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Stado-TPR : Le point avec Lionel Terré et Frank Hueber

mardi 18 décembre 2018 par Rédaction

L’Assemblée Générale du 6 décembre, le renouvellement des membres du Conseil d’Administration, le budget prévisionnel 2018-2019, le constat après six mois, Albi, le projet du club, le recrutement de la saison dernière et le manque d’effectif, le renouvellement des contrats, tous les sujets ont été abordés lors de ce rendez-vous exclusif avec Lionel Terré et Frank Hueber, qui ont souhaité que le Directeur Général Bruno Larroux et l’entraîneur Yannick Vignette, participent à ce vaste tour d’horizon.

Assemblée Générale du 6 décembre

Cette Assemblée, juridiquement obligatoire, était consacrée à la clôture des comptes de la saison 2017-2018, qui ont été présentés lors l’Assemblée du 30 juin. Des comptes consolidés qui doivent être actés par le Conseil d’Administration puis par les actionnaires en Assemblée. Des comptes positifs puisque le déficit, dû à diverses défaillances, a été comblé comme s’y était engagé Antoine Nunes lors de la passation de pouvoirs à Lionel Terré et à Frank Hueber. Les Fonds Propres ayant été reconstitués à hauteur minimale de 100 000 € selon le Cahier des Charges d’Accession à la Pro D2, le TPR est accessible administrativement à la montée. Ce sont ces comptes, validés par le Conseil d’Administration du 15 octobre, qui ont été envoyés à la FFR avant la date butoir du 30 octobre.

Renouvellement des membres

Durant cette Assemblée, Antoine Nunes, Davy Saint-Laurent, Jean-Paul Gerbet, Philippe Lacave et Eric Druilhet, dont les mandats arrivaient à échéance, ont été réélus à l’unanimité au sein du Conseil d’Administration.

Budget prévisionnel d’1,87 M€

Le Budget prévisionnel 2018-2019 présenté à la FFR est de 2,47 M€, dont 0.6 M€ pour l’Association. Un budget établi sur la base des engagements pris par les Collectivités et les fidèles partenaires du club. Les rumeurs relayées par les réseaux sociaux et divers médias, ont retardé sa mise en place. « Beaucoup d’entreprises attendaient l’échéance du 15 octobre et maintenant, c’est plus facile d’aller les voir » explique Lionel Terré. « L’accueil est dans l’ensemble favorable mais ils attendent des résultats. » Compte tenu du contexte économique, certains entrepreneurs se retranchent derrière les résultats médiocres à l’extérieur, avant de voler au secours de la victoire, lorsque les résultats sportifs seront au rendez-vous. « Mais, les Institutionnels et les gros partenaires qui aiment le club sont là » fait remarquer le Président. « Depuis six mois on examine, avec Bruno (Larroux) tous les compteurs et on sait ce que les partenaires peuvent générer comme budget en Bigorre. Frank (Hueber), travaille à l’extérieur pour amener plus. Mais le socle sera basé sur le département. »

Le constat

Après six mois de gouvernance, la nouvelle équipe a pris la pleine mesure de la tâche et assume sa décision d’avoir limité le recrutement. Frank Hueber assure : « Pour moi, le niveau de cette Fédérale 1 n’est pas une surprise. On a souhaité ne pas engager de dépenses sans savoir où on atterrissait et on a été plutôt prudent dans les dépenses. L’effectif en a pâti et aujourd’hui, les résultats en dents de scie, liés à notre absence d’effectif, ne me surprennent pas. C’est un choix et il ne faut pas demander la lune quand on n’a que deux seconde ligne et qu’une vingtaine de joueurs de niveau supérieur. Quand on a des blessés ou des suspendus, on demande à des Espoirs de combler. Même si on est content du travail fait, ce ne sont pas les résultats que beaucoup espéraient. Nous, on préfère avoir ces résultats là. On préfère essayer d’aller chercher de meilleurs résultats avec ce groupe, que de se dire qu’on n’allait pas passer financièrement si on avait recruté. » Lionel Terré ajoute : « Sur 44 seniors, 28 sont partis à l’intersaison et on n’est pas des magiciens. Il ne faut pas oublier qu’on n’est arrivé que le 18 juillet, mais je vous donne rendez-vous l’année prochaine. On est convaincu, qu’en faisant un travail de fond avec l’Asso, on aura un effectif supérieur l’année prochaine. »

