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Retour sur le match Blagnac-Tarbes

mardi 24 septembre 2019 par Rédaction

L’expérience de l’âge a fini par payer

Blagnac a remporté ce match au sommet entre deux équipes qui étaient invaincues depuis deux journées. Blagnac a confirmé, sur son terrain, qu’il restait une des meilleures équipes, au statut non professionnel, de Fédérale 1. Sur ce match, Blagnac a fait preuve de plus de maturité, d’expérience, de lucidité et de vice que Tarbes. Rien de plus logique pour une équipe de 27,5 ans de moyenne d’âge : 29 ans pour les avants, 25,5 ans pour la charnière, 27,6 ans pour les trois-quarts et 26,5 ans pour les remplaçants. En face, l’équipe tarbaise avait 24,5 ans de moyenne d’âge, dont 25 ans pour le pack, 21,5 ans pour les demis, 25,4 ans pour les lignes arrières et 24 ans pour le banc… Blagnac alignait cinq trentenaires, dont trois dans le pack, contre deux à Tarbes, dont deux chez les avants. Blagnac avait un seul Espoirs sur le banc, qui a joué moins de cinq minutes, alors que Tarbes alignait treize Espoirs (- 23 ans) dont huit dans le quinze de départ. Avec un ouvreur de 20 ans titulaire et un demi-de-mêlée remplaçant de 18 ans qui a joué une demi-heure.

Les réactions du côté de Blagnac

Eric Escribano

Le plan concocté par le staff a fonctionné contre une équipe tarbaise réputée pour son attaque. « Les défenses ont pris le pas sur les attaques, avec deux très bonnes défenses des deux côtés. On a construit peu à peu, chaque fois qu’on est venu chez eux, on les a mis à la faute et on a réussi à marquer des points au pied. Ce qui nous a permis de les distancer. Après, quand on mène et qu’ils prennent des risques, c’est plus simple pour nous de rester chez eux. Pour moi, les deux équipes sont très proches et le combat va être rude jusqu’à la fin dans cette Poule, quand on voit tous les résultats. » Le pack haut-garonnais a rempli sa mission en conquête. « On les a privé de munitions, c’était l’objectif. On était passé au travers à Lannemezan et tout le monde nous enfonçait, en pensant qu’on était que des joueurs de trois-quarts et qu’on n’avait pas de pack. Mes joueurs ont répondu présent ! » Seul le résultat comptait, tant pis pour les amateurs d’envolées même si les vrais amateurs de rugby ont trouvé leur compte dans ce match rude et âpre, très disputé. « Il faut savoir gagner ces matchs là (rires...). Dans ces matchs à pression, âprement disputés, il faut savoir ne pas prendre de risques pour ne pas se retrouver en difficulté. C’était les consignes de ne pas prendre de risques, d’occuper et de les mettre à la faute, si on arrivait à avoir nos ballons en touche et sur les mêlées. Ils se blessent rapidement Duny et ça leur fait une grosse perte qui les met en difficulté à ce moment là du match. » Annoncés blessés, Béziat, Medves et Vernetti, étaient pourtant bien sur le terrain et l’entraîneur assure que ce n’était pas de l’intox. « On n’a pas cherché à cacher la vérité. Ces joueurs, en début de semaine, étaient inaptes et le médecin m’a demandé de ne pas les faire jouer. Mais quand on joue Tarbes, c’est un supplément d’âme et Béziat, qui a une entorse du genou de niveau 1, a tout fait pour jouer. Medves, c’est pareil. Ce sont des joueurs qui se sont testés ce matin et qui m’ont dit c’est bon. Je ne vais pas empêcher mes joueurs cadres de jouer contre Tarbes. Ils veulent jouer ces matchs là ! »

Christophe Deylaud : On a passé un cap mais j’attends plus de cette équipe

Absent depuis plus de quinze jours, le Manager s’excuse tout d’abord : « Je viens d’arriver et je n’ai vu que vingt minutes du match. » Malgré tout à peine revenu, il s’est précipité au Stade pour voir ce match entre leaders même s’il précise. « Tous les matchs sont importants. Il n’y a pas de petits ou de grands matchs. Quand on rentre sur un terrain de rugby, comme je le dis à mes joueurs : C’est un match de boxe, on le gagne ou on le perd, si on n’y met pas les ingrédients. On s’était mis comme objectif, sur ce premier bloc, d’avoir trois victoires et c’est chose faite. On va laisser les joueurs récupérer. Je crois qu’ils ont passé un cap dans l’intensité. D’après ce que j’ai entendu dans les vestiaires, on a vu un autre Blagnac que sur les deux premiers matchs. L’équipe sort d’une très belle saison, l’année dernière et elle était un peu émoussée, par le travail qu’on a fait, en ce début de saison. Les deux premiers matchs étaient moyens, les matchs amicaux aussi et là, a priori, on a passé un cap mais j’attends beaucoup plus de cette équipe. »

Il fallait qu’on soit au niveau d’une grosse équipe

Ancien ouvreur de l’équipe de France (16 sélections) et du Stade Toulousain (Champion d’Europe et 5 fois champion de France), Christophe Deylaud, était un joueur talentueux très porté sur le jeu et la manière. Mais, même si Blagnac s’est contenté d’un jeu de pression et de ballons portés le Manager est un homme heureux. « D’abord, je suis un gagneur depuis que je suis gamin et le but, c’est de gagner. Quel que soit le jeu, je veux toujours gagner. Mes joueurs le savent et ils sont éduqués comme ça. Maintenant, qu’on soit mieux devant ou derrière ou dans l’ensemble, sur un collectif bien huilé, l’important, c’est d’imposer et de s’adapter à l’adversaire. On a essayé d’imposer quelque chose, ça n’a pas marché, alors on s’est adapté et on a imposé autre chose. On a pris l’ascendant avec les avants et on attendait ça du pack parce qu’ils n’avaient pas fait de gros matchs jusqu’à maintenant. On annonçait Tarbes comme une grosse équipe et il fallait qu’on soit au niveau d’une grosse équipe. »

Mathieu Vachon : Tarbes, c’est costaud, c’est tonique

Blagnac, battu seulement par Valence-Romans sur son terrain l’an passé, a su encore se surpasser comme le confirme le capitaine. « On savait que si on voulait gagner ce match, vu les conditions, il fallait qu’on fasse une grosse prestation en conquête devant, que ce soit sur les touches ou sur les mêlées. C’est ce que les entraîneurs ont répété toute la semaine et on s’était vraiment concentré sur ça. On voulait essayer de les mettre à mal et de les mettre au maximum à la faute. C’est ce qu’on a réussi et on est très satisfait sur ce plan. » Malgré un premier aperçu à Lannemezan, c’était, pour le troisième ligne, le match le plus dur de ce début de saison. « Tarbes, c’est costaud, c’est tonique, c’est professionnel, ils s’entraînent tous les jours et on sent la différence sur toute la durée du match. Les contacts étaient très rudes, ça tapait très fort. »

Thomas Bouyxou : On se devait de faire un grand match

Le choix tactique d’aligner Thomas Bouyxou, plus physique qu’Augustin à l’ouverture, a été une vraie réussite. La puissance du jeu au pied de l’ex-tarbais et sa précision sur les tirs ont pesé lourd dans la victoire. « On savait que c’était une des très grosses équipes de la Poule et on se devait de faire un grand match, d’être très propre en défense, d’être très agressifs, d’occuper le terrain chez eux et de mettre petit à petit notre jeu en place. C’est ce qu’on a fait en deuxième mi-temps et c’est pour ça qu’on est devant à la fin du match. » Une victoire qui lui tenait à cœur. « C’est un sentiment particulier de retrouver certains copains et de jouer contre eux. C’était une motivation surtout, parce que les choses ne s’étaient pas bien passées même si j’y ai fait de belles rencontres. C’était un plaisir de les retrouver et de pouvoir les battre (sourire…). Parti à Valence d’Agen l’ex Espoirs toulousain a rebondi à Blagnac, après la relégation. « Ils m’ont appelé, c’est une équipe qui a un bon projet et j’ai trouvé une bande de potes en tant que joueurs. » C’est la seconde fois, en deux ans, que Thomas Bouyxou bat ses anciens co-équipiers mais cette fois les Tarbais lui ont fait bonne impression. « J’ai été très surpris. Ils ont fait un bon recrutement à la mi-saison. Même si c’est un Groupe assez jeune, c’est un Groupe homogène. Il y a des cadres, sur certains postes, qui sont importants et qui rassemblent un peu les jeunes. Franchement, j’ai été très surpris et je pense qu’ils vont embêter pas mal d’équipes de la Poule. »

