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Retour sur la fin de la Poule d’Accession

jeudi 26 avril 2018 par Rédaction

Les clubs ont été avertis en janvier et sanctionnés en mars

Thierry Murie avait averti les Présidents de clubs en janvier et il a tenu parole en supprimant la Poule d’Accession qui regroupait les plus ’’gros’’ budgets de Fédérale 1. « On ne peut pas continuer comme cela. Il faut une division intermédiaire entre le Jean-Prat et le Pro D2 mais il faut aussi des clubs pour y jouer ! On ne peut pas tenir avec seulement six clubs ! » Un Président ulcéré d’avoir été trompé au mois de juin dernier. « Certains clubs nous ont menti et n’ont pas respecté le cahier des charges. Ils n’ont pas respecté leurs engagements ! Résultat, on se retrouve avec une compétition tronquée en cours de saison, où le sportif n’existe plus*. » Se retrouver avec six clubs retoqués contre quatre l’année dernière, avait fait déborder le vase. « Il faut taper du poing sur la table et assainir cette division. Cela va peut-être prendre deux ou trois ans mais la FFR ne lâchera pas. Les tricheurs et les clubs qui ne respectent pas leurs engagements seront sanctionnés. » C’est chose faite avec trois de ces six clubs rétrogradés financièrement en Fédérale 2 à la fin de la saison. L’appel de Chambéry n’a pas été entendu par la FFR mais le Finaliste de l’an passé, entend aller devant le CNOSF et le TAS. Strasbourg a été maintenu mais a écopé de huit points de pénalité, Romans de cinq points et Bourgoin a été sauvé par l’arrivée d’un gros sponsor. 

*Une affirmation démentie par les faits. Strasbourg a écarté Albi de la seconde place en s’imposant lors de la dernière journée. A moins que les Albigeois aient fait exprès de perdre pour éviter Tarbes en demi. Depuis l’annonce des sanctions, Tarbes et Bourg-en-Bresse sont tombés à Romans, Rouen a perdu à Limoges et Aix et Tarbes ont chuté à Chambéry…

Assainir le rugby fédéral

Thierry Murie entend remettre de l’ordre dans le rugby amateur français. « Certaines pratiques n’ont plus lieu d’être. Les rémunérations occultes, la course à l’armement aveugle, le non-respect des règles sociales a fait son temps. » Une décision qui a été prise pour assainir la situation des clubs comme avait averti Thierry Murie en janvier. « Les Présidents doivent reprendre leurs gestions, en partant de leurs écoles de rugby, leurs cadets, leurs juniors et les quatre sous qu’il reste, répondent à leurs ambitions, et pas l’inverse. Je veillerai à cet équilibre, à cette remise en question. Je l’ai dit à tous, je le ferai qu’ils n’en doutent pas. » C’est peut-être à cause de ces propos qu’aucun club, à part Bourg-en-Bresse, n’a osé contredire le Boss de la Fédérale. Le Président Murie pense que les clubs auront moins tendance à tricher, ce qui n’est pas une évidence quand on voit les rétrogradations financières prononcées par la FFR. Lille, le cas le plus médiatique, est arrivé alors que la Poule d’Accession n’existait pas. Celui de Saint-Nazaire, l’an dernier, remontait à plusieurs années de gestion hasardeuse et celui d’Auch à un sponsor défaillant Les difficultés financières de Bourgoin sont récurrentes depuis des années et perdurent malgré une relégation financière en fédérale 1 en 2012. Le club, relégué sportivement de Pro D2 en 2017, aurait dû être rétrogradé en Fédérale 2 après son dépôt de bilan. Le cas de Tarbes est particulier, ses difficultés financières sont dues à un sponsor dirigeant qui a reconnu « des faux et usages de faux » en 2016. Ces dernières années neuf clubs de fédérale, dont sept qui ne faisaient pas partie de la Poule Elite, ont été rétrogradés, voire ont disparu pour des raisons économiques. Ils avaient tous des budgets supérieurs à 1 M€ : Lille, Périgueux, Bobigny ; Montluçon, Chalon, St Nazaire, Auch et Libourne...

Des propos démentis par une enquête


Les propos de Thierry Murie sont démentis par une enquête de Frédéric Bonnet (L’argent tue la glorieuse incertitude du jeu de Rugby)

Thierry Murie avait reconnu, toujours au mois de janvier, que la Poule Elite avait été créée suite à un souhait collectif de « tous ces présidents de la Fédérale 1 classique qui, à l’époque, étaient vent debout contre ces équipes professionnelles, aux joueurs athlétiques, qui mettaient en danger leurs équipes et qui ne leur laissaient quasiment aucune chance de disputer les phases finales. » Un risque qui perdure et qui a été augmenté par deux années de pratique dans la Poule d’Accession. Selon l’enquête de Frédéric Bonnet : « Les joueurs de beaucoup de clubs de fédérale 1 des poules 2 à 4 (19 sur 33, soit 57 %), ne s’entraînent que le soir de 6 à 9 heures trois par semaine car ils sont pluriactifs et exercent une activité professionnelle ou étudiante. La plupart de ces clubs ne disposent pas de salle de musculation ou de préparation physique. »

