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Tarbes-Nafarroa, samedi à 18h00 à Trélut

samedi 13 octobre 2018 par Rédaction

Tarbes  : Pas de sentiment de supériorité

Une rencontre difficile à appréhender, face à une équipe qui a encaissé 21 essais en deux déplacements et qui a perdu ses deux premiers matchs à domicile. Même les plus pessimistes, voient le bonus offensif se profiler et personne n’oserait imaginer une défaite ou même une victoire étriquée. C’est pour cela, que même inconsciemment, les Tarbais pourraient faire un sentiment de supériorité et déjouer en prenant ce match trop à la légère. Car en face, ils vont se retrouver face à l’équipe la plus solidaire de toute la Fédérale 1, car composée de plusieurs fratries. Une équipe décidée à ne rien lâcher et à jouer le moindre ballon qui traînera et qui vient en Bigorre confortée par sa victoire contre Tyrosse.

Yannick Vignette : « Il ne faudra pas mettre la charrue avant les bœufs » 

Les entraînements de la semaine ont été sérieux, comme depuis le début de la saison et Yannick Vignette ne croit pas à un relâchement contre Nafarroa. « Les joueurs sont impliqués comme toujours. Pour l’instant, ils ne m’ont jamais déçu, à part, un petit peu à Saint-Jean-de-Luz. » Après la victoire contre Albi, les joueurs s’étaient peut-être vus un peu trop beaux et mais malgré les six essais contre Marmande, les Tarbais ne devraient pas faire la même erreur. « Ce n’est pas mon état d’esprit et à partir de là, ce n’est pas le leur, » assure l’entraîneur. « On a préparé ce match comme on a préparé Marmande. » Le problème, c’est que les joueurs craignaient Marmande et que Nafarroa ne leur fait pas peur. « C’est sûr qu’on ne peut pas non plus faire croire aux joueurs que Nafarroa c’est la meilleure équipe de la Poule » reconnaît Yannick Vignette. « C’est un match où il faudra mettre du combat. C’est un match qu’il faudra prendre par le bon bout et assurer les fondamentaux, avant de penser à marquer des essais. Il va falloir mettre les choses dans l’ordre et construire notre match. Il ne faudra pas mettre la charrue avant les boeufs ! » D’autant que les Navarrais ont marqué trois essais contre Albi et deux contre Lavaur... « C’est une équipe joueuse, qui arrive à tenir le ballon et qui le fait plutôt bien. C’est une équipe qui met de la pression dans les rucks, si on ne fait pas ce qu’il faut. Pour moi, ce n’est pas un match piégeux, car on sait à quoi s’attendre. »

Retour de Masson, première de Ferré

Par rapport à Marmande, Cohen Masson va faire son retour sur le banc des remplaçants et le jeune seconde ligne Charles Ferré, venu de Rieumes, va faire sa rentrée sur le banc. Mickaël Lacroix , toujours blessé, sera de nouveau remplacé par Alexis Armary. Yannick Vignette profite de ce match pour faire tourner, pour la première fois de la saison, sa première ligne et sa charnière.

Composition tarbaise

1 Vial, 2 Manso-Moyano, 3 Haurie, 4 Armary (cap.), 5 Percival, 6 Camy, 8 Méron, 7 Bonnecarrère, 9 Ramon, 10 Frisch, 11 Esteves, 12 Bréthous, 13 Vunisa, 14 Rubio, 15 Berbizier

Remplaçants : 16 Ferré, 17 Escur, 18, Capberbet, 19 Masson, 20 Loustaunau, 21 Claverie, 22 Paulet, 23 Duny

Nafarroa : Une fusion réussie

l’US Nafarroa (Navarre en Basque), née en 2003 et l’union des clubs de rugby de Saint-Jean-Pied-de-Port (Garazi) et de Saint-Etienne-de-Baïgorry (Baïgorri). Deux villes de la « Basse Navarre », l’une des trois Provinces, avec la « Soule » et le « Labourd », qui forment le Pays Basque français. Plus de quinze ans d’union entre deux clubs, distants de huit kilomètres où les rivalités rugbystiques et familiales étaient pourtant vives et exacerbées. Alors que d’autres fusions, entre Tarbes-Lannemezan, Périgueux-Trélissac ou Marmande-Casteljaloux, n’ont pas résisté, celle-là est un exemple. Une union qui s’est faite d’abord au niveau des jeunes et des Ecoles de Rugby des deux clubs, avant de déboucher sur celles des grands. Même s’il y a eu une belle levée de boucliers au départ, le projet avait eu le temps de mûrir, pendant plus de trois ans.

Xabi Etcheberry : « On ne propose rien, ni fixe, ni prime »

Le Président Xabi Etcheberry a joué à Garazi et entrainait, il y a peu Nafarroa, qui a un fonctionnement hors-norme dans tout le rugby fédéral. « Il faut savoir que l’on ne propose rien en terme de finance, ni fixe, ni prime. Donc pour faire venir un joueur, on essaye de lui trouver un boulot en contre partie et forcément cela limite notre champ d’action. » Au point que l’année dernière, l’US Nafarroa n’avait pas pu effectuer de recrutement, ce qui ne l’avait pas empêché d’atteindre les quarts de finale et de monter en Fédérale 1. Une montée, décidée par les dirigeants et le staff, dans un premier temps, et validée par un vote massif des joueurs (63 sur 68). Les quatre abstentions et le vote contre, étant dus au remplacement de l’équipe B par une équipe Espoirs où ne sont autorisés à jouer que huit joueurs de plus de 23 ans. La venue dans « un autre monde » aurait pu ressembler à l’enfer avec un second match à Albi, après une défaite lors de l’entame du championnat contre Anglet. Mais les joueurs s’étaient préparés et avaient décidé de prendre comme un honneur et un plaisir de jouer contre une équipe professionnelle. Malgré l’écart au score, ils ont pris du plaisir à envoyer du jeu et à inscrire trois essais. Mais la différence de dimension physique et athlétique a laissé des traces physiques. « On a eu de nombreux joueurs blessés », admet le Président. Ce qui explique, les 35 joueurs, dont de nombreux jeunes, utilisés depuis le début de la saison. Ce qui n’a pas empêché Nafarroa d’aller chercher sa première victoire comme les joueurs se l’étaient promis, « face à une équipe qui dispute le même championnat. »

« C’est en affrontant les meilleurs qu’on peut progresser »

Ce week-end, les Bas-Navarrais viendront avec leurs valeurs, leur envie de bien faire et de prendre du plaisir, face à la seconde équipe ’’professionnelle’’ de la Poule 2. « La marche sera haute à Tarbes qui vit dans un monde différent. C’est le monde amateur qui va rencontrer le monde professionnel. On ne joue pas du tout dans la même catégorie et on en est conscient », confie le Président Xabi Etcheberry, qui a déjà battu, en tant que joueur, le Stado en groupe B. Nafarroa dispose de joueurs de qualité qui auraient pu jouer dans des gros clubs de Fédérale 1 ou des clubs moyens de Pro D2, mais qui, par attachement au maillot, sont restés même quand le club évoluait en Fédérale 2. Et c’est justement ça, qui fait la force de Nafarroa dont la plupart des joueurs évoluent ensemble depuis l’école de rugby. Leur match le plus important, pour le maintien, aura lieu le week-end prochain contre Marmande, mais les joueurs, présents à Trélut, ne viendront pas pour faire de la figuration. Ils viennent pour apprendre, pour progresser encore, pour pouvoir rivaliser et gagner contre leurs adversaires directs. « C’est en affrontant les meilleurs qu’on peut progresser » explique le Président. La différence de niveau entre la Fédérale 2 et la Fédérale 1 est grande. Tout va plus vite, les mêlées sont poussées et cassent les jambes. De plus il faut travailler toute la coordination, et ce avec deux entraînements par semaine. Après quatre matchs ’’d’apprentissage’’, Nafarroa, malgré une équipe recomposée avec de nombreux jeunes et de nombreuses absences, s’est offert une équipe de Tyrosse supérieure sur le papier. L’équipe progresse, les joueurs travaillent d’arrache-pied pour se mettre au niveau physique et participent, sur leurs temps libre, à la construction d’une salle de musculation !

Jean-Jacques Lasserre