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Après Tarbes-Aix

mercredi 21 mars 2018 par Rédaction

Réputation redorée

La victoire tarbaise a claqué comme un coup de tonnerre dans l’Ovalie fédérale, surtout par l’ampleur du score 21-10. Il n’y a pas photo. Certes les conditions météo avantageait certainement les Tarbais mais personne du côté d’Aix ne cherchait d’excuses, tant la domination tarbaise avait été évidente. Pris à la gorge d’entrée, les Provençaux ont été étouffés pendant plus de 80 minutes au point de finir acculés à cinq mètres de leurs lignes. Aix à part un essai à zéro passe, accordé suite à un maul écroulé, ne s’est jamais montré dangereux hormis sur des ballons portés. Les Tarbais, se sont montrés plusieurs fois dangereux près des lignes, récompensés par trois pénalités et deux drops. Les plus belles actions du match sont aussi à mettre à l’actif des Tarbais. Une nette victoire qui permet à Tarbes de redorer une réputation largement écornée jusqu’ici et de regagner le respect de ses adversaires. De montrer à tous et à la Fédération, que Tarbes mérite sportivement de disputer les Phases Finales. Que sa qualification n’est pas due uniquement à une bonne gestion et au respect des critères du cahier des charges. Aux supporters maintenant de prouver que Tarbes, au niveau du public, mérite aussi à sa place en Pro D2. Avec à peine 2 000 spectateurs pour un match au sommet contre le leader, les Bigourdans sont loin des 7 500 Bretons de Vannes ou des 7 000 Nivernais de Nevers. Et ça aussi ça compte dans l’esprit des responsables fédéraux !

Côté provençal :

Déception, frustration, inquiétude même

Visages fermés, conciliabules à voix basse, l’immense déception se lit sur tous les visages des accompagnateurs aixois, rassemblés dans le couloir des vestiaires, comme si le ciel leur était tombé sur la tête. Mais le Président, l’entraîneur et les joueurs sont rapidement disponibles pour répondre aux questions, ce qui n’est pas toujours le cas en pareille circonstance. Venus pour s’imposer et valider leur ticket pour la Pro D2, les Provençaux sont repartis sans même un précieux point bonus. Pire, ils ont concédé leur plus lourde défaite de la saison face à une équipe chez qui, tout le monde ou presque, est venu gagner. D’où une consternation et une incompréhension palpables qui se muaient en inquiétude. « La seule chose dont nous sommes sûrs c’est de participer aux phases finales où nous risquons de retrouver Tarbes », avancent même le Président et le capitaine. Inquiétude car Provence-Rugby, exempté une journée, n’a plus que deux matchs à jouer, contre trois à Bourg-en-Bresse et quatre à Albi qui a un match à rejouer. Même si ce sont deux matchs à domicile contre Aubenas et Romans, qui ne sont pas éligibles, l’attitude des joueurs inquiète et laisse présager le pire après le match contre Tarbes, qui s’est joué à l’envie. Le souvenir du match contre Strasbourg, gagné péniblement 26-23, ne rassure pas, face à des équipes comme Aubenas et Romans, qui n’ont rien à envier aux Alsaciens.

Cédric Béal : « Zéro excuse »

Le capitaine d’Aix, très touché, est le premier à sortir à la rencontre de la presse provençale avant même de s’être douché. Ses mots sont durs et sans concession. « On est tombé sur une équipe qui avait plus de valeurs que nous sur ce match, avec les ingrédients qu’il fallait pour nous battre. Nous, on a déjoué, on n’a pas répondu présent sur du jeu simple. Déception car j’ai l’impression qu’on n’a plus notre destin entre nos mains, il va falloir cravacher jusqu’au bout. Si on fait la même prestation la semaine prochaine, Aubenas pourra espérer gagner chez nous. A nous de corriger tout ce qui a été négatif et je peux vous dire qu’il y a du travail. » Un journaliste provençal évoque les conditions météo difficiles et la réponse cingle. « Zéro excuse ! La météo est la même pour tout le monde. Eux aussi ont joué sous la pluie et ils ont mis 21 points ! Ils ont avancé, ils ont été meilleurs que nous devant. Non il n’y a aucune excuse de la pluie, du vent, etc..., on a été nul tout simplement. » Le confrère évoque alors une touche défaillante. « Ils ont bien défendu en touche, ils nous ont bien pris là-dessus... De toute façon il n’y a rien eu de positif, on a été nul, point barre ! Bravo à Tarbes, félicitations. J’espère qu’ils vont faire de belles phases finales et qu’on ne les retrouvera pas en phases finales, si on ne fait pas le travail jusqu’au bout. » Le capitaine est agacé quand le confrère évoque le gros parcours réalisé et la montée : « Pour l’instant on n’est rien, on est juste qualifié pour les phases finales, c’est tout. Il nous reste deux matchs, si on se retrouve ça ira, sinon... Je suis trop amer, je ne sais plus trop quoi dire. Encore une fois félicitations à Tarbes et à nous de tout corriger cette semaine, pour la réception d’Aubenas.

