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Retour sur le match Anglet-Tarbes

mardi 4 décembre 2018 par Rédaction
Photos Jean-Jacques Lasserre
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Les réactions d’après match

Du côté d’Anglet

Les Angloys ont terminé la rencontre complètement épuisés et la joie était teinte de lassitude et du devoir accompli. Les basques réfutaient même le mot exploit même s’ils se sont dépouillés comme jamais, car contrairement à Albi, Tarbes à envoyé du jeu et s’est sans cesse fracassé contre une muraille.

Anthony Biscay : « C’était dur mais on s’est mis au niveau de l’adversaire »

Epuisé, le troisième ligne est accroupi sur le terrain à côté de sa petite fille qu’il n’ose pas prendre dans les bras, tant il est sueur : « C’était dur » souffle-t-il « mais on s’est mis au niveau de l’adversaire et ça rend les choses plus faciles. Même si le score peut paraître facile de l’extérieur, ça a été très compliqué. Quand on est concentré et quand on craint un peu l’adversaire, on peut faire des choses sympas. Ce n’est pas un exploit aujourd’hui, c’est juste qu’on a des joueurs de qualité et que si on joue tous ensemble au même moment, on arrive à faire des matchs comme ça. » Le capitaine a déjà la tête à Nafarroa et il veut dégonfler les esprits « Il ne faut pas que pour nous, ça soit un exploit. Il faut que ce soit un bon match, une belle performance, qui en amène d’autres. Et se dire que le match de dimanche prochain sera plus dur que celui-là, contre des joueurs qui ont d’autres qualités, des valeurs aussi différentes, mais qui vont nous rendre la tâche très difficile. » Quand on lui rappelle que son équipe est la seule à avoir battu Albi et Tarbes, il coupe : « C’est fini la Poule Elite maintenant, ils sont dans notre Poule et au bout d’un moment il faut arrêter de chercher des excuses. On s’entraine nous aussi toute la semaine pour faire des matchs comme ça et je crois qu’on peut être très fier. Mais il ne faut que ce ne soit qu’une étape, il ne faut pas que ce soit une fin en soit. » Pour lui, la différence entre les deux équipes ’’pros’’ sont plus de l’ordre quantitatif que de l’ordre qualitatif. « Le match a été très dur, Tarbes c’est aussi costaud mais je pense qu’Albi a plus de joueurs dans son effectif. »

Sébastien Fauqué : « Une grosse solidarité »

Le Bigourdan, les traits tirés, discute, appuyé sur la lice du stade, avec des amis venus de Bigorre et tout particulièrement de son fief de Castelnau-Rivière-Basse. « Oui encore un gros qui tombe ici, on va finir par croire qu’on est gros nous aussi (rires...). Non plus sérieusement, on avait bien préparé ce match. On savait que c’était une équipe costaud et qu’il fallait être présent au rendez-vous sur les impacts et ne rien lâcher. C’est ce que tout le monde a fait. On a eu une grosse solidarité et après, on a su jouer au rugby et ça donne un gros résultat pour nous à la fin. On sait que tous les matchs à domicile sont très importants et pour l’instant, on est invaincu ici et j’espère qu’on le restera jusqu’à la fin de la saison. Après, on va essayer de grappiller des points à l’extérieur pour essayer de se qualifier comme l’année dernière. » Malgré la possibilité de se mêler à la lutte pour les deux premières places l’ouvreur ne rêve pas. « Il faut rester humble, il faut rester dans nos moyens et dans les possibilités de notre effectif. Ce serait bien de rester installé à la 4ème ou 5ème place). » Malgré son âge, Sébastien Fauqué ne s’est pas fixé de date de retraite. « Je ne sais pas. Tant que physiquement ça ira bien, on verra. » Et physiquement ça va compte tenu de sa prestation, car au delà de l’exercice du tir au but, le Bigourdan dirige le jeu à la perfection et ne se cache pas en défense. Méron et Masson, qui l’ont visé à plusieurs reprises, peuvent en témoigner.

