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Retour sur Tyrosse-Tarbes

mardi 25 septembre 2018 par Rédaction

Le Stade de la Fougère n’avait pas fait le plein pour le match, la plupart des nombreux participants au cinquantième anniversaire de L’Ecole de Rugby (près de 400 couverts) ont préféré rentrer chez eux pour regarder à la télé le match de Mont-de-Marsan. D’autre part, en cette première journée automnale ensoleillée, beaucoup de spectateurs potentiels préfèrent profiter des derniers week-ends à la plage. Du coup, beaucoup de places de stationnements, se sont libérées aux alentours du Stade pour les retardataires. Construit en 1949, le Stade de la Fougère, est aujourd’hui entouré d’une zone pavillonnaire et se garer à proximité est difficile. Pour autant, rien à voir avec l’ancien Stade Jules Soulé de Tarbes. Fougère est en béton armé, avec deux tribunes dont une seule couverte. Le stade dispose d’une piste en cendrée d’origine qui éloigne autant les spectateurs du terrain qu’à Trélut. Malgré cet éloignement, les supporters présents savent se faire entendre de l’arbitre et du buteur adverse salué par des croassements de corbeau à chaque tentative de but. Le Stade ne dispose pas d’éclairage et les entraînements se font sur un complexe sportif de plusieurs terrains éclairés, dont un en pelouse synthétique. Par contre le Stade de la Fougère dispose de vestiaires neufs et d’une salle de musculation en dur. L’accueil convivial est assuré par de très nombreux bénévoles qui gardent le sourire même après la défaite...

Du côté de Tyrosse

Entre déception et satisfaction

Les Tyrossais ont mené jusqu’à dix minutes de la fin avec une ouverture du score dès la 4ème minute. Leur avance de dix points à la mi-temps (13-3) a fondu en seconde période et Dhuin, qui a pris la relève de Descazaux a manqué la pénalité de la gagne à trois minutes de la fin du temps règlementaire. Mais les Landais, qui ont tout donné jusqu’au bout, n’ont rien à se reprocher et étaient partagés entre la déception de perdre d’un point et la satisfaction d’avoir tenu tête à une équipe ’’pro’’.

Les réactions d’après match

Paul Dubert : « Le rugby ne se mesure pas à des coups de pieds »

Le demi-de-mêlée landais, sportivement, ne se retranche pas sur la faillite au pied des buteurs (3 pénalités, 2 transformations). « C’est la dure loi du sport mais c’est comme ça, il y a des jours où on met des points au pied et d’autres, où on n’en met pas. Il nous a fait gagner à Lavaur (26 points) et sur ça, il n’y a aucun souci. Le rugby ne se mesure pas à des coups de pieds. On a encore des progrès à faire dans le jeu ». Au delà de la déception légitime d’avoir perdu d’un point (13-14), le capitaine veut retenir les points positifs. « On peut quand même être fier de notre prestation parce qu’il y a du contenu. Le match tourne du côté de Tarbes, qui a plus maîtrisé certains fondamentaux. » Malgré la défaite Paul Dubert note du mieux à chaque sortie. « On finit à un point de Tarbes qui est une équipe, sans faire offense à Marmande, plus armée. Il y a eu du mouvement, on a marqué deux essais, on a réussi à les contenir en mêlée, car ils ont une grosse mêlée. Franchement, il y a du positif même s’il reste plein de petits détails à travailler. On a changé trois coachs, la saison dernière, on finit sixième qualifié et on sait qu’il nous reste à travailler. » Paul Dubert qui a une longue carrière derrière lui juge l’équipe tarbaise perfectible. « Au fil de la saison, ils vont monter en puissance, car ils ne sont pas à leur plein régime encore. Je pense qu’ils ne sont pas très contents de leur performance non plus. Mais je sais que c’est une équipe en pleine restructuration. Ils vont monter en puissance et ils vont faire de bien meilleurs matchs qu’ici. »

François Gelez : « Tarbes regorge de qualités individuelles »