« Un manque d’humilité »

Cédric Béal se montre toujours aussi disponible quand Tarbes-infos essaie de comprendre les difficultés rencontrées depuis la phase retour. En évoquant une montée pratiquement acquise, avec 12 points d’avance à un moment donné, l’incertitude des joueurs sur leur avenir en Pro D2... « Exactement, vous avez tout dit. Je crois que dans la question, vous avez la réponse. C’est un gros manque d’humilité je pense, de ceux qui jouent. De ceux qui pensent qu’on est déjà en Pro D2 et on est loin d’y être ! C’est sûrement de ma faute aussi, en tant que capitaine, parce que je n’ai pas su trouver les mots qu’il faut pour motiver les mecs jusqu’au bout. Vous avez tout dit, manque d’humilité, de travail sûrement... A nous de retrouver ça sur les deux derniers matchs qu’il nous reste. » Aix vient de rencontrer successivement Bourg-en-Bresse et Albi, les deux futurs adversaires des Tarbais en phases finales et l’avis du capitaine est intéressant : « Bien sûr que cette équipe a toutes les chances de gagner. Ils nous ont battu facilement, alors qu’on nous voyait beau ici. Dans un match de rugby, tout le monde peut gagner. L’équipe qui gagne est celle qui respecte le plus ce sport. Aujourd’hui, Tarbes a respecté ce sport, bravo à eux et bonne chance pour la suite. »

Des Provençaux pourtant avertis

Pourtant le capitaine avait averti avant le match : « On s’attend a un plus gros combat que contre Albi. Encore plus dur, un cran au dessus, parce qu’ils sont chez eux. Parce qu’ils préparent les phases finales et qu’ils ont envie de nous battre, c’est logique. On se prépare bien et on va voir comment on réagit. » La déception est d’autant plus grande qu’Aix était déterminé. « L’idée, c’est de prendre des points pour continuer à avancer vers la Pro D2. Si on veut valider le ticket pour la Pro D2, il faut absolument prendre des points là-bas. Je dis ça sans leur manquer de respect, parce que ça va être difficile de prendre des points là-bas. Moi, en tant que joueur*, je n’y ai jamais gagné, ça va être très, très, dur. » Les Aixois avaient pourtant pris soin de visionner la victoire des Tarbais à Aubenas. « C’était un match très rude, avec beaucoup de cartons, ce qui prouve beaucoup d’agressivité et de combat. Donc, à nous de répondre présent, et de ne pas basculer dans la bêtise comme au match aller. On a réussi à répondre présent contre Albi et il faudra faire pareil pour jouer notre jeu. »

*Cédric Béal, qui a joué à Toulon (2002-2010), à Dax (2010-2013), à Mont-de-Marsan (2014-2016) et à Aix (2016) est venu plusieurs fois à Trélut. Sauf lorsqu’il jouait à Grenoble (2013-2014).

