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Retour sur la match Tarbes-Lavaur

lundi 18 novembre 2019 par Rédaction

Les supporters sont là

Le public, relativement nombreux compte tenu des conditions atmosphériques, (pluie toute la journée, cinq degrés au thermomètre et vent glacial), s’est régalé de la prestation tarbaise. Les « vrais » supporters, « Taniéristes et « Amis du Stado », s’étaient donnés rendez-vous et s’étaient regroupés en tribune comme ils le font en déplacement où ils sont de plus en plus nombreux. Après, ils refont le match aux buvettes des stades et à la Bodéga de Trélut où ils mangent ensemble. Une véritable osmose est en train de se créer entre les supporters et les joueurs. Des « Stado, Stado… » et des « Ici, ici, c’est Tarbes », ont retenti tout au long de la rencontre et les joueurs ont reçu une véritable ovation à la mi-temps et à la fin du match.

Les réactions d’après-match

Lavaur mis sous l’éteignoir

C’est une des plus larges défaites de Lavaur cette saison (-37) qui avait été battu 40-5 à Albi. Des Albigeois tenus en échec 7-5 jusqu’à la 37ème minute avant d’inscrire coup sur coup deux essais en fin de première mi-temps (21-5). Le score est lourd mais il reflète bien la physionomie d’un match largement dominé par Tarbes. Car hormis dix minutes en début de seconde mi-temps (51-61ème minute), jamais les Vauréens n’ont été en mesure de marquer. Lavaur, s’est présenté encore diminué à Trélut et sans Benzuidenhout et Auvergnas qui ont joué le week-end dernier contre Lannemezan mais avec les jeunes, Arénas et Vacaresse, qui étaient restés sur le banc et le retour d’Andreu. Les titulaires habituels, Tignères et Hallinger, sont rentrés en seconde mi-temps.

Nicolas Hallinger : Le plus fort a gagné

Le Manager, est abattu comme l’ensemble des joueurs et des dirigeants, car au-delà de la lourde défaite, Lavaur a encore perdu un joueur avec le carton rouge de Lane qui risque une lourde suspension pour un coup de genou dans un ruck. Nicolas Hallinger, mine déconfite ne cherche pas d’excuses et rend avant tout hommage au vainqueur. « Le plus fort a gagné. Je pense que Tarbes, il y a quinze jours, a eu un gros avertissement contre Bagnères dans ces conditions. Là, ils se sont vraiment bien adaptés aux conditions. Ils ont fait une grosse première mi-temps où ils ont été agressifs. Ils ont avancé, ils ont peu joué, ils ont retenu la leçon d’il y a quinze jours, où ils ont eu un gros avertissement. C’est une belle équipe, c’est un gros effectif de grosse qualité. » Lavaur vient de rencontrer et de perdre contre les trois gros mais l’ancien troisième ligne ne veut pas comparer. « On a joué dans des contextes différents mais pour moi, Albi est supérieur. Blagnac est aussi une belle équipe, et Tarbes a une belle équipe et de bons joueurs. Mais on ne peut pas comparer les matchs car les contextes sont différents. » Après une première mi-temps à sens unique (30-0) Lavaur a su réagir en ne prenant, à treize, qu’un essai de pénalité en toute fin de match, (76ème). « On a fait l’inverse de la première mi-temps. On a beaucoup moins joué, on les a pressé et on a joué en avançant, alors que toute la première mi-temps, on n’a fait que reculer. On a joué à la baballe et ils nous ont mis une grosse pression. En seconde mi-temps, on a fait l’inverse. On a joué comme eux, on a occupé, on a pressé, on a joué à une passe. C’étaient les conditions du temps qui voulaient ça et il fallait faire ça. »