L’entraîneur des trois-quarts est partagé entre la frustration d’avoir perdu et la satisfaction d’avoir résisté à un adversaire au statut supérieur. « Il y a trois semaines, on était inexistant à la maison et là, contre une équipe d’un autre calibre, on est capable de lui tenir la dragée haute et on échoue de peu. » Le technicien, toujours exigeant, ajoute : « Mais, on ne peut pas se satisfaire de ça. Sur la qualité du match, il y a beaucoup à redire. On laisse échapper beaucoup de ballons, beaucoup d’occasions d’essais, beaucoup de points au pied et ça ne valide pas le travail qu’on fait depuis Saint-Jean-de-Luz. » Un travail qui devrait finir par payer face à des adversaires moins huppés. « On sait que Tarbes ne joue pas dans la même catégorie que nous, mais il faudra récupérer les points perdus dès le prochain match à Nafarroa. » Une équipe tarbaise, toujours en rodage, selon l’ancien ouvreur international. « C’est une équipe qui est en reconstruction, qui n’a pas encore beaucoup de repères mais qui regorge de qualités individuelles qui nous a posé beaucoup de problèmes en première mi-temps. On a manqué beaucoup de placages, parce qu’ils ont des joueurs très athlétiques et très vifs. Ils nous ont mis en difficultés là dessus mais collectivement, c’est encore une équipe en rodage qui sera dangereuse en seconde partie de saison. Nous, ne joue pas dans le même championnat qu’eux mais aujourd’hui, on avait les armes pour gagner ce match. »

Frédéric Garcia : « On perd d’un point, ce n’est pas cher payé »

L’ancien entraîneur tarbais n’arrête pas de serrer des mains ou de faire des bises aux nombreux tarbais qui sont venus assister au match. Pour lui la victoire n’aurait pas été usurpée. « Elle n’aurait pas été imméritée mais ça fait partie du rugby. C’est dommage parce qu’on avait besoin de points. On a eu l’occasion de scorer mais on ne les met pas dedans. On perd d’un point, ce n’est pas cher payé mais ça fait partie du rugby. » Toutefoisl’entraîneur des avants a bien apprécié le comportement de ses joueurs : « Le plus important, c’est qu’on a montré qu’on était en progrès et il faut continuer là dessus. Il ne faut pas baisser la tête et si on a cet enthousiasme tous les week-ends on fera de belles choses. »

Benat Auzqui : « On est tous très déçu »

Le pilier international espagnol, passé par le Top 14, est partagé dans son ressenti. « C’est de la déception pour le moment. Quand on reverra le match à la vidéo peut-être que ce sera l’inverse. Mais on est tous très déçu, parce que c’est un match qu’on avait largement à notre portée. On n’a pas été réaliste et au final on le perd d’un point ! » Très sportivement, et du haut de sa très longue expérience du haut niveau, Benat Auzqui juge positive la prestation de son adversaire direct Alexandre Duny : « C’est sa première saison à ce niveau là et il faut lui laisser le temps, car il a beaucoup à apprendre » Sous-entendu face à des vieux briscards comme lui. « Il est costaud, il a de bonnes bases et maintenant, c’est à lui d’apprendre tous les week-ends. Alors, il pourra faire un très bon pilier. »

 

Du côté de Tarbes

L’envie de produire

Du côté tarbais, c’était le soulagement d’avoir ramené les quatre points de la victoire après une première mi-temps ’’catastrophe’’ avec deux essais, dont un casquette, sur ses propres lancers en touche. La mêlée tarbaise, n’a pas connu sa domination habituelle face à la qualité du cinq de devant landais, solide et expérimenté. Il faut y ajouter aussi la patte de l’ancien pilier Frédéric Garcia qui connait toute les ficelles pour embrouiller un arbitre. D’autant que c’est le secteur le plus difficile à arbitrer, celui où les ’’tricheries’’ sont les plus faciles. Ainsi, un pilier qui lâche sa prise, peut facilement obtenir la pénalité en sa faveur une fois sur deux. Certains piliers, sont bien connus dans le milieu. Le Tyrossais Lagain en fait partie et il a réussi à abuser M. Sacarot, comme d’autres arbitres. Les Bigourdans malgré une conquête incertaine, ont envoyé beaucoup de jeu mais des fautes de placements et une grosse défense landaise, ont empêché la continuité du jeu. Mais certaines attitudes, sur du jeu debout des avants et des trois-quarts, sont prometteuses. Certaines superbes actions qui, avec une meilleure continuité, avec un crochet de moins ou une passe plus tôt, aurait pu faire mouche. Mais on ne saurait reprocher cette envie de trop bien faire qui fait faire le geste de trop qui permet à une défense agressive de tuer l’action. C’est cette envie qui a aussi permis au TPR de revenir dans le match où d’autres auraient peut-être baissé les bras devant tant de fatalité. L’essai tarbais est la première illustration d’un mouvement parfait avec des passes dans le bon timing pour un joueur lancé dans l’intervalle. Ce qui a loin d’avoir été le cas sur plusieurs autres actions.

Les réactions tarbaises

Yannick Vignette : « on a joué en équipe »

L’entraîneur tarbais n’a pas oublié le match de Saint-Jean-de-Luz. « Aujourd’hui, ça se joue aussi à un point près et tu peux être heureux ou malheureux. Là, on est heureux même au delà du résultat, car je trouve qu’on a joué en équipe. On a produit plus de jeu que lors de nos derniers matchs et ça c’est bien. Cela montre que ça commence à prendre, sur nos transformations de jeu, avec l’habitude de jouer ensemble. C’est un des points positifs, l’autre, c’est d’avoir su faire basculer le match en seconde période face à une valeureuse équipe de Tyrosse à qui, il faut savoir rendre hommage. » L’ancien demi-de-mêlée se projette de suite vers l’avenir. « On a su s’en sortir et maintenant, il faut penser à la suite, Marmande et Nafarroa, à la maison. Il faut se projeter déjà sur l’avenir et récupérer. On a un petit groupe de vingt joueurs et il faut essayer de les faire récupérer au mieux. » Comme promis en cas de victoire, les joueurs ont obtenu le mardi comme jour de repos supplémentaire, avec le lundi, lendemain de match. L’état de Duny, qui est sorti en boitillant, est rassurant car il s’agissait d’un simple coup douloureux sur le tibia.

Alexandre Loustaunau : « On ne s’est pas affolé »

Le demi-de-mêlée tarbais, à son habitude, a beaucoup donné et a beaucoup chargé, preuve qu’il est considéré comme un élément clé. Joueur expérimenté, il est précieux auprès de ses coéquipiers et de l’arbitre. Et dans les vestiaires, comme sur le terrain, il fait preuve de beaucoup de lucidité. « On fait une bonne entame, pendant une bonne vingtaine de minutes. On tient bien le ballon et on multiplie les phases de jeu. En fin de première mi-temps on se fait beaucoup sanctionner, les fautes y sont ou n’y sont pas, ça fait partie du jeu. » Malgré l’essai casquette, concédé juste avant la mi-temps, et la différence au score (13-3), les Tarbais n’ont pas douté. « On se met un peu dans le dur mais dans les vestiaires, on était plutôt serein. On ne s’est pas affolé et on s’est dit, que si on ne s’affolait pas, et que si on récitait notre jeu, comme on l’a fait toute la semaine, ça pouvait passer. Du coup, c’est ce que l’on a fait. On a pris point par point, et ça nous a souri. »

Mickaël Lacroix : « C’est prometteur pour la suite »

Le seconde ligne tarbais, lui aussi, a beaucoup payé de sa personne et l’enchaînement des matchs à temps plein, fait ressortir les coups. Mais la victoire fait oublier les douleurs physiques et le capitaine, retient avant tout le plaisir retrouvé sur le terrain. « On avait des intentions de jeu et on a produit du jeu. Tout le monde nous reprochait de ne pas jouer et même nous, on ne prenait pas de plaisir. C’est le début de quelque chose, c’est prometteur pour la suite et maintenant, il faut continuer. » Malgré plusieurs actions avortées et une défense très agressive, les Tarbais n’ont pas abandonné leur projet de jeu et ils ont su renverser le sort du match. « En première mi-temps, on n’a pas concrétisé nos temps forts et eux, ils ont été très pragmatiques. En conquête, on est très attendu. Tout le monde triche contre nous et notamment en mêlée », confirme Mickaël Lacroix qui n’a pas pour habitude de se retrancher derrière l’arbitrage. « On voulait gagner et on a gagné. A Saint-Jean-de-Luz, on n’a pas eu de chance mais aujourd’hui, la chance a tourné. »

Jean-Jacques Lasserre