Fabien Cibray : « Il y a 21 à 10, il n’y a rien à dire ! »

Le demi-de-mêlée d’Aix qui file tête basse, visage fermé, confirme qu’Aix était venu pour chercher sa qualification : « Oui mais pour cela, il faut avoir un autre comportement que celui qu’on a montré.... » Fabien Cibray cherche longuement ses mots avant de continuer. « Je pense qu’on n’a même pas été à la hauteur de la compétition.... Tout simplement... Ces mots suffisent à ma frustration. » Plus loin, au micro d’un confrère aixois, qui lui demande les raisons de leur ’’non-match’’, le demi-de-mêlée laisse éclater sa rancoeur. « Si j’avais la réponse, je la donnerai. Après quand tu veux prétendre, je ne dirai, même pas la première place, mais au haut du classement de cette compétition, il faut avoir un autre comportement. On a eu un comportement d’une équipe du niveau en dessous, pas de Fédérale 1, mais d’un niveau en dessous... Je pense que ces mots suffisent à ma frustration voilà. » Mais le confrère insiste et demande le pourquoi d’un tel comportement. « On est les rois des montagnes russes... Je pense que c’est un manque de professionnalisme tout simplement. On ne va pas épiloguer sur le truc. On n’a pas été au niveau tout simplement. Il y a 21 à 10, il n’y a rien à dire. On n’a pas mis les ingrédients nécessaires pour gagner un match de rugby ! Il n’y a pas 36 000 questions à se poser. Dans un match comme ça, dans des conditions comme ça, si tu ne mets pas un plus d’énergie, un peu plus d’agressivité, tu n’existes pas et ça a été le cas. » A la question, vous êtes vu trop vite en Pro D2, l’ex-palois répond : « Je ne le pense pas, sinon, ce serait plus qu’une faute professionnelle... Après, il va falloir balayer, chacun devant notre porte et avant de penser à demain, il va falloir penser à aujourd’hui. »

Denis Philipon : « On a pris une grosse claque »

Le Président, extrêmement déçu, évacue tout de suite le syndrome de l’an passé où après un début de saison tonitruant, Aix avait terminé cinquième derrière Tarbes. « Je ne pense pas que ce soit ça. L’année dernière, les hommes étaient différents, l’état d’esprit était différent. Après, qu’est-ce-qui se passe dans la tête d’un groupe de 45 joueurs, d’un match à l’autre et surtout d’un mois à l’autre, alors qu’on était si bien lancé. Cela s’est grippé, effectivement à partir de la réception de Strasbourg et après, on n’a pas retrouvé cet état d’esprit. Peut-être un manque d’humilité inconscient, parce que je peux vous dire qu’on travaille beaucoup autour de ça. On a un grand respect pour tous ceux qu’on reçoit et encore plus pour tous ceux chez qui on va jouer. C’est une période difficile et pour être honnête, je n’ai pas d’explication. On a pris une grosse claque contre une équipe qui a été vaillante, qui a été déterminée, qui a parfaitement joué son coup, qui a été intelligente dans son pied. Nous, on a joué un rugby balbutiant, on a perdu tous nos duels, on a fait des fautes à l’infini. Dans le rugby, vous le savez mieux que moi, quand on ne gagne pas ses duels, quand on manque d’agressivité et qu’on n’est pas sur les fondamentaux, on perd tout simplement ou on perd très large. C’est ce qui est arrivé contre une équipe meilleure que nous dans l’engagement, dans la détermination, dans la fierté. Si on veut espérer faire quelque chose cette année, car c’est encore très loin d’être fait. Il va falloir retrouver ces valeurs là, sinon on n’ira nulle part. Dès lundi, nous devons nous retrouver autour de notre identité, autour de ce qu’on a à faire, pour ne pas gâcher notre saison. Un nouveau bout d’année démarre pour dès demain. »

Patrick Pezery : « C’est un sentiment de honte qui nous anime. »

L’entraîneur aixois, le visage renfrogné, répond dans un premier temps à la presse provençale. « Aujourd’hui, c’est un sentiment de honte qui nous anime. Ce n’est pas pour manquer de respect à cette équipe de Tarbes, qui a fait le match qu’elle devait faire, c’est par rapport à notre rendu à nous. » Une nouvelle fois le journaliste évoque les conditions et reçoit la même réponse. « Non, les conditions météo sont les mêmes pour tout le monde. Il y a des tas de joueurs qui étaient sur le terrain et qui ont déjà joué sous ces conditions là. Non, non, elles sont les mêmes pour tout le monde, et ils n’y a aucune excuse de ce côté là. On ne peut s’en prendre qu’à nous mêmes, à nos comportements et aux cadeaux qu’on fait à nos adversaires. » Interrogé sur la touche, un des points forts jusque là de l’équipe, le technicien avoue : « Oui, relativement défaillante, sur ce point là, tout au moins, l’humidité etc… ont pu faire que. Après, ce n’est peut-être pas défaillant, parce qu’à chaque fois, qu’on a eu l’occasion de marquer sur ballon porté, on l’a fait. On a eu quand même une possession importante et j’en veux plus aux fautes dans le jeu courant et aux ballons rendus au contact, qu’aux quatre ballons perdus en touche. » Interrogé sur la fin de saison, l’entraîneur des avants montre son inquiétude. « On est plus tributaire de la fin de la saison et on va devoir attendre le résultat des autres équipes, mais ça, on ne peut s’en prendre qu’à nous mêmes. »