Tarbes, le respect des consignes

Les Tarbais ont la sensation du travail accompli, avec en prime un bonus offensif qui n’était pas programmé au départ contre une solide équipe de Lavaur, qui avait tous les atouts pour les inquiéter dans ces conditions difficiles. Mais cette fois les Tarbais ne se sont pas relâchés après leur succès bonifié à Oloron. Ils ont su faire preuve d’humilité et ont respecté, une fois de plus à la lettre, les consignes de jeu distillées toute la semaine. Quatre des cinq essais sont venus de ce jeu de pression au pied et d’avancée. Ceux de D’Hooghe et le premier de Nuu, proviennent de deux superbes passes au pied de Pees. Deux autres sont issus d’une grosse pression défensive. Avec un ballon récupéré derrière la mêlée de Lavaur sur le second essai de Nuu et celui de Dumestre, part d’une mêlée concédée par Lavaur sous la pression défensive. Jouer à la main dans ces conditions, c’était impossible et Lavaur l’a appris à ses dépends en première mi-temps. Au-delà du respect d’un plan de jeu rigoureux adapté aux circonstances, c’est encore la grosse défense sur la ligne qui s’est mise en exergue. A l’ouverture, William Pees a réussi, sans doute, sa meilleure prestation depuis qu’il occupe le poste. Doté d’un coup de botte puissant, le Béarnais d’origine, à su mettre une main au bout de ses crampons pour distiller des petits coups de pieds variés et précis, qui ont débouché sur les essais de D’Hooghe et de Nuu. La puissance de sa botte a amené de belles sorties de camp et un très bon jeu d’occupation. On lui doit aussi une pénalité de Berbizier sur une belle chandelle. Dans ces conditions, où il était impossible de jouer à la main, son jeu au pied a fait la différence. Quand les Tarbais se sont permis d’envoyer du jeu, ils sont mis en danger sur des contres.

Lionel Terré : Je suis très satisfait du contenu

Le Président est heureux, même s’il se refuse à parler de match parfait dans ces conditions difficiles. « Un match n’est jamais parfait mais je suis très satisfait du contenu. Je me plains très souvent du contenu mais là, l’engagement est là et contenu est là. Comme quoi, quand on travaille sérieusement, avec des consignes claires, et que les joueurs veulent bien les respecter, ça marche. C’est un bon Groupe, avec de bons professeurs ! » Dans des conditions qui n’étaient pas sans rappeler celles contre Bagnères, l’objectif était avant tout la victoire. « Oui, on savait très bien que le bonus offensif serait très difficile. Dans un coin de la tête, on l’espérait, pour ne pas être décroché de Blagnac. C’est un bonus que les joueurs méritent amplement. » Lionel Terré, après des sueurs froides financières depuis la reprises et sportives à Lannemezan, vient de vivre une fin de semaine heureuse avec le soutien financier de la Mairie et des deux sponsors historiques, Gallego et Leclerc qui ont participé, au côté d’Acchini aux 200 000 euros d’investissement. Une somme qui permet au club de boucler le budget consolidé (SASP et Asso) de la saison dernière et d’avoir les 100 000 euros, de fonds propres obligatoires, pour être éligible à la montée en Pro D2. « Ça permet surtout que de ne parler que de sport, le reste ne m’intéresse pas trop. Il fallait y passer et maintenant, on va pouvoir ne parler que de sport. » L’esprit enfin tranquille, le club va pouvoir travailler dans la sérénité pour réaliser le budget prévisionnel de 2020.

Grégory Marmoiton : On est resté solidaire, c’est une grosse satisfaction

Le pilier, malgré quelques soucis sur la mêlée, au niveau de l’arbitrage, était plus que satisfait du résultat dans un match qui n’était pas facile à appréhender. « C’était difficile, mais on a bien su préparer le match, contrairement à Bagnères où on ne s’était pas préparé à jouer dans ces conditions là. On s’était fait peur et on tenait à bien faire contre Lavaur, devant notre public, après notre bon match à Oloron. On savait, qu’avec ce temps, si on ne s’appliquait pas, on allait se faire peur. Il fallait qu’on fasse la différence d’entrée pour qu’ils n’espèrent pas trop. » De plus malgré quelques pénalités, la mêlée tarbaise a assuré des sorties de balles propres. « Oui, ça a été bien mais après, il leur manquait quand même pas mal de mecs et le vrai test sera au match retour. Mais pour se rassurer et pour le moral, ça fait toujours plaisir d’avoir une conquête propre et stable. » Une fois encore, la défense a été énorme sur sa ligne. « On n’a rien lâché, on savait qu’ils allaient revenir énervés après une grosse pression de leurs entraîneur. On s’était fait la promesse de ne pas lâcher, de ne pas tomber dans un rugby facile, de ne pas balancer des ballons partout. On est resté solidaire, c’est une grosse satisfaction. »

Benjamin Abat : On s’est investi à 100% en respectant les consignes

Le jeune troisième ligne, entré à l’heure de jeu, confirme que les joueurs craignaient ce match et ont respecté le plan de jeu. « On a bien abordé ce match parce qu’on a pris Lavaur très au sérieux. On a bien travaillé toute la semaine, on s’est préparé à jouer sous la pluie. On s’est servi du match de Bagnères. On a appris de ce match, pour travailler la défense, et respecter les fondamentaux, le combat, la conquête, l’occupation au pied. Il y avait beaucoup d’intensité et de combat. On s’est tous investi à 100% en respectant les consignes des entraîneurs et ça ne pouvait que nous sourire. »

