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Retour sur Nice-Tarbes

lundi 27 mai 2019 par Rédaction
Diaporama - Photos Jean-Jacques Lasserre
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La main à Nice

Nice, mène 4-0 aux points terrains, trois essais à un et possède dix points d’avance au goal-average mais rien n’est encore joué avant le match retour du week-end prochain. Les deux équipes ont terminé la rencontre épuisées et les changements, des deux côtés, se sont opérés plus tôt que d’habitude. Il est vrai que la chaleur étouffante qui régnait et l’intensité de la rencontre avaient épuisé des organismes fatigués par longue saison.

Les réactions d’après match

Côté niçois

Giorgi Chkhaidze : Ça va être dur mais tout est faisable

L’ex-Tarbais, malgré ses 38 printemps et la chaleur étouffante, a été la poutre du pack niçois. Dix minutes après la fin du match, il a encore du mal à trouver sa respiration et il lâche d’entrée. « Bonne équipe Tarbes. On a bien joué et on verra au match retour. Ça va être dur mais tout est faisable. Nous, on a besoin de gagner mais eux aussi ont besoin de gagner. » Malmenés en première période, les Niçois ont su renverser le cours de la rencontre en moins de cinq minutes après leur retour sur la pelouse, avec deux essais (42ème et 46ème). « Je pense qu’ils sont ressortis un peu relâchés et nous, on est ressorti avec beaucoup d’énergie. On voulait marquer rapidement et on a bien réussi. » Le troisième ligne georgien minimise la domination tarbaise, notamment en mêlée fermée. « C’est normal, on jouait dans des Poules différentes et on n’avait aucun repère. Le style de jeu en mêlée n’est pas le même et il faut s’adapter. En première mi-temps, on est passé un peu à côté et ils ont marqué sur un essai de pénalité. On s’est un peu amélioré en deuxième mi-temps et on termine 20 à 10. On va essayer de corriger quelques détails pour la semaine prochaine et on va compter sur ça. »

 

David Bolgasvhili : On est conscient que ça va être difficile

L’entraîneur georgien refait encore le match avec son Président à l’ombre des tribunes. Quand on lui demande ce qui s’est passé dans les vestiaires, il répond : « J’ai juste demandé qu’ils jouent le jeu qu’on sait faire et de monter un peu en intensité. On a juste fait ce qu’on sait faire habituellement. » Compte tenu de la chaleur étouffante, 32° à l’ombre et de l’intensité les conditions de jeu étaient très difficiles. « Oui ça s’est vu (rires…). C’était pour tout le monde que ce soit pour une équipe ou une autre. Tarbes est mieux rentré dans le match que nous mais à la fin c’était le contraire. On va dire qu’on a inversé les rôles de la première à la seconde mi-temps. » Mais malgré les dix points d’avance David Bolgashvili, reste prudent, en référence aux 1/8 des Tarbais. « Sincèrement, on va dire qu’on commence le match à 0-0 et on verra. Si je prends l’exemple de Nantes, qui est une belle équipe et qui a gagné de huit points chez eux, ils en ont pris 44 à Tarbes, on est conscient que ça va être très difficile. » Madré, le georgien met déjà la pression sur l’arbitrage en vue du match retour. « Vu comme on a été arbitré à la maison, je ne veux même pas imaginer comment on sera arbitré là-bas. Je le signale, parce qu’à un moment donné les hors-jeu ça fait partie du règlement du rugby depuis des années (rire crispé…). Après, on ne va pas être pessimiste mais on ne va pas être optimiste non plus. » Dans une Poule compliqué avec des équipes comme Bourgoin, Dijon, Hyères et 1/8 contre Lavaur, l’entraîneur niçois est bien placé pour évaluer l’équipe tarbaise. « C’est un peu différent. C’est très costaud en mêlée, assez présent dans le jeu, dans les rucks, dans le combat, comme les équipes qu’on avait dans la Poule. Mais après, c’est très solide en mêlée et comme Lavaur, c’est une équipe qui a des vices. C’est une équipe qui a un vécu assez important, génération après génération, de la Pro D2. Nous on construit une équipe qu’on voudrait emmener d’ici quelques années en Pro D2. » Malgré plusieurs sorties, dues surtout aux conditions étouffantes, le Stade Niçois ne compte pas de joueurs blessés. « A part un pilier, le reste, c’était surtout de la fatigue. Kandé est sorti à cause d’une béquille mais je ne pense pas qu’il y ait de grosses blessures. » Pas de rentrées en vue, « à part un ou deux joueurs peut-être mais globalement, ce sera la même équipe. » 

 

Patrice Prévôt : On est capable de faire un bon match à Tarbes

La première satisfaction présidentielle vient de la continuité de l’invincibilité de son club à Arboras. « C’était la priorité, on va dire… » Un Président qui n’est pas étonné de la physionomie du match. « C’est fréquent, c’est rare qu’on fasse un match complet. On fait souvent une bonne mi-temps et l’autre moins bonne. Le tout, c’est de se retrouver en deuxième et de passer la surmultiplié. » Prudent, Patrice Prévôt refuse de se projeter en avant mais reste globalement optimiste. « Non, on n’a pas un pied en demi-finale. On respectera l’adversaire mais on est rarement plus mauvais à l’extérieur. On est capable de faire un bon match à Tarbes. »

 

Côté tarbais

Une poignée de supporters et les Présidents étaient là

Cette fois, une poignée de supporters est venu encourager l’équipe en minibus. Partis à deux heures du matin samedi, ils sont revenus à Tarbes le soir même. Chapeau aux neuf courageux qui croient dur comme fer aller en demi-finales. Les deux co-présidents, comme à Nantes, étaient présents. Lionel Terré est venu en voiture et Frank Hueber en avion de ligne depuis Biarritz.

 

Jean-Charles Laran : On n’a pas à rougir sur l’ensemble du match

L’entraîneur est partagé entre les deux versions proposées par son équipe. « On fait une première mi-temps quasi parfaite, dans tout. Dans l’engagement, dans la réussite, dans le combat, dans l’agressivité et en seconde mi-temps, on passe encore un sombre quart d’heure, qui nous coûte 17 points. » Les Tarbais, après la prestation parfaite lors du dernier match contre Nantes, sont retombés dans les travers qui ont émaillé toute la saison. « On n’y était pas sur la reprise d’activité » concède Jean-Charles Laran qui veut avant tout positiver. « J’ai dit aux joueurs qu’on n’avait pas à rougir sur l’ensemble du match. Car franchement, après ce quart d’heure qui est fatal, on a fait jeu égal sur l’engagement, sur la solidarité des gars. Je peux vous dire que ça tapait sacrément fort et qu’on ne s’est pas échappé. Maintenant, on attend impatiemment le match retour ! » Comme chez les Niçois, malgré les nombreuses sorties, il n’y a pas eu de blessés. « Beaucoup de petits pets mais rien de méchant », rassure l’entraîneur qui a dû reconstruire une ligne de trois quarts complète en cours de match. « Jo Paulet était crevé et n’avait plus de cannes. La saison commence à tirer et Jo a fait tous les matchs, souvent à 80 minutes. Berbize, c’est un petit coup au genou mais rien de méchant. J’ai préféré garder des forces vives pour la semaine prochaine et ne pas tirer sur le genou de Berbizier. Pour Pees, c’est pareil, c’est un petit coup sur la cheville mais rien de méchant non plus. » Des sorties qui ont entraîné l’entrée de Millet plus tôt que prévue. « Quand il est rentré, il a joué sa carte à fond, comme il le fait avec les Espoirs. Il a très bien tenu son rang et son poste. » Jean-Charles Laran souligne aussi la performance de Lhusero qui est passé au centre en cours de rencontre. « Je suis très content de Thomas qui a bien tenu sa place en 9 et au centre. »

 