« On n’a pas été à la hauteur du rendez-vous. »

A notre micro, Patrick Pezery, confirme sa déception au delà des points perdus. « On venait déjà chercher une meilleure prestation que celle qu’on a rendu. Sur cette aspect là non plus, on n’a pas obtenu ce que l’on attendait. » Après une relative bonne première mi-temps, validée par un essai de pénalité un but de Massip, Aix, s’est délité. « On retombe dans nos travers, en faisant beaucoup trop de fautes, en faisant beaucoup trop de cadeaux à nos adversaires, qui ont su en profiter et faire ce qui fallait. » Alors qu’on lui fait remarquer que les ballons tombés au contact l’ont surtout été alors qu’Aix jouait son va-tout sous une pluie battante en seconde période, le technicien confirme : « Le temps est le même pour tout le monde. Ce n’est pas une excuse. » Alors nous cherchons des explications sur ce comportement qui persiste depuis la reprise avec de courtes victoires et des défaites incompréhensibles, au vue de la domination d’Aix jusque là. « Oui, ça remonte à cinq matchs » confirme Patrick Pezery, qui rejette l’hypothèse d’un groupe divisé. « Non, je ne le pense pas, parce que chaque joueur est professionnel, qu’il reste ou qu’il parte. Il a son travail à faire comme tout le monde, non ça n’a pas d’influence. Le groupe, c’est juste un groupe qui s’est relâché sur des matchs, notamment importants et qui n’a pas été capable de faire des résultats sur ces matchs importants. » Quand on évoque des joueurs qui se voyaient trop beaux, trop sûrs, l’entraîneur acquiesce : « On peut l’expliquer par beaucoup de choses, le constat est là, on n’a pas été à la hauteur du rendez-vous. »

Côté tarbais

Satisfaction du devoir accompli et fierté retrouvée

Au delà de la joie et de la satisfaction du devoir accompli, c’est surtout un sentiment de fierté retrouvée qui domine. Battre Aubenas, était déjà un premier pas pour se rassurer, mais dominer l’ogre aixois de cette manière, a un tout autre retentissement. Pourtant, certains avouent que, physiquement, les Aixois ne sont pas plus durs que les Ardéchois sur leur terre. Un large succès qui les conforte sur le travail accompli qui paye. A la fin d’un entraînement assez intense, alors que les traces d’Aubenas n’étaient pas effacées, certains se plaignaient d’avoir du mal à récupérer. L’un d’eux lâchera même, c’est plus dur qu’un match... Là, ils auront compris que l’intensité aux entraînements finit toujours par payer en match. Ceux qui ne le supportent pas physiquement, ou ne le comprennent pas, sortent du groupe. Et avec la victoire contre Aix, ceux qui y étaient, feront tout pour y rester et revivre des moments forts, même s’ils en bavent aux entraînements. Longtemps après, quelques joueurs continuaient à chanter en chœur dans les vestiaires.

Yannick Vignette : « On a envoyé un signal fort »