L’exemple d’Albi

Une démarche à mettre en parallèle avec celle d’Albi, qui a gardé la grande majorité de son effectif et qui a recruté de bons joueurs alors que les dirigeants savaient pertinemment que les comptes étaient dans le rouge. Un déficit de 423 000 € a été confirmé lors de la présentation des comptes consolidés à l’Assemblée du 10 décembre. Ils ont malgré tout continué à recruter alors qu’ils connaissaient parfaitement la situation comptable du club au mois de juin. Un déficit que les dirigeants n’ont pas réussi à combler à l’échéance du 15 octobre et qui misent sur la montée en Pro D2 pour remettre, financièrement, le club à flot en juin 2019. Un pari que n’a pas voulu tenter le TPR qui a comblé au 15 octobre un déficit équivalent. Une concurrence déloyale que n’ont pas souhaité commenter les dirigeants tarbais, alors qu’il est flagrant qu’ils ont perdu de peu à Albi par manque de rotations, notamment en seconde ligne. « Nous, on ne veut pas jouer à ça. Nous, on veut dormir tranquille » répliquent en choeur Frank Hueber et Lionel Terré. Yannick Vignette, premier concerné, intervient : « Ce sont deux projets diamétralement opposés. Il y en a un qui joue au poker et l’autre qui construit pour l’avenir. »

Le recrutement 

Compte tenu des circonstances le club, cette saison, n’a fait signer que des contrats d’un an. Tous les joueurs sont donc en fin de contrat, à l’exception de Lacroix. La priorité est de consolider l’effectif le plus tôt possible. Yannick Vignette a été promu entraîneur principal et il sera secondé par un technicien des trois-quarts, au profil d’ancien joueur du Stado. Le club a annoncé à Mickaël Etcheverria que son contrat de trois ans, qui arrivait à échéance en juin, ne serait pas renouvelé. Plusieurs anciens sont intéressés et c’est Yannick Vignette qui choisira son adjoint parmi les candidats. « On veut construire à partir de jeunes joueurs qui sont en devenir et qui ont un super état d’esprit », prévient Lionel Terré. « On a décidé que Yannick (Vignette) serait le maître d’oeuvre de ce projet parce qu’il a eu le mérite d’arriver, l’année dernière, quand ce n’était pas facile, pour terminer mieux la saison. A l’intersaison, on ne lui a pas donné les moyens de recruter mais a fait du bon boulot malgré tout. » Bruno Larroux confirme : « J’ai bloqué le recrutement alors que Yannick avait des joueurs en vue. Je lui ai dit qu’on ne pouvait plus recruter et il n’a pas eu tous les joueurs qu’il voulait. » Un recrutement limité mais jugé de qualité par Lionel Terré. « Sur la qualité des joueurs, il n’y a rien à dire et notre projet, c’est de bâtir sur le socle des bons joueurs que l’on a. » Comme promis, les joueurs jugés prioritaires par leur postes, leurs qualités rugbystiques et leurs qualités humaines, ont été reçus. Lionel Terré est tous les jours à Trélut et il connaît bien les joueurs. « On veut faire signer de suite, un peu plus d’un tiers des joueurs de ce groupe. A fin mars, on veut faire signer un deuxième tiers, dont des renforts. Après on se donne jusqu’à la fin de la saison pour le dernier tiers. On verra, pendant la période des mutations, ce qui nous manque et s’il y a une pointure qui apporte une grosse plus value, on verra en fonction du budget. »

