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Retour sur TGB-Villeneuve d’Ascq en statistiques

mardi 13 mars 2018 par Rédaction

Les couleurs du Quai

Le Quai de l’Adour est passé par toutes les couleurs des sentiments en moins d’une heure lors du match contre les Championnes de France. D’abord, il ne fallait pas être cardiaque car la rencontre est allée au bout du suspense et au bout de la prolongation et le Quai a tremblé jusqu’au buzzer final. Toute la palette des sentiments y est passée. D’abord le stress, puis l’incrédulité, l’inquiétude, l’incompréhension, la frustration, l’espérance, le doute, le stress de nouveau, la peur, puis l’enthousiasme et le délire. Ce TGB est magique ! Au trou et la tête au fond du seau 9-28 (14ème), les Tarbaises sont revenues 38-40 (29ème), puis ont été de nouveau distancées 38-48 (32ème). Menées 47-55 à 2’30’’ de la fin, elles ont su aller chercher l’égalisation 55-55 pour l’emporter au bout de la prolongation 64-62.

Les Tarbaises, victimes d’un virus

Pratiquement toutes les Tarbaises ont été victimes d’un virus qui présente les symptômes d’une angine et d’une gastro avec une fièvre carabinée qui a mis Ana Suarez sur le flanc et rendu patraques les autres, dont les plus touchées étaient Konteh et Plouffe. De plus si Diallo avait échappé au virus, elle s’est blessée au pied, en milieu de semaine, au cours de l’entraînement. Un entraînement passablement perturbé par l’absence de plusieurs joueuses. Ce qui explique peut-être ce début de match improbable ou après une bonne entame 5-0 (2ème) et 7-2 (3ème), tout s’est délité en quatre minutes 7-19 (7ème).

Deux premiers quarts-temps catastrophiques

Un premier quart-temps catastrophique, au niveau des statistiques, avec un 3/12 (25%) aux tirs, 0/6 à 3 points, une seule passe décisive, six ballons perdus et zéro interception contre un 7/17 (41%)aux tirs à Villeneuve d’Ascq, dont 4/9 à 3 points, sept passes décisives, un ballon perdu et trois interceptions ! Le deuxième quart-temps était un petit peu mieux avec un 5/20 (25%) aux tirs, dont 1/2 à 3 points, 5 passes décisives, 2 ballons perdus, 2 contres, pour un 6/17 (35%) aux tirs, dont 2/6 à 3 points, 6 passes décisives, 4 ballons perdus, 1 interceptions. Mais une main mise plus grande au rebond de la part des Nordistes 24 contre 18, dont 6 rebonds offensifs à 2, contre 10 rebonds à 9 et 2 offensifs à 1, au premier quart-temps.

Un troisième quart-temps décisif

Changement de décor au troisième quart-temps avec un 8/18 (44%) aux tirs, 2/3 à 3 points, 5 passes décisives, pour 2 ballons perdus et la première interception du match ! Mais Tarbes, de plus, remet la main sur le ballon au rebond 12 contre 8. Villeneuve à son tour perd pied 3/15 (20%) aux tirs, 1/3 à 3 points, 2 passes décisives pour 5 ballons perdus, 1 seule interception et 0 rebond offensif !

Un quatrième quart-temps et une prolongation équilibrée

Avec 6/11 (55%) aux tirs, dont 0/1 à 3 points, 11 rebonds, 3 passes décisives, 6 ballons perdus, 3 interceptions et un contre pour Tarbes, et 5/16 aux tirs (31%), dont 2/8 à 3 points, 5 rebonds, 4 passes décisives, 4 ballons perdus et 5 interceptions pour Villeneuve, les choses s’équilibrent. La prolongation est serrée avec pour Tarbes un 2/4 (50%) aux tirs, dont 1/2 à 3 points, 4 rebonds, 1 passe décisive, 2 ballons perdus et pour Villeneuve un 1/9 (11%) aux tirs dont 0/3 à 3 points, 5 rebonds, 2 passes décisives, 0 ballon perdu et 1 contre. Des statistiques qui montrent que les Championnes de France auraient pu l’emporter en prolongation avec leurs trois rebonds offensifs et leur interception. Un match qui s’est aussi joué aux lancers-francs avec un différentiel de quatre points en faveur des Tarbaises 12/13 contre 9/13 !

Les Championnes sortent du match

Contrairement à leurs précédentes défaites où les Nordistes ne s’étaient jamais remises d’un départ catastrophique, elles se sont retrouvées largement devant 9-28 au début du second quart-temps et à la mi-temps 20-36. D’où un possible relâchement, dû aussi à un match difficile en Turquie trois jours avant. Des excuses que réfutaient plus ou moins les Championnes de France. Mais le relâchement dû à un excès de confiance est probable. D’autant que l’absence de Suarez, et les entrées des trois jeunes Clarisse Sahun, Naomie Nbandu et Shauna Beaubrun, à la fin du premier quart-temps et au début du deuxième, ont pu leur laisser croire que François Gomez laissait tomber le match pour se concentrer sur le derby contre Basket-Landes. Même inconsciemment, ça a pu jouer car c’est à partir de ce moment là que Nordistes sont sorties peu à peu du match. Une parenthèse dont a profité le coach tarbais pour recadrer ses joueuses sur le banc et changer de défense. Un changement de défense qui a changé toute la physionomie du match. Souveraines jusque là, les Championnes de France se sont mises à douter, au contraire des Tarbaises qui ont puisé une nouvelle énergie et sont devenues conquérantes.

Jean-Jacques Lasserre

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Les réactions après le match contre Villeneuve d’Ascq

Immense désillusion côté nordiste

Frédéric Dusart : « On a peut-être voulu trop gérer ? »

Immense désillusion chez les Nordistes qui, à la mi-temps, se voyaient déjà, (comme tout le Quai de l’Adour d’ailleurs), remporter une large et facile victoire. D’abord calme, sûr de lui, puis agacé et en colère sur le banc, Frédéric Dusard ne comprend pas comment son équipe a pu laisser échapper un succès qui lui tendait les bras à la mi-temps (20-36) mais aussi à moins de trois minutes de la fin du temps règlementaire (47-55). « On a bien démarré le match alors que Tarbes l’a mal démarré et ça s’inverse en seconde mi-temps. » Des Nordistes, il faut le reconnaître, orphelines de leur internationale anglaise Leedham, ancienne capitaine de Bourges. « L’entraîneur villeneuvois est dubitatif sur la durée de son absence. « On m’a dit quatre semaines mais ça peut durer cinq, six, sept ou huit semaines, je n’en ai aucune idée. » Frédéric Dusard voit s’échapper une belle occasion de rester au contact de Bourges et de distancer ses autres rivaux. « On voulait prendre des points, là ou d’autres équipes en ont perdu. Il y a tout un contexte mais c’est surtout sur l’aspect mental... On a peut-être voulu trop gérer ? Je n’ai pas d’explication à cette deuxième mi-temps. On a arrêté de jouer totalement et Tarbes a commencé à développer son jeu rapide et la dynamique s’est inversée. Après, il y a prolongation et ça se joue sur un coup de dé... »

Nevana Jovanovic : « On a fait trop de fautes pour espérer gagner »

Pour l’internationale serbe cette défaite est surtout comportementale : « On a facilement dominé la première mi-temps et après on s’est trop relâché. Tarbes en a profité pour revenir au score et on n’a jamais pu reprendre le dessus sur cette équipe qui est très vaillante. On a fait trop de fautes pour espérer gagner. » L’ailière réfute la fatigue du quart de finale perdu en Turquie, trois jours avant. « Non ce n’est pas une excuse valable, on a l’habitude de jouer tous les trois jours et ça ne nous a jamais empêché de gagner. »

Joyce Cousseins-Smith : « On n’a pas su enfoncer le clou »

L’ex-tarbaise est chez elle au Quai de l’Adour, entourée de nombreux supporters et amis. Pas pressée parce que l’équipe dort en centre-ville. Elle non plus, ne s’explique ce revirement. « On s’est relâché en seconde mi-temps. On n’a pas su maintenir le rythme qu’on avait mis en première mi-temps. On défend moins bien, on attaque moins bien, petit à petit. Tarbes ne lâche rien et la fin, on la connait ! » Les championnes de France ont été surprises par l’agressivité retrouvée des Tarbaises. « Elles nous ont proposé une autre défense en deuxième mi-temps et ça nous a perturbé en attaque. On n’était plus efficace, on ne trouvait pas les bonnes solutions et petit à petit, elles sont revenues. On sait qu’elles n’ont pas beaucoup perdu ici et on savait que ça allait être un match très difficile. » Un début de match trop facile pour être vrai, qui a peut-être fait sortir les Villeneuvoises du match. « C’est dommage, car on n’a pas su enfoncer le clou. On n’a pas réussi à s’adapter à la défense qu’elles nous ont proposée en deuxième mi-temps. C’est vrai, qu’il y a aussi un peu de fatigue mais ce n’est pas une excuse. » Une fatigue physique mais aussi mentale avec la désillusion d’une élimination en quart de finale d’Eurocup pour une équipe qui l’a remporté en 2015 et qui a été finaliste en 2016. Surtout que l’équipe n’a pas pu se ressourcer en famille puisque les joueuses sont parties depuis mardi dernier sans repasser chez elles, venant à Tarbes, via Toulouse, depuis la Turquie.

« Tarbes a une très belle équipe »

Joyce préfère louer les qualités tarbaises. « Bravo à Tarbes, parce qu’elles sont vraiment allées la chercher. Elles ont montré plus de détermination dans les moments chauds même si on a beaucoup de regrets sur ce match. » Meneuse expérimentée, Joyce Cousseins-Smith, a apprécié la performance de la jeune Tima Pouye : « Notre objectif, c’était de mettre beaucoup de pression sur elle, pour essayer de la perturber, comme l’autre meneuse ne jouait pas. Elle a les capacités pour devenir une grande meneuse, c’est certain. Elle l’a aussi prouvé en début de saison, en faisant de très beaux matchs. La meneuse espagnole monte aussi en puissance et je trouve que Tarbes a une très belle équipe pour faire quelque chose. C’est une équipe à suivre... »

Côté tarbais : Soulagement et fierté

Côté tarbais, après l’explosion de joie au coup de sifflet final, les joueuses relativisent et parlent même de hold-up tant elles paraissent surprises d’avoir réalisé une remontée fantastique après une première mi-temps complètement ratée et une semaine compliquée par les maladies. Un double sentiment de soulagement et de fierté.

Adja Konteh : « Franchement, c’est un match qui va marquer »

La capitaine tarbaise (20 points, 7 rebonds, 10 passes décisives), paraît encore surprise du dénouement. « On était complètement absentes en défense en première mi-temps, personne ne venait en aide mais en deuxième mi-temps, on a joué beaucoup plus ensemble. On a mieux défendu, on se parlait, on communiquait. » Adja la gorge enrouée et les yeux cernés, porte les traces du virus qui a frappé l’équipe dans la semaine et qui l’a privé de sa meneuse. Mais ce n’est pas cette absence qui a perturbé l’équipe en début de match confie Adja qui tousse toujours : « Non, je ne pense pas. En fait, on n’était pas prêtes en début de match. Je n’ai pas compris. Moi-même, je ne me suis pas reconnue et je n’ai pas reconnu l’équipe en défense. » Heureusement les joueuses se sont bien reprises. « On a montré un tout autre visage en deuxième mi-temps. On s’est dit ; oh les Filles, qu’est-ce-qui se passe ? Il faut qu’on se réveille, qu’on défende, on peut le gagner ce match ! Et on a eu la chance de le gagner... (sourire) » Un match qui restera certainement comme un marqueur pour cette jeune équipe qui prend peu à peu de l’assurance. « Franchement, c’est un match qui va marquer. C’est la première fois qu’on fait un hold-up comme ça. On était à moins 16 (et même moins 19) et on est revenu ensemble et je pense que ça va marquer. » La capitaine ne manque pas l’occasion de rendre hommage à sa jeune meneuse Tima Pouye, qui a assuré la mène pendant près de 42 minutes sur les 45 minutes de jeu.

François Gomez : « Des matchs comme on les aime, très serrés... » 

Le coach tarbais paraît étrangement calme, détaché, blasé presque, face à un succès qui est un véritable exploit dans la manière, compte tenu du contexte. « J’essaie de rendre les joueuses matures, adultes. L’époque, où on fustigeait les gens dans les vestiaires pour qu’ils reviennent le couteau entre les dents, est révolue. J’ai simplement recadré les choses. On avait bien vu et analysé nos problèmes en première mi-temps. La question était de savoir si elles avaient envie de les résoudre ou pas ? On peut toujours pointer les problèmes du doigt, c’est mon travail. On a sollicité la cohésion défensive, on a sollicité la communication. On a mis l’accent sur les aspects défensifs et c’est là, que le match a basculé. Je ne sais pas combien il y a eu de points en seconde mi-temps* mais pas beaucoup et pour nous un peu plus » (*35-19 pour Tarbes à la fin du temps règlementaire). La défense, c’est l’ADN de l’équipe cette saison, et c’est la base des succès tarbais, comme ça s’est confirmé en seconde mi-temps. « On a vraiment mis l’accent sur l’aspect défensif et après on a fait un ou deux coups. On est allé voler un ballon on a mis un panier derrière et on a retrouvé de l’adresse. On a mis un peu de solidarité défensive aussi. » Mais compte tenu de la physionomie de la rencontre et de l’état de santé de ses joueuses, François Gomez a été inquiet jusqu’au bout. « Sur le physique, je me suis interrogé un moment sur qui, allait craquer en premier. » Si la performance d’Adja ne s’est pas ressentie de ses problèmes de santé, Michelle Plouffe a réalisé une de ses moins bonnes performances de saison au tir. Mais la canadienne s’est montrée très efficace sous le panier avec onze rebonds. « C’est vrai qu’on a joué avec des gens malades » reconnaît François Gomez « mais en face, il y a des gens qui venaient de faire 24 h de déplacement, et tout ça s’équilibre. Physiquement, on a été un peu mieux sur la fin. On a vraiment été mieux défensivement, on a mis un ou deux paniers en plus et honnêtement, ça fait de beaux matchs. Des matchs comme on les aime, très serrés... » 

Hommage à Tima Pouye et aux jeunes

Le coach rend aussi hommage à sa jeune meneuse qui, après un excellent début de saison, commençait à marquer le pas. « Tima, paie un peu l’émergence d’Ana Suarez qui, depuis mi-décembre, a trouvé un niveau de jeu assez relevé. C’était compliqué pour Tima. Elle était dans la concurrence et elle avait devant elle, une meneuse qui était au top niveau. » Mais la jeune internationale U18 a su relever le challenge malgré la pression de jouer contre le Champion de France et ses trois meneuses expérimentées ; Brémont, Cousseins-Smith et Konaté. « Aujourd’hui, il fallait assumer l’absence d’Ana et si elle a fait des bêtises, par moments, et à des moments importants, à la fin, elle a dirigé son équipe. Elle a donné la balle à qui il fallait . Elle s’est mise un peu en retrait, par rapport à l’équipe et j’ai trouvé qu’aujourd’hui, pour elle, c’est une référence dans ses apprentissages de meneuse de jeu et pas de scoreur. Elle a mené le jeu sur la fin, dans un match de bon niveau. C’était les Championnes de France en titre, les deuxièmes du championnat. Ce n’était pas n’importe qui et j’ai trouvé qu’elle a rendu une copie correcte. J’ai trouvé très pertinent tout ce qu’elle a fait. » Enfin François Gomez insiste sur l’entrée des trois jeunes à la fin du premier et au début du deuxième quart-temps. « Aujourd’hui dans la rotation en première mi-temps, les petites Sahun et Beaubrun, le temps qu’elles sont entrées, n’ont pas fait de torts. Cela n’allait pas mieux mais ça n’a pas été pire... » De plus ces trois minutes sur le banc ont fait du bien aux cadreset ont porté leurs fruits par la suite.

Christelle Diallo : « On ne lâche jamais rien. » 

L’intérieure n’était pas malade, comme ses coéquipières, mais blessée au pied depuis mercredi elle n’a pas pu s’entraîner. Mais les raisons d’un début de match catastrophique ne sont pas là. « Elles étaient beaucoup plus agressives que nous et on a subi pendant longtemps. On ’a pas été agressive en défense, ni en attaque et du coup, on a raté nos paniers », confie Christelle. « C’est tout un engrenage qui fait qu’on s’est retrouvé à moins seize à la mi-temps. Mais on a une équipe qui est mentalement forte. Du coup, dans les vestiaires, on s’est remises en question, on a vu ce qui n’allait pas. On s’est dit qu’il fallait qu’on se réveille, parce qu’on ne jouait même pas. On ne jouait pas notre basket, on ne jouait pas à notre niveau, on ne jouait pas comme d’habitude. On s’est dit qu’il ne fallait pas qu’on subisse et on a décidé de répondre. On a essayé d’être plus agressives et de jouer comme on le fait d’habitude et voilà. » François Gomez a été le détonateur, celui qui leur a fait prendre conscience que c’est elles qui n’étaient pas à leur niveau et non Villeneuve qui était au dessus. Mais ce sont les joueuses qui se sont responsabilisées en se parlant, en se disant des choses, notamment sur les carences défensives dues à un manque de solidarité. « On s’est parlé et puis voilà. Chez nous, si tout va bien en défense, tout ira bien en attaque. On ne peut pas mal défendre et bien attaquer. » Jamais, malgré un score fluctuant, les Tarbaises n’ont cédé. « Ce n’était pas facile, mais ce qui est bien, et c’est pourquoi, je suis fière de cette équipe, c’est qu’on ne lâche jamais rien. » Une mentalité qui laisse bien des espoirs, confortés par cette nouvelle victoire au scénario inédit. « Je crois qu’on peut aller bien loin avec cette équipe, parce qu’au delà du basket, on a vraiment un bon esprit d’équipe. On est vraiment solidaire, ce qui est aussi une de nos forces. »

Jean-Jacques Lasserre