Le manager tarbais est en pleine discussion, dans le couloir des vestiaires, avec Louisou Armary, un ancien du FCL comme lui. Au centre des discussions, avec l’ancien pilier international, la mêlée souvent sanctionnée. Et pour cause, Cédric Béal venait pousser directement sur le pilier, ce qui est rigoureusement interdit par la règle. Heureusement les Tarbais ont eu d’autres arguments que la mêlée... Yannick Vignette tempère après cette belle victoire : « Oui elle est belle, mais on n’a gagné qu’un match de poule. On n’a rien gagné de particulier mais elle fait plaisir, car comme je l’ai dit aux joueurs, Aix venait jouer la montée directe. Le monde du rugby nous regardait et il se demandait si Tarbes était légitime sur les demi-finales. On a envoyé un signal fort en disant que Tarbes était légitime en demi-finale même si Tarbes n’a pas fait un bon début de saison. Cette victoire a prouvé que Tarbes était légitime pour jouer la montée au mois de mai. » Une victoire construite à l’entraînement où les joueurs travaillent sur les points forts de l’adversaire pour les contrôler et sur les points faibles, pour les exploiter. « C’est ça, mais c’est là, où on voit aussi le talent des joueurs qui reproduisent en match le travail qu’on fait. Un, ça veut dire qu’ils adhèrent et deux, ça veut dire qu’ils ont les capacités de s’adapter rapidement, donc qu’ils ont du talent. C’est ça qui est le plus intéressant. » Les joueurs ont respecté pendant plus de 80 minutes les consignes d’agressivité, avec un Jean-Baptiste Claverie impérial au jeu au pied. « Il a été bon, il a fait étal de ses qualités. Comme je le dis depuis le début, Jean-Bâ est un joueur qui a des qualités certaines et c’était à nous d’organiser le jeu autour de ses qualités. Et pas de jouer à contre sens de ce qu’il est. »

Nicolas Escouteloup : « On récolte les fruits »

En prenant les Provençaux d’entrée à la gorge, les Tarbais ont fait le match parfait pour les faire déjouer, confirme l’entraîneur des avants. « Oui Aix a eu beaucoup de mal à se mettre en place, grâce à la grosse pression défensive qu’on a exercé sur eux. On a été bon sur le contre en touche, on a été performant tout le match et je suis content pour le groupe qui bosse. On a été très bon sur les bases et récolter les fruits du travail, c’est toujours bon. »

Mickaël Etcheverria : « On n’a jamais vraiment été inquiété »

Malgré un temps à ne pas mettre un trois-quarts dehors, l’entraîneur des lignes arrière est satisfait. « C’est le seul match, paradoxalement contre le premier, où on a senti les joueurs sereins. Il n’y a jamais eu d’affolement, c’était propre, même s’il y a encore trois ou quatre détails à régler. C’était propre et dans l’investissement, il n’y a rien à leur reprocher. On ne s’est jamais affolé, même si on n’a jamais vraiment été inquiété. » Mickaël Etcheverria fait l’éloge de son ouvreur : « Il faut qu’il continue, mais on a vu un très grand Jean-Bâ. Au tir au but, c’est son job, mais aussi dans la gestion du match, au jeu au pied. J’ai retrouvé aussi Vuni, (Vunisa) dans les déplacements, même si par rapport au temps, ce n’était pas un match pour les trois-quarts. Jonathan (Bréthous) a mis des caramels, j’ai vu un Momo (Rubio) avec de l’envie, un William (Pees) qui se lâche, un Dédé (Esteves) qui s’éclate. » Une réussite qui passe par une grosse charge de travail dans la semaine. « C’est bien, mais il faut savoir qu’ils en bavent aux entraînements. Cela fait un trois semaines, un mois, qu’ils souffrent physiquement, car ils bossent dur. Sortir un match contre le premier, qui était venu chercher sa qualification, c’est très bien. Ils récoltent le boulot qui est semé depuis un mois. Comme dit Yannick (Vignette), on n’est champion de rien mais on aura un peu plus de respect de la part de nos adversaires. »

Jean-Paul Gerbet : « Cette équipe a montré beaucoup de valeurs »

Le manager du club est bien entendu un homme heureux. « C’est une victoire qui fait du bien, tant sur le plan comptable, que mental. Cette équipe a montré beaucoup d’envie. Le rugby est une chose simple quand il y a l’envie et une volonté sans faille. Cette équipe a fait plaisir et je pense que nous aurons un printemps radieux avec d’autres victoires. On se prépare pour les phases finales et la confiance revient. » Nous ne sommes pas champions du monde, bien sûr, mais cette équipe a montré beaucoup de valeurs. Au delà de la victoire, c’est le contenu qui fait plaisir. » Un succès qui s’est construit le week-end dernier en Ardèche « A Aubenas, on a eu un match très difficile, qu’on a réussi à gagner et contre Aix, on a confirmé », confie Jean-Paul Gerbet, qui reconnaît : « Je sais que les joueurs font des entraînements poussés et ça paye. »

