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Fédérale 1 : Retour sur Oloron-Tarbes

mardi 12 novembre 2019 par Rédaction

La pluie qui était tombée jusqu’au d’envoi s’est arrêtée pour laisser place à des éclaircies, ce qui a permis au match de se dérouler dans des conditions juste hivernales. L’excellente pelouse de Saint-Pée avait été interdite d’utilisation mais elle était grasse et glissante tout comme le ballon. Un vent en rafale rendait l’air glacial et les ballons flottants sur les tirs de pénalité.

Les réactions du côté d’Oloron

La déception était d’autant plus grande que les Béarnais, après leur belle sortie à Lannemezan se voyaient en mesure de battre des Bigourdans vainqueurs, dans la douleur, de Mauléon et de Bagnères. Un excès de confiance, peut-être, qui les a incités à maintenir le match malgré la pluie diluvienne de ces derniers jours et une douzaine de joueurs blessés. Par souci d’honnêteté certainement, car le terrain d’honneur, très bien drainé, était parfaitement praticable. A la fin du match, tous les Oloronais avaient la tête au fond du sot car Saint-Pée, jadis citadelle inexpugnable, n’avait jamais subi l’affront d’encaisser 34 points sans en rendre un seul. Nevers y avait gagné 12-32 après avoir mené 0-25. Déjà l’an passé, Tarbes avait creusé le plus gros écart 8-29, alors que Saint-Jean-de-Luz 23-24 et Tyrosse 26-29 s’étaient imposés de justesse. Albi 12-10, Lavaur 16-9 et Anglet 32-26 étaient tombés tout comme Lannemezan 25-6 et Bagnères 47-6… Mais rien n’est perdu pour le FCO qui devrait retrouver ses blessés au plus tard en début d’année et qui n’a perdu que deux matchs sur sa pelouse contre deux « gros », puisque seul Albi 12-24, y avait gagné avant Tarbes. D’autant qu’Oloron a battu deux concurrents directs, Saint-Sulpice 24-16, avec le bonus offensif, et Fleurance 21-18.

Pierre Chadebech : Le score est lourd mais il est logique

L’ancien trois-quarts centre international, très déçu, reconnaît sportivement la supériorité tarbaise. « Les conditions de match étaient bonnes et la stratégie de Tarbes a très bien fonctionnée. Ils ont fait le match qu’il fallait. Ils avaient une stratégie simple, avec des ballons de pression et derrière, ils ont très bien enchaîné sur nos fautes. Ils ont appuyé là où ça fait mal, sur les ballons portés et les mêlées. Ils ont insisté sur leurs points forts et nous, on a subi. C’est une victoire logique mais qui nous fait très mal. C’est dur, parce que le score est lourd mais il est logique. » L’entraîneur ne veut pas se réfugier derrière le nombre important de blessés. « Comme tout le monde…, ça, on le sait, la compétition est difficile mais c’est Tarbes qui a fait un très bon match. » Albi est aussi venu s’imposer à Saint-Pée mais Pierre Chadebech a été impressionné par la prestation tarbaise. « Albi est très équipé mais j’ai vu un très bon Tarbes et on n’a pas existé. »

Maxime Paillot : On a reçu de grosses équipes mais là, on n’a pas existé

Le vestiaire béarnais est fermé et les joueurs, qui sortent au compte-gouttes, ont le masque et ils ne souhaitent pas s’exprimer après cette défaite vécue comme une véritable humiliation. Près d’une heure après le match, le capitaine ne s’est toujours pas douché quand il vient nous rejoindre dans le couloir, à la demande d’un dirigeant béarnais. Lui aussi ne comprend pas. « Ça fait un petit moment qu’on n’avait pas fait un match comme ça à Saint-Pée. On avait reçu Nevers et on avait reçu de grosses équipes mais aujourd’hui, on n’a pas existé. Tarbes a joué un jeu très simple mais très efficace et ils n’ont pas démérité leurs quarante points. » Le demi-de-mêlée confirme que l’infirmerie est pleine et que ce match a encore fait des dégâts. « C’est vrai que c’est très compliqué, on joue en effectif réduit avec les Espoirs et c’est compliqué. On a encore perdu Sébastien Boucau mais il faut qu’on s’accroche. » Cette saison Maxime Paillot a rencontré les trois « gros » et son avis est intéressant. « Albi et Blagnac sont très structurés et Tarbes a été très efficace, il n’y a rien à dire. »