Romain Dumestre : On s’adapte bien aux conditions

Malgré un temps à ne pas mettre un trois-quarts dehors, l’ailier a inscrit un bel essai en débordement sur un renversement de jeu initié par Jauzion. « Oui, (rires…), cinq essais et en plus, on en marque trois derrière. On joue avec les conditions, on s’adapte bien à la pluie. On a joué pas mal au pied, avec une grosse pression dessous. C’est une bonne stratégie, il faut savoir jouer par tous les temps. »

Thibaud Dulucq : On a fait un match plein

Le jeune demi-de-mêlée, se souvient plus quiconque du match contre Bagnères, joué contre son frère aîné et cette fois Tarbes n’a pas du tout été inquiété. « On a fait tout ce qu’il fallait pour se le rendre facile. On a fait une bonne première mi-temps. On savait qu’en seconde mi-temps, ils allaient revenir avec plus d’intentions. C’est ce qu’ils ont fait mais on a su tenir le score, on a tout fait pour ne pas encaisser de points. On a fait un match plein et à nous de répéter ça. »

Thibaud Jauzion : Un match compliqué qu’on a su se rendre facile

Le jeune trois-quarts centre est heureux malgré les conditions de jeu difficiles, car c’est aussi un vrai défenseur. « Oui, on s’est régalé, on a plaqué, on a réussi à récupérer les balles en l’air. Finalement, ce n’était pas si mal pour les trois-quarts, je me suis régalé. » Les Tarbais se sont tirés de la plus belle des manières d’un match qui avait tout de piégeux. « Oui, on les a bien pris. On savait qu’ils étaient très forts en mêlée fermée et au début, on a eu un peu de mal. Après, les gros ont réglé les soucis. On a eu beaucoup d’alternance avec le jeu au pied qui était très bien dosé à chaque fois. On a su très bien gérer nos temps faibles et nos temps forts. En première mi-temps, on a déroulé et en seconde mi-temps, c’était plus tranquille. Le match était un peu plus haché mais on su préserver notre camp et ne pas prendre d’essai. C’était, à la base un match assez compliqué, mais on s’est rendu la tâche facile. » Après Oloron, c’est le deuxième match sans encaisser de points et la défense est devenue l’un des points forts de l’équipe. « Oui, on est très, très, fort en défense et c’est sûr qu’on est très solidaire. On est bien placé, on circule bien, on monte fort et on protège notre ligne coûte que coûte (rires…)

Albain Méron : Il faut savoir être pragmatique

Après Oloron, Tarbes vient de nouveau de passer dix minutes chrono devant sa ligne, sans que quiconque la franchisse et le tout, assez intelligemment pour ne pas prendre un carton. « « Ça fait deux matchs où on subit une grosse pression, en début de seconde mi-temps », constate le capitaine : « On est acculé sur notre ligne, on n’a jamais cédé et on a fait l’effort de se baisser au maximum pour les faire reculer. Pour ne pas faire de fautes surtout, parce qu’une faute, près de la ligne, ça se traduit souvent par trois points ou par un essai. C’est très positif parce qu’on arrive à appliquer ce qu’on se dit dans les vestiaires et ce qu’on se dit à l’entraînement. » Après Bagnères, les Tarbais ont compris comment il fallait jouer dans des conditions climatiques difficiles. « C’est le troisième match qu’on joue avec les mêmes conditions, où il pleut beaucoup ou que le terrain est très gras. Ça fait trois semaines qu’on travaille le même plan de jeu et le même système de jeu. Ce n’est peut-être pas très joli à regarder mais ce sont des matchs où il faut savoir être pragmatique. Il faut être sérieux et surtout ne pas tomber dans l’euphorie d’un jeu qui pourrait nous porter préjudice. Il faut serrer les rangs, il faut être propre sur les fondamentaux, propre sur nos rucks pour assurer la conservation, et bien sortir de notre camp. Quand on arrive à le faire, on s’expose moins à l’attaque adverse. » La conquête tarbaise est une des satisfactions de la soirée, notamment la touche où les Tarbais ont volé plusieurs ballons à l’alignement adverse. « En touche défensive, c’était bien mais en touche offensive, tout n’était pas parfait. On a vu, que dès qu’il y avait un ballon qui avait été un petit peu contrarié, il y avait un mec pour le récupérer derrière. Ce sont de petits détails mais qui font la différence, quand la touche n’est pas propre et qu’on a un pilier ou un seconde ligne qui nous récupère des ballons comme ça. C’est bon signe et c’est très positif. On transforme un ballon contrarié en ballon positif, parce qu’il y a toujours quelqu’un derrière pour le récupérer. Ce sont des détails mais c’est très important. »

