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Journée des droits des femmes

samedi 9 mars 2019 par Rédaction
Diaporama

Dans le cadre de la journée des droits des femmes, Sylvie David Boulin, 51 ans, qui prendra pour la 5éme fois le départ du rallye Aicha des Gazelles au Maroc ,le 16 mars prochain, a été reçue ce vendredi à la préfecture par Samuel Bouju, secrétaire général, représentant Brice Blondel, le préfet, pour évoquer sa participation et découvrir le 4X4.

 

L’équipage 165 portera les valeurs du CNFF (conseil national des femmes françaises).

 

Sylvie David Boulin, caissière dans les Hautes-Pyrénées et Delphine Brière, sa coéquipière infirmière dans la Sarthe, se sont engagées pour soutenir les actions en faveur de l’égalité femmes/hommes dans tous les domaines et en particulier dans le sport. Sylvie sera pilote du binôme qu’elle forme avec Delphine. Leur ambition est de faire mieux que la 17ème place, leur objectif est de viser un podium et pourquoi pas ramener le trophée dans les Pyrénées.

 

Sur le 4X4, sont représentées de nombreuses femmes qui ont fait avancer l’égalité Homme/Femmes.

 

Pour conclure sa présentation, Sylvie David Boulin a souligné qu’elle n’était pas Pierre de Coubertin : « Elle ne s’engage pas pour participer mais pour gagner ! ».

 

Sur le rallye des Gazelles, prendront le départ 160 équipages toutes catégories confondues dont 127 dans la catégorie 4X4 soit 320 filles. Le rallye se déroule sur 9 jours dans le désert marocain en hors piste.

 

Samuel Bouju a salué son engagement remarquable qui s’inscrit dans une lignée de femmes qui se sont distinguées à travers le sport automobile.

 

Après cette présentation, une dizaine de femmes du département ont été mises à l’honneur.

 

Discours de M. Samuel Bouju, secrétaire général de la préfecture :

 

Au début du XXème siècle, une poignée de pionnières lancèrent cette idée alors saugrenue, voire extrême, d’une journée internationale des droits des femmes. Officialisée par l’ONU en 1977, cette date symbolique du 8 mars avait pour objectif de porter sur la scène internationale les revendications militantes, en particulier des travailleuses de l’ère industrielle : le droit de vote, de meilleures conditions de travail et l’égalité entre les femmes et les hommes…

Un siècle plus tard, au cœur du pacte social et républicain, l’égalité entre les femmes et les hommes a été consacrée « Grande cause nationale » par le Président de la République pour la durée du quinquennat.

 

Car, naître femme c’est, encore aujourd’hui, naître avec la certitude de devoir faire face à une série de discriminations tout au long de la vie, dans la sphère professionnelle, dans l’espace public, au sein même du foyer où s’exercent majoritairement les violences sexistes et sexuelles.

 

I- CONSTATS :

La réalité, celle des chiffres, l’atteste, l’égalité réelle peine à se concrétiser :

-Inégalités de rémunération (25,7 % c’est la différence de salaire entre les femmes et les hommes tout temps de travail confondu) et des parcours professionnels,

-Inégalités dans la répartition des tâches domestiques. En 2010 une étude de l’INSEE mettait des chiffres sur cette inégalité. Les femmes prennent en charge 64 % des tâches domestiques et 71 % des tâches parentales au sein des foyers

-inégalités dans l’accès aux responsabilités politiques (16 % de femmes élues sont maires aujourd’hui en France) sociales, professionnelles.

-42 ans après la loi VEIL du 17 janvier 1975, les opposants à l’avortement manifestent et la question de l’IVG revient régulièrement dans le débat politique.

-Encore aujourd’hui, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon.

 

II- L’égalité femmes / hommes, un enjeu de société.

Nous en faisons tous les jours le constat le droit ne suffit pas à lui seul à faire évoluer favorablement la situation.

Françoise HÉRITIER, anthropologue, membre honoraire du Collège de France et femme de conviction disparue en novembre 2017, défendait l’idée que l’égalité entre les femmes et les hommes se heurte toujours à des « modes de pensées archaïques, hérités de la nuit des temps.