Réunir en deux poules les clubs à plus d’un million d’euros de budget

Cette enquête, par contre, valide les déclarations à Tarbes-infos de Thierry Murie qui déclarait que des clubs qui disputaient le Jean Prat bénéficiaient des mêmes conditions. Selon l’enquête : « Ces clubs qui disposent de moins de 1 million de budget rencontrent des concurrents (quatre dans la poule 2, quatre dans la poule 3 et six dans la poule 4) qui travaillent dans les mêmes conditions optimales que les clubs de la poule 1, dite d’accession à la PRO D2. » Ce sont ces « gros » clubs qui ont fait pression pour la suppression de la Poule Elite. Les plus gros qui le souhaitaient, Rouen et Strasbourg, ont pu accéder à la Poule Elite et seul Strasbourg s’est retrouvé en fin de saison avec des difficultés financières. Pourquoi ne pas faire alors deux poules Elites, composées des clubs qui s’entraînent quotidiennement et qui disposent d’un minimum de contrats de rugby à temps plein. Les quatre premiers de chaque Poule Elite se rencontreraient à partir de quarts de finales et seuls les éligibles monteraient, comme dans la nouvelle formule. Cela aurait le mérite d’éviter des rencontres disproportionnées avec le risque d’accidents liés à la différence des gabarits et de la condition physique. Avec les treize clubs de Jean Prat qui disposent de plus d’un million d’euros de budget et les rescapés de la poule d’accession, le compte y ait largement. Les autres clubs aux budgets en dessous du M€, disputeraient le Jean Prat. Ce serait l’assurance de voir des matchs équilibrés tous les week-ends sans prises de risques de blessures dues à des dimensions physiques disproportionnées. Mais cela n’empêchera pas les tricheurs de tricher. Pour Frédéric Bonnet, les mentalités ne changent pas et certains clubs de Jean Prat continuent de tricher : « Ainsi, dans les poules 2 à 4 aussi, certains clubs sont-ils plus méritants que d’autres du point vue financier. Ceux qui ne trichent pas et ne rentrent pas dans le travail dissimulé. Ceux qui sont au clair du point de vue social et juridique. L’avenir prochain nous réserve peut-être quelques surprises... »

Les possibles futures poules

En l’état actuel des choses, en partant du principe que nous ne tenons pas compte des montées et des relégations prochaines, la Fédérale comprend quatre poules composés de quarante quatre clubs aux budgets divers. Treize clubs de Fédérale Jean Prat ont un budget supérieur à 1 M€. Des budgets qui s’échelonnent de 1,8 M€ à 1 M€. Avec, respectivement 1,8 M€ et 1,6 M€ de budget, Cognac/St Jean d’Angély et Macon, auraient pu prétendre à la Poule Elite dont la barre était fixée à 1,6 M€ !

Une des Poules géographiques serait issue des clubs d’Occitanie autour d’Albi et de Tarbes, si un des deux ne montait, Bagnères, Blagnac, Rodez, Graulhet, Lombez Samatan, Castanet, Lavaur, sans oublier Narbonne relégué de Pro D2

Une autre de Nouvelle Aquitaine autour de Dax, relégué de Pro D2 avec Saint Jean-de-Luz, Tyrosse, Oloron, Hendaye, Anglet, Bassin d’Arcachon, Langon, Cognac/St Jean d’Angely, Saint Médard,

Actuellement, selon l’enquête de Frédéric Bonnet, les budgets 2017-2018 des clubs des quatre poules de Fédérale 1, étaient les suivants. 

La Poule 1

Aix (4,5 M€), Albi (5,5 M€), Bourg-en-Bresse (2,7 M€), Tarbes (3,6 M€), Rouen (3 M€), Aubenas (2,2 M€), Bourgoin (2,1 M€), Romans (3,2 M€), Limoges (1,8 M€), Strasbourg (2 M€), Chambéry (2 M€)

La Poule 2 (quatre millionnaires)

Cognac/St J d’Angely (1,8 M€), Nantes (1,4 M€), Bassin d’Arcachon (1,1 M€), Niort (1,0 M€), St Jean de Luz (0,75 M€), Tyrosse (0,75 M€), Langon (0,7 M€), Anglet (0,67 M€), Oloron (0,62 M€), St Médard (0,6 M€), Hendaye (0,58 M€)

La Poule 3 (trois millionnaires)

Rodez (1,3 M€), Blagnac (1,2 M€), Valence d’Agen (1 M€), Lavaur (0,9 M€), Bergerac (0,72 M€), Bagnères (0,7 M€), Trélissac (0,65 M€), Graulhet (0,6 M€), Castanet (0,53 M€), Lombez Samatan (0,40 M€), St Sulpice /Lèze (0,40 M€)

La Poule 4 (six millionnaires)

Macon (1,6 M€), Dijon (1,55 M€), Nîmes (1,4 M€), Vienne (1,3 M€), La Seyne (1,2 M€), Hyères-Carqueirane (1,1 M€), ASV Lyon (0,8 M€), Grasse (0,8 M€), Suresne (0,72 M€), Agde (0,65 M€), Céret (0,56 M€)