Yannick Vignette : Ce sera dur mais c’est possible

Le Manager a du mal à trouver des explications au changement de physionomie entre les deux mi-temps, même s’il réfute un sentiment de supériorité coupable d’un possible relâchement. « Non, je ne sais pas. On fait une super mi-temps, on est bien concentré, on les prend bien en mêlée fermée. On a même un essai de pénalité sur la mêlée. En défense, on est hyper agressif, on monte bien, tous ensembles. Puis, bizarrement, en deuxième mi-temps, je ne sais pas. Il y a aussi un adversaire qui a bien réagi. Ils ont mis un peu plus de vitesse, un peu plus de volume et on été un peu en retard. » Mais Yannick Vignette signale « sur le premier essai, en bout d’aile, on est un de moins parce que Thomas Camy a pris un coup sur le genou et qu’il est au sol. Le second essai, c’est sur du jeu dynamique. C’est râlant, mais c’est comme ça. » L’entraîneur des avants veut encore y croire même s’il admet que ce sera difficile. « Il va falloir s’accrocher samedi prochain, mais ce n’est pas mort. Dix points, ce n’est pas foutu, même si ça va être dur. On sait que ce ne sera pas le même match que contre Nantes mais on sera présent au rendez-vous. On va tout donner pour essayer de passer ce tour. » Le contenu du match porte le béarnais à le croire.  « Si on arrive à refaire comme en première mi-temps, avec un peu plus d’enthousiasme en seconde, ce ne serait pas mal. Ils arrivent avec un écart de dix points qu’ils peuvent gérer. On sait que ce sera très dur mais c’est possible. » Avertis les Tarbais ne devraient pas se laisser surprendre deux fois. « On les a dominés sur la mêlée, contenus en touche et sur les ballons portés qui étaient leur arme fatale. Finalement, ils nous ont pris en bout d’ailes. » Yannick Vignette confirme que les nombreux changements, si tôt dans le match, n’étaient pas dû à des blessures. « Il faisait chaud et il y avait besoin de remettre un petit coup de fouet physiquement et psychologiquement. Tout le monde a joué le jeu, tout le monde s’est investi, tout le monde a plaqué. Franchement, on a un super état d’esprit qui devrait, je l’espère, un peu plus loin que ce quart de finale. »

 

Thomas Millet : On y croit encore tout le mode se serre les coudes

A 19 ans, le jeune demi-de-mêlée, découvrait la Fédérale 1, qui plus est dans un match de phases finales à l’extérieur. « C’est compliqué physiquement, ça tape fort, ça joue beaucoup plus et ça change des Espoirs. » Sur un plan personnel, Thomas Millet est plutôt satisfait de sa prestation sous une chaleur étouffante. « Beaucoup de fatigue mais j’ai pris du plaisir malgré la défaite. » Une défaite qui n’accable pas le groupe bien au contraire. « On y croit encore, tout le monde se serre les coudes et on attend le match retour. »

 

Thomas Lhusero :

On n’a pas triché, l’état d’esprit est bon mais pas le résultat

Le demi-de-mêlée titulaire n’a pas non plus d’explications à cette entame catastrophique de seconde mi-temps où les Tarbais ont été pris dans l’agressivité. « On subit, on subit, on recule, on recule et on prend deux essais. Après ils les jouent bien, ils nous concassent, nous on subit. On n’est pas sorti des vestiaires pendant le premier quart d’heure de la seconde mi-temps. » Thomas Lhusero réfute une trop grande confiance après une première mi-temps aboutie. « Non pas du tout, on n’était pas trop sûr. Il y a plein de petits trucs qui font qu’ils prennent le pas sur nous et nous, on est moins bien placé en défense. On prend deux essais et c’est compliqué de se remettre dans le bain. Ça nous prend un quart d’heure mais après, on y est. On aurait même pu repartir avec un bonus défensif. » Le demi-de-mêlée veut encore y croire. « Ce n’est pas grave, à Nantes c’était pareil, c’était le même score (20-12). » Après une première mi-temps à la mêlée, Thomas, qui joue à l’ouverture avec les Espoirs, est passé au centre pour la première fois de la saison. « Tant qu’on me fait jouer, je suis content et je peux dépanner au centre s’il le faut. » Mais au-delà de son poste, c’est toute la ligne trois quarts qui avait été chamboulée (Dumestre à l’arrière, Frisch et Lhusero au centre, Rubio et Esteves aux ailes, Millet à la mêlée) mais sans perturbation. « On n’a pas trop de repères mais beaucoup ont déjà joué à ces poste là, et on ne s’est pas fait percer. » Le 9 bigourdan assure : « On n’a pas triché. Ils sont chez eux, ils ont mis le paquet. Ils s’y sont filés et nous aussi. L’état d’esprit est bon mais pas le résultat. » Aucun rapport, par contre, avec le match Aller à Nantes où les Tarbais avaient déjoué. « On est déçu mais on a mis les ingrédients pour gagner le match, même s’il y a des petits trucs qui n’allaient pas. » 