Les réactions du côté de Tarbes

Yannick Vignette : Trop approximatifs en conquête

Cette fois le Manager est bien sûr déçu mais il est plus fataliste qu’en colère. « C’était un vrai match de rugby, dur et âpre et on a été trop approximatif en conquête. Il y a encore pas mal de réglages à faire. L’opposition est montée d’un cran et on s’est mal adapté. » Son analyse est clinique : « Ils ont été plus malicieux que nous en mêlée fermée. On ne s’est pas adapté, on n’a pas fait ce qu’on avait dit et prévu de faire. Du coup, on a subi, notamment en deuxième période. » Seul petit regret : « Je trouve que la première période était plutôt à notre avantage, mais on n’a pas scoré. On a manqué des points. » Sportivement Yannick Vignette reconnaît la supériorité des Hauts-Garonnais et trouve des raisons d’espérer : « La seconde période a été plutôt à sens unique pour Blagnac mais pour autant, on n’a jamais éclaté. On a été bon en défense, on s’est toujours accroché et ça c’est positif. » Un match à oublier très vite pour mieux rebondir.  « Le point négatif, c’est qu’on a été trop approximatif devant. C’était un petit peu le jour sans, il n’y a rien qui allait dans notre sens. Des pénalités pas mises, du jeu au pied contré, des mauvais rebonds…, c’est un match ou pas grand-chose nous a souri. De plus face à un adversaire de qualité notre conquête n’a pas été assez calée pour faire un résultat. » Les Tarbais après de bons débuts ont laissé la conduite du jeu à l’adversaire et ont toujours été sous pression. « En première mi-temps, on met le tempo au match, et en seconde mi-temps on n’a plus trop de conquête et à partir de là, ce sont eux qui mettent le rythme et on subit. C’était dur mais malgré ça, on n’a rien lâché. L’équipe a fait preuve de caractère. Mais c’était peut-être trop tôt pour notre préparation d’équipe et on l’a payé. »

Léandro Pérez : On est tombé dans l’indiscipline et on a été pénalisé

L’Argentin, du haut de ses 33 ans, était le seul joueur expérimenté, d’un pack qui comprenait quatre Espoirs, deux joueurs de 25 ans et un de 26 ans. « On est tombé sur une équipe plus forte que lors de nos deux matchs précédents. On n’a pas s’adapter aux conditions de jeu, surtout en deuxième mi-temps. On est tombé dans l’indiscipline et on a été pénalisé. Ils ont pris les points et petit à petit, on s’est retrouvé avec un score compliqué à rattraper. » Mais une fois encore les joueurs se sont montrés solidaires dans le combat et en défense. « Même dans les moments compliqués du mach, on est resté solidaire. On a montré qu’on était présent dans le combat. Dans les duels offensifs et offensifs, on a montré une belle présence. » Un match qui devrait servir d’expérience pour l’avenir si les joueurs en retiennent les leçons. « Ce sont de petites erreurs, enchaînées en plus, qui nous font perdre la confiance qui nous aurait permis d’aller chercher la gagne. Dans des matchs, serrés comme ça, face à une grosse équipe, il faut rester concentré, appliqué et déterminés pendant 80 minutes. Ce genre de matchs se joue à des petits détails. Même si on est mené à certains moments du match, il faut s’adapter et trouver des solutions sur le terrain. »

Christian Etchebarne

« Ce n’était pas un match pour les trois-quarts », reconnait l’ancien centre. « On a eu quelques ballons de contre attaque mais dans des conditions difficiles pour bouger le ballon qui était un peu glissant. » Difficiledans ces conditions de surprendre une très bonne défense. « Ils étaient bien en place et on n’a jamais été vraiment dans l’avancée pour les déstabiliser. » Face à ce type de défense agressive les Tarbais n’ont pas réussi à s’adapter. « On aurait dû jouer un peu plus au pied par-dessus. C’était la seule solution qu’on avait, parce qu’on n’était jamais dans l’avancée. Ils n’avaient pas besoin de venir à trop dans les rucks et ils s’étalaient bien sur la largeur. Il aurait fallu utiliser le jeu au pied un peu plus. On avait donné les consignes en seconde mi-temps mais on n’a pas eu de ballons et on n’a pas pu les appliquer. » Les Tarbais, sans bons ballons, ont joué sous pression. « Quand la conquête ne va pas bien, derrière, on est aussi touché moralement et on est diminué et rien ne nous a souri. »

William Pees

Malgré la défaite et son carton rouge, le capitaine ne se dérobe pas. Son analyse est précieuse car il a vécu une partie du match des tribunes et l’autre sur le terrain. « On a fait une très bonne première mi-temps. Nolan (Noyé) a été bien dans l’alternance, il a été très bien au pied, avec un jeu intelligent. En deuxième mi-temps, on a fait beaucoup de fautes. En mêlée et en touche, ce n’était pas trop propre. Du coup, c’était dur derrière d’avancer, car on recule sur ces phases. Eux ils avancent tout le temps, ils mettent beaucoup de pression chaque fois et ils gagnent le match comme ça, en inversant la pression. L’arrière est abattu, touché moralement par un carton, qu’il ne comprend pas.* « Je suis dans l’axe, les deux soutiens sont par terre, le 9 est libre, à un mètre de moi, la tête en l’air. J’enjambe, je baisse la tête, parce que le mec était haut. Après l’arbitre dit qu’il y a tête contre tête et que c’est carton rouge. » C’est d’autant plus incompréhensif que l’arbitre a laissé l’action se poursuivre de longues minutes. « L’arbitre est à côté et si j’avais donné un coup de tête volontaire, il l’aurait vu. S’il me sanctionne immédiatement et arrête le jeu, je comprends. Mais là, c’est l’arbitre de touche qui le signale. Il n’y a rien de grave, le 9 n’est pas blessé moi, je n’ai rien senti et le jeu a continué. C’est un fait de jeu. Dans tous les rucks, il y a des têtes contre têtes et des placages hauts ne sont pas tous sanctionnés. » William Pees précise cependant : « Je ne dis pas qu’il n’y a pas carton rouge, car c’est la règle de ne pas toucher la tête. » L’ouvreur en est à se poser des questions sur son engagement, qui est pourtant dans l’ADN du rugby. « Je suis écoeuré parce que dès que je mets de l’envie, je me fais sanctionner. Je vais devoir ralentir sur mon engagement, sur certaines choses. »

*Finalement, la vidéo semble le dédouaner car son déblayage parait correct et le club va l’envoyer à la Commission d’arbitrage, pour atténuer la sanction, si sanction, il y a au vue des images.

Valentin Paget : ça fait vraiment du bien de reprendre

Le troisième ligne, suspendu huit semaines avec les Espoirs de Montpellier, disputait son premier match de la saison. « J’avais beaucoup d’appréhension, parce que ça fait un moment que je n’avais plus joué. Ça fait vraiment du bien, mentalement et physiquement, de reprendre. Physiquement, j’ai encore besoin de temps de jeu pour être mieux sur le terrain. »  Valentin Paget souligne : « Je suis très déçu du résultat mais je suis très satisfait, par rapport à l’état d’esprit de l’équipe. On a mené le combat et ça s’est super bien passé. J’ai trouvé Blagnac bien organisé par rapport aux Espoirs, mais au niveau des contacts, je n’ai pas été impressionné. »

Nolan Noyé : On a une grosse défense, on est tous solidaires

Malgré ses vingt ans, le jeune ouvreur venu de Fédérale 2, a sorti une prestation intéressante dans des conditions difficiles face à une grosse équipe. En première mi-temps, il a bien distribué le jeu à la main et au pied. En défense, il a été présent et ne s’est pas écarté alors qu’il s’est fait châtier physiquement par des placages plus que rugueux. « Les entraîneurs m’ont fait confiance et ça m’a fait plaisir, parce que William était finalement disponible. Je m’étais préparé à commencer et ils m’ont laissé. J’ai essayé de leur rendre comme j’ai pu sur le terrain, en faisant au mieux. » C’est d’ailleurs lui qui a marqué les seuls points tarbais, comme un vieux briscard. « Je vois que l’arbitre signale l’avantage, on n’était plus trop dans l’avancée et j’ai tenté le drop qui passe. » La suspension de William Pees l’a touché. « William a pris un rouge et je ne pense pas que c’est justifié et c’est embêtant pour l’équipe, car c’est notre capitaine, c’est un leader et il m’apporte beaucoup. » Cette défaite, pour lui n’est pas un coup d’arrêt. « Personne ne va baisser les bras. On va se remettre au travail dès cette semaine pour préparer la réception de Fleurance. On va travailler pendant ces deux semaines et rien ne va changer au niveau de l’état d’esprit du Groupe, qui est très bon. »Le Groupe va continuer à s’appuyer sur la solidarité défensive, qui a été encore mise en exergue malgré un essai encaissé en fin de rencontre. « L’équipe a toujours été solidaire en défense et on peut s’appuyer là-dessus cette saison. On a une grosse défense, on est tous solidaire et ça plaque, ça plaque… On ne prend qu’un essai, sur un contre. » 

Jean-Jacques Lasserre