Nicolas Vergallo : « C’est une victoire qu’il fallait aller chercher »

Le demi-de-mêlée argentin, en Pro D2, a déjà connu ces moments indicibles de faire tomber des gros, venus chercher leur qualification en Top 14, comme Lyon en son temps. « Oui, c’est la même envie, la même joie, même si ce sont des championnats différents et qu’on est dans une position différente qu’à l’époque. C’est une victoire qu’il fallait aller chercher pour montrer qu’on est présent, comme contre Lyon. » Et les Tarbais se sont sublimés comme à leurs plus beaux jours en Pro D2. « On était bien en place, sauf sur le ballon porté, où on les a laissé faire. Mais dès qu’on a réglé ce petit problème, ils n’ont plus existé. On était bien en défense, on les contrait bien en touche, tout était parfait, sauf sur les ballons portés en première mi-temps. » En joueur chevronné, Nicolas Vergallo ne s’enflamme pas. « On sait qu’on doit préparer le mois de mai et il ne faut pas s’emballer, on a gagné contre une équipe qui n’a pas montré tout ce qu’elle savait faire. C’est sûr, on a battu les premiers, l’équipe qui doit monter, mais sous la pluie, c’est plus l’engagement, que la qualité qui a payé. Il faut être très content, bien sûr mais il faut rester calme. »

Jonathan Bréthous « On voulait marquer notre empreinte »

Pour le centre, devenu incontournable, ce match était l’occasion de se rattraper auprès des supporters. « On a raté beaucoup d’échéances à la maison, depuis le début de la saison jusqu’à maintenant. On voulait montrer à notre public, qu’on était capable de montrer autre chose que ce qu’on a montré jusqu’à maintenant. Et puis, on sait tous qu’il y a une grosse échéance qui arrive. Il faut qu’on se prépare, à ces très grosses échéances, à chaque match. On peut dire qu’on est en mission commando et on avait envie de se mesurer à cette équipe d’Aix ; qui est première et qui venait jouer sa montée. On voulait marquer de notre empreinte ce championnat qu’on a raté jusqu’à présent. On voulait montrer qu’on existe et qu’on ne serait pas sympa à prendre au mois de mai. »

Morgan Rubio : « n avait envie de montrer qu’on était là »

L’ailier savoure ce succès qui relance l’équipe. « On voulait se rassurer parce qu’on a trop perdu de matchs à la maison. Et ça fait d’autant plus plaisir quand c’est le premier, l’équipe qui va certainement directement en Pro D2, qui tombe ici. » Morgan Rubio, malgré ses 27 ans, est, en l’absence de Domec et de Domolaïlaï, le joueur le plus ancien de l’équipe. Et faire tomber des ’’gros’’ qui venaient chercher la montée en Top 14, il en a connu quelques uns (Oyonnax, Agen, Lyon, Pau, La Rochelle...) « Oui, c’est le même plaisir de casser des ’’gros’’ qui viennent ici pour gagner. En tant qu’homme et en tant que Tarbais, on avait envie de montrer qu’on était là, et c’est encore ce qui s’est passé contre Aix. »

François Laspassouse : « On se sent confiant pour la suite »

Le jeune talonneur n’a pas perdu un seul lancer en touche et s’est montré très actif. Il n’a jamais laissé sa part au chat dans le combat, malgré un gabarit modeste, et son manque d’expérience à ce niveau, face à une équipe taillée pour la Pro D2. « On se sent confiant pour la suite, pour préparer les matchs qui arrivent et les phases finales. On se sent heureux d’avoir travaillé dur et d’être récompensé pour ça. Je suis très heureux d’être dans ce groupe, parce qu’on est très soudé, On est des copains et tous les week-ends, aller à la guerre pour aller chercher des matchs comme ça, ça fait vraiment plaisir. » Depuis la blessure du talonneur titulaire Manso Moyano-Gonzalo, François Lapassouse a été titularisé deux fois de suite, alors qu’il jouait jusqu’ici avec les Espoirs. « Ce n’est pas du tout les mêmes gabarits, ça ne joue pas aussi vite » avoue le jeune talonneur. « Je m’entraîne tous les jours avec les pros et c’est sûr que ça m’a fait du bien. » Jouer en première ne l’impressionne pas au contraire : « Avec les ’’papas’’ qui m’encadrent (rires) ça fait plaisir. » Ces ’’papas’’ ce sont les deux capitaines de touche qui commandent les lancers. « Mika (Lacroix) et Alex (Armary) sont toujours là quand j’ai besoin d’être rassuré sur les touches. Ce n’est pas facile, à 22 ans de jouer au talon en première ligne, il faut être patient. Je suis conscient que je profite de la blessure de ’’Gonzo’’ mais cette expérience peut me servir. Et comme dit Mika, le plus dur, ce n’est pas d’y être, c’est d’y rester. »

