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Les réactions après Tarbes-Naffarroa

lundi 15 octobre 2018 par Rédaction

Nafarroa : Le plaisir gâché

Le silence et la résignation régnaient dans les vestiaires de Nafarroa après l’avalanche de points et d’essais tombée sur Trélut. On ne peut pas parler d’humiliation car si un boxeur poids moyen (73 kg) pouvait rencontrer un poids lourd de 120 Kg, il ne serait pas humilié, il serait détruit physiquement et moralement ! C’est un peu ce qui se passait dans les têtes des Navarrais, qui se faisaient un plaisir de jouer dans un ’’grand stade’’, et qui sont ressortis complètement défaits, dans tous les sens du terme.

Pascal Jeanneau : « On n’a pas montré une bonne image de nous »
L’entraîneur de Nafarroa refusait de se retrancher derrière les nombreuses absences pour blessures et regrettait que son équipe n’ait pas montré son vrai visage. « Non, il n’y a pas d’excuse, on n’a donné le meilleur de nous-mêmes, on peut faire mieux. Après, il n’y a pas photo, on ne boxe pas dans la même catégorie. » Une déception doublée de fatalisme et de réalisme. « Même en jouant à notre meilleur, on aurait largement perdu. Sauf que là, on n’a pas réussi mentalement à se hisser à hauteur de l’évènement et on a subi du début à la fin. On n’a même pas été capable de développer un peu de jeu. » Il est vrai que les Tarbais ont fait preuve d’une grosse agressivité défensive qui a tué dans l’oeuf presque toutes les actions. Mais cette fois, il semble que le moral est atteint. « C’est la première fois qu’on a un recul dans ce que l’on fait. On sait que la saison sera compliquée mais à chaque match, il y avait un petit plus. Là, il n’y a rien mais je ne peux pas leur en vouloir. Après la victoire de dimanche dernier contre Tyrosse, il y a eu un peu de décompression. Et nous, si on n’est pas à 140%, on ne passe pas mentalement. » Sportivement Pascal Jeanneau reconnaît la supériorité tarbaise. « Chaque fois, on était pris sur un impact, sur un placage et chaque fois, ça faisait essai aussi. C’était impossible de jouer. » On sent que l’entraîneur, qui a roulé sa bosse au Pays de Galles, en Argentine et en Nouvelle-Zélande, est désabusé par ce type de confrontation trop déséquilibrée pour emmener quelque chose. « Après, je ne suis pas tellement sûr que ce match serve même au Stado. C’est trop facile pour eux. Je ne vois pas à quoi va pouvoir leur servir ce match. » Un ressort semble cassé : « Nous, on se faisait une fête de venir là, parce que les joueurs méritaient de venir jouer à ce niveau là. On voulait en garder un bon souvenir et c’est vrai que là, on est meurtri, parce qu’on n’a pas existé et qu’on n’a pas montré une bonne image de nous et de ce que l’on sait faire. C’est ça surtout le regret, ce n’est pas de prendre 80 points ! »
« Ils nous prennent partout »
L’entraîneur se refuse à penser que ses joueurs, après les trois premiers essais, aient lâché le match en prévision de celui contre Marmande le week-end prochain. « Non, nous, on n’est pas dans ce genre de calculs. On sait qu’on est dans une Division qui est très compliquée pour nous. On s’entraîne deux fois par semaine et on sait très bien d’où on est. Mais on n’est pas en train de calculer si on joue là ou là. Au contraire, on a essayé de ne pas faire d’impasse et de venir avec les joueurs disponibles. » Il est vrai que 18 des vainqueurs de Tyrosse étaient à Trélut. « Ce match, contre Tyrosse, reste pour nous un petit exploit et après, il y a eu une petite décompression. Depuis la reprise, on a pris beaucoup de coups sur la tête et à chaque fois, il faut repartir. Et là, il nous a manqué ce petit supplément d’âme pour rivaliser d’avantage. Maintenant, il faut qu’on tourne vite la page, parce qu’on est tombé sur une équipe rodée, qui déroule le jeu. Ils nous prennent en mêlée, ils nous prennent en touche, ils nous prennent partout. » Le score est dur, car jamais Tarbes n’a relâché son étreinte contrairement à d’autres matchs. « Oui, ils nous ont respecté, ils ont joué leur match, ils font rentrer des joueurs super forts. C’est vraiment une belle équipe. Ils peuvent jouer dans l’alternance, ils peuvent aussi caler les choses quand il le faut. Là, où ils ont été respectueux, c’est en défense, ils ont toujours été très sérieux et on n’a pas pu développer de jeu. Sur les trois actions qu’on fait, avec de la continuité, on ne les met même pas en danger. » Pascal Jeanneau est flair-play jusqu’au bout en ne récriminant pas l’arbitrage sur l’essai refusé. « L’arbitre a géré le match et il ne nous a pas mis de cartons sur les fautes en mêlées mais il n’a pas à nous donner d’essai non plus. Respecter les gens, ce n’est pas donner ce qu’on ne mérite pas ! »
Fabien Aguerre : « On a pris un coup sur la tête »
Le jeune ailier basque (22 ans) est allé se faire recoudre l’arcade sourcière au local médical du TPR. Son arcade a explosé lors d’un placage sur un avant tarbais. Pour sa première titularisation, (il était rentré à la 71ème minute contre Tyrosse), Fabien Aguerre a été servi. Il se faisait un rêve de jouer à Trélut et il y a vécu plutôt un cauchemar. « C’est très difficile, surtout qu’on n’est pas bien rentré dans le match. On a tenu les dix premières minutes et après, on lâche complètement. C’est dur, on a pris un coup sur la tête. On venait de gagner d’un point contre Tyrosse et ça nous avait fait du bien. Là, c’est comme si on repartait à zéro. » Lui aussi confirme que les joueurs n’avaient pas la tête à Marmande. « Non, ça non. On prend match après match. Quand on a des matchs comme ça à jouer, on sait que c’est une chance. On ne joue qu’une fois dans notre vie dans un stade comme ça. C’est dommage que ça finisse comme ça. On a été en dessous de tout. On a été très fébrile. Dans l’engagement ça c’est vu, on a subi tous les placages. On a subi tout, c’est nul, c’est nul »
Tarbes : Le respect du jeu et de l’adversaire
Côté tarbais la joie est mesurée même si les joueurs, au delà du score, sont heureux d’avoir réussi un match plein dans l’engagement et dans les intentions. Et si le score est si large et s’ils ont marqué treize essais (trois des trois-quarts, cinq des demis, cinq des avants), c’est parce qu’ils ont avant tout respecté les fondamentaux et par là même, leurs adversaires. Une répartition des essais qui traduit bien l’alternance et la continuité du jeu entre les avants et les lignes arrières. La satisfaction vient de là, même s’il faut relativiser, car les Basques ont été respectueux des hors-jeu et que M. Martin s’est montré vigilant sur le respect des règles.

