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Mauléon-Tarbes, samedi 19 octobre à 16h00 au Stade Marius Rodrigo

vendredi 18 octobre 2019 par Rédaction

Un honneur à retrouver des deux côtés

Cette rencontre va opposer deux équipes en mode de rachat. Mauléon, devant son public, va vouloir effacer sa dernière défaite à domicile contre Lannemezan et se remettre en confiance après être passé dans le laminoir Albigeois. Quoi de mieux que de sortir un gros match pour réussir une grosse performance contre Tarbes, le troisième « gros » de la Poule. De plus, une victoire permettrait de marquer de précieux points pour le maintien. Tarbes est dans l’obligation mathématique de s’imposer à Mauléon et dans l’obligation morale de se racheter de son non match à Lannemezan. Les Tarbais ne pouvaient mieux tomber pour rebondir, face à une équipe qui a les mêmes qualités hormonales que le CAL et la même capacité à se surpasser devant un public chaud bouillant. Un public connaisseur et complice de ses joueurs comme l’est celui de Nafarroa. 

Les avis des entraîneurs et les compositions d’équipes

Mauléon

Mauléon a frappé fort d’entrée en battant, Lavaur, le Champion de France 2017, à grands coups de courage mais aussi de jeu (25-24, 3 essais à 4). Les Basques sont tombés de haut la semaine suivante en s’inclinant (22-24, 3 essais à 4 au terme d’un match emballé. Mauléon a créé la surprise de la troisième journée en allant s’imposer à Pamiers (3-17, 0 essai à 2). Lannemezan, en quête de points est venu infliger au SAM une seconde défaite à domicile 9-12, au terme d’un match âpre à 0 essai. La lourde défaite à Albi (69-12, 11 essais à 2) ne veut rien dire dans ce Championnat à deux vitesses. D’autant que les Albigeois ont fait la différence sur des ballons portés où leur puissance supérieure a parlé.

Arnaud Héguy : On aura à cœur de défendre très chèrement notre peau

L’ancien talonneur, originaire de Bayonne, a fait un retour aux sources en prenant l’entraînement d’un club basque nouvellement promu. Et ce directement, sans passer à 34 ans, par la case joueur-capitaine-entraîneur, comme le font beaucoup. « Non, c’est mieux de rester bien concentré sur l’entraînement plutôt que de penser à jouer. Et puis, numériquement, j’ai assez de talonneurs qui peuvent jouer. » Le début de saison a bien débuté pour un promu avec deux victoires et une défaite bonifiée. « On a fait un très bon premier bloc, mais pas dans l’ordre qu’on voulait, parce qu’au départ, on avait tous misé sur une victoire contre Fleurance à la maison. Mais on a pris ce qui est venu et on sait très bien l’importance de chaque point. On est très content de ce début de saison mais le deuxième bloc est très compliqué. Après la défaite contre Lannemezan et le déplacement très compliqué à Albi, il nous reste la réception de Tarbes qui peut nous faire basculer dans une dynamique positive où nous faire prendre conscience que le maintien sera très compliqué jusqu’à la fin. » Dans le tableau de bord des Basques, une victoire contre Tarbes pourrait compenser, mathématiquement, les points perdus contre Lannemezan et replacer le promu en milieu de tableau. Lors du premier bloc, Mauléon avait été reprendre aussitôt les points perdus à Pamiers et les Basques se sont mis en tête de faire de même contre Tarbes. La confrontation contre Lannemezan qui a battu Tarbes a donné des idées. « Contre Fleurance, on avait été un peu apathique et j’estime que c’est plus de nos erreurs qu’on a perdu, que sur le contenu proposé par Fleurance. Le match contre Lannemezan était complètement différent, avec contenus de matchs complètement différents. J’ai trouvé Lannemezan, très organisé, très costaud devant et ils nous ont été supérieurs tout au long du match. »

C’est très valorisant de jouer contre une équipe professionnelle

Le déplacement déséquilibré à Albi et la lourde défaite ont été plutôt bien vécu. « Les joueurs, malgré la défaite, ont été supers contents et très heureux de l’expérience. Dans quelques années, ils pourront dire j’ai joué à Albi face à une équipe professionnelle. C’est très valorisant de jouer un club de haut niveau et ça permet à tout le monde d’engranger de l’expérience. Si le club a accepté de monter, c’est justement pour jouer ces matchs là. » Mais l’ex pro souligne : « Là où les deux équipes ne jouent pas le même championnat, c’est au niveau des budgets et de l’organisation. Chez nous aucun joueur n’est sous contrat, il est complètement amateur et il n’y a aucun enjeu financier. » Si sur le plan physique, un seul blessé est à déplorer, sur le plan mental c’est peut-être différent. « Physiquement on n’a pas eu trop de pépins, après c’est le regard des gens et de ce qu’ils peuvent penser qu’on ait pris 60 points. » Du coup une victoire contre Tarbes changerait tous les regards.