Ils ont été transmis de génération en génération, raffinés par des penseurs, des philosophes et nous continuons – y compris les femmes éduquées – de les transmettre dans nos discours, dans nos comportements anodins, dans nos écoles ».Alors, après les droits civiques reconnus à la libération, après les droits économiques et sociaux des années 70 et 80, il convient aujourd’hui d’assurer l’effectivité des droits dans les faits, en agissant à la source de toutes les formes d’inégalités et de violences et dans toutes les sphères, privée et publique, de la vie des femmes.

Faire évoluer favorablement l’égalité entre les femmes et les hommes suppose, et c’est de notre responsabilité à tous, de ne pas alimenter, malgré nous, des stéréotypes sexistes qui forment le berceau des violences et qui, plus largement, limitent les aspirations des femmes et des hommes.

Donner le choix doit être notre but : choisir de travailler, de se marier, de divorcer, de se cultiver, d’avoir des enfants, d’avorter, de créer une entreprise, de se présenter à une élection...Ces choix ne doivent pas être des privilèges mais, doivent nous permettre d’élargir le champ des possibles des filles et des garçons, des femmes et des hommes.

L’égalité entre les femmes et les hommes ne se décrète pas, elle s’organise, s’apprend parce qu’aujourd’hui elle reste un moteur pour l’évolution de notre société, pour sa compétitivité et sa cohésion sociale. Elle constitue :

-une nécessité économique, les femmes représentent un vivier de compétences dont les entreprises ont besoin,

-une exigence sociétale qui doit permettre aux femmes et aux hommes de concilier, dans les mêmes conditions, leur vie professionnelle et leur vie personnelle,

-un impératif démocratique qui doit conduire à une plus grande justice sociale pour les femmes.

III. L’action du gouvernement a d’ores et déjà produit ses premiers effets, avec un mot d’ordre : ne rien laisser passer. Mais il reste énormément à faire, et d’autres mesures fortes seront prises dans les prochains mois.

-L’égalité entre les femmes et les hommes est la Grande Cause du Quinquennat, dotée d’un budget de 530 M€ voté dans le cadre du projet de loi de finances 2019, soit des moyens sans précédent.

Plus de 100 mesures concrètes ont été prises par le Gouvernement avec déjà de premiers effets, notamment :

-Création du délit d’outrage sexiste, permettant de verbaliser le harcèlement de rue. La France est le premier pays au monde à mettre cette mesure en oeuvre, et cela fonctionne : en 6 mois, plus de 330 amendes ont été infligées, allant jusqu’à 750€. Le dispositif fera l’objet d’une mission d’évaluation parlementaire à partir du début de l’été, qui permettra de proposer les éventuels correctifs à apporter.

-Obligation de résultat pour les entreprises en matière d’égalité salariale pour que les femmes soient enfin payées comme les hommes. Avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, les entreprises ont 3 ans pour résorber les écarts salariaux inexpliqués, sous peine de fortes pénalités financières.

-Amélioration du congé maternité des agricultrices et des indépendantes : augmentation de leurs droits, en portant la durée totale à 16 semaines, et meilleure prise en compte de la spécificité de leurs activités.

-Mais il reste énormément à faire. Marlène Schiappa a annoncé plusieurs actions à venir dans les prochains mois :

-Mères isolées : des pistes pour améliorer la lutte contre les impayés de pensions alimentaires et garantir aux femmes concernées le juste paiement de la pension à laquelle elles ont droit sont à l’étude.

Lutte contre l’excision  : alors que 60 000 femmes vivent aujourd’hui excisées dans notre pays, un plan pour mieux protéger les jeunes filles qui pourraient en être victimes sera présenté à la fin du printemps à la demande du Premier ministre.

-Diplomatie féministe  : le président de la République a fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une priorité de la présidence française du G7. Il a également d’ores et déjà décidé de la création d’un fonds de 120 M€/an pour aider les mouvements pour l’égalité femmes-hommes et féministes, notamment dans les pays du Sud.

Alors si certains, certaines s’agacent de cette « journée internationale des droits des femmes », objet de toutes les récupérations médiatiques, politiques, vidée parfois de son sens, elle reste pour d’autres l’occasion de faire le point sur les droits acquis et sur ceux qui restent à conquérir, de mobiliser et alerter sur la nécessité à poursuivre le travail engagé en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.

C’est aussi l’occasion d’aller à la rencontre et de mettre en avant des femmes « remarquables » par leurs choix de vie, assumés et par l’engagement dont elles font preuve, au quotidien, pour réussir dans leur entreprise. »

 

Nicole Lafourcade


Documents joints

9 mars 2019
info document : PDF
111 kio