Léandro Pérez : L’état d’esprit de ne rien lâcher

L’Argentin arbore une belle paire de lunettes bleues parce qu’il a perdu une de ses lentilles sur le terrain. Ce qui ne l’a pas empêché de jouer avec une vision amoindrie et ne l’empêche pas d’avoir une très bonne analyse, à son habitude. « Ce n’était pas un match parfait parce qu’il y a toujours des trucs à régler. Mais c’était un match très bon dans l’esprit, dans l’application, encore une fois dans les fondamentaux du rugby. On était très appliqué et on commence à comprendre, que quand on fait bien les choses et qu’on enchaîne les actions positives, on met l’équipe dans l’avancée. On est concentré et on fait de bonnes choses. Quand il y a un déchet, une erreur, on est à 200% concentré pour la rattraper et se remettre dans l’avancée. » Une équipe est en train de naître en se forgeant un véritable esprit de corpsen quelques mois. « C’est surtout cet état d’esprit de ne rien lâcher qui est important. Même à deux ou trois mètres de la ligne, on a voulu défendre notre en-but et ça, c’est formidable. C’est cet état d’esprit qu’on doit garder tout au long de la saison. »

Sven D’Hooghe : On commence à avoir des automatismes

Le troisième ligne a inscrit son quatrième essai de la saison, en bout d’aile, sur une superbe passe au pied lobée de Pees, sur une action répétée à l’entraînement. « Encore une fois, on a bien préparé ce match. On est dans une bonne dynamique. Depuis le temps que le Groupe travaille ensemble, on commence à bien se connaître. On commence à avoir des automatismes, on connaît bien le système de jeu et du coup ça marche. On est bien dans nos têtes, comme ça s’est vu en première mi-temps. » L’équipe a renouvelé sa prestation à Oloron, sans tomber dans la suffisance, comme on pouvait le craindre. « On est en confiance mais on est resté professionnel, on est resté concentré comme il le fallait. » Une confiance qui rejaillit aussi en défense. « Tout le monde est là, avec l’état d’esprit de casser l’attaque. On a tous envie de faire mal à l’adversaire. »

Christian Etchebarne : Les joueurs ont respecté le travail de la semaine

L’entraîneur savoure, car c’est un véritable plaisir, au-delà d’une victoire bonifiée, de voir que les joueurs ont une nouvelle fois respecté le plan de jeu travaillé aux entraînements. « On avait joué dans les mêmes conditions contre Bagnères et on savait les réglages qu’il fallait apporter. Les joueurs ont vraiment respecté tout le travail qu’on a fait dans la semaine et qui était lié à ces conditions climatiques. » En premier chef William Pees, qui se retrouvait orphelin de Nolan Noyé dans un plan de jeu qui avait bien fonctionné à Oloron. « On avait fait le choix de mettre deux N°10 à Oloron pour être plus performant dans le jeu au pied. Là, on n’en avait plus qu’un, suite à la blessure de Nolan, mais on n’était pas très inquiet à ce niveau là. On connait les qualités de William, qui a déjà fait ses preuves, la saison dernière, dans des conditions identiques. » Ouvreur par nécessité, suite à la blessure de Claverie, l’ancien arrière avait fini par s’imposer à ce poste où il évolue toujours tout en se bonifiant. « Ça fait six mois qu’il joue à ce poste et il commence à maîtriser les différentes formes de jeu, à la main au pied, pied long ou pied court. On ressent, en tant qu’entraîneur, qu’il est en train de passer un cap. »

Un état d’esprit qui est la base du rugby

Les Tarbais ont, semble-t-il, passé un cap depuis les deux derbys contre Lannemezan et Bagnères, où ils ont pris conscience des vraies valeurs du rugby ; combat et solidarité. « Je suis satisfait de l’état d’esprit de l’équipe. On le voit notamment en défense avec les montées défensives fortes, des joueurs qui font chacun leur travail, qui ne laissent pas leur part aux autres Il y a beaucoup de solidarité entre eux, notamment dans les moments difficiles, proches des lignes. Malgré le confort du bonus, il y avait cette envie de ne rien lâcher. » Une envie qui est une caractéristique des équipes basques et l’entraîneur Mauléonais y est particulièrement sensible. « C’est un état d’esprit qui me plait. On voit des joueurs qui sont solidaires entre eux, qui ne s’éparpillent pas ou qui ne râlent pas sur la faute d’un autre. Ils sont toujours à s’encourager, à penser à ce qu’ils pourront faire de mieux sur l’action d’après. C’est un état d’esprit qui est plein d’espoirs, car c’est la base du rugby »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre