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Le Stado-TPR en danger

vendredi 14 juin 2019 par Rédaction

Veut-on la mort du rugby à Tarbes ?

Réponse avant le 30 juin !

A la veille des premières demi-finales, depuis 2003 d’un club de rugby tarbais, se pose déjà la question de l’avenir du rugby dans la capitale de la Bigorre qui pourrait voir son club doyen relégué au minimum en Fédérale 3, d’ici au 30 juin. Cela en serait fini du rugby de haut niveau à Tarbes qui perdrait son statut de club professionnel et son Centre d’Entraînement Labellisé, qui forme les meilleurs jeunes qui irriguent ensuite Bagnères, Lannemezan, Lourdes et l’ensemble des clubs du Département. Cela en serait fini du rugby tout court en Bigorre, qui privé de joueurs formés à Tarbes, s’enliserait petit à petit. Les trois clubs bigourdans, actuellement en Fédérale 1, végèteront en Fédérale 2 ou 3 et même en régionale. Seul Tarbes, peut-être, réussirait à survivre en Fédérale 1, sans espérer pouvoir retrouver la cour des grands.

Les charges indues par le statut professionnel ne sont pas prises en compte

La question de l’avenir du rugby à Tarbes vient d’être brutalement posée sur la table par Lionel Terré qui vient de lâcher une bombe en conférence de presse. Malgré un plan drastique d’économie, avec la suppression de deux postes de salariés, la diminution du salaire du Directeur Général, un recrutement gelé à vingt joueurs pros, la remise à plat de toutes les dettes du club par l’ancien Président Antoine Nunes (qui était présent à la Conférence de Presse) et l’injection de 220 000 € par Lionel Terré et Frank Hueber, le club se retrouve avec un déficit de 400 000 €, à combler avant le 30 juin. Un déficit qui est dû en partie à un désengagement des collectivités locales qui ne tiennent pas des engagements pris le 29 août dernier. Des engagements qui avaient été inscrits dans le budget prévisionnel de 2018-2019 et qui entraînent un différentiel de - 100 000 €. Et cela au prétexte de la suppression de la Poule Elite, alors que les Charges pour le club sont les mêmes, compte tenus des critères imposés par la FRR pour remonter en Pro D2. Celui-ci doit avoir au minimum 15 contrats fédéraux à temps plein, donc payer des charges URSSAF sur douze mois de salaires. Le budget doit être d’au moins 1,6 M€, avec un solde positif de 100 000 €. Le club doit avoir au minimum un Directeur Général salarié à plein temps et au moins un médecin et un kiné présents à chaque match. Il faut aussi avoir une comptable à plein temps, un expert-comptable et un Commissaire aux Comptes (coût 16 000 €). Il faut posséder des entraîneurs diplômés d’état pour chaque équipe de jeunes et des diplômes spécifiques pour entraîner l’équipe 1, plus un Centre d’Entraînement Labellisé obligatoire, avec l’encadrement adéquat. Un club prétendant à la Pro D2 doit aussi respecter des critères au niveau de l’Ecole de Rugby et des équipes de jeunes. Soit un surcoût de 400 000 €, (hors rémunération des joueurs pros), que n’ont pas d’autres clubs amateur comme Bagnères et Lannemezan. Ni des clubs comme Saint-Jean-de-Luz, Dijon ou Blagnac, qui ont disputé le Jean-Prat ou que Nantes et Nice, que Tarbes vient d’éliminer en Du Manoir. De plus alors que ces clubs amateurs ne payent pas de TVA sur leurs recettes, Tarbes doit reverser la TVA (18 000 € de TVA sur les buvettes). D’où un nouveau manque à gagner de 20 %, dont ne tiennent pas compte les Collectivités dans leurs aides entre un club pro et un club amateur. De plus les Associations peuvent recevoir des dons avec 60% d’avoir fiscal mais pas les SASP, d’où de nouvelles distorsions entre les clubs amateurs et les clubs pros que la FFR oblige à cohabiter depuis la suppression de la Poule d’Accession. Et cela, les Collectivités n’en tiennent pas compte mais elles se doivent prendre une décision. Soit elles annoncent qu’elles ne souhaitent pas avoir de vitrine rugbystique où bien elles doivent prendre leur part pour se doter d’une vitrine.

L’engagement de conserver une structure professionnelle

Et c’est là que le bât blesse, car lorsque Lionel Terré et Frank Hueber, ont pris la Présidence du club, c’était avec la mission de conserver le statut professionnel du club pour le ramener à court terme en Pro D2. Or les Collectivités locales ne jouent pas le jeu et prennent divers prétextes pour diminuer des subventions promises sur la saison en cours. Les deux hommes assument leurs responsabilités mais ils ne veulent pas être le dindon de la farce. Ils ne veulent pas être les seuls à mettre la main à la poche pour sauver l’image du rugby à Tarbes et dans le Département. Un Département, où le rugby est le sport roi, celui qui attire le plus de spectateurs et qui forme le plus de jeunes. Malgré un stade qui parait souvent vide, Tarbes a le record des affluences de la Fédérale 1 avec 7 500 spectateurs contre Bagnères et 6 000 contre Lannemezan. C’est aussi, avec 2 800 spectateurs de moyenne, la seconde affluence moyenne de tous les stades de Fédérale 1. De quoi faire réfléchir les élus, soucieux de l’image de leur Ville et de leur Département. D’autres, comme à Albi (- 548 000 €), à Montauban (- 700 000 €) et Chambéry (- 500 000 €) l’ont compris et ont fait le nécessaire pour sauver leurs clubs. Le Président du TPR a écrit mercredi à tous les membres du Conseil d’Administration, pour les informer de sa démarche et de ses attentes. Seuls les Chefs d’entreprises ont réagi à son appel et Antoine Nunes s’était même déplacé.

En attente d’une volonté politique et d’un geste fort des élus

Le temps où des mécènes passionnés comme Jacques Tarène ou Antoine Nunes, mettaient la main à la poche est terminé. Lionel Terré et Frank Hueber sont des passionnés qui, fort du soutien des Collectivités, se sont portés volontaires pour sauvegarder le rugby pro à Tarbes et ils se sont donnés pour mission de ramener le club en Pro D2. Mais même le voudraient-ils, ils n’ont pas l’envergure nécessaire pour combler à eux seuls ce déficit dont ils ne sont pas les seuls responsables. De plus, ce serait mettre en danger leurs entreprises et leurs emplois. Antoine Nunes était présent pour apporter son soutien à son successeur mais lui et les autres chefs d’entreprises, qui sont aux côtés du club depuis des années, ne supportent plus de se sentir seuls, abandonnés, par les décideurs politiques et les très grosses entreprises. Ils mettront de nouveau la main à la poche, s’ils sentent une vraie volonté politique de conserver un club professionnel à Tarbes et s’ils perçoivent un geste fort. Outre les subventions, la part des grands partenariats a diminué, passant de 700 000 € à 182 000 € et celle du partenariat local a baissé de 30 000 € malgré l’apport de plus de 220 000 € des nouveaux dirigeants. Des grandes entreprises comme Alstom, Hop, Tarmac, Daher-Socata, Veolia, ne participent pas ou très peu. A cela s’ajoute un redressement de 52 000 € de l’URSSAF, qui considère les médecins et les kinés, dont la présence est obligatoire, comme des salariés. Bien entendu le club a fait appel mais il doit provisionner cette charge.

Suivre l’exemple d’Albi et de Montauban

A Albi (- 548 000 €), à Montauban (- 700 000 €), à Chambéry (- 500 000 €), les élus se sont mobilisés pour sauver le club de rugby de leur ville avec le soutien du public et des acteurs économiques. La Municipalité d’Albi s’est même engagée à faire voter une convention de 405 000 € pendant cinq ans pour pérenniser l’avenir du club et la grande distribution locale a mis 500 000 €. A Montauban, la Mairie a voté une subvention exceptionnelle de 100 000 €. Lionel Terré essaie de provoquer un électrochoc pour que le rugby reste la vitrine de Tarbes et des Hautes-Pyrénées. Loin des budgets de Rouen 6,6 M€, de Valence-Romans 4,5 M€, d’Albi 3 M€, de Narbonne 2,5 M€ ou de Nantes 2 M€, le projet tarbais est de repartir avec 1,7 M€ la saison prochaine, si le déficit est comblé d’ici au 30 juin. Les contrats sont déjà signés et l’effectif 2019-2020 est pratiquement au complet avec des jeunes joueurs de Top 14 et de Pro D2, attirés par l’image que Tarbes véhicule dans le monde du rugby. Le tout avec des salaires qui vont du minimum imposé de 1 200€ à 1 800 € pour les plus hauts salaires. Très loin des salaires mirobolants de mercenaires fantasmés par certains et parfois loin des salaires proposés par des clubs au statut amateur. Alors que plusieurs clubs et non des moindres, n’ont pas toujours honorés les salaires de leur joueurs et de leurs employés, Tarbes a toujours réglé ses mensualités. C’est encore le cas cette année et ça le sera encore au mois de juin quoi qu’il arrive. Lionel Terré s’y est engagé personnellement auprès des joueurs qu’il a rencontrés avant la conférence de presse pour les tenir au courant de sa démarche.

Appel à la mobilisation générale

Lionel Terré veut sauver le club et il est prêt à quitter la Présidence si sa présence constituait un frein. Toutefois, il est déterminé à tout faire pour sauver le TPR de la relégation mais en aucun cas, il ne sera le Président d’un Tarbes au statut amateur qui aurait vocation à rester en Fédérale 1. La balle est maintenant dans le camp des Politiques. Lionel Terré est prêt à reprendre la balle au bond et à combler un tiers du déficit, s’il est accompagné et soutenu par les Institutions. Si cela était le cas, les partenaires historiques, qui sont au Conseil d’Administration, prendraient aussi leurs responsabilités. Dans l’autre cas, ce sont les Institutions qui porteront la responsabilité de la disparition du club doyen de Bigorre. Mais la balle est aussi dans le camp de tous les amoureux du rugby qui doivent se battre pour sauver le dernier bastion du rugby professionnel du Département, à coups de pétitions, d’achats de cartes, où en créant une cagnotte…

Interview de Lionel Terré

Quel était le but de cette conférence de presse ? « Je fais appel aux responsabilités de chacun. Si on veut un club pro à Tarbes, comment on fait pour le faire vivre. Si on n’en veut plus, on n’en veut plus, ça ne me choque pas mais il faut savoir ce que l’on veut. Ici, un club pro, il faut 2 M€ pour le faire vivre. On a bâti un budget d’1,7 M€ pour l’année prochaine parce qu’on a fait attention aux salaires et à toutes les dépenses. On a raboté de partout mais avec 1,7 M€ on vit. On a une équipe pour jouer le Jean-Prat. Mais si on n’arrive pas à réunir 1,7 M€, il faut arrêter le rugby pro à Tarbes. Mais ce serait dommage, toutes les autres Villes similaires y arrivent. Et des Villes qui n’ont pas le passer rugbystique de Tarbes. »

Qu’attendez-vous de cette conférence de presse ? « J’attends qu’on se retrouve tous ensembles avec les acteurs économiques et institutionnels pour savoir comment on fait. Si on me dit : On ne fait rien, je le comprendrai et je paierai ce sur quoi je me suis engagé. C’est-à-dire les salaires des salariés et des joueurs et après, ce sera autre chose, ce ne sera plus moi. »

Garderez-vous la Présidence, quoi qu’il arrive ? « Je resterai Président d’un club avec une structure pro mais je ne serai pas le Président d’un club amateur à Tarbes »

Qu’avez-vous dit aux joueurs ? « J’ai dit aux joueurs qu’ils avaient deux matchs pour aller chercher quelque chose d’extraordinaire. Moi, j’en ai un à gagner, c’est d’arriver à boucler ce budget au 30 juin et je ferai tout pour le gagner. Ils me connaissent depuis onze mois et ils savent que je ne parle pas pour ne rien dire et que je suis tenace. Mais je ne suis pas magicien non plus. Mais, c’est le plus important, ils savent très bien que j’assumerai leurs salaires. »

Pensez-vous que les choses vont bouger ? « Suite à cette conférence de presse, je suppose que les téléphones vont sonner et que les gens vont se rencontrer. Je le souhaite en tout cas, parce qu’on a une équipe compétitive pour l’année prochaine. »

Que vont devenir les joueurs si vous échouez ? « S’il n’y a plus de club pro l’année prochaine, les joueurs auront droit au chômage comme tous salariés. »

Jean-Jacques Lasserre