Stéphane Zampar : On est passé complètement à côté

L’entraîneur a le masque et il ne fait pas dans la langue de bois en tenant des propos à la hauteur de sa déception et de sa frustration. « J’ai un petit sentiment de honte, n’ayons pas peur des mots. On est passé complètement à côté, face à cette équipe tarbaise qui est certes supérieure mais on lui a permis aussi d’être largement meilleure que nous. On a été indiscipliné, on a commis des fautes bêtes qui leur ont permis de marquer à chaque fois. En première mi-temps, on est en mesure de marquer une fois et on ne marque pas. Ce qui nous fait le plus mal, c’est de ne pas scorer sur nos temps forts. On en a eu trois, quatre, dans la partie. » Stéphane Zampar veut encore croire en son Groupe. « Il ne faut pas baisser les bras, il ne faut pas baisser la tête. On va retravailler cette semaine. C’est dur pour tout le monde, mais on reste digne et fier de nos couleurs et on ne lâchera pas. »

 

Les réactions du côté de Tarbes

Mieux que la saison dernière

Les Tarbais ramènent une nette victoire et un précieux bonus offensif d’Oloron, qui les ramène à deux points. C’est le second bonus offensif à l’extérieur après celui de Graulhet. Les Tarbais, après huit journées, comptent le même nombre de victoires (six) que la saison dernière mais avec cinq sorties (Graulhet 6-43, Blagnac 19-3, Lannemezan 28-16, Mauléon 12-15, Oloron 0-34) pour trois réceptions (Saint-Sulpice 32-0, Fleurance 33-16, Bagnères 17-14). L’an passé, Tarbes s’était déplacé trois fois (Saint-Jean-de-Luz 17-16, Tyrosse 13-14, Valence d’Agen 26-24) et avaient reçu cinq fois (Albi 18-11, Lavaur 12-6, Marmande 46-13, Nafarroa 87-0, Oloron 31-16). Tout comme l’an passé, les Tarbais sont invaincus à Trélut mais ils ont gagné trois fois en déplacement, dont deux avec le bonus offensif. Mieux que sur toute la saison dernière où ils n’avaient gagné qu’à Tyrosse 13-14, à Oloron 8-29 et à Bagnères 18-19…

Yannick Vignette : Les joueurs ont respecté le plan de jeu à la lettre

Pour le Béarnais, le contexte est compliqué car s’il tenait, pour des raisons particulières, à cette victoire, l’ampleur du score le gêne un peu vis-à-vis des Oloronais. « Les joueurs ont respecté le plan de jeu et le projet du club, avec un engagement permanent. Je n’ai pas trouvé de baisse régime et ça m’a beaucoup plu. Après, ils ont suivi et exécuté le plan à la lettre. On a eu quelques ratés mais pour autant, on ne s’est pas désuni. Je suis content pour les joueurs, je suis content pour le club, c’est cool... » L’autre point positif, au delà du respect des consignes, c’est aussi la gestion des dernières minutes de la première mi-temps et des dix premières de la seconde, où les Tarbais n’ont pas craqué sous la pression des Béarnais déchaînés. « On a été constant du début à la fin. On n’a jamais rien lâché, ni offensivement, ni défensivement. On s’est toujours accroché, avec la même détermination, du début jusqu’à la fin. C’est ce que je retiens et c’est ce qui fait plaisir parce que c’est porteur d’espoirs. » La stratégie, de mettre Noyé à l’ouverture et Pees au centre, a bien fonctionné jusqu’à la blessure de l’ouvreur. « Ce sont deux joueurs talentueux et généralement, quand on associe deux joueurs talentueux, ça se passe bien. Mais je suis content pour Nolan (Noyé) qui a fait un bon match. »

C’est bien mais ce n’est pas un aboutissement

Mais le technicien béarnais relativise par respect pour le FCO. « Je pense qu’on n’a pas joué le plus grand Oloron. Cette équipe est peut-être passée à côté de son match. Cette équipe mérite mieux que ce qu’elle a montré. Tant mieux pour nous, on a su en profiter et je veux souligner l’excellent arbitrage de M. Charleroy, qui a été très propre et qui a tout vu. Ça fait plaisir d’avoir un arbitre de ce niveau là. » Déjà, le Manager a en tête la réception de Lavaur qui avait fait trembler Tarbes à Trélut 12-6 et qui l’avait étrillé au match Retour 28-9. « Maintenant, on va penser à Lavaur parce qu’il ne faut pas qu’on s’endorme sur ça. Ce qu’on a fait, c’est bien mais ce n’est pas un aboutissement. On a fait un très bon match, il faut le savourer, mais il faut passer rapidement à Lavaur qui va être un gros morceau. On a eu du mal contre eux en match de préparation. C’est une équipe qui est difficile à manier et je pense déjà à ce match là. »