William Pees : « « On a l’équipe largement pour »

Jouer sous la pluie, avec un vent tourbillonnant et un ballon glissant, n’est pas une sinécure sous les chandelles et les coups de pied d’occupation, mais le jeune arrière s’en est plutôt bien tiré. « On a fait un match hyper sérieux. Devant, ils ont été, très, très fort en touche. Derrière, il faisait très, très, froid, avec peu de ballons à jouer. C’était juste du déplacement sous les ballons et il fallait être présent. C’était très compliqué, avec beaucoup de courses à vide. Dans le froid et sous la pluie, quand il n’y a pas grand chose à faire pour se réchauffer, c’est long. Mais le plus important, c’est qu’on ait gagné, cela nous fait du bien à la tête. » Même s’il aurait signé pour une petite victoire, ce large succès sur le leader ne l’étonne pas. « On a l’équipe largement pour. On bosse bien, je ne vois pas ce qu’ils ont de plus que nous. Petit à petit, le truc est en train de prendre. On sera prêt pour les phases finales et on va le prouver dès maintenant. »

Alexis Armary : « On bosse, on bosse, et ça paye »

Le troisième ligne, le corps zébré de coups de crampons, se veut rassurant après sa sortie suite à un placage haut. Aucune casse apparente, après un passage dans les mains du staff médical. Il devrait donc être apte pour le déplacement dans la Drôme. Alexis, a grandement participé, avec deux ballons chipés, contre un à Bonnecarrère et un à Bernard, au contre sur les double-mètres d’Aix. « C’est un truc que l’on avait travaillé. Depuis que Yannick (Vignette) est arrivé, on bosse beaucoup sur la touche offensive et défensive. On a un système qui, pour l’instant, fonctionne bien avec David (Bonnecarrère), Micka (Lacroix) et moi. C’est un secteur qu’on apprécie beaucoup et sur lequel, on se penche beaucoup. « On a l’équipe largement pour. On bosse, on bosse et ça paye. Un vieux ’’sorcier’’ qui entrainait ici, il se reconnaitra, disait : Le talent, le talent, c’est un artifice, il n’y a que le travail qui paye. Il avait bien raison : On travaille et ça paye aujourd’hui. » Compte tenu des conditions climatiques, le jeu se prêtait aux affrontements, une façon de se jauger face à un gros pack. « Aix a été dur dans l’engagement, c’est certain. Je respecte beaucoup Aix-en-Provence, parce qu’on s’y est beaucoup filé, mais j’ai trouvé un ton au dessus les Albigeois, même si je pense que si on n’avait pas joué qu’une mi-temps, contre Albi, le score aurait différent. »

Nicolas Gal : « On a bien su gérer les conditions climatiques »

Le jeune troisième ligne, prend de plus en plus de temps de jeu et d’assurance. « On a bien su gérer les conditions climatiques. On a eu un Jean-Bâ Claverie qui a tout enquillé au pied. On contre pas mal de ballons en touche, ce qui nous permet de bien sortir de chez nous. On s’est appuyé sur une grosse défense, on a resserré le jeu autour des avants et ça a marché. » C’était l’occasion de se tester et de se comparer avec Aix, avant de retrouver Bourg-en-Bresse et Albi en phase finales. « C’est relativement pareil » concède Nicolas Gal qui fait un aveu qui paraît surprenant. « Comme on se l’est dit à la fin du match, ce n’était pas plus dur qu’à Aubenas, le week-end dernier. Aix a essayé d’envoyer du jeu, à un moment donné, mais on a bien défendu. On est satisfait de cette victoire mais il faut continuer à bosser pour gagner les matchs qui suivent et surtout, pour être prêt pour les demis. »

Jean-Jacques Lasserre