Postes clés verrouillés

Sans citer de noms à ce jour, sur la dizaine de joueurs reçus, tous ont donné leur accord, dont des Espoirs à qui le club a proposé un contrat Fédéral. Pour rassurer les supporters, on peut révéler que les postes clés ont été verrouillés en première ligne, en troisième ligne et chez les Espoirs titulaires. Les négociations ont également commencé avec d’anciens jeunes du club. Nous en avons croisés un qui est titulaire à part entière dans un club de Fédérale 1 qui joue les premiers rôles. L’objectif présidentiel est de conserver au minimum 20 contrat pro, sur la base du budget de cette année. Mais le but (voir ci-dessous) c’est de trouver des ressources supplémentaires, pour arriver au minimum à 25 contrats pros. « On sait que vingt pros, sur les bases tarbaises,c’est possible. On peut le faire, avec des jeunes ambitieux qui ont envie de monter en Pro D2. » L’autre priorité, c’est la seconde ligne qu’il faudra rebâtir puisque Percival devrait arrêter. Un poste déficitaire chez les jeunes puisqu’aucun Espoirs, à part Ferré quelques minutes, n’a joué avec l’équipe fanion. Capberbet, qui a fait le plus de feuilles de matchs, est surtout un troisième ligne. Frank Hueber révèle : « On travaille sur des profils de joueurs lourds, grands, sauteurs, pousseurs, jeunes et moins jeunes. On en a supervisé et rencontré plusieurs, on travaille déjà sur ce poste. » 

Le projet

Frank Hueber est clair : « On a l’ambition, sur les deux années qui viennent, de remonter en Pro D2. Si on ne remonte pas, je considèrerai que j’aurai perdu. Ce qui veut dire que je n’aurai pas fait ce qu’il fallait pour monter. Pour y arriver, on veut construire avec un état d’esprit de joueurs mais aussi de dirigeants qui vont devoir aller chercher des moyens financiers. Pour cela, on doit créer un projet avec plusieurs entrées. Il y a le projet avec les partenaires locaux mais il faut aussi qu’on intéresse des partenaires extérieurs avec des gens du monde du rugby pro, qui peuvent nous amener un plus. On continue à travailler pour présenter ce projet là. On doit se réunir avec les quinze plus gros acteurs de la Ville pour voir si on veut essayer de monter en Pro D2 et si, ensuite, on veut y rester et y jouer un rôle. » Bruno Larroux souligne le rôle capital de la Ville : « Qui soutient, à hauteur de 150 000 €, l’Association qui forme nos joueurs et qui met à notre disposition ses structures. Sans la Mairie, aujourd’hui, on ne pourrait pas avoir un club de ce niveau. » D’autant que la Mairie s’est portée caution d’un gros emprunt lorsqu’il a fallu sauver le club après l’Affaire Lescloupé. Frank Hueber, s’appuie sur l’expérience réussie de Montauban qui a mis les moyens pour remonter en Pro D2 et qui y joue les premiers rôles. « Aujourd’hui, on veut développer ce club et on étudie toutes les possibilités. Aujourd’hui, on part de la base de nos partenaires locaux et de nos joueurs. C’est notre socle. On va stabiliser le premier étage de la fusée mais si on veut atteindre le plus haut, il nous faudra des joueurs d’un niveau supérieur et il nous faudra plus d’argent. » L’ancien Vice-Champion de France est affirmatif. « On va faire l’effort d’aller chercher ce qu’il faut. Car nous aussi, on a notre match. C’est maintenant que notre match commence, en allant chercher des capitaux pour pouvoir franchir ce palier. » Un défi que Frank Hueber souhaite relever avec des joueurs du crû. « On veut des jeunes qui viennent avec la volonté de progresser et de devenir pros. On veut des mecs qui se battent. On veut qu’on soit fier de Tarbes, on veut gagner ! »

Qualification

Ils sont unanimes, l’ambition immédiate est que le club se qualifie dès cette année. Albi est loin devant et à moins d’une sanction pour ses difficultés financières, il ne reste plus qu’une place à prendre, celle de Saint-Jean-de-Luz... Justement les Luziens seront à Trélut le 6 janvier et ce sera l’occasion de réduire l’écart qui sépare les deux clubs au classement. Sur la phase Retour Tarbes a déjà repris, contre Albi, un point terrain par rapport aux Basques. « Nous, on veut jouer la montée » annonce Lionel Terré qui prend une métaphore cycliste. « On est à Campan et l’arrivée est au Tourmalet. Saint-Jean-de-Luz est deux lacets devant nous. On les a en ligne de mire et c’est à partir de Gripp que ça grimpe... »

Jean-Jacques Lasserre