Thomas Camy : Une équipe vaillante qui s’accroche pour le maintien

Le Béarnais, sur le pont depuis le début de la saison et toujours à 100%, du début à la fin d’un match, avait été mis sur le banc pour récupérer. Ce qui ne l’a pas empêché d’inscrire un essai derrière un ballon porté et d’en manquer un second pour un passage en touche, après une belle combinaison avec Tahar. « Les copains avaient fait du bon boulot, avec une conquête parfaite, du jeu et une bonne défense. Mais ça fait bizarre de rentrer, parce que je suis béarnais et qu’Oloron, c’est vers chez moi. » Lui, qui connait bien les valeurs d’Oloron, confirme que les joueurs n’ont rien lâché. « Ils jouent le maintien. Ils n’ont pas un effectif comme le nôtre avec de la profondeur de banc. C’est une équipe jeune, vaillante qui s’accroche pour le maintien et j’espère qu’ils vont se maintenir. »

William Pees : On a fait un match très carré

L’autre Béarnais d’origine connaît bien, lui aussi, la valeur d’une victoire à Oloron qui, de plus, est bonifiée. « Oui, c’est hyper important. On a fait un match très carré. On a beaucoup travaillé cette semaine, dans des conditions difficiles, justement pour faire ce match. On a réussi à appliquer tout ce qu’on avait fait à l’entraînement et les choses sont plus simples. L’équipe a mené un gros combat. Devant, on a été très propre en touche et en mêlée et dès qu’on a de bons ballons, derrière ça déroule et c’est normal. » Même dans les moments difficiles l’équipe s’est montrée solidaire en défense en s’arcboutant pendant près de dix minutes sur sa ligne. « On ne prend pas beaucoup d’essais dans l’ensemble et on a une grosse défense », confirme William Pees. « On ne lâche rien et on n’a jamais rien lâché. Ce sont des petits signes qui montrent que l’équipe est très saine. On a réussi à gagner contre Bagnères alors qu’on avait pris un trou et là, encore une fois, on s’accroche et on ne lâche jamais rien. Ce n’est jamais fini avec nous, c’est bien et c’est encourageant pour la suite. » L’an passé, à Oloron, il avait débuté sa carrière à l’ouverture pour devenir l’ouvreur N°1 jusqu’à ce week-end où il a été placé au centre. « Au final, ça ne change pas grand-chose pour moi, je trouve. Dans ma tête, je jouais comme un dix et je ne mets pas en tête d’être un centre perforant que je ne suis pas. Ce n’était pas plus dur que ça et je suis content pour l’équipe. » Un choix stratégique auquel il a spontanément adhéré et qui ne l’a pas désorienté, au contraire. « Oui, oui, clairement, avoir un second dix, ça aide dans le jeu, parce qu’on peut s’appuyer tout le temps sur quelqu’un qui lève la tête. Avec Nolan, on se transmettait des informations et c’était bien. » En défense, les repères ne sont pas les mêmes mais les contacts sont moins fréquents. « L’an dernier j’avais eu à plaquer beaucoup plus que là… »

Petelo Taputaï : On a vraiment joué en équipe

Le jeune seconde ligne réservé en public, se transforme en guerrier, un brin provocateur sur un terrain. Ce qui lui a valu la confiance du staff pour débuter à Oloron où le combat est dans l’ADN du club. « Après ma rentrée contre Bagnères, les coachs m’ont fait confiance et ont décidé de me lancer. » Un changement de statut qui n’implique pas les mêmes efforts sur le terrain. « D’habitude quand je rentre, les gars sont déjà fatigués. Là, il y avait du niveau contre Oloron, il y avait beaucoup de combat et de contacts mais on a su rester ensemble. Contrairement à Bagnères, là, on a vraiment joué en équipe et on pu monter le niveau. »

Albain Méron : On est resté très concentré du début jusqu’à la fin

Le capitaine tarbais reste mesuré malgré ce large succès. « On a respecté le plan de jeu qu’on a travaillé dans la semaine et ça nous a souri. On n’est pas sorti du match, on est resté très concentré du début jusqu’à la fin. » Le troisième ligne met l’accent sur la défense. « En début de seconde mi-temps Oloron s’est rebellé. Ils ont essayé de renverser la vapeur. Ils sont arrivés proche de notre ligne mais on n’a pas craqué et ça, c’est positif. On n’a pas lâché et on est sorti de notre camp, petit à petit. On repart avec zéro point encaissé et ça, c’est positif. » L’autre point positif, c’est la maîtrise des Tarbais qui n’ont pas répondu aux provocations au risque de prendre un carton rouge, même si Rubio a écopé d’un carton jaune pour un accrochage avec Bourdieu. « On a su garder nos nerfs même s’il n’y a pas eu grand chose. A la mi-temps, c’est surtout le public qui a envenimé les choses. » 

