourd’hui, le monde du travail est dans l’action, et la journée du 5 décembre a été un véritable succès et la confirmation d’un véritable rejet de ce projet. Dès aujourd’hui, des suites à donner à cette journée sont en réflexion.

Qu’en est-il de nos élus politiques ?

Nous considérons que le mouvement syndical est en capacité de mettre en échec cette réforme et d’imposer des mesures de justices sociales avec l’appui et l’action des mouvements politiques en capacité de légiférer.

De notre capacité à résister sur la durée dépendra notre victoire. Nous sommes conscients des efforts que nous demandons aux salariés, mais si nous fléchissons aujourd’hui, demain il sera trop tard. Aucun gouvernement ne reviendra en arrière. C’est pourquoi, pour envisager d’ores et déjà la suite de notre mouvement, demain nous nous réunirons en intersyndicale. Il faut porter la perspective d’une autre action d’ampleur jeudi et dans les jours suivants. Cette réforme doit être combattue car elle est néfaste pour tous les salariés, les retraités et privés d’emploi de notre pays.”

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Chansons et slogans

Le chiffon rouge

Le petit MEDEF

Slogans

Communiqué de la CGT, FO, FSU et Solidaires des Hautes-Pyrénées

"Ancrer une contestation de haut niveau dans la durée, tel était le défi que les organisations syndicales CGT65, FO65, FSU65 et Solidaires65 ont relevé lors de cette manifestation du 10 décembre 2019. Force est de constater au regard de la mobilisation, 7000 à Tarbes, que l’hostilité à cette réforme est confirmée. Le gouvernement doit revenir à la raison et retirer son projet. Bien sûr qu’il nous faut relever le défi de la retraite par répartition alors que le nombre de retraités ne cesse d’augmenter. La paupérisation de nos anciens est inacceptable et les fonds de pension une escroquerie. C’est pourquoi nous réaffirmons par ces mobilisations d’ampleur notre attachement à la retraite par répartition solidaires et intergénérationnelle. Nous tiendrons bon ! "

A venir la vidéo de Michel Bonnet


Documents joints

10 décembre 2019
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