 

William Pees : Dix points c’est beaucoup et pas grand choses à la fois

L’ouvreur, qui est sorti par précaution, a sa tête des mauvais jours car c’est avant tout un gagneur. « On a fait une bonne première mi-temps. On a réussi à les tenir dans leur camp, on les enfonce en mêlée. On arrive à faire du jeu, Duduche (Dumestre) aurait même pu marquer sur son coup de pied à suivre. Il n’a pas le rebond et il fait un en-avant. Derrière, on les concasse en mêlée et on a un essai de pénalité. » Par contre, changement complet dès la reprise du match où l’intensité niçoise a fait la différence. « En seconde mi-temps, ils nous ont pris au ras. Nous, on n’a pas respecté ce qu’on s’était dit. A mon avis, on n’était pas prêt quand on est revenu, malgré ce que l’on s’était dit. On a raté quelques placages qui nous ont coûtés chers. » Mais malgré tout William Pees veut y croire. « On verra dans quelles dispositions ils viennent mais nous, on va se préparer pour faire le même match que contre Nantes, avec autant d’agressivité. Dix points, c’est à la fois beaucoup et pas grand-chose. »

 

Mickaël Lacroix : Dix minutes qui nous coûtent chers

Le capitaine regrette le retour des vestiaires. « Ce sont ces dix minutes qui nous coûte le match. Ils ont complètement changé de façon de jouer mais très sincèrement, ils ont fait une très bonne deuxième mi-temps, ils ont été meilleurs que nous. C’est dommage parce que je pense qu’il y a un essai qu’on aurait pu éviter et les trois points, à la fin, ça aurait été bon de les prendre. » Toutefois Mickaël Lacroix est satisfait de l’investissement de ses joueurs et lui aussi veut aller plus loin avec l’appui des supporters. « Je suis quand même satisfait de l’investissement de l’équipe. Et puis, il reste 80 minutes à Trélut où on est invaincu. A nous d’être sereins pour les recevoir car rien n’est fait. Dix points d’écart ce n’est rien, on a vu contre Nantes que c’est largement faisable. On va jouer sans pression le week-end prochain à Trélut et j’espère qu’il y aura du monde. »

 

Morgan Rubio : C’est une des équipes les plus solides qu’on a rencontrées

L’ailier tarbais est lui aussi un gagneur et lui aussi avait la tête des mauvais jours. « On est satisfait de la première mi-temps, un peu moins de la seconde. On sort moins frustré qu’à Nantes, parce que là on a fait moins d’erreurs et on s’est envoyé. » Pour autant Morgan Rubio reconnaît. « On a fait quelques erreurs en début de seconde mi-temps qui leur permettent de faire la différence. Autrement, c’était un match plaisant, on a couru, on s’est envoyé, on s’est filé en défense. Offensivement on a manqué de solutions pour faire des différences et pour marquer. » Le Bigourdan juge les Niçois « denses physiquement. C’est l’une des équipes les plus solides qu’on a rencontrées, avec Albi et Marmande. C’est une équipe bien en place défensivement. » Parmi les points positifs, Morgan relève « l’engagement des gros et de notre défense », malgré les trois essais encaissés. « Ça se joue à pas grand-chose. Si on met les points au pied (12 points), si on ne rate notre entame de seconde mi-temps, on n’est pas loin. » Pour lui, le trajet a sans doute pesé aussi. « Dix heures de bus, ce n’est pas négligeable non plus. Tu ne sens plus les jambes, tu as les muscles tendus… »

 

Thomas Camy : Une équipe rugueuse qui aime le combat

Le troisième ligne du jour souligne : « C’est comme d’habitude, on rate les débuts des deuxièmes mi-temps. On a toujours un trou d’air, comme à Lannemezan. Si aujourd’hui, on avait réglé ce problème, on aurait gagné car on a pris 17 points en un quart d’heure. » Pour autant cette équipe niçoise impose le respect. « C’est une équipe rugueuse, qui aime le combat, qui s’envoie comme on n’en a pas vu trop cette année. Moi, ça me fait plaisir de jouer contre une équipe comme ça » avoue Thomas Camy qui avertit : « Maintenant, au Retour, il faudra venir chez nous. »

Jean-Jacques Lasserre