Marvin Woki : On les a mis dans l’embarras mais ça nous rapproche

Le seconde ligne est un des derniers à se rhabiller, savourant jusqu’au bout cette victoire en écoutant de la musique. « On est heureux de prendre cinq points ici, on en avait besoin. On les a mis dans l’embarras mais ça nous rapproche de Blagnac. On s’est entraîné sous la pluie toute la semaine. On joué le week-end dernier sous la pluie et on était bien préparé à jouer sous ce temps. On a montré qu’on pouvait jouer au ballon par mauvais temps et ça fait plaisir. » Marvin Woki est heureux de pouvoir jouer, même en Fédérale 1, quelles que soient les conditions après une année de purgatoire en Pro D2 avec Montauban. « Oui, je m’amuse ici, avec l’équipe. On a une belle équipe, on a un bon Groupe et il faut continuer comme ça. »

Léandro Pérez : C’est le respect de la mise en place du travail

Le troisième ligne confirme, match après match, qu’il est devenu un joueur incontournable, précieux en touche, précieux en défense, mais aussi capable de casser la ligne comme sur l’essai de Lhusero. L’Argentin se sent de mieux en mieux dans l’équipe malgré un long arrêt. « Je suis très, très, content du match qu’on a fait, très fier de nous tous, parce que concrètement, c’est la première fois qu’on peut réaliser exactement ce qu’on avait travaillé dans la semaine. On a été concentré, on a mis les ingrédients qu’il fallait et du coup, ça a payé. C’est le respect de la mise en place du travail qui a fini par payer et qui nous a permis de prendre le large pour aller chercher le bonus sur la fin. » Malgré l’ampleur du score il y avait de l’opposition confirme Léandro Pérez. « C’était une belle équipe mais on a réussi à les prendre sur les fondamentaux et c’est ça qui a fait la différence. Après, ce n’a jamais été facile parce qu’il y a eu du combat. Au début de la seconde mi-temps, on a bien tenu et on a bien défendu sur notre ligne et ça aussi, ça montre le caractère de l’équipe. »

Christian Etchebarne : On a récité la partition apprise à l’entraînement

L’entraîneur, basque d’origine, est lui aussi partagé, car pour un pur Mauléonais, s’imposer à Oloron, c’est du pur bonheur. Mais pour avoir joué plusieurs années à Oloron, il sait que c’est dur pour le club, où il compte de nombreux amis, de subir un pareil revers. « Moi, j’ai gagné mes deux derbys » plaisante l’entraîneur de Tarbes, en faisant référence au succès à Mauléon. Mais cette victoire bonifiée à Oloron est peut-être un tournant de la saison. « Ayant joué quatre ans ici, et connaissant bien le club et ses valeurs, c’est chaque fois un exploit. On a eu de la rentre mais il fallait aussi aller se le chercher. » Au-delà du résultat, la satisfaction vient du plan de jeu appliqué à la lettre. « C’est vraiment une satisfaction parce que les joueurs ont vraiment appliqué tout ce qu’on a travaillé dans la semaine. Parfois, on ne retrouve pas en match ce qu’on a travaillé à l’entraînement et sur ce match, ils ont vraiment reproduit ce qu’on a fait à l’entraînement. On a récité la partition apprise à l’entraînement et pour un entraîneur, ça fait vraiment plaisir. » L’autre satisfaction vient de la défense car si elle craque à 0-7 ou 0-14, le match peut basculer. « C’est dans ces moments là, que l’équipe montre qu’elle du caractère. On était déterminé à ne rien lâcher quand on était proche de nos lignes et on a fait les efforts qu’il fallait. » Une autre des satisfactions vient aussi de l’association Noyé à l’ouverture avec Pees au centre. « On connait Nolan et on n’était pas du tout inquiet. C’est un joueur qui connait bien le poste, qui est très fluide, qui est très intelligent. On voulait aussi mettre le maximum de joueurs, compte tenu des conditions climatiques, qui aient du pied sur le terrain. C’est pour cela qu’on a fait le choix de décaler William au centre, qui est un gros puncheur et qui a des qualités pour jouer à ce poste aussi. »

Propos recueillis par Jean-Jacques Lasserre