L’ADN du club, c’est de jouer et de déplacer un maximum le ballon

Le déficit physique des joueurs basques est une source supplémentaire de motivation. « On a des joueurs qui très sont fiers de porter les couleurs de Mauléon et on aura à cœur de défendre très chèrement notre peau. C’est ce qui nous motive car on sait très bien que tous les week-ends, on sera les plus petits et les moins costauds. Une fois que c’est rentré dans la tête qu’est ce qu’on fait. Soit on ne fait rien, soit on avance et on continue à travailler pour proposer autre chose que du défi physique. » Et les Basques, par leurs qualités naturelles, ont les capacités d’offrir un rugby d’évitement et de vitesse. « C’est surtout l’ADN du club, de jouer pour limiter ce déficit, pour éviter le contact et déplacer un maximum le ballon. Les joueurs, dès le plus jeune âge, l’adopte et le pratique de manière efficace.  On a une formation qui est très efficace, quand on voit le nombre d’équipes dans les catégories jeunes qui vont en finale de leurs championnats, c’est magnifique pour un village tel que Mauléon. »

Si on compare, par rapport à Lannemezan, ça nous laisse espérer

Tarbes est attendu avec impatience mais sans crainte particulière. « Notre objectif, c’est de ne plus regarder les adversaires et de se concentrer sur nous-mêmes, par rapport à nos prestations. Bien sûr Tarbes, sur le papier, est un des favoris de cette Poule et nous, on joue avec nos moyens. Tarbes a une structure professionnelle et nous, on va tout mettre en œuvre pour pouvoir rivaliser samedi. » D’autant que les Basques sont confortés par la dernière production de Tarbes. « On sait qu’il y a la possibilité de pouvoir gagner contre cette équipe tarbaise. Si on compare par rapport à Lannemezan, ça nous laisse espérer. On se dit qu’on est arrivé à rivaliser contre cette équipe de Lannemezan qui a gagné contre Tarbes. On a espoir de pouvoir rivaliser et pouvoir dominer cette équipe. Après, on verra avec les conditions de jeu aussi. Chaque match est complètement différent. Sur les deux derniers matchs à la maison, on s’est aperçu que le plus gros danger, c’était nous-mêmes, plutôt que l’adversaire. »

Mauléon privé de Pribat, Ascery et Donnadieu

Sauf intox, aux absences sur blessures de Pribat et d’Ascery, s’est ajoutée celle de Donnadieu, touché contre Albi. Trois absences derrière alors que le groupe sera au complet devant. « Derrière, il nous manquera trois joueurs blessés qui ont joué depuis le début de la saison. Mais on a des ressources pour pouvoir les remplacer. »

Le groupe de Mauléon

Avants : Larramendy, Goyheneche, Pérez, Derdoy, Lagouarde, Capdevielle, Ainciburu, Cazobon, Salleberemborde, Arambubu, Lafon, Caballero, Orabé,

Demis : Coupau, Bisquey, Etchegoyen, Claverie,

Trois-quarts : L. et A. Carrique, Rosier, Queheille, Laplace-Claverie, Barberena, Descazeaux

 