Daniel Larrechea :

«  Enormément d’engagement contre une équipe extrêmement solide »

Malgré l’écart au score l’entraineur assure « Non, non, il n’y avait rien de facile, quand on voit l’état de fatigue de nos joueurs. Il y a eu énormément, énormément, d’engagement contre une équipe extrêmement solide. On a su élever notre niveau et se remettre au niveau du match d’Albi. Un grand coup de chapeau à nos joueurs et bravo pour tout ce qu’ils ont produit contre Tarbes. » Une équipe de Tarbes qui a été contrée sur ses points forts, ce qui n’est pas un hasard. « Il y a un très gros travail qui a été fait là-dessus par Yannick (Lamour) et par tous les avants. Il y a eu une prise de conscience du niveau réel qu’ils pourraient avoir. Il y avait un petit complexe, sur les années précédentes, qu’ils sont en train de gommer par le travail et par l’apport de certains joueurs aussi. C’est vraiment bénéfique et ça nous permet de garder plus facilement le ballon, de créer plus de situations et c’est super intéressant. » Le troisième ligne Cazaux, qui était aligné en seconde ligne, a dû quitter ses coéquipiers en début de match. « C’est un gros KO et on a une pensée pour lui. On a eu peur et il a été hospitalisé et a été mis sous surveillance. On peut lui dédier ce match car c’est un joueur formidable. » Plusieurs joueurs ont été touchés et seront ménagés en vu du derby contre Nafarroa. « On va avoir une semaine plutôt allégée mais qui va être compliquée. Ce sera encore un match extrêmement engagé et compliqué à jouer parce qu’ils vont être revanchards. Ils ont mis une croix sur ce match qu’ils on coché depuis le match Aller. Il n’y aura pas de surprise, on sait à quoi s’attendre. En plus, ils jouent très, très, bien, ils ont pris de la confiance au fur et à mesure du championnat. »

Yannick Lamour : « On a joué avec nos valeurs et un peu de stratégie »

Les avants récupèrent sur le banc des vestiaires, une bière à la main, et beaucoup n’ont pas eu la force d’aller se doucher. L’entraîneur, assis au milieu d’eux, discute encore du match. « C’est une grosse équipe qu’on a joué avec nos valeurs et un peu de stratégie. Je pense que la victoire est méritée, on a su aller la chercher avec les valeurs du club et c’est important pour la suite ». L’ancien troisième ligne partage l’avis de ses joueurs sur le niveau d’intensité du match. « Si on ne sort pas fatigué d’un match et avec quelques points de sutures, c’est qu’on n’a pas fait un gros match et là, on en a les preuves. La victoire est méritée, Tarbes n’a rien lâché non plus. Ils ont été piqués dans leur orgueil pendant les vingt dernières minutes. On se satisfait de la victoire qui nous permet d’avancer dans ce championnat, qui est vraiment très difficile. » D’autant qu’Anglet est la seule équipe amateur à avoir battu Albi et Tarbes. « C’est une satisfaction surtout pour un entraineur qui sait que lundi, il va aller bosser et qu’on ne se retrouve que mardi au rugby. C’est le charme de cette Fédérale 1 où il y a des professionnels contre des amateurs et on en ressort plus ragaillardis. Mais félicitations à mes joueurs qui ont montré de vraies valeurs de solidarité ! »

Jérôme Schuter : « On compense par l’envie et par le jeu »

 

Le pilier, visiblement las, savoure une bière avant d’aller se doucher et apprécie de ne pas avoir eu beaucoup de mêlées à jouer sur le match. « On s’est moins fatigué (rires...).  Il n’y en a pas eu en première mi-temps et en deuxième, il n’y en a pas une qui s’est jouée. Elles s’écroulaient à chaque fois. Après, ce n’est pas plus mal pour nous, ça nous a permis de beaucoup jouer et de les fatiguer un peu plus. » Une constatation qui pourrait laisser penser à une stratégie qui a bien fonctionnée, puisque l’arbitre a laissé faire. Mais pour autant les Basques se sont donnés à 100%. « Tous les matchs, on compense par l’envie et par le jeu. On met beaucoup de volume de jeu, parce qu’on n’a pas de gros gabarit. Il faut passer par le jeu et ça paye... » L’ancien tarbais a une pensée pour Tarbes. « Ils sont là en transition après leur relégation financière de la Pro D2. C’est toujours compliqué de remonter, il faut de gros budgets et de gros moyens mais ça fait chier de voir un club comme ça en Fédérale 1. » Le gabarit de Duny, son adversaire direct en mêlée, l’a impressionné même s’il n’a pas pu le juger en tête à tête, faute de mêlées disputées....

Réactions côté tarbais

Déception et incompréhension

C’est l’incompréhension, car les joueurs s’étaient promis de jouer à fond et assurément, ils ont produit, au niveau du contenu, la prestation la plus aboutie de la saison à l’extérieur. Pour une fois, ils ont pris le match à leur compte et ont fait preuve d’initiatives, sous formes de pénalités jouées rapidement à la main ou en pénaltouches. Ils ont privilégié l’alternance, avec deux drops, du jeu au pied d’occupation, du jeu au ras et du jeu au large, sans trop de déchets pour une fois. Avec pour preuves, près de trois quart d’heures sans avoir à disputer une mêlée... Des joueurs qui ne comprenaient pas comment ils n’arrivaient pas à scorer sur leurs temps forts sans chercher pour autant l’excuse de l’arbitrage, même si leurs interrogations le désignaient. Mais quand on voit le planchot 25-9 à deux minutes de la fin du match, il est difficile, pour les joueurs et pour les entraîneurs, de taper sur l’arbitrage et pourtant... Mais c’est le lot tous les week-ends et il faut passer à autre chose, car d’autres arrivent à gagner à l’extérieur (Albi, Tyrosse, Anglet, Bagnères...). Mais comment expliquer que les piliers d’Anglet, aillent systématiquement au sol sur chaque mêlée disputée, sans prendre de cartons. Certaines mêlées ont été pénalisées mais les Tarbais ont voulu aller au bout de leurs promesses de jeu en prenant des pénaltouches où ils se sont faits contrés. Mais d’autres ont débouché sur des coup-francs, ont été laissé jouées ou ont débouché sur des coup-francs contre Tarbes pour poussée anticipée… Comment accepter de prendre un essai de pénalité et se voir refuser deux essais de pénalité, sans se sentir grugé avec en plus un essai refusé à Escur. Comment jouer quand le plaqueur ralentit, en toute impunité, les sorties de balles, ou pire qu’il gratte le ballon et soit récompensé par une pénalité qui permet à Fauqué de garnir le tableau d’affichage. Sans parler des hors-jeu.... Mais il y a aussi des pénalités ou des ballons perdus dans les rucks, parce que, par souci de bien faire, certains se sont isolés du soutien. D’autres ont confondu vitesse et précipitation et plusieurs franchissements ont ainsi avorté. A tout cela s’ajoute la lassitude d’un groupe restreint où la fatigue commence à peser sur les organismes vieillissants des deux seconde ligne qui cumulent les matchs, souvent à temps plein. Mais là aussi, il faut faire avec…

Alexandre Loustaunau  « Les fautes nous ont mis dans le dur »

L’ancien biarrot était l’objet des attentions des supporters qui étaient derrière la balustrade à moins de deux mètres du bord du terrain. Au ton de certaines réflexions, le demi-de-mêlée semblait être apprécié des Basques. Une entrée pas facile après plusieurs semaines d’absence pour une blessure contractée à Valence d’Agen. « On fait une bonne première mi-temps où on rentre avec trois points d’écart. On était bien, on était dans les clous et on était assez serein. On pensait, que sur la dureté physique, on allait prendre un peu le dessus à l’heure de jeu. Mais malheureusement, d’entrée de seconde mi-temps, on a commencé à faire pas mal de fautes qui nous ont mis dans le dur. Après, on prend cet essai de pénalité qui, pour moi, est sévère mais il décide de le siffler. C’est comme ça. » Le demi-de-mêlée constate lui aussi que l’absence de mêlée n’a pas favorisé les Tarbais passés maîtres dans cet exercice. « On joue la première mêlée à la 45ème et c’est sûr que c’est un de nos points forts. C’est sûr qu’on aurait pu avoir des pénalités et jouer plus chez eux. Malheureusement, c’est vrai aussi, qu’on a été plusieurs fois à cinq mètres et qu’on n’a pas réussi à franchir la ligne et c’est de notre faute aussi. .

Mickaël Etcheverria : « On ne fait pas le bon choix au bon moment. »

L’entraîneur fait toujours le même constat match après match. « On n’est pas des tueurs. Je pense que la première période n’est pas trop mal. Après, on fait un bon début de seconde période mais on manque de belles libérations sur les phases de rucks. On met trop de temps à sortir nos ballons. Est-ce-que ça vient du porteur ou des soutiens ? Pourtant, on l’avait travaillé il y a quelques semaines mais il va falloir s’y remettre. Ce qui ressort, c’est qu’on n’est pas des tueurs. Ils viennent deux fois et ils ont une pénalité et un essai de pénalité. On les a bougés, on les a transpercés mais le problème, c’est qu’on n’arrive pas à marquer. Je pense que c’est de l’impatience, chacun a envie de remettre l’équipe dans le bon chemin. On manque de patience et on ne fait pas le bon choix au bon moment. »

Maxime Escur : « C’est maintenant qu’il faut se réveiller »

Le pilier tarbais en rigolerait presque s’il n’y avait pas la déception de la défaite qui ne reflète pas l’envestissement des joueurs. « Oui, ce n’était pas un match pour les piliers. Pas une mêlée en première mi-temps... Après, c’était un match ouvert, ça a joué mais comme d’habitude à l’extérieur, on se dit de ne pas faire de fautes. Mais, on a fait de petites fautes et trois points, plus trois points, plus trois points..., ça fait lourd à la fin. Après on prend un essai de pénalité alors qu’avant je marque un essai et l’arbitre ne fait pas le tour pour regarder et refuse mon essai. C’est compliqué de jouer comme ça. On avait l’envie et tout ça mais ça n’a pas voulu sourire encore... » Maxime Escur n’arrive pas à comprendre ce qui cloche. « Je ne sais pas. Dans l’état d’esprit, on y est tout le temps. On est un très bon groupe mais on n’arrive pas à savoir pourquoi, il nous manque ce déclic. Pourtant, il va falloir qu’on l’ait et très rapidement car la deuxième place est en train de s’éloigner. Si on veut se qualifier, c’est maintenant qu’il faut se réveiller. Dès le week-end prochain. » Un match à Albi qui est déjà dans toutes les têtes mais qui n’a pas empêché les joueurs de s’engager sans arrière pensée. « On était à Anglet et on ne pensait qu’à ce match. On voulait tout faire pour gagner ou, au moins, ramener un point. »

Yannick Vignette : « On n’est jamais dominé mais au final on ne gagne pas »

L’entraîneur tarbais tire la mine des mauvais jours, déçu et frustré, mais qui assume ses responsabilités. « Il faut assumer la défaite. Il faut assumer qu’on n’a peut-être pas fait un match exemplaire dans les finitions. On a breaké plusieurs fois la ligne. On a eu des temps forts mais on n’a jamais su marquer. Il nous a manqué un peu de décision, un peu d’abnégation, pour l’emporter. Après, c’est toujours le même constat à l’extérieur. On n’est jamais dominé, dans aucun secteur, mais au final, on ne gagne pas. On a encore fait, sur les bases, un match correct mais on ne finit pas les coups, comme samedi dernier contre Bagnères. On domine pendant un quart d’heure sans marquer d’essai et chaque fois, c’est bis repetita. » Malgré la trêve le groupe, trop restreint à certains postes, est épuisé et manque de fraîcheur pour garder sa lucidité et finir les bons coups. « En début de saison, sur la fraîcheur physique et mentale, on a rivalisé contre Albi, mais maintenant ça devient un peu plus dur. Il y a une usure et on ne peut pas demander plus à des garçons qui jouent, à chaque match, 80 minutes par faute de solutions. »

« Il faut continuer à construire sans s’affoler »

Yannick Vignette, sort de l’analyse du match pour faire le point de la situation à l’attention peut-être des supporters qui étaient encore nombreux à Anglet et qui étaient une nouvelle fois déçus du résultat. « On ne s’en plaint pas parce qu’on n’est pas surpris puisque c’est une situation qu’on connaissait depuis le début. Le recrutement a été écourté par faute de moyens à l’intersaison et les joueurs, le staff et le club en général, en paient les pots cassés. Maintenant la situation du club est saine financièrement et c’était des sacrifices sportifs à faire pour assurer la pérennité du club. Mais on voit que physiquement, on est en souffrance pour enchaîner des matchs. C’est une vérité qu’il faut dire et qu’il faut assumer tous ensemble en se serrant les coudes et en continuant à travailler, sans se désunir. C’est comme ça. On va faire face et continuer à essayer de tirer le meilleur de notre groupe pour progresser et construire autour des joueurs qui font le coeur de cette équipe. On ne pleure pas sur notre sort, il faut juste en prendre conscience et faire avec. Après, on est déçu parce qu’on a envie que Tarbes gagne. Parce qu’on n’aime pas la défaite. C’est dur à accepter mais c’est facile à comprendre. » Mais déjà Yannick Vignette, qui a encore un an de contrat en option, pense à l’avenir. « Il faut qu’on se pose les bonnes questions, il faut continuer à construire sans s’affoler. Il faut voir les carences de cette équipe pour continuer à construire avec un recrutement judicieux pour la saison prochaine. A mi-saison, on a une radiographie assez précise de notre équipe et il faudra faire en sorte de la renforcer pour être, dans la saison à venir, un concurrent sérieux à la montée. »

Jean-Jacques Lasserre