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Retour sur Tarbes-Marmande

mardi 9 octobre 2018 par Rédaction

Les réactions marmandaises

Soir de crise dans les vestiaires marmandais entre des joueurs, accablés par l’ampleur du score, et un Président et un staff, remonté contre le comportement de leurs joueurs. Des joueurs accusés de ne pas avoir respecté les consignes données par le staff et d’avoir voulu trop jouer et à l’envers ! Il est vrai que les Tarbais ont inscrit leurs trois premiers essais sur des ballons de récupération. L’absence de Mieres, le stratège du jeu au pied, a beaucoup manqué dans le jeu d’occupation. C’est d’ailleurs sur des ballons remontés à la main que les Marmandais se sont fait cueillir par une défense agressive.

Julien Bouic : « On a été dominé de partout par un grand TPR »

L’entraîneur tire la mine des mauvais jours, après avoir longuement parlé aux joueurs dans les vestiaires. Quand on lui parle de score trop lourd, la réponse fuse. « Non, c’est mérité ! Quand on faillit dans le combat, quand on faillit dans la conquête, en touche, en mêlée... On a failli dans tous les sens et on a été dominé de partout, par un grand TPR. » Une lourdes défaite qui a gâché le retour de l’ancien pilier tarbais, qui se faisait un plaisir de revenir à Trélut . « On est frustré, parce qu’on ne venait pas pour faire ça. Il leur manquait deux cadres, leur 6 et leur 4 (Masson et Lacroix) et on pensait qu’on pouvait rivaliser un petit peu. Gagner, c’était utopique, mais rivaliser au moins avec eux. Prendre 50 points, ça nous fait redescendre de notre nuage. » Une lourde défaite qui va remettre les têtes à l’endroit à huit jours d’un match capital contre Anglet. « Maintenant, on sait ! On avait gagné petitement contre Bagnères 12-9, on avait perdu contre Lannemezan. Contre Tarbes, on est catastrophique, il ne faut pas se leurrer. C’est l’état d’esprit des garçons qui me déçoit et je le leur ai dit dans les vestiaires. Quand on faillit dans le combat et en conquête, on ne peut pas gagner un match de rugby ! » Pourtant les Marmandais ont fait douter les Tarbais pendant une demi-heure avant d’encaisser cinq essais en moins d’un quart d’heure (31ème, 36ème, 40+2, 41ème, 44ème). Pour autant, ils n’ont pas sombré et ont même fait jeu égal dans la dernière demi-heure avec un essai de chaque côté. Mais rien ne console l’entraîneur marmandais : « Aujourd’hui, on était venu pour faire un match de rugby. On a le droit de se tromper mais là, ça fait beaucoup. On est à 6-6 à la 20ème, on est dans le match, on est en place défensivement puis derrière, chacun fait sa faute et ça ne pardonne pas, devant les grosses équipes. La sanction, elle tombe ! On est des petits garçons, on n’est pas des grand garçons. On ne tient pas le ballon, on est bousculé en puissance... »

Arsène N’Nomo : « Une leçon de rugby »

Le capitaine est le dernier à quitter les vestiaires, car il a fait la navette entre ses coéquipiers dans les vestiaires et le staff et le président, dans le couloir. Du haut de ses 38 ans, il en a connu des tempêtes et des défaites et son analyse est pertinente. « On est très déçu, parce qu’on était venu chercher un résultat. On avait fait un bon petit bloc, puisqu’on termine avec 16 points, même si il y à Lannemezan... On était venu à Tarbes chercher de la confiance. On a joué vingt minutes et après, on est complètement passé à côté. C’est vrai, qu’on est tombé face à une grosse équipe de Tarbes, qui a joué son rugby et qui nous a donné une leçon de rugby. Nous, on est complètement passé à côté, on a fait des fautes, on n’a pas respecté les consignes, on a été indiscipliné, quoi dire de plus ? » L’ancien agenais, passé par la Pro D2 et le Top 14, est un expert en mêlée fermée et son avis est important. « On est tombé face à un gros paquet d’avants et on le savait. On passe vingt minutes où on n’est pas trop mal, mais après ces vingt minutes, ils ont pris le dessus que ce soit en mêlée ou en touche. On perd le ballon, on fait des en-avants… Après quand on a pris les essais, on est sorti un peu du match. » Mais malgré tout Marmande n’a rien lâché. « On a mis de beaux caramels, on défend sur notre ligne, on finit bien. » 

Les vestiaires tarbais

Le plaisir pris sur le terrain se ressent encore dans les vestiaires où les visages n’ont jamais été aussi radieux malgré un match engagé et assez dur physiquement face à quelques gros gabarits de l’hémisphère sud. Une victoire agrémentée d’un bonus offensif inespéré face à une équipe solide et joueuse que les Tarbais craignaient. 

Yannick Vignette : « La notion de combat est prioritaire »

Malgré les six essais, une conquête presque parfaite et plusieurs enchaînements de jeu réussis, l’entraîneur tarbais tempère : « On a eu une entame un peu compliquée même si on a su décanter le match en fin de première mi-temps. Après, Marmande a peut-être un peu lâché le morceau et n’a pas remontré son vrai visage le reste de la partie. Je pense que cette équipe a un potentiel bien supérieur à ce qu’elle a montré. Ceci étant, ça a été un match plutôt enthousiasmant pour nous, par rapport à ce qu’on travaille. Ce match valide des choses sur le mouvement général. On a essayé de créer un peu plus et on a vu de bons joueurs, on a vu des choses qui se sont créées. On a vu du jeu de rugby, avec pas mal d’alternance entre les avants et les trois-quarts. On a vu une équipe un peu plus joueuse. C’est encourageant et il faut aller dans ce sens là. » Si les choses se sont décantées, c’est aussi parce que les joueurs ont pris le match par le bon bout, en respectant les fondamentaux. « Les joueurs doivent garder dans leur tête que la notion de combat est prioritaire. Si on a gagné, c’est parce qu’on a dominé devant. On a été très propre en conquête, très, très, propre en touche. On a fait 100% et on leur a contré des ballons. On a été très bon en mêlée et après, c’est avant tout l’agressivité qu’on a mis en défense. On leur a fait tomber des ballons et c’est ça qu’il faut retenir. Le combat est prioritaire et il faut rester fort là dedans. Il ne faut pas faire du jeu pour faire du jeu mais si on met les choses dans l’ordre, on peut faire du jeu. »

Mickaël Etcheverria : « Le match le plus complet »

Avec deux nouveaux essais inscrits par les trois-quarts, plus deux terminés par les avants après une percée des trois-quarts, le coach des lignes arrières ne pouvait avoir que le sourire. « Oui, il y a eu beaucoup de jeu et d’alternance. Les avants ont marqué et les trois-quarts aussi. » Un bonus aussi inattendu que mérité, compte tenu des circonstances. «  On a eu deux forfaits au mauvais moment, avec Mickaël Lacroix et Cohen Masson » rappelle l’entraîneur. « Notre but était de gagner contre une belle équipe de Marmande, qui n’a pas pu jouer son jeu, parce qu’en face, il y avait une bonne équipe tarbaise qui leur a posé des soucis. Dans un premier temps, le rythme était un peu haché et on a mis un peu de temps. Après, on s’est lâché et ça fait plaisir de voir des avants et des trois-quarts qui marquent. La conquête était parfaite. Je ne sais pas si c’est le match référence, mais c’est le match le plus complet qu’on ait fait depuis le début de la saison. Mais il reste encore des choses à travailler »

Morgan Rubio : « On a essayé de se faire plaisir »

L’ailier tarbais, même s’il n’a pas marqué d’essais, s’est régalé sur le terrain. « Je ne sais pas à quand remonte le dernier bonus offensif à Trélut. Ce soir, c’est un point supplémentaire très satisfaisant, car franchement, on n’y comptait pas trop. On craignait énormément cette équipe de Marmande qui avait fait des matchs accrochés et qui n’avait pris que deux essais jusqu’à maintenant. On n’était vraiment pas serein avant le match car ils ont de bons joueurs en plus, dont certains viennent du Top 14. Donc, on les prenait vraiment au sérieux et ça a bien fonctionné pour nou,s avec le bonus offensif. On a essayé de se faire plaisir et d’envoyer du jeu, avec un peu de déchets sur la fin, dus à la brume qui est tombée. Mais on est vraiment satisfait. »

Alexis Armary : « Continuer à imposer notre rythme »

Capitaine et seconde ligne, en l’absence de Lacroix, Alexis a joué son premier match en deuxième ligne, à part des bouts de matchs sur des circonstances de jeu. Malgré son inexpérience et onze kilos de moins, le pack tarbais s’est montré dominateur face à un des meilleurs et des plus lourds paquets d’avants de la poule, après Albi. Deux postes qui demandent des qualités différentes. « Oui, on y laisse beaucoup plus de jus qu’en troisième ligne (rires…) et sur le terrain, pour se déplacer, on a les cannes un peu plus lourdes... » Deux postes qui sont assez proches dans le rugby moderne en terme de jeu où le temps des troisièmes rideaux est révolu. « Je n’ai pas senti de différences dans le placement, parce que nous avons un système où troisième et seconde ligne, on est placé au milieu de terrain. C’est juste en mêlée où c’est différent. On laisse beaucoup de jus dans la poussée et après, on a moins de gaz. Mais dans le jeu, c’est pareil que ce soit en attaque ou en défense. On plaque autant et dans les rucks, c’est pareil. »

« C’est important d’avoir de bons ballons »

Un match où la touche a été quasiment parfaite malgré l’absence d’un troisième ligne de métier, remplacé par pur talonneur. « Il a fallu s’adapter à ça aussi, avec Thomas Camy dans l’alignement » reconnaît le capitaine de touche. « On a beaucoup varié, on a fait du complet, on a fait du réduit, des ballons portés en changeant de formes et des ballons directement déviés pour les trois-quarts. » Et ce face à un alignement performant, avec un attelage de beaux gabarits néo-zélandais et sud-africain « On est assez satisfait parce que c’est vrai qu’on a eu quelques périodes compliquées sur la touche. On a beaucoup de nouveaux joueurs et il fallait le temps qu’on se rôde. Là on est bien et c’est important d’avoir de bons ballons pour faire du jeu. » On connaissait l’importance d’une bonne touche sur les ballons portés, à proximité des lignes, mais c’est important aussi, pour jouer en première main derrière avec à la clé des essais. Une victoire, tant dans le contenu que dans la forme, qui va compter pour Alexis Armary. « C’est important par rapport à notre dernière prestation à Trélut, (contre Lavaur) où on est sorti victorieux mais où on était déçu de nous-mêmes. On avait envie de montrer une autre image et de se libérer. On a commencé à le faire à Tyrosse, avec un jeu plus libéré, en jouant plus avec les trois-quarts. C’est ce qu’on a continué à faire contre Marmande. C’est une bonne rampe de lancement et il faut continuer à jouer, à se déplacer, à imposer notre rythme. »

James Percival : « C’est à nous d’imposer notre tempo »

Une superbe palme de nage dorée, pend à la porte du placard des vestiaires du seconde ligne anglais, en guise d’Oscar du carton jaune le plus stupide. Preuve de la bonne ambiance qui règne dans le groupe. Depuis son arrivée, il y a trois ans, c’est peut-être le match le plus abouti réalisé par le TPR. « C’est possible... C’est aussi parce les mecs jouent en respectant les systèmes, avec de la vitesse. On joue les systèmes proprement. On garde le ballon, on joue avec de la vitesse et c’est difficile pour l’adversaire. On a fait peu d’erreurs, peu de fautes et on a fait un très bon match. Sauf pendant les vingt dernières minutes où, avec les nombreux changements, le jeu n’a pas été parfait. Mais la bonne chose, c’est que l’équipe joue avec de la vitesse pendant 80 minutes ? C’est très important et c’est du vrai rugby. » C’est là, qu’est la clé de cette large victoire face à une équipe certainement supérieure à Lavaur, Tyrosse et Saint-Jean-de-Luz. « J’ai regardé les vidéos cette semaine et Marmande c’est très costaud. C’est une équipe très forte en mêlée, en touche, avec des avants très forts. On a gagné, parce qu’on a conservé le ballon et qu’on a joué avec de la vitesse. Contre les autres équipes, on s’est mis à leur niveau, on a joué à leur rythme. C’est à nous d’imposer notre temp,o comme on l’a fait contre Marmande. C’est ça qui a fait la différence. »

 Mathieu Berbizier : « J’ai un réflexe de footballeur »

L’arrière tarbais est un peu l’homme du match par son essai d’anthologie. Après des débuts timides, dus certainement à une perte de confiance après son exil perpignanais, Berbizier est revenu à son meilleur niveau, fort sur les ballons hauts, rapide, capable de s’intercaler dans le bon tempo. C’est en toute modestie qu’il raconte son essai. « J’ai un réflexe de footballeur, sur un petit par dessus. Je prends le ballon de volée au pied et je suis mon coup de pied. J’ai le bon rebond, je pousse le ballon au pied et après, ça se joue à la course et ça m’a souri. C’était de la chance. » L’arrière tarbais s’est régalé sur les ballons de relance et sur de multiples interventions dans la ligne d’attaque. « On a fait une première mi-temps un peu poussive, où on a mis vingt minutes à rentrer dans le match. Après ça s’est décanté avant la mi-temps. Dans les vestiaires, on s’est dit qu’il fallait tuer le match d’entrée et on a marqué deux essais d’entrée. Après, on a joué le match plus libéré et ça fait du bien de gagner sur un score fleuve et de prendre le bonus offensif. »

 

Jean-Jacques Lasserre