Antoine Frisch : « L’objectif, c’était de se faire plaisir. »
L’ouvreur qui a marqué deux essais ne boude pas son plaisir. « On a pris énormément de plaisir parce qu’on a pu mettre en place beaucoup de choses sur lesquelles on avait travaillé durant la semaine. On a essayé de respecter l’adversaire jusqu’au bout, en jouant à fond les 80 minutes. A la mi-temps, on s’est dit qu’on allait préparer le prochain match contre Valence d’Agen. C’était important de garder les structures, le plan de jeu, les systèmes, pour être encore plus en place la semaine prochaine. » Antoine Frisch rend hommage à ses adversaires. « Au début, ils étaient bien en place défensivement mais après, on a été bon parce qu’on a joué dans les espaces. En première mi-temps, on est bien sorti de notre camp. On s’était focalisé sur ça, pour aller jouer chez eux. Après, quand on était dans leur camp, on n’a pas hésité à mettre du volume. On a envoyé du jeu et on s’est fait vraiment plaisir, parce que l’objectif, c’était de se faire plaisir. » A aucun moment il n’a été question de battre le record d’essais et de points d’Albi. « On voulait aller chercher les cinq points mais on ne voulait pas prendre d’essai. Le but, c’était d’être vraiment fort en défense. Même si parfois, on s’est un peu troué sur nos montées défensives, on a tout fait derrière pour se rattraper. »

Thomas Camy : « On a respecté notre adversaire »
Le talonneur est en passe de devenir un troisième ligne de métier avec trois titularisations (Albi, Marmande, Nafarroa) pour cause de suspension ou de blessures. « Talonneur ou troisième ligne, je ne vois pas la différence. » L’ex-palois rigole : « Quand on m’a mis en troisième ligne contre Albi, tout le monde a pris l’entraîneur pour un pec ! Mes copains de Bizanos m’ont dit, il est fou. » Thomas Camy, confirme que les joueurs s’étaient fixés pour objectif, « de ne pas prendre de points » et de produire du jeu. « On a attaqué, on a placé notre jeu, on a fait les mouvements qu’on travaille à l’entraînement. On a respecté notre adversaire et on a joué notre rugby, ce qui nous a permis de marquer 80 points et de ne pas prendre d’essai. » Un adversaire plus compliqué sur le terrain que vu du haut des tribunes. « Ils grattaient beaucoup, et ils jouaient tous les ballons. » Le talonneur reste cependant lucide « On a beaucoup bossé au niveau du volume de jeu et le public l’a vu mais après, il faudra l’appliquer contre des équipes où il y aura un peu plus d’opposition. »
Yannick Vignette : « L’équipe est restée dans le cadre »
Un entraîneur ne peut être qu’heureux quand une équipe respecte ses consignes de bout en bout d’un match, ce qui est rarement le cas même à plus haut niveau et quel que soit le sport. L’entraîneur propose et les joueurs disposent. « J’ai apprécié parce que l’équipe est restée dans le cadre et qu’elle a utilisé pratiquement, tout le temps, toutes les formes de jeu. En tant qu’entraîneur, c’est une vraie satisfaction. » Le technicien Béarnais, qui a pris 94 points à Nevers, lorsqu’il entraînait Mauléon, ne veut pas s’étendre sur le match. « Après pour le reste, je pense que cette équipe de Nafarroa était vraiment fatiguée après sa performance contre Tyrosse. On a rencontré une équipe épuisée physiquement et psychologiquement et on en a profité. »

Charles Ferré : « Il faut que je m’adapte »
Le jeune seconde ligne (21 ans), arrivé il y a quelques semaines de Rieumes, est entré à l’heure de jeu en remplacement d’Armary en seconde ligne, associé à Capberbet (21 ans) qui avait remplacé Percival juste avant la mi-temps. Durant ce laps de temps la mêlée du TPR est restée souveraine, la touche productive et quatre essais supplémentaires ont été inscrits. « Le jeu va beaucoup plus vite qu’en Fédérale 2. Ce n’est pas le même jeu, c’est différent et il faut que je m’adapte à tout ça. » En quelques semaines, Charles Ferré s’est bien intégré. « C’est une belle équipe, il y a un bon groupe et une bonne ambiance. »