Tarbes

Les Tarbais sont attendus au tournant et personne ne comprendrait une nouvelle sortie de route, surtout contre un promu. Mais un promu, bien déterminé à défendre ses terres, violées deux fois déjà, parce qu’une troisième défaite le condamnerait sûrement. A ce sport de combat, c’est celui qui en veut le plus qui souvent l’emporte, transcendé par un public en feu. Ce sera encore le cas à Mauléon, avec un arbitrage souvent maison dans ces conditions. Si les visiteurs ne sont pas vraiment au dessus, c’est l’arbitre qui fait la différence. Les anciens de l’équipe se souviennent de Nafaroa, qui a le même profil que Mauléon avec un stade bouillant, qui encourage sans cesse ses joueurs, qui met la pression sur l’arbitrage et les visiteurs, sans compter la vaillance au combat, la vitesse et la technique gestuelle des joueurs basques. Sans oublier l’expérience acquise lors des dures joutes de Fédérale 2. Le groupe tarbais devra se servir de ses erreurs pour ne plus les refaire, afin de rebondir, pour passer à autre chose et évacuer le trauma du Plateau. Des joueurs qui n’ont pas su, malgré tous les avertissements, se mettre en mode combat, ni dans la semaine, ni à l’échauffement, ni au cours de la rencontre contre Lannemezan. Les anciens et ceux qui ont joué au rugby vous diront tous qu’un derby ça se gagne dans les têtes et avant le match. Pas besoin de quelqu’un pour vous faire grimper au rideau au dernier moment, c’est trop tard. Comme les Lannemezanais, les Mauléonais sont prêts au combat depuis au moins dimanche soir. Ce match se gagnera dans les têtes et au combat sur le terrain. Celui qui en voudra le plus, qui aura les plus grosses, l’emportera. L’orgueil, à défaut de l’amour du maillot, va être primordial du côté de Tarbes. Mauléon ne baissera pavillon que devant plus fort après avoir vendu chèrement sa peau sur chaque pouce de terrain. Croire qu’ils sont au trou après avoir pris 62 points à Albi, serait une grave erreur. Les Basques ont tous en tête l’exploit de Nafarroa au match Retour après un 87-0 à Tarbes !

Yannick Vignette : Des joueurs très habiles, rugueux mais pas malsains

Pour avoir joué et entraîné en Fédérale, le Manager connaît bien les recettes et les mots pour transcender des joueurs face à un adversaire nettement supérieur. Mais ce n’est pas le discours qu’on attend dans une équipe professionnelle, composée de jeunes joueurs ambitieux venus de grands clubs. Ce n’est d’ailleurs pas le discours qu’ils comprennent et qu’ils attendent, d’une équipe ambitieuse. Après leur comportement à Lannemezan, le Président leur a mis une grosse pression. Mais on ne joue pas toute une saison sous pression et à force, le discours ne prend plus. Trop de pression peut aussi inhiber les joueurs ou leur faire dépasser les limites et les faire expulser pour plusieurs matchs. Tout le monde n’est pas capable de jouer à l’ancienne, sans se faire prendre par l’arbitre. Surtout les jeunes Tarbais qui n’ont aucune expérience de ce rugby de clochers à l’ancienne. Cette fois, ils devront s’investir à 100%, dans toutes les zones d’affrontements, le salut passera par là. Yannick Vignette, pour avoir entraîné et maintenu Mauléon pendant trois ans et demi, connaît bien les valeurs de ce club et les qualités techniques des joueurs. « Ce sont des joueurs très habiles qui, grâce à la Pala, développent l’œil, par la vitesse de la pelote, et la dextérité main droite, main gauche. Ils sont très coordonnés et habiles. » Des joueurs, très durs au combat, souvent transcendés par leurs supporters. « C’est un public de connaisseurs. Je l’ai vu applaudir les joueurs après un match perdu parce que les joueurs avaient tout donné. » Des joueurs qu’il connait bien et qu’il estime pour leur engagement viril mais correct. « C’est rude, c’est rugueux mais ça ne crache pas au visage, ça ne met pas des mauvais coups. C’est généreux mais pas malsain. C’est hyper mobile dans les rucks et ce sont de très bons plaqueurs. » Les Tarbais pourront donc jouer sans regarder dans les rétroviseurs et s’engager à fond. A Lannemezan, ils étaient restés le cul entre deux chaises, et ils avaient joué trop sur la retenue afin ne pas répondre aux provocations de toutes sortes. Du coup, ils sont sortis peu à peu du match et ont perdu de leur agressivité offensive et défensive.

Christian Etchebarne : C’est le test idéal, on va voir si on a du caractère

L’entraîneur des trois-quarts a grandi et habite dans une ferme située à cinq kilomètres de Mauléon et il vit mal ce match. « C’est dur pour moi, parce que c’est chez moi. J’aurai toute ma famille au stade... » Pur Souletin, il connait mieux que quiconque les valeurs du club et ilsait que ce n’est pas le meilleur moment pour affronter une équipe avide de revanche après deux échecs consécutifs sur son terrain fétiche. Une équipe qui de plus, se régale des commentaires sur les réseaux sociaux de la défaite tarbaise à Lannemezan. « Les gens ont envie de venir au stade et rigolent de tout ça. » Les Tarbais sont prévenus et la préparation d’avant match risque d’être plus musclée que d’habitude, au cas où ils n’auraient pas pris conscience de l’enjeu. Un enjeu qui ne se décrète pas au dernier moment dans les vestiaires. Christian Etchebarne se souvient des derbys Mauléon-Oloron. « On n’avait pas besoin d’en rajouter, de trop en parler pour ne pas amener de pression supplémentaire plus ou moins négative. Les joueurs étaient prêts le jour J, parce que c’était un derby et on n’a jamais eu de problème d’engagement. L’envie de jouer, on doit l’avoir tout seul, ce n’est pas à l’entraîneur de la donner. » Le problème vient aussi que seulement quatre joueurs de Tarbes sur les vingt-trois étaient bigourdans, contre une quinzaine à Lannemezan. A cela s’ajoute, le fait que toute la semaine et bien avant même, les joueurs, au travail et en ville, sont conditionnés pour le derby. C’est aussi plus facile de motiver les joueurs contre une grosse équipe, comme l’ont prouvé les prestations contre Albi où les Tarbais se retrouvaient dans la peau du petit. Le Basque se souvient aussi des motivations avec Mauléon contre Nevers où le discours était totalement différent. « On les remontait comme des balles. »

Le stade c’est un petit chaudron

L’approche des matchs lors des trois victoires bonifiées n’avaient pas été différentes mais après Lannemezan le discours devrait changer même si les recettes sont connues avec les fameux trois C. Le combat, la conquête et les valeurs hormonales, pour rester poli, qui sont essentielles au rugby. Bref tout ce qui a manqué à Lannemezan et que possède Mauléon. « Cette semaine, j’ai dit aux trois-quarts, ce match tombe pile-poil pour nous : Le stade, c’est un petit chaudron, il y a Mauléon-Oloron en Espoirs en lever de rideau et il y aura du monde. Trois mille personnes vont pousser derrière la SAM et on va voir si on a du caractère. On peut estimer avoir eu un accident à Lannemezan et là, on a le match idéal, dans le dur, pour voir vraiment qui si le Groupe a du caractère et s’il veut vraiment aller vers le haut. C’est un test idéal pour nous. » D’autant que Mauléon, outre ces qualités hormonales, possède des joueurs qui savent jouer un rugby de qualité. « Ce n’est pas par hasard qu’un club monte en Fédérale 1. A Mauléon, il y a un gros état d’esprit, des joueurs qui défendent à tour de bras, sans calculer. Il y a une culture de club qui fait que le ballon bouge énormément et très vite sur la largeur du terrain. Ils l’apprennent depuis tout petit et ce sont des choses qui marchent même à ce niveau. Ils l’ont prouvé sur les premiers matchs. » Des joueurs que Christian Etchebarne connait bien pour en avoir dirigé une bonne moitié il y a trois ans. « J’en ai entraîné en juniors, j’en ai entraîné en première, je les connais presque tous. Ça va me faire bizarre… »

Tarbes sans Péry et O’Flynn, retour d’Abat et de Paulet

A deux joueurs près, Péry (malade) et O’Flynn (luxation du coude), c’est le même Groupe que celui de Lannemezan. Abat et Paulet font leur retour dans le groupe qui subit quatre changements dans le pack. Camy et D’Hooghe montent, de la troisième ligne, au talonnage et en seconde ligne. Paget, après quatre feuilles de matchs sur le banc, connait sa première titularisation et Pérez débute. Aucun changement à la charnière et derrière. A noter le retour de Paulet dans le Groupe, puisque le staff est revenu au classique cinq avants trois arrières.

Compo : 1 Vial, 2 Camy, 3 Duny, 4 Woki, 5 D’Hooghe, 6 Paget, 8 Méron (Cap.), 7 Pérez, 9 Lhusero, 10 Pees, 11 Huyard, 12 Nuu, 13 Jauzion, 14 Dumestre, 15 Berbizier

Remplaçants : 16 Prétorius, 17 Marmoiton, 18 Taputaï, 19 Abat, 20 Dulucq, 21 Paulet, 22 Noyé, 23 Noui

